La septième édition des Journées de l`économie a eu lieu à Lyon

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La septième édition des Journées de l’économie a eu lieu à Lyon les 13, 14 et 15 novembre 2014 autour
du thème : « Le progrès social a-t-il un avenir ?» permettant ainsi de traiter des sujets d’actualité et des
problèmes de fond.
Les Journées de l’Economie se proposent de présenter une véritable pédagogie de l’économie, qui permette à
tous une meilleure appréhension des mécanismes économiques, qui vise à :

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

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Créer un événement national grand public de référence en matière de réflexion sur les grandes
questions économiques
Favoriser un débat économique de qualité
Impliquer l’ensemble de ces acteurs économiques dans le déroulement des Journées : économistes
professionnels, chercheurs, praticiens, enseignants, médias, entrepreneurs et chefs d’entreprises de
toutes tailles, collectivités locales et régionales intervenant en matière de développement économique
Démocratiser l’analyse économique aux yeux du grand public, la rendre plus accessible, plus
compréhensible, sans la dénaturer
Améliorer la visibilité de la discipline.
C’est dans le cadre du Plan National de Formation que nous avons participé à la journée du 14 novembre 2014,
inscrits à différentes tables rondes qui se sont déroulées au cours de celle-ci. Vous trouverez ci-après la liste
des thèmes des conférences auxquelles nous avons assisté avec le lien vers le référentiel pour une piste
pédagogique. Selon les thèmes, ont été élaborés soit un compte rendu, soit une synthèse de la conférence,
-
Progrès ou déclin ? L’éco en photo (à partir des travaux réalisés par des élèves STMG et ES)
Les entreprises du 3ème
Disparités hommes femmes : discriminations ou préférences ?
Le travail coûte-t-il vraiment trop cher ?
Après la mondialisation
Les objets connectés
Inégalités : l’analyse de Thomas Piketty
Le renouveau de l’Etat Providence.
Pour compléter ces éléments, peuvent être consultés :

Le site des Jéco avec les vidéos des conférences, le téléchargement du numéro spécial Jéco
« Problèmes
économiques »
de
La
Documentation
Française
http://www.journeeseconomie.org/index.php

Le site pédagogique dessinemoileco.com (en partenariat avec
vidéos schématiques permettant d’introduire des notions

La bibliothèque virtuelle : http://www.touteconomie.org/index

Finances & Pédagogie, pour obtenir des documents pédagogiques et/ou des formations
Le Monde) qui propose différentes
[email protected] : délégué pour l’Auvergne

Le
portail
pédagogique
facil’éco
du
ministère
de
l’économie
http://www.economie.gouv.fr/facileco avec des dossiers, vidéos pédagogiques

La lettre d'information EcoGest@actu diffusée par messagerie sur abonnement libre qui propose des
informations sur l'actualité de notre discipline en privilégiant un éclairage par les TIC. Elle inclut les
dernières parutions au BO.
Magazine « Liaisons sociales », numéro 156, novembre 2014
« Alternatives économiques »


et
des
Pour l’académie de Clermont Ferrand,
Françoise Dislers-Reversat, Raphaël Alexandre, Angèla Moreau, Celiane Raynaud, Stephanie Sivade
finances
Progrès ou déclin ? L’éco en photos
Intervenants et fonctions :
Denis Lafontaine, Photographe social
Pierre Bezbakh, Maître de Conférences en Sciences Economiques
Guillaume Gaulier, Economiste à la Banque de France, Service d’Etude de la Compétitivité et
des Echanges Extérieurs (SEC2E)
Rémi Jeannin, Cité de l’économie et de la monnaie
Avant –propos
Nous vivons dans une société qui connaît des changements économiques profonds :
mondialisation, innovations technologiques (notamment dans le domaine de l’informatique et des
communications), enjeux environnementaux, accès à l’éducation, à la santé, au logement, à
l’emploi, etc. Ces changements ont des conséquences différentes en termes de bien-être sur
chacun d’entre nous, et sont donc perçus selon la position chacun comme des avancées ou des
reculs. Vivons-nous dans une société où le progrès a un avenir, où le bien-être de chacun peut
progresser, ou dans une société condamnée au déclin ? Pour sa 4ème conférence aux Jéco, la
Cité de l’économie et de la monnaie propose, sur un thème en lien direct avec le thème choisi
pour les Jéco 2014 (Le progrès social a-t-il un avenir ?), un dialogue entre économistes et nonéconomistes à partir d’une sélection de photographies réalisées par six classes de lycées de la
région lyonnaise (STMG et ES)
Source : Jéco
Les élèves ont effectué une présentation d’une partie des photos qu’ils ont prises, avec l’aide du
photographe. Celle-ci a été complétée par les interventions des économistes.
Voici quelques exemples de photos commentées :

Une hôtesse de caisse, à son poste : le progrès technique menace-t-il l’emploi ?
Les différents types de contrats, la précarité des emplois peu qualifiés.

Une file d’attente à Pôle emploi : le marché du travail, les catégories les plus touchées
par l’accès à l’emploi, l’inadéquation entre postes offerts et demandes

Un mendiant à la sortie d’un supermarché : la question des inégalités

Un pousse pousse lyonnais conduit par un jeune et en arrière-plan une automobile : 2
modes de transport dont l’un innovant qui prend en compte le développement durable ;
Que penser des emplois peu qualifiés induits par ces nouveaux transports ?

Le bas d’une tour : questions sur les limites, la capacité à maîtriser nos réalisations,
qu’en est-il du coût de construction, du financement, de l’emploi d’une main d’œuvre
peu qualifiée, du type de contrat de travail proposé.

Un vieux monsieur : les questions liées au vieillissement de la population : le
financement des retraites, le financement de la dépendance, les emplois induits.
Cette démarche novatrice pourrait être utilisée dans le cadre des objets d’étude, la photo – prise
par l’élève – pourrait être un support qui serait complété par un autre document plus
« traditionnel » comme un article de presse.
Positionnement dans le référentiel :
Liste non exhaustive en fonction des photos envisagées :
6-3 Les revenus, leur répartition et la redistribution
 Activité possible : Le budget des ménages, les inégalités, la redistribution
6-2 La régulation de l’activité économique par les autorités publiques
 Activité possible : Le chômage
Les entreprises du 3ème type
Intervenants et fonctions :
Florence Martin, présidente d’Enercoop Rhône-Alpes
Martin De Douhet, co-opérateur à La Ferme des Routes « circuit court » agricole dans la Drôme
Michel Lepesant, co-fondateur de la monnaie La Mesure
Stephanie Paix, Président du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône Alpes
Patrick Viveret, philosophe (vidéo)
Antoine Reverchon, Jean-Marc Vittori, Modérateur, Les échos.
Avant propos :
« Économie circulaire, alternative, collaborative, sociale, solidaire... De quoi parle-t-on ?
Ces formes d'activité "différentes" sont-elles destinées à rester à la marge de l'économie
marchande capitaliste ? Ou sont-elles les pionniers du modèle économique du futur ? » Source :
http://www.journeeseconomie.org
Pour faire simple, si nous devons résumer ce que sont les entreprises du 3 ème type, ce sont
toutes les nouvelles entreprises créées favorisant deux aspects importants : l’esprit social et la
solidarité.
Pour cela, certaines personnes appelées « poisson pilotes » vont explorer le marché pour
connaître des filières rentables et ainsi créer un « futur système ».
Une question peut se poser par rapport à ces entreprises du 3ème type : sont-elles des
entreprises considérées comme à la marge ou bien sont-elles les entreprises du futur ?
 Intervention n°1 : Florence MARTIN : Présidente d’Enercoop Rhône-Alpes
Historiquement EDF est le pionnier mais également le leader en tant que fournisseur
d’électricité. Depuis 2005, ce marché s’est ouvert à la concurrence. En effet, différents
acteurs/entreprises se sont réunis pour proposer une alternative à la structure privée connue de
tous considérant que l’énergie est un bien commun.
C’est dans cette optique qu’Enercoop a fait son apparition.
Une entreprise écologique : c’est le seul fournisseur d’électricité à s’approvisionner directement
et à 100% auprès de producteurs d’énergie renouvelable (solaire, éolien, hydraulique et biogaz).
Ses bénéfices sont réinvestis dans les énergies renouvelables.
Cette entreprise va assurer l’approvisionnement grâce aux énergies renouvelables dont la
biomasse auprès de producteurs divers pour ensuite le revendre à des prix qui ne sont pas
toujours plus bas que ceux de la concurrence à des particuliers, des entreprises voire même des
collectivités locales.
L’achat à Enercoop assure une provenance écologique et durable. Il s’agit donc d’un acte citoyen
puisque le prix peut être plus élevé que celui pratiqué par le fournisseur historique. Elle met en
place cet aspect social et solidaire grâce à la mise en place d’une coopérative (SIC) avec des taux
de participations physiques aux assemblées proches des 80 %.
Chiffre clés : PDM des fournisseurs d’électricité
- 95 % PDM = EDF,
- 3 % PDM = GDF,
- 2 % PDM = autres fournisseurs alternatifs (comme Enercoop).
Pour aller plus loin : http://www.enercoop.fr/
 Intervention n°2 : Martin DE DOUHET : Co-opérateur à la Ferme des Routes, « circuit
court » agricole dans la Drôme
Ces trois éleveurs paysans ont décidé de créer cette ferme sous le statut d’une EARL
(Entreprise Agricole à Responsabilité Limitée) pour plusieurs raisons répondant à une économie
sociale et solidaire.
Tout d’abord l’EARL permet une installation rapide. Mais si ces fondateurs ont opté pour
cela c’est surtout pour faciliter la transmission des fermes. En effet, plus celles-ci sont importantes
moins les jeunes peuvent les reprendre car ils n’ont pas le budget nécessaire.
De plus les critères d’une EARL correspondent parfaitement à des éléments du règlement
intérieur de la Ferme des Routes :
- Se rapprocher d’une coopérative,
- Ne pas dépasser les 50 hectares et rester pérenne.
Ceci va être facilité par leur activité de vente directe de leurs produits (transformés ou en
l’état) de marchéage, grande culture de légumes secs et de transformation laitière. La vente se fait
dans leur magasin réunissant uniquement des producteurs locaux (système d’une coopérative).
 Intervention n°3 : Michel LEPESANT : Co-fondateur de la monnaie La Mesure
La Mesure est une monnaie utilisée localement. Cette monnaie n’est pas une monnaie
complémentaire mais alternative ou du moins qui se veut être alternative. C’est-à-dire que les
habitants d’une ville ou d’une région par exemple vont utiliser leur propre monnaie plutôt que
l’€uro.
1 Mesure est égale à 1 €. La conversion est possible grâce à la parité. Cependant le rendu
de la monnaie en euros n’est pas possible (obligation imposée par la Banque de France).
Cette monnaie locale ou monnaie de proximité va permettre une réappropriation des
usages mais surtout d’inciter à acheter localement.
Cette « Mesure » est utile à 4 acteurs :
- Les prestataires,
- Les institutions,
- Les militants,
- Et les utilisateurs.
Le constat est cependant fait sur ses limites et sa très faible utilisation.
 Intervention n°4 : Stéphanie PAIX : Président du directoire de la Caisse d’Épargne
Les banques et les assurances ne peuvent pas être qualifiées en tant que telles
d’entreprises du 3ème type. En effet, elles participent uniquement dans l’économie sociale et
solidaire en tant que financeurs.
Si elles ne sont pas considérées comme entreprise du 3 ème type, c’est qu’il y a une
confusion entre l’objet économique ou social et le statut. Cependant quels que soient les
statuts, la Caisse d’Épargne s’intéresse tout de même à la gouvernance. C’est avec cette
gouvernance qu’elle peut mettre en place cette économie sociale et solidaire. En effet, ce sont
les sociétaires de la banque qui vont élire leur administrateur pour les représenter au Conseil
d’Administration et de Surveillance (250 administrateurs).
 Intervention n°5 : Interview de Pierre VIVERET par Antoine REVERCHON
De nos jours les entreprises sont irresponsables à 3 niveaux :
- Écologique,
- Social,
- Financier.
L’évolution des mœurs et la mise en place de ces nouveaux types d’entreprise fonctionne
par le fait qu’elles soient économiquement responsables. Pour être responsable sur ces 3
secteurs il faut agir de manière collective mais également de façon indépendante.
 Intervention n°6 : Cyril KRETZSCHMAR : Conseiller délégué à la nouvelle économie, aux
nouveaux emplois, à l’artisanat et à l’économie sociale et solidaire à la Région RhôneAlpes
Cette intervention servira également de conclusion à ce compte rendu sur cette conférence.
Grâce à cette dernière intervention nous pouvons définir exactement ce qu’est une
entreprise du 3ème type ainsi que son objectif/rôle.
Tout d’abord une entreprise du 3 ème type répond à deux notions importantes et qui
reviennent régulièrement durant cette conférence : l’économie sociale et solidaire.
Cette économie va permettre de répondre aux « besoins des citoyens qui peuvent être
couverts actuellement mais aussi ceux des citoyens futurs » (Cyril KRETZSCHMAR). Ceci est
possible grâce à deux principes/conditions :
- Condition de durabilité,
- Diversité des services : pour le bien-être des générations futures il faut que cette diversité
soit faite collectivement plutôt qu’individuellement.
Les enjeux des entreprises du 3ème type reposent sur 4 points :
-
Le raccourcissement des circuits (économie de partage/ sharing),
La coopération, c’est-à-dire trouver des modes différents pour les consommateurs grâce à
une coopération,
La durabilité,
Et la démocratie.
En conclusion, on peut dire que ces entreprises peuvent être considérées à la marge mais
lorsqu’elles prospèrent, le système économique se les approprie. On peut donc dire qu’elles feront
partie du futur système.
Positionnement dans le référentiel :
1-2 Les organisations
 Activité possible : La structure des organisations
1-3 Les entreprises
 Activité possible : Les statuts des entreprises
4-2 La création de richesse par l’entreprise
 Activité possible : L’évolution du partage de la valeur ajoutée
4-2 la croissance et le développement économique
 Activité possible : La responsabilité sociétale et environnementale et le développement
durable
6-3 Les revenus, leur répartition et la redistribution
 Activité possible : La redistribution
Disparités hommes femmes : discriminations ou préférences ?
Intervenants et fonctions :
Dominique MEURS, professeure Sciences Économiques, Paris Ouest Nanterre, ÉconomiX et
chercheuse associée à l’Ined.
Marie Claire VILLEVAL, directrice de recherche au CNRS et directrice du Groupe d’Analyse et de
Théories Économique (GATE).
Jean Claude COULANGE, directeur des rédactions d’entreprise et carrières et de liaisons
sociales.
Cécilia GARCIA PENELOSA, directeur de recherche au CNRS et membre de l’École d’Économie
d’Aix-Marseille.
Mario PIACENTINI, économiste à la direction statistique de l’OCDE.
Bien que les femmes aient largement rattrapé les hommes en termes d'éducation et d'expérience
professionnelle, l'accès aux emplois les mieux rémunérés est toujours plus difficile pour elles que
pour leurs homologues masculins, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. En
matière d’entrepreneuriat, les écarts de genre sont importants dans le taux de création des
nouvelles entreprises mais aussi dans la taille et la profitabilité de ces entreprises.
Plusieurs mécanismes concourent pour expliquer ce phénomène persistent. Du côté de la
demande, les imperfections de marché comme la discrimination et les différences d’accès au
capital sont en partie responsables. Du côté de l’offre, l'articulation entre vie familiale et vie
professionnelle apparait toujours un frein à l'égalité professionnelle et à l’entrepreneuriat.
Récemment, de nouvelles explications ont émergé de la recherche en économie comportementale
: les femmes ont une attitude au risque et une compétitivité différente de celles des hommes. Ces
préférences contribuent à expliquer que les femmes s’engagent moins dans les filières éducatives
sélectives, candidatent moins à des promotions et s’engagent moins dans des négociations.
Distinguer ces sources d’inégalité de genre est un défi pour la recherche économique et pour la
justification des politiques de « discrimination positive ».
Source : Jéco
Jean Claude COULANGE, directeur des rédactions d’entreprise et carrières et de liaisons
sociales.
Jean Claude COULANGE commence par proposer une toute autre problématique que celle
proposée dans le cadre des JECO : « Fini les potiches », tout en faisant référence au film
« Potiche ».
Pour lui, les femmes sont d’une part majoritaires dans la population active mais seulement aux
Etats-Unis. Il met en avant par la suite le fait que 70% des filles obtiennent le baccalauréat contre
65% des garçons. Il y a donc un écart scolaire de plus en plus important. Les garçons connaissent
beaucoup plus l’échec scolaire que les filles.
Depuis 40 ans les législations corrigent ces écarts mais le « plafond de verre » subsiste toujours
(différences des salaires entre les hommes et les femmes et discrimination à l’emploi).
Dominique MEURS, professeure Sciences Économiques, Paris Ouest Nanterre, ÉconomiX
et chercheuse associée à l’Ined.
Dominique MEURS a débuté son intervention en faisant le panorama des situations
professionnelles actuelles, soit :
- un attachement traditionnel à l’égalité ;
- une évolution longue de la société et la transformation de famille (recul de l’âge du premier
enfant, montée des divorces…) ;
- un intérêt de la part des entreprises dans le cadre de la RSE (responsabilité sociale
élargie) ;
- une politique publique (loi 2013 sur l’égalité professionnelle).
Elle met en avant une persistance de l’inégalité de salaire. Celle-ci, selon elle, est liée à une
ségrégation professionnelle, des contraintes familiales ainsi qu’aux congés parentaux et du
partage des tâches.
Par la suite, elle a fait l’analyse de plusieurs graphiques extraits de l’INSEE. Pour résumer ses
propos, le salaire des hommes et des femmes reste figé et les femmes étudient beaucoup plus
longtemps que les hommes. De plus, les femmes participent davantage au travail à temps partiel
et font face à plus d’emplois peu qualifiés. Cependant, elle fait remarquer que le taux de chômage
tend à devenir le même pour les hommes et les femmes. La ségrégation montre que les femmes
ne vont pas occuper les mêmes emplois que les hommes.
Il existe une pluralité de facteurs qui expliquent ces phénomènes. Ceux-ci sont :
- le comportement des employés ;
- la discrimination goût ;
- la discrimination statistique (le comportement des femmes n’est pas efficace par rapport à
celui des hommes, du fait des interventions de carrière liées aux enfants) ;
- le comportement d’offre de travail ;
- l’interaction entre les deux.
Les naissances ont une répercussion sur la vie professionnelle et expliquent aussi certaines
inégalités (aménagement des horaires, temps partiels, interruptions de carrière…).
Pour remédier aux inégalités, on voit apparaitre un essor récent dans les pays nordiques
concernant les congés parentaux pour le père (loi 2013 autorisant 6 mois de congés pour le père).
Les effets recherchés par cette loi à court terme sont de diminuer les interruptions de carrière des
femmes. Sur le long terme, ils sont d’augmenter la part des pères pour les tâches domestiques et
de changer les mentalités y compris dans le entreprises.
Elle conclut son intervention sur le fait qu’il est difficile de faire évoluer les normes sociales et qu’il
faut mettre en place des actions pour concilier la vie professionnelle et familiale.
Cécilia GARCIA PENELOSA, directeur de recherche au CNRS et membre de l’École
d’Économie d’Aix-Marseille.
Cécilia GARCIA PENELOSA se pose la question de savoir quelles sont les politiques à mettre en
place afin de réduire les inégalités de salaire.
Avant de répondre à cette problématique, il est nécessaire d’exposer les causes qui selon elle,
sont génératrices d’inégalités salariales. D’une part, on constate une inégalité de revenu
hommes/femmes en 2012 de 24.5% (source : l’enquête Emploi). Cette inégalité est due aux
différents temps de travail pour 10.9%, aux différents types de poste et secteur pour 7.3% et 6.3%
ne serait pas expliqué ou imprécis du fait de l’importance de la base de données.
Deux types de discriminations subsistent :
- la discrimination à l’embauche (ex : les femmes jeunes et sans enfants), qui n’est pas une
préférence des hommes mais bien un problème d’anticipation des entreprises et des
stéréotypes ;
- la discrimination à la promotion. Le taux de promotion est le même pour les hommes
comme pour les femmes mais celles-ci ont tendance à moins candidater. C’est donc
l’aspect comportemental qui en ressort.
Pour en revenir à la question de départ, nous allons donc évoquer les politiques qui pourraient
être mises en place pour lutter contre les inégalités de salaires :
- l’existence de plus de lois contre les inégalités ;
- les politiques devraient se focaliser sur les anticipations dues aux stéréotypes et aux
facteurs comportementaux ;
- la lutte contre les stéréotypes peut être effectuée à l’aide des quotas (ex : donner un
nombre de femmes obligatoire dans un domaine) ;
- la répartition des activités domestiques devrait être plus égalitaire ainsi que le partage des
congés ;
- le système socio fiscal devrait être revu notamment avec l’impôt sur le revenu, la
suppression du quotient familial ou bien la suppression des bonifications pour le 3 ème
enfant.
Mario PIACENTINI, économiste à la direction statistique de l’OCDE.
Mario PIACENTINI a choisi de mettre en évidence les différences de genre dans l’entrepreneuriat.
Il met lui aussi l’accent sur les imperfections du marché avec les discriminations, les contraintes
de genre, les différences de comportements et attitudes entre les hommes et les femmes.
Concernant l’entrepreneuriat, les femmes représentent 15 à 30% des travailleurs indépendant et
celles-ci ont des revenus nettement inférieurs à ceux des hommes. Ceci est dû au nombre
d’heures effectué inférieur à celui des hommes.
Cette faible participation à l’entrepreneuriat s’explique par divers éléments :
- la ségrégation ;
- l’expérience managériale plus faible pour les femmes ;
-
la disponibilité (ex : le temps de travail diminue chez la femme après l’arrivée d’un enfant
alors que celui des hommes reste stable ou augmente).
Il y a aussi une explication liée aux attitudes et préférences puisque les femmes ont une
préférence inférieure à celle des hommes pour l’activité indépendante. De plus, elles ont une
attitude négative envers les risques.
Pour conclure, il nous fait part de son avis final qui est de déterminer la différence de genre pas
seulement par le comportement mais aussi par d’autres contraintes.
Marie Claire VILLEVAL, directrice de recherche au CNRS et directrice du Groupe d’Analyse
et de Théories Économique (GATE).
Marie Claire VILLEVAL a exposé le thème des disparités hommes/femmes concernant le rôle des
préférences. Elle met en évidence ses propos suite à diverses expériences pour mesurer les
préférences.
La disparité selon elle est liée à l’attrait pour la compétition (choix de la rémunération à la pièce ou
à la compétition). Elle souligne elle aussi le fait que les femmes ont peur du risque et qu’elles ont
moins confiance en elles mêmes que les hommes en eux.
Naturel ou culturel ?
Si l’on défend l’aspect naturel, on peut avancer la thèse du cycle ovarien. Les femmes sont plus
aptes à la compétition lorsque la phase est au plus haut. C’est donc l’aspect physiologique qui est
mis en avant.
Cependant la nature n’explique pas tout, la compétition est différente selon les pays. Il existe un
stéréotype du point de vue de la société.
Afin de mettre en place des discriminations positives, il faut utiliser la méthode des quotas comme
vu précédemment, et les femmes s’impliqueront davantage. Le quota permet donc de réduire « le
gap » au niveau de la compétitivité car il pousse les filles à donner le meilleur.
On peut dire qu’il y a une disparité du travail qui perdure même si l’éducation des femmes est plus
importante que celle des hommes. De plus, le manque de confiance et la préférence à une culture
ne favorise pas ces inégalités.
Conclusion générale
Pour conclure cette conférence et répondre à la problématique « Disparités hommes/femmes :
discriminations ou préférences ? », nous pouvons dire qu’il y a d’une part des discriminations et
de l’autre des préférences. Les discriminations sont dues aux stéréotypes et anticipations des
entreprises et les préférences sont liées à la peur du risque et au manque de compétitivité des
femmes.
Pour lutter contre ces disparités des politiques peuvent être mises en place, mais il faut connaître
préalablement la raison de l’inégalité…
Positionnement dans le référentiel :
Droit :
Partie 1 : Le contexte économique de l’activité professionnelle
Thème 1.1 : Les métiers et le contexte professionnel
 Activité possible : Le niveau de formation
Partie 3 : Les relations sociales dans les organisations
Thème 3.1 : Les ressources humaines
 Le recrutement
Thème 3.2 : Le déroulement de carrière
 Activité possible : le contrat de travail, la durée de travail, la rémunération
Économie :
Partie 6 : La régulation économique
Thème 6.3 : Les revenus, leur répartition et la redistribution
 Activité possible : les revenus et leur répartition : inégalités de revenu
Le travail coûte-t-il vraiment trop cher ?
Intervenants et fonctions :
Gilbert Cette, Professeur d’économie associé à la Faculté de Sciences Economiques de
l’Université d’Aix-Marseille II
Eric Heyer, Directeur adjoint au Département analyse et prévision de l’OCDE
Maria Jepson, Directrice de la recherche à l’European Trade Union Institute;
Thibault Lanxade, Vice-Président du Medef
Guillaume Duval, Modérateur, Alternatives Économiques
Depuis le début de la crise, la question du travail trop cher en France est pointée du doigt. Ses
conséquences, à première vue, seraient son impact sur la compétitivité des entreprises françaises
et les effets sur l’emploi.
Le coût horaire du travail dans l’industrie en France est proche de celui de l’Allemagne, autour de
33 euros, et pourtant il pose problème. En effet, au même coût, les performances de l’industrie
française sont inférieures à celles de l’Allemagne, ce pays étant positionné sur des segments plus
haut de gamme aux marges supérieures. La France produit des biens industriels de bas et
moyenne gammes, dans une diversité de secteur plus riche que de nombreux pays européens.
Cela a permis de protéger la France d’un net ralentissement aux moments les plus forts de la
crise, mais ne lui permet pas de reprendre de la croissance. Elle vend dans des secteurs à forte
concurrence, sur des segments où le prix est un facteur clé de succès.
Pour pallier cette situation, notre gouvernement, avec le rapport Gallois de 2012, a décidé de
mettre en place deux mesures phares, le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) et le Pacte de
responsabilité. Ces derniers n’auront qu’un effet temporaire. Par conséquence, à cout terme, ces
deux mesures provoquent un choc d’offre, par la diminution du coût du travail et seraient un
moyen de stimuler la compétitivité. A long terme, seule une réforme structurelle pourait amener
durablement une compétitivité à la France, via l’enseignement et la recherche.
Les pays comparables à la France, ayant également des problèmes de compétitivité, ont adopté
cette politique de réduction des charges, pour créer un choc d'offre. Mais comme tous les pays
exécutent la même politique en même temps, les effets sont moindres et la réduction des coûts
amène à une nouvelle difficulté, la déflation. La France est proche de cette situation, et des pays
tels que l’Espagne sont, quant à eux, entrés en déflation.
Ainsi, d’autres pistes doivent être mises en place pour effectuer une relance de la croissance et
des emplois. Il faut également inciter à miser davantage sur l'innovation, la qualité et le savoirfaire de la main-d'œuvre ainsi que la formation pour améliorer la compétitivité sans diminuer les
salaires ou les charges des entreprises.
Positionnement dans le référentiel :
3-1 Les ressources humaines – Le management des ressources humaines – La
motivation au travail.
 Activité possible : En quoi la baisse des charges ou du salaire entraîne une baisse de la
productivité et de la qualité ?
3-2 Le déroulement de carrières
 Activité possible : Modification sur la politique de rémunération de l’entreprise
4-1 La production et l’organisation du travail
 Activité possible : Les déterminants de la productivité
4-2 La création de richesse
Après la mondialisation
Intervenants et fonctions :
Elie Cohen, Directeur de recherche CNRS ;
Michel Fouquin, Conseiller au CEPII ;
Pascal Morand, Directeur général adjoint de la CCI Paris Ile-de-France ;
Thierry Weil, Enseignant – chercheur à l’École des mines de Paris ;
Christian Ménanteau, Modérateur, RTL.
La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau, les échanges entre les agents économiques
opèrent depuis des siècles. Jamais l’intégration économique et technologique n’avait connu une
telle accélération. Depuis la fin des années soixante, les pays riches se désindustrialisent au profit
des pays en développement. Il en est de même de leur poids dans le commerce mondial, où les
pays émergents gagnent en puissance économique, la Chine en tête (elle représentait environ
1,6% du PIB mondial en 1980 et atteint aujourd’hui 15,5%).
Le point de départ de la différence de ces déséquilibres depuis la crise est que la Chine a une
balance excédentaire alors que les États Unis surconsomment. Mais aujourd'hui les États Unis
exportent plus vers la Chine qui a augmenté sa consommation domestique et par conséquent le
déséquilibre commercial sino-américain s’est réduit. Quant à l'Europe, elle accumule des
excédents de balance courante. Le Japon, lui, stagne.
La recherche du profit et la baisse des coûts, sur des produits innovants, sont un enjeu majeur.
Les pays développés sont de plus en plus en compétition avec des pays en développement, ce
qui entraîne en partie cette désindustrialisation. Cette dernière s’explique essentiellement par trois
facteurs :
- Les gains de productivité ;
- L’externalisation des services ;
- La perte de compétitivité.
On peut se demander s’il y a un avenir pour l’industrie dans les pays riches ? Et quelle forme va
prendre la mondialisation ?
Les processus de production sont réorganisés en chaîne de valeur à l’échelle mondiale. Les
entreprises cherchent le meilleur rapport qualité/prix/performance sur l’ensemble du globe. Les
pays se spécialisent en fonction de leurs compétences pour faire face à la concurrence. La France
possède un large portefeuille d’activités, mais est confrontée à un double problème, de
compétitivité coût et hors coût. En effet, le coût salarial français est trop élevé et les produits
fabriqués sont sur des segments bas ou moyenne gammes. Il faut donc amener les entreprises
françaises à réduire leurs coûts et augmenter leurs marges, pour créer de l’innovation via la
recherche et le développement. C’est l’objectif recherché par le CICE et le pacte de
responsabilité.
Même si les pays émergents sont attractifs, ils ne répondent pas à tous les besoins des
entreprises. C’est le cas pour le luxe, qui repose sur une image (celle de la France par exemple)
et du savoir-faire unique et difficilement imitable.
Si l’on prend exemple sur la production d’un IPhone, on se rend compte que la chaîne de valeur
est constituée de la manière suivante :
- Japon 61$
- Allemagne 30 $
- Corée du Sud 23$
- USA 11$
- Chine 6.5$
La chaine de valeur de l’IPhone est réalisée surtout dans les pays riches. C'est même un produit
fabriqué en masse, avec une marge importante pour la conception, le marketing, et permet d’être
en compétitivité hors coût. C'est aussi un modèle d'affaires complexe, en effet il fait intervenir
différents acteurs tels qu’Itunes et Appstore, service à forte croissance.
De plus, le prix de l’énergie et du pétrole ne cesse d’augmenter. La délocalisation n’a donc
aujourd’hui de sens que si l’entreprise vend ses produits sur le marché où elle se situe, ou à
proximité. On peut le constater dans le marché de l’automobile.
Positionnement dans le référentiel :
1-3 Les entreprises
 Activité possible : Le couple marché – produit.
4-1 La production et l’organisation du travail
 Activité possible : Les déterminants de la productivité
4-2 La création de richesse
 Activité possible : Les performances de l’entreprise
5-1 La notion de marché
 Activité possible : Les mécanismes de la concurrence
Les objets connectés
Intervenants et fonctions :
Najoua Ben Jemaa, Directrice Digital Groupe Keolis
Davide Encaoua, Professeur émérite à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Olivier Passet, Directeur des synthèses économiques, Xerfi
Patrice Slupowski, Directeur innovation numérique Orange
Le contexte
La multiplication des objets connectés va accélérer l’émergence de gisements de données
personnelles pour de nombreux acteurs économiques. La rencontre des données issues des
objets connectés qu’elles proviennent d’Orange, des grands groupes ou d’autres acteurs peut
permettre de constituer des collections inédites de type Big Data, dont le volume, la précision, la
richesse et la portée seront à la source d’une quantité considérable d’analyses poussées,
d’opportunités et d’applications qui sauront « révéler » des informations de plus haut niveau.
Les enjeux
Les dix dernières années ont été marquées par un déplacement de la valeur, de l’infrastructure
vers le logiciel et elles ont vu l’essor de géants américains qui règnent désormais sur des
écosystèmes très puissants. Les dix prochaines verront, sans doute, une transition de la valeur
vers les entreprises maîtrisant les gisements et plateformes de données. Aujourd’hui ces
entreprises sont soit les géants américains du logiciel (principalement Google, Amazon ou
Facebook) soit des acteurs chinois qui sont issus d’internet (Tencent, Baidu, Webcat) ou poussés
par d’ambitieux programmes gouvernementaux d’investissement ( autour des agglomérations
chinoises). L’enjeu pour l’Europe et pour la France est de réussir à faire émerger des
écosystèmes autour de plateformes opérées par des acteurs européens de référence permettant
une reconfiguration économique autour des données pour éviter d’abandonner le marché aux
seuls acteurs américains ou chinois.
Une illustration dans l’automobile
Par exemple, dans le domaine de l’automobile, des équipements de collecte de toutes les
données du véhicule (localisation, vitesse, distance mais aussi qualité de la conduite) vont
apparaître de plus en plus fréquemment. Ces objets innovants de type « dongle », branchés sur le
port diagnostic du véhicule et communiquant avec les clouds et le smartphone de l’utilisateur, vont
inciter les assureurs et mainteneurs automobiles à revoir leurs modes de gestion, en intégrant des
indicateurs sur la conduite dans le calcul des primes ou des coûts de leasing. Ces entreprises
auront donc un intérêt direct à financer l’équipement de leurs clients pour leur apporter une offre
totalement personnalisée mais aussi de nouveaux services (paiement automatique de parcmètre,
notification de vol, …). La valeur ajoutée de la plateforme dans ce cas d’usage est de permettre le
croisement avec des données de tous les environnements (smart home, smart city, …) et de
constituer une base commune pour les développeurs de chaque application. Ainsi la voiture sera
en mesure d’interagir tant avec le domicile de l’utilisateur, qu’avec le système de stationnement de
la ville, l’assureur qui développera un suivi personnalisé du risque ou le garage pour son entretien
et la détection des pannes.
Source : Jéco
Pour la Directrice Digital du groupe Keolis, « le digital est un sujet stratégique. La force du
numérique au service de la mobilité urbaine réside dans sa fonction de facilitateur et d’intégrateur
de la multimodalité.
Facilitateur, car il rend possible la proposition d’un parcours client sans couture, couvrant à la fois
la préparation du voyage, l’achat en ligne du titre de transport et sa validation, et qu’il permet de
personnaliser l’information en temps réel pour chaque voyage et chaque voyageur.
Intégrateur, car il couvre toute l’offre de transport, dont le covoiturage et l’autopartage.
Nous attachons aussi beaucoup d’importance à l’exploitation des données numériques. Cette
nouvelle source de connaissance et d’analyse est à la fois un levier supplémentaire pour gagner
en efficacité et en qualité de service sur notre offre de transport et une formidable source
d’information pour mieux comprendre les attentes des voyageurs, et, ainsi, leur proposer des
services qui leur correspondent toujours plus."
Toutes les applications du digital chez Keolis :
http://www.keolis.com/fr/eomag/la-mobilite-a-lere-du-digital/lassistant-de-mobilite-de-keolis.html
L’exemple d’Optimod’Lyon :
Problème récurrent des grandes métropoles, la congestion du trafic urbain freine la mobilité et
génère des impacts négatifs sur l’environnement, l’économie locale, comme sur la qualité de vie
des citadins. Malgré des efforts importants menés sur le report modal de la voiture vers d’autres
modes de transport depuis plus d’une décennie, les impacts restent encore insuffisants.
Dans ce contexte où le développement de solutions durables devient urgent, des acteurs publics,
privés et universitaires de l’agglomération, sous l’impulsion du Grand Lyon, ont décidé d’unir leurs
expertises au sein du projet Optimod’Lyon. L’information, levier stratégique pour faire évoluer les
comportements et optimiser la gestion des réseaux, est au cœur du projet. L’ambition
d’Optimod’Lyon est de collecter, centraliser et traiter l’ensemble des données de la mobilité
urbaine sur une plateforme unique et de créer des services innovants qui faciliteront les
déplacements et la vie des usagers. S’appuyant sur les technologies ITS, ce projet va permettre
de réduire la part d’utilisation de la voiture personnelle en offrant des alternatives crédibles et
faciliter ainsi les déplacements urbains des particuliers comme des professionnels du fret.
Ce programme à l’échelle d’une métropole constitue une première mondiale et une opportunité
unique pour les entreprises partenaires de développer leurs expertises et innovations
technologiques et de générer des retombées économiques fortes. De quoi également confirmer le
positionnement du Grand Lyon dans le peloton de tête des grandes métropoles européennes
actives en matière de mobilité urbaine.
L’on assiste à une véritable révolution technologique radicale. L’internet des objets est la
prochaine révolution technologique. Les objets connectés permettent la croissance et de l’emploi
en passant par des phases de destruction créatrice.
Actuellement, il y a environ 15 milliards d’objets connectés en circulation, on en attend près de 80
milliards en 2020, dans 6 ans.
Rappel historique, les années :
-
1960-1970 : automatisation
-
1980-1990 : introduction d’internet
-
Contemporaines : internet devient une composante intégrale des objets.
Quel en est l’impact sur l’échelle des valeurs ? Les informations véhiculées via un objet connecté
peuvent-elles avoir plus de valeur que le bien lui-même ?
On assiste à un changement des métiers et des usages.
Un nouveau business model se crée autour des objets connectés.
Il n’y a pas de vente d’un bien mais d’un bien avec l’ensemble des services liés à ce bien.
L’objet connecté crée un lien social. «Qu’en est-il des « des déconnectés ?... ».
Positionnement dans le référentiel :
4-3 La croissance et le développement
 Activité possible : l’innovation
4-2 La création de richesse
 Activités possibles : Les performances de l’entreprise
L’évolution du partage de la valeur ajoutée
5-1 La notion de marché
 Activité possible : Les mécanismes de la concurrence
Inégalités : l’analyse de Thomas Piketty en débat
Intervenants et fonctions :
François Bourguignon, chaire émérite à Paris School of Economics ;
Michael Forster, Administrateur principal de la division des politiques sociales de l’OCDE ;
Jean-Luc Gaffard, Professeur de Sciences économiques ;
Xavier Timbeau, Directeur du Département Analyse et prévision de l’OCDE ;
Etienne Wasner, Professeur de Sciences économiques à Sciences Po ;
Jean-Marc Vittori, Modérateur, Les échos.
Avant –propos
L’ouvrage de Thomas Piketty, « Le capital au XXIème siècle », best-seller, a relancé les débats
autour de la répartition des richesses et des revenus, et permet de replacer les politiques de
redistribution dans un cadre à la fois historique et analytique. Piketty décrit ainsi dans une langue
accessible les lois mécaniques et les causes conjoncturelles de la répartition inégale des
richesses entre personnes, sur trois siècles et à l'échelle mondiale. Le succès de cet ouvrage
tient aussi bien à sa rigueur qu’à l’ambition des solutions qu’il propose, notamment l’instauration
d’un impôt mondial sur le capital.
Source : Jéco
Résumé
Depuis trente ans, les inégalités explosent. Comme au XIXe siècle, mieux vaut hériter que
travailler, selon Thomas Piketty. [En effet, 10 % des Français héritent de plus ou moins 1 million
avec un rendement de 5%. Ces 10 % de la population reçoivent davantage, en héritage, que ce
que 50 % des Français, payés au SMIC, gagneront tout au long de leur vie, à savoir environ 700
000 euros] Source T.Piketty. Pourtant, avec les deux guerres mondiales et la crise de 1929, une
grande partie du patrimoine a été détruite. Qu’est-ce qui explique ces inégalités ?
Après-guerre, la société est profondément changée, et l’industrialisation prône la consommation
de masse. Les salaires augmentent et la constitution d’un nouveau patrimoine aussi. Mais ce
serait le marché boursier, avec par exemple les stock-options, qui agrandirait les inégalités de
revenu et de patrimoine. Aujourd’hui, 10% des Français détiennent entre 60% et 65% du
patrimoine, et 50% ne possèdent aucun capital. La part du revenu national allant aux 10% les plus
riches a bondi de 35% à plus de 50% ces trois dernières décennies, alors que durant cette
période, la croissance n’a pas dépassé 1,5% en moyenne. Ainsi Thomas Piketty constate que sur
le long terme le rendement du capital (r) a été durablement supérieur au taux de croissance
économique (g), ce qui entraîne, toutes choses égal par ailleurs, des inégalités de patrimoine
croissantes. Plus le rendement du capital est élevé, plus on a d’argent et plus on a d’argent, plus
on peut investir dans le capital.
Selon Piketty et appuyé par /ce que confirme Xavier Timbeau, les inégalités vont encore
s’accentuer dans les années à venir. Dans certains pays, 20% ou plus de la croissance long terme
a été saisi par le top 1%. L’instauration d’un impôt sur le capital à l’échelle mondiale est une
solution efficace pour ralentir le processus, mais jugée par l’auteur lui-même comme une
« utopie ». Le capital abordé dans son ouvrage, comprend également l’immobilier, ce qui soulève
des questions. Pour Etienne Wasmer, il faut bien inclure l'immobilier, mais sous quelle forme ?
Sous la forme d’un impôt sur le capital au prix courant du marché (prix immobilier ou au prix des
dividendes (loyers), ou bien, sous la forme d’une taxe des plus-values immobilières?
Empiriquement et théoriquement, les effets des inégalités sur la croissance sont bien présents,
bien que controversés. La hausse des inégalités engendrerait une diminution de la croissance
économique (1% de hausse des inégalités entraîne 0.1% de la baisse de croissance), par le biais
de multiples facteurs, tels que la consommation et l’épargne.
Il est donc important de réguler les inégalités pour l’intérêt collectif.
Positionnement dans le référentiel :
4-2 La création de richesse par l’entreprise
 Activité possible : L’évolution du partage de la valeur ajoutée
4-3 La croissance et le développement
 Activité possible : La réduction des inégalités influence positivement la croissance.
6-3 Les revenus, leur répartition et la redistribution
 Activité possible : La redistribution
Le renouveau de l’État Providence
Intervenants et fonctions :
Jean Pisani-Ferry, Commissaire général à la stratégie et à la prospective, France Stratégie
Brigitte Dormon : Professeur de sciences économiques et membre du Conseil d’analyse
économique
Nicolas Duvoux, Maître de conférences en sociologie à l’Université Paris Descartes
Eloi Laurent, Économiste senior au département Études de l’OFCE
Modérateur : Philippe Frémeaux, Délégué Général de l’Idies
L’Etat Providence est, en France, presque toujours considéré sous l’angle de sa crise, et même
de ses crises : crise de financement, crise de légitimité, crise d’efficacité. Cette conférence
propose de dépasser la fausse évidence de la « crise de l’État providence » pour poser la
question de son renouveau et donc de son avenir : renouveau lié à la redéfinition des stratégies
économiques de développement, aux évolutions démographiques, à l’accroissement des
inégalités sociales et à l’aggravation des crises écologiques.
Constat : le degré de protection sociale a fortement augmenté :
-
15 % du PIB en 1959, 32 % en 2011.
L’Etat Providence est attaqué dans les faits d’une manière :
-
Explicite – voir les documents de la Commission Européenne qui fait une corrélation entre
l’État Providence et le taux de chômage
-
implicite, l’exemple de la santé dont les dépenses sont « boostées » par les
complémentaires santé
-
La modalité sociale xénophobe (l’Etat Providence serait réservé aux bons nationaux,
résidents) alors que l’OCDE a prouvé que l’immigration n’a pas d’impact sur le système de
santé ; elle est même un contributeur net au système de protection sociale.
Pourquoi la santé est-elle un bien commun ? Car l’aide médicale d’état prend en charge par ex.
des immigrés dans le cadre de la lutte contre le VIH.
Il existe deux formes de sécurité sociale publique, une dite universelle (tout le monde peut en
bénéficier) et l’autre dite « d’assistance » (seule une catégorie ciblée de la population peut y avoir
accès). Les études de l’OCDE ont montré à l’échelle mondiale que la forme la plus efficace est la
sécurité sociale publique universelle. En effet, il existe un paradoxe à la redistribution : plus un
système social cible la pauvreté, plus il y a de pauvreté. De plus, en période de crise la légitimité
en est très fortement remise en question et on assiste alors à un développement du financement
privé de la solidarité.
Mais l’universalité a des limites, par exemple la généralisation des remboursements médicaux
incite les médecins aux dépassements d’honoraires…
L’aspect environnemental doit être également pris en compte pour réduire les inégalités.
Les 2/3 des personnes ciblées pour la prestation RSA ou la couverture santé ne la demandent
pas, car ces aides s’accompagnent d’une mauvaise image.
Depuis 1960, le taux de pauvreté a été divisé par 2 grâce à une augmentation de la part de la
richesse nationale consacrée à la protection sociale et à la constitution des retraites par
répartition.
Qu’en est-il de l’Etat Providence pour les jeunes ? Faut-il réfléchir à un système de redistribution
(qui existe pour les familles qui paient l’impôt) ou bien à la création d’emplois créatrice de
richesse ?
Il n’y a aucun consensus politique sur la pauvreté.
Quelques pistes pour réduire l’Etat Providence :
-
par rapport à notre système de retraite par répartition, il faudrait des ajustements
systématiques, comme par exemple, indexer les droits à la retraite sur la croissance.
-
par rapport au système de santé, pour ce qui est des dépenses médicamenteuses – celles
des dépenses liées aux infrastructures en relation avec les progrès de la technologie
médicale pouvant difficilement être contenues - la piste des génériques, celle du
conditionnement à l’unité, sont avancées.
Conclusion : il s’agit d’un vrai débat – la conférence a permis de mettre en exergue des points de
vue divergents – Le politique peine à prendre des décisions sur le long terme, c’est pour cela que
l’on fait de nombreuses réformes, comme celle des retraites (horizon à 20 ans et non à 40). Les
problèmes sont traités lorsqu’ils apparaissent et non par anticipation.
6-3 Les revenus, leur répartition et la redistribution
 Activité possible : La redistribution
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