CONNARACÉES — CHRYSOBALANÉES 257
SOIXANTE ET UNIÈME FAMILLE.CONNARACEES.
Connarus L. (du grec « konnaros a, arbre inconnu, qui, selon Athenæus,
se trouvait dans les environs d'Alexandrie).
C. grandit lorus Planch. ; Connarus à grandes fleurs. Vulgo : Liane à
barriques. Puissante liane, sans vrilles, pouvant s'élever sur des arbres
très grands, à écorce unie, noirâtre, à rameaux et panicules garnis d'un duvet
couleur de rouille. Feuilles très grandes, imparipennées, à 5-11 folioles
ovales ou ovales-oblongues, obtuses au sommet, arrondies à la base.
Inflorescence en panicules axillaires, souvent très allongées, pouvant
atteindre jusqu'à 35 cm. de long ; fleurs petites, subsessiles ; calice à lobes
imbriqués ; tales blancs 5 ; étamines 10, alternativement grandes et
petites, unies à la base. Fruits folliculaires, biconvexes, obovales, longs de
3,5 cm. sur 2 cm. de large, droits du côté de la suture dorsale, recourbés du
côté de la suture ventrale ; valves dures, noires ; endocarpe rouge en
dedans ; semences noires, lisses, oliviformes, enveloppées dans à peu près le
tiers de leur longueur d'un arille blanc, charnu, souvent frangé sur les bords.
Assez abondant le long des rivres et dans les falaises des bois inférieurs
des Bains-Jaunes (rivières Noire et Rouge), de Gourbeyre (Dolé), des Trois-
Rivières, etc. — Fl. en juin, juillet, août. (N° 2441).
Martinique. Vulgo : Liane-barrique, Rare : çà et dans les bois du
Champflore avoisinant le Lorrain. (N' 833).
SOIXANTE DEUXIÈME FAMILLE. — CHRYSOBALANEES.
Chrysobalanus L . (du grec « chrusous a, couleur d'or, et « balanos a,
gland, parce que les fruits ont la forme d'un gland et sont jautres avant
d'êtrers).
C. Icaco L. ; Chrysobalan -Icaco (mot caraïbe). Vulgo : Icaque, zicaque.
Petit arbrisseau droit, touffu, ou grand arbuste, rarement petit arbre, à
branches fastigiées dans les jeunes pieds, divariquées ou parfois penchées
dans les pieds adultes ou vieux. Feuilles ovales, arrondies au sommet.
Inflorescence en corymbes axillaires et terminaux, plus courts que les
feuilles ; fleurs blanches ; étamines unilatérales, jusqu'à 20, gynophore court,
adné au tube du calice. Drupe obscument marquée de 5-6 tes, bleu
fon ou pourpre, ou parfois blanche, ovale, de la dimension d'une prune ;
comestible. La pulpe est blanche, adhérente au noyau, d'une saveur
douce et astringente ; on la mange crue ou confite avec du sucre. Toutes les
parties de la plante contiennent du tanin ; l'écorce, prise en infusion, est un
excellent remède contre les cours du
258 PLANTES DE LA GUADELOUPE ET DE LA MARTINIQUE
ventre et la dysenterie (1). — Abondant sur le bord de mer, où il vit souvent
en société sur une grande étendue, et sur les mornes secs inférieurs. Alt. 0-
350 mèt. (N° 2730).
Martinique. Vulgo : Icaque, zicaque. -- Hauteurs de Case-Pilote, Diamant
(bord de mer et hauteurs), la Régale, etc. (N° 154).
C. cuspidatus Grisb. ; Chrysobalan à feuilles cuspidées. Vulgo : Icaque-
montagne, icaque grand-bois. Petit arbre, haut de 3-5 mèt., droit, très
branchu, à branches et rameaux couverts de lenticelles blanches et de
rugosités. Feuilles coriaces, elliptiques, cuspidées, nettement obovales.
Fleurs pédonculées, blanches, solitaires ou réunies par 2-3, axillaires. Drupe
obovale, presque sèche, munie de 5-6 côtes saillantes. Fl. presque toute
l'année. — Dans les bois de l'As-de-Pique, des Bains-Jaunes et du Gommier.
(N" 3476, 3633).
Martinique. Vulgo : Zicaque-montagne. Assez abondant au Piton-Gelé,
sur les mornes qui entourent le Champflore, et dans les hauteurs de Case-
Pilote (Savane Saint-Cyr). (N° 154).
Hirtelia L. (du latin « hirtus », rude au toucher, allusion à la nature des
feuilles et des jeunes branches, qui sont très scabres).
H. triandra Sw. ; Hirtelle à trois étamines. Vulgo : Icaque à poils, icaque
poileux. Le plus souvent petit arbre, rarement arbre de taille moyenne,
droit, à branches fastigiées, ou horizontales ou penchées. Feuil-les très
scabres, poilues en dessous, surtout sur les nervures, elliptiques, cuspidées.
Inflorescence en grappes ou en panicules ; fleurs grandes, blanches ou
pourpres ; calice 5-fide ; pétales 5 ; étamines 3, unilatérales. Fruit drupacé,
bleu foncé ou noir, poilu, obové-oblong, comestibles. Le bois est dur et
sert pour la construction à l'extérieur et à l'intérieur. Fl. presque toute
l'année. Abondant dans les grands bois inférieurs des Bains-Jaunes, des
environs du Camp-Jacob, du Gommier, des Trois-Rivières, des hauteurs du
Baillif, des Vieux-Habitants, de la Bouillante et de la Pointe-Noire, etc. Alt.
400-800 mèt. (N° 2214).
Martinique. Vulgo : Icaque poileux, bouis poilu, icaque grand-bois.
Morne-Rouge, Grand'Anse, hauteurs du Prêcheur, hauteurs de Case-Navire.
(N° 2140).
H. pendula Sol. ; Hirtelle à grappes pendantes. Vulgo : Icaque grand-bois,
icaque poilu. Arbrisseau ou petit arbre, haut de 4-5 mèt., à branches
inférieures très inclinées ou pendantes, à grappes verticalement
(1) Cette plante, connue à la Guyane sous le nom de prune-coton, prune de l'anse, à cause de la
nature et de la forme de son fruit, y est employée dans ses racines, écorces et feuilles, à titre
d'astringent dans les cas de diarrhée ou de leucorrhée. Le suc des feuilles et des racines battu avec de
l'huile est employé par les matrones pour resserrer les muqueuses du vagin et simuler la virginité
(E.H.).
CHRYSOBALANÉES - ROSACÉES 259
pendantes. Feuilles très scabres, surtout en dessous, oblongues-lancéolées,
insensiblement acuminées en une longue pointe au sommet, souvent brus-
quement pointues, nervures très saillantes en dessous et garnies de poils
courts, rudes et roux. Inflorescence le plus souvent en grappes composées,
surtout à la base, tomenteuses, couleur de rouille, très allongées, atteignant
souvent 32 cm. de long ; calice persistant ; étamines 5-6. Drupe obovée,
pubescente. Çà et là dans les bois de Houëlmont, de Sainte-Rose
(Sofaya). (N° 3255).
Il n'existe pas à la Martinique, mais il est très abondant dans les hauteurs
de Castries (îles de Sainte-Lucie). (1904).
Licania Aublet (anagramme du mot « Calignia », nom de l'arbre à là'
Guyane).
L. Ternatensis Hook. ; Licanie de Ternate. Vulgo : Bois-diable, bois gris,
bois de fer. Très grand arbre, souvent arbre gigantesque, droit, très
anfractueux à la base, à tronc cylindrique dans le haut, à fronde très large et
arrondie, à rameaux presque toujours couverts de lenticelles blanchâtres ou
rouges. Feuilles très coriaces, épaisses, ovales-elliptiques, cuspidées,
blanches en dessous, à côte et nervures très saillantes à la face inférieure, et
rouges. Inflorescence en grappes terminales, courtes, pubescentes,
blanchâtres ; calice à 5 dents ; tales nuls ; étamines 3 ou 4. Drupe sèche,
obovale, tomenteuse, souvent sillonnée ou striée ; semence 1. Le bois
est rouge en dedans, extrêmement dur et incorruptible ; il sert pour les
constructions à l'extérieur et surtout pour les constructions sous terre et
dans l'eau. Assez commun dans les bois du massif de Houëhnont, des
Vieux-Habitants, de la Bouillante, de la Pointe-Noire, des Trois-Rivières.
Fl. de mai en août ; fruits mûrs en octobre et novembre. Alt. 300-
700t. (N° 2868).
Martinique. Vulgo : Bois de fer, bois gris, bois résolu. Bois des
Fonds-Saint-Denis, du Camp de l'Alma, des hauteurs de la Grand'Anse, du
Gros-Morne, du Lorrain, etc. (N° 1902).
Le Licania pyrifolia Gr. existe à la Dominique et a été introduit à la
Martinique, sur l'habitationcoul. (N° 153).
SOIXANTE-TROISIEME FAMILLE.ROSACEES.
Prunus L. (du latin « prunus » ; prunier, qui vient du grec « prouné »).
P. Dussii Kr. et Urb. (n. sp.) ; Vulgo : Bois-noyau. Tantôt petit arbre,
tantôt arbre de grande taille, d'un port élégant, à branches supérieures
fastigiées, les inférieures horizontales, à tronc très droit, cylin-
260 PLANTES DE LA GUADELOUPE ET DE LA MARTINIQUE
Brique, à écorce brune, légèrement gercée, à feuilles très vertes, toujours à
moitié fermées. Feuilles longues de 5-9 cm. sur 3-5 cm. de large, ovale-
elliptiques ou ovées, fermes, luisantes, terminées en pointe obtuse ou
souvent tuse, ou légèrement échancrée, arrondies à la base et souvent
munies de deux taches, ou brusquement trécies en un pétiole cannelé, long
de 6-10 mm. Inflorescence axillaire, en grappes spiciformes, extrêmement
nombreuses, longues de 3-5 cm., confinées à l'aisselle des feuilles de poussée
de l'année précédente ; fleurs blanches, petites, odorantes ; calice
infundibiliforme, charnu, blanc le, environ 2 mm. de long, à 5 dents
deltoïdes, plus courtes que le tube et alternant avec les pétales ; pétales 5 ou
plus rarement 6, concaves, arrondis, longs de 3 mm. ; étamines en nombre
double des pétales, insérées sur le rebord du calice, cinq ou six d'entre elles
sont penchées en dehors et plus longues, elles alternent avec les tales, les
autres, plus courtes, sont opposées aux pétales et penchées vers le pistil ;
filet blanc, subulé, conique-allongé ; ovaire libre, sessile ou subsessile au
fond du calice ; ovules collatéraux ; style droit, aussi long que les étamines
les plus courtes ; stigmate tronq, obscurément trilobé ; pédicelles de la
base de la grappe plus longs que le calice : les supérieurs, plus courts. Drupe
plus large que longue 12-14 mm. de large sur 8-9 mm. de long, à péricarpe
sec, brun en dehors ; cotylédons très larges, sans albumen. Çà et là dans
les parties inrieures des bois des Bains-Jaunes, du Gommier, des environs
du Camp-Jacob, du Matouba. FI. en mai, juin. Le bois est dur, élas-
tique et très rechercpour le charronnage ; on peut extraire des feuilles une
essence qu'on emploie en guise de créosote contre les maux de dents.Alt.
280-600 mèt. (2731).
Martinique. Vulgo : Noyau de France. Bois inférieurs du morne Saint-
Martin, hauteurs du Prêcheur (Céron), de Case-Pilote, de Case-Nave, etc.
(N° 1907).
Rubus L. (du latin « ruber », rouge, à cause de la couleur rouge des fruits
dans un grand nombre des espèces de ce genre).
R. rosifolius Smith. ; Ronce à feuilles de rosiers. Vulgo : Framboisier,
framboise. Arbrisseau ou sous-arbrisseau buissonnant, ts touffu, tor-
tueux, parfois sarmenteux, à tiges et rameaux garnis de petits aiguillons,
droits ou crochus, souvent implantés à rebours. Feuilles à 5 folioles ovales-
elliptiques, doublement serretées, pubescentes, à dents mucronulées ;
pétioles communs et pédoncules armés d'aiguillons crochus. Fleurs blanches,
solitaires ou en cymes pauciflores et terminales ; calice 5-partite ; pétales 5 ;
étamines nombreuses, en nombre indéterminé ; ovaires nombreux, insérés
sur un réceptacle charnu, conico-cylindrique, surmons d'un style caduc ;
carpidium rouge, ovoïde, charnu. Les fruits se mangent soit sans apprêt,
soit dans le vin blanc sucré. — FI. surtout
ROSACÉES - MYRTACÉES 261
d'octobre en mai. Abondant le long des chemins, dans les clairières et
sur les lisières des bois de la moyenne région de toute la Guadeloupe. (
2203).
Martinique. Vulgo : Framboisier. — Abondant. (N° 152).
R . jamaicensis Sw. ; Ronce de la Jamaïque. Vulgo : Grand framboisier,
framboisier blanc. Vivace, grimpant, haut de 3-5 mèt., à racines
stolonifères, à tiges et rameaux rissés de poils droits, roux, entrelés de
rares piquants crochus, à pétioles primaires, secondaires et pédoncules
également poilus et granis de nombreux aiguillons recourbés et implantés à
rebours. Feuilles palmées, à 3-5 folioles d'inégale grandeur, elliptiques,
acuminées, finement et inégalement serretées, munies en dessous d'un duvet
court et blanc ; pétiole commun long. Fleurs petites, blanchâtres, en panicules
terminales, laineuses ; pétales obovales, aussi longs que les segments du
calice ; carpidium presque sec, noir à la maturité. Fruit obovale. Fl. en
mars, avril, mai. Rare : Haut-Matouba (bord de la rivre Rouge, près du
pont). (N° 2215). — Il n'existe pas à la Marti-nique.
De cette famille, on rencontre, sans parler des nombreuses et belles
espèces et variétés de rosiers, qui ornent les parterres et les jardins :
l'Eriobotrya japonica Lind., vulgo : Néflier du Japon (N° 3477), Marti-
nique (N' 2141), qu'on cultive pour ses fruits ; le Raphiolepis indica Lind.,
petit buisson, très beau ; se trouve au Jardin botanique de Saint-Pierre.
SOIXANTE-QUATRIEME FAMILLE. — MYRTACEES.
Psidium L. (du grec « psiein >, donner à manger, indiquant l'usage qu'on
fait de ces fruits propres à ces plantes).
P. Guajava L. (mot de la langue des Indigènes de l'Amérique du Sud).
Vulgo : Goyavier. Desc., vol. II, t. 72, p. 30. Le plus souvent petit arbre,
tortueux, nu dans le bas, à branches très divariquées, à écorce très lisse,
mince, verte ou rougeâtre, à jeunes rameaux tétragones et pubescents.
Feuilles opposées, membraneuses, fermes, oblongues ou elliptiques-
oblongues, gèrement veloutées en dessous et pâles, à nervures saillantes
en dessous, imprimées en dessus. Fleurs blanches, le plus souvent unies
par deux, à l'aisselle des feuilles et opposées ; calice d'abord fer et
renfermant la fleur, ensuite 4-denté après l'ouverture de celle-ci ; tales 5 ;
ovaire à 2-5 loges multiovulées. Fruit baccien, ovoïde, couronné par les
lobes persistants du calice ; semences très nombreuses, nichées dans une
pulpe succulente. Les fruits sont rechercs pour la table. Verts, ils sont
astringents ; à l'état de parfaite maturité, ils sont au contraire laxatifs. Les
graines sont dures à ce point qu'elles ne
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