2 Automates pond´er´es et s´eries rationnelles
Les s´equences (ou mots, ou strings) sont des structures lin´eaires qui appa-
raissent tr`es fr´equemment en informatique. Et on a souvent besoin d’utiliser
des fonctions num´eriques qui sont d´efinies sur des ensembles de mots : par
exemple, on peut consid´erer la fonction qui `a un mot associe sa longueur ; ou
la fonction qui `a un mot wassocie 1 si wappartient `a un langage Ldonn´e,
et 0 sinon. Ces fonctions sont appel´ees des s´eries formelles. Parmi ces fonc-
tions, celles qui peuvent ˆetre calcul´ees au moyen d’automates pond´er´es ont
des propri´et´es alg´ebriques tr`es int´eressantes : on les appelle des s´eries recon-
naissables (ou rationnelles). Ce sont ces fonctions que nous allons ´etudier.
2.1 Semi-anneaux et s´eries formelles
La th´eorie des s´eries rationnelles suppose que l’ensemble des valeurs est
un semi-anneau (semi-ring), structure moins riche que celle de corps ou
d’anneau, mais qui est plus adapt´ee `a un certain nombre d’applications.
D´efinition 1 Un semi-anneau est un quintuplet hS, +,.,0,1i,o`u
—Sun ensemble et o`u +et .sont deux op´erations binaires associa-
tives sur S,
— 0 et 1 sont respectivement les ´el´ements neutres de +et .,
—+est commutative,
—.est distributive par rapport `a +,
— 0 est un ´el´ement absorbant pour .
Autrement dit, 8a, b, c 2S,
— (a+b)+c=a+(b+c)eta.(b.c)=(a.b).c
—a+0=0+a=aet 1.a =a.1=a
—a+b=b+a
—a.(b+c)=a.b +a.c et (a+b).c =a.c +b.c
— 0.a =a.0 = 0.
Exemple 1 — Tout anneau est un semi-anneau et donc, en particu-
lier : Z,Q,Ret Csont des semi-anneaux.
— Comme il n’est pas demand´e que tout ´el´ement ait un ´el´ement op-
pos´e, N,Q+et R+sont des semi-anneaux.
—Soit B={0,1}o`u on d´efinit 1+1=1.1=1. On obtient ainsi le
semi-anneau bool´een.
— On peut montrer que h[0,1],max,.,0,1iest un semi-anneau, appel´e
le semi-anneau de Viterbi. Il est utilis´e en calcul des probabilit´es.
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