Sommaire du Rapport sur le changement climatique Novembre 2012
Document 212092
Sommaire
Depuis 2005, les phénomènes météorologiques et climatologiques extrêmes représentent
de 85 % à 90 % des catastrophes naturelles à l’origine des demandes d’indemnité pour
dommages matériels ou corporels (Munich Re (2012)). Motivé par des données qui
prouvent que ces phénomènes et les tendances climatiques à long terme sont la cause de la
récente hausse des dommages, le présent rapport fait une synthèse des dernières données
recueillies par les chercheurs sur les changements climatiques. Cet effort a pour but
d’informer aussi bien le milieu des actuaires, des chefs d’entreprises que le grand public de
l’importance des preuves scientifiques concernant le climat terrestre et les changements
qu’il subit.
Des chercheurs étudient le système climatique terrestre, lequel englobe la totalité de
l’atmosphère, la surface terrestre et les océans, et ils ont acquis des connaissances
sophistiquées leur permettant de comprendre le fonctionnement de ce système et ses
variations au cours de diverses périodes. Au cours des dernières décennies, de 97 % à 98 %
de ces chercheurs1
ont constaté l’existence d’autres changements, tant à l’échelle régionale
que mondiale, qui dépassent ce à quoi l’on s’attendait sur la base de la seule variabilité
climatique naturelle. Dans le cas de la température de l’air en surface, ce phénomène est
désormais connu sous le nom de réchauffement climatique, mais des changements
directionnels similaires ont été mesurés dans le cas de nombreuses autres variables
climatiques, dont la température des océans, le niveau des mers, les précipitations,
l’étendue et l’épaisseur de la banquise et l’humidité des sols. Les principaux changements
qui suivent sont une synthèse d’un grand corpus de données à long terme qui ont été
extraites de publications scientifiques évaluées par un comité de lecture :
Les températures moyennes mondiales à la surface ont augmenté de trois quarts de
degré Celsius (1,3 oF) au cours des 100 dernières années (1906-2005). De plus, le
rythme du réchauffement au cours des 50 dernières années est presque le double de
celui enregistré au cours des 100 dernières années.
Les 16 années les plus chaudes jamais enregistrées ont eu lieu au cours de la période
de 17 ans comprise entre 1995 et 2011.
Les régions terrestres se réchauffent à un rythme plus rapide que celui des océans, ce
qui est compatible avec le plus faible taux d’absorption de la chaleur par les océans.
1 Anderegg et coll. (2010) ont étudié une base de données de 1 372 scientifiques du climat. Cet examen a
révélé que i) 97 % à 98 % des chercheurs étaient d’accord avec la constatation figurant dans le quatrième
Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) à l’effet que
la majeure partie du réchauffement observé pendant la dernière partie du 20e siècle était attribuable aux
activités humaines; ii) les chercheurs en désaccord avec cette notion affichaient une expertise et une
importance considérablement moindres comme en font foi le nombre total de leurs publications sur le climat
et les fois où ces publications ont été citées par d’autres chercheurs.
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Les températures arctiques moyennes ont augmenté selon un taux qui est presque le
double du taux moyen mondial au cours des 100 dernières années.
L’épaisseur et l’étendue de la couverture neigeuse de l’hémisphère Nord et de la
banquise arctique ont diminué de façon constante au cours des 30 dernières années, en
raison de ce réchauffement polaire. La dernière décennie (2002-2011) a vu l’étendue
minimale annuelle de la banquise arctique atteindre ses neuf valeurs les plus basses
jamais enregistrées, et l’année 2012 enregistre à ce jour des niveaux sans précédent.
La superficie des glaciers diminue mondialement depuis 1960, de même que l’épaisseur
de la vaste calotte glaciaire du Groenland et de l’Antarctique pendant ces deux
dernières décennies.
Le niveau moyen mondial de la mer a augmenté à un taux d’environ 3 mm (1/8 de
pouce) par an au cours des deux dernières décennies. Près de la moitié de cette hausse
s’explique par l’expansion du volume de l’eau sous l’effet du réchauffement, tandis que
l’autre moitié est le fait de la fonte des glaces terrestres.
À l’échelle régionale, l’évolution des variables climatiques peut être très supérieure ou
très inférieure à la moyenne mondiale. En voici deux exemples qui concernent
l’élévation du niveau de la mer : 1) dans le sud-ouest de l’océan Pacifique, où habitent
de nombreuses communautés insulaires, le rythme de l’élévation du niveau de la mer
atteint presque quatre fois la valeur moyenne mondiale; 2) les élévations du niveau de
la mer enregistrées par les deux tiers des stations de mesure situées le long des côtes
des États-Unis ont doublé le risque annuel d’une inondation que l’on considérait
comme ne pouvant survenir qu’une fois ou moins tous les cent ans.
Des preuves formelles confirment les effets du grand réchauffement régional sur les
écosystèmes, comme en font foi, par exemple, la précocité du mûrissement des fruits et
de la feuillaison et le fait que les oiseaux et insectes migrent vers les pôles.
Au cours des cinq dernières décennies, le nombre de nuits anormalement chaudes a
augmenté et le nombre de nuits froides a baissé dans la plupart des endroits terrestres.
De plus, la fraction de la surface terrestre mondiale qui enregistre des températures
estivales extrêmement chaudes a presque décuplé au cours de la même période.
On a observé une hausse significative de la fréquence des fortes précipitations dans la
majorité des endroits où des données sont recueillies, et plus particulièrement dans la
moitié est de l’Amérique du Nord et de l’Europe du Nord, où l’on enregistre des données
depuis fort longtemps.
Les experts du climat expliquent le phénomène du réchauffement climatique en s’appuyant
sur des principes scientifiques liés à l’équilibre thermique de la Terre et aux quantités
connues de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ce qui leur a permis d’effectuer des
simulations indépendantes de ces caractéristiques au moyen de modèles informatiques
complexes du système climatique et à partir des émissions de gaz industrielles observées.
Ces modèles ont pu reproduire les caractéristiques observées du changement climatique
historique dont il est question plus haut. Cette réussite a motivé l’étude des états possibles
du système climatique à l’aide des mêmes modèles qui s’appuyaient sur les divers
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scénarios d’émissions industrielles et sur des hypothèses socioéconomiques telles que la
population, les politiques économiques et les progrès technologiques. D’une façon générale,
les modèles climatiques mondiaux prévoient la continuation des tendances historiques
susmentionnées des variables climatiques, dont les suivantes :
Une hausse des températures à la surface terrestre supérieure à celle à la surface des
océans, de même que dans les régions polaires par comparaison avec les basses
latitudes.
La continuation ou l’accélération de la fonte des glaces et de la couverture neigeuse
au-dessus des océans et des terres.
Une intensification générale du cycle hydrologique qui donnera lieu à une hausse des
précipitations aux latitudes moyennes et hautes, et à une baisse aux basses latitudes.
Une augmentation du nombre de journées extrêmement chaudes aux quatre coins du
globe, ainsi que de la fréquence des sécheresses dans les régions normalement sèches et
de la fréquence de la pluviosité ou inondations extrêmes dans les régions normalement
humides.
Une légère diminution de la fréquence des cyclones tropicaux, mais une augmentation
de leur intensité moyenne et de leur potentiel destructeur.
Les répercussions de ces changements climatiques rapides et divers sur les populations
humaines, sur leurs structures économiques et sociétales et sur les écosystèmes dont elles
dépendent suscitent des craintes, et plusieurs exemples de ces conséquences sont
explicités en détail dans le rapport. Par ailleurs, on perçoit la nécessité de quantifier le
risque que posent les changements climatiques pour la santé humaine et le capital, qui est
le domaine de prédilection des assureurs et des actuaires. Il est possible de formuler des
représentations simplifiées de l’évolution de nombreuses variables climatiques en
s’appuyant sur les données observées au cours du dernier siècle. C’est ce que l’on appelle
les indices climatiques. Le rapport donne de nombreux exemples de ces indices, et il en tire
les principales conclusions suivantes :
Il est possible de construire plusieurs indices à l’aide des données observées ou des
projections des modèles, qui tiennent dûment compte des changements de la variable
ou des variables climatiques s’y rapportant.
Il est possible de formuler un indice composite à partir de données sur de nombreuses
variables climatiques individuelles et normalisées, qui répondrait à la fois aux besoins
des actuaires et à ceux du grand public. Cet indice a été désigné sous le nom d’Indice
actuariel des changements climatiquesMC (IACCMC).
Cet indice pourrait être porteur d’information sur l’occurrence de phénomènes
climatiques extrêmes, ainsi que sur les variations progressives des quantités moyennes.
On pourrait calculer l’indice pour des régions particulières d’intérêt, à condition que
des données de qualité soient disponibles en nombre suffisant.
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Enfin, en intégrant des données socioéconomiques, l’IACC pourrait servir de base à un
indice plus ciblé qui tiendrait compte des risques que posent les changements
climatiques pour les populations et le capital (désigné sous le nom d’Indice actuariel
des risques climatiquesMC (IARCMC).
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