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COMPTE RENDU DU 15 EME COLLOQUE SUR LA RECHERCHE
LIGUE NATIONALE CONTRE LE CANCER
NICE 24 ET 25 JANVIER 2013
Le 15 ème colloque sur la recherche de la Ligue nationale contre le cancer s’est tenu à Nice, salle de
l’Acropolis, le jeudi 24 et vendredi 25 janvier 2013.
L’organisation matérielle du colloque était assurée conjointement par l’équipe « recherche » du
siège et par le comité départemental des Alpes Maritimes avec ses bénévoles sous la présidence du
Professeur Maurice Schneider.
Cette organisation matérielle fut sans défaut et la ville d’accueil, connue pour son attractivité
touristique, offrait des conditions climatiques assez exceptionnelles pour la période considérée.
La responsabilité scientifique du colloque revenait au Professeur Balducci, président du conseil
scientifique.
La présidente, Madame Jacqueline Goddet, était présente tout au long des travaux du congrès. Elle a
donné une conférence de presse au journal « Nice matin » et a inauguré le colloque en présence des
autorités locales et du maire de la ville, monsieur Christian Estrosi.
250 personnes y participaient, chercheurs, personnels du siège et bénévoles des comités
départementaux.
DEROULEMENT DU COLLOQUE
Le colloque se déroule désormais sur deux journées pleines. Les présentations durent 30 minutes
suivies de 5 à 10 minutes pour les questions du public.
17 communications ont été présentées. Elles se répartissent comme suit :
-
6 de chercheurs de la région PACA en matinée du jeudi 24. (dont 2 jeunes chercheurs)
11 provenant de chercheurs extérieurs à PACA, soutenus bien entendu par la Ligue
BILAN FINANCIER RECHERCHE
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Au cours de la première journée, le bilan du soutien de la Ligue à la recherche a été présenté
Il s’établit comme suit : BUDGET GLOBAL RECHERCHE 2011 : 38.6 M€ décomposé en 11.6 actions
régionales et 27 actions nationales
LA LIGUE RESTE LE PREMIER FINANCEUR INDEPENDANT DE LA RECHERCHE CONTRE LE CANCER.
SON BUDGET PROGRESSE REGULIEREMENT
Les équipes labellisées sont au nombre de 100. Elles ont reçu 9.8 M€. Ces équipes ne seront plus que
93 en 2013. Les appels d’offres 2013 indiquent un taux de sélection de 32% parmi les équipes
répondant aux appels d’offres.
Les thématiques couvrent l’ensemble de la carcinologie
La production des équipes labellisées en 2012 a été de 348 publications dans des revues
internationales dont une centaine dans des publications d’excellence.
Pour 2013, les thèmes de recherche des équipes labellisées seront orientées vers le mélanome, le
système immunitaire, le cancer du sein, la réparation de l’ADN
La ligue continue de soutenir les doctorants et les post doctorants.
Le programme CIT se poursuit et a donné des résultats importants dans le domaine de la
connaissance du cancer et de la signature moléculaire du pronostic
ENSEIGNEMENTS ET TENTATIVE DE SYNTHESE DE CE 15 EME COLLOQUE
1. Le cancer reste un « Moloch » qui est loin d’être entièrement connu et à plus forte raison
abattu. Les multiples communications sur des sujets variés montrent la complexité du
phénomène de cancérisation qui comporte plusieurs niveaux :
a. Cellulaires
b. Génétiques
c. Tissulaires
d. Environnementaux
Des communications telles que celle De Pouyssegur sur le métabolisme basal ou sur le rôle
de la protéine TRF2 ou sur l’oncogène Hedgehog ou encore la communication sur la
régulation des propriétés mécaniques des tumeurs par CD 98hc montrent cette complexité à
différents niveaux de la recherche.
2. La recherche et les chercheurs font un important effort de réflexion globale sur le cancer et
aussi un effort pédagogique pour expliquer leurs travaux et les situer dans le mécanisme de
la cancérogénèse. 3 communications m’ont paru témoigner de cette préoccupation :
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celle d’Olivier Herminé concernant le modèle de la mastocytose pédiatrique (qui
régresse), de l’adulte (qui ne régresse pas) et du chien (qui peut régresser). Cette
communication se sert d’un exemple animal pour établir l’existence d’une régression
spontanée de tumeurs chez l’animal grâce à une petite molécule inhibitrice du gêne
activateur spécifique c-kit
b. . Une autre communication (Michelle Kelly-Irving) intitulé « le cancer à l’âge adulte at-il ses origines pendant l’enfance ? » permet de soupçonner des facteurs
promotionnels de cancers liés à la « défavorisation » (sociale , financière, culturelle)
dans l’enfance et d’aider à des définir des politiques de prévention par les pouvoirs
publics.
c. De l’embryologie au cancer : le double jeu des facteurs embryonnaires par Alain
Puiseux. On sait qu’à partir des cellules souches, le développement humain aboutit à
une différenciation complète dans le cadre d’un programme rigoureux. Au cours du
phénomène de cancérisation, on assiste à un phénomène inverse qui est celui de la
« transition épithélio -mésenchymateuse ». Les épithéliums différenciés tumoraux se
transforment en cellules mésenchymateuses qui ont des propriétés nouvelles dont
celles de franchir les barrières anatomiques et de donner des métastases. Un
poncogène Twist 1 semble responsable de cette réactivation du processus
embryonnaire.
3. De nouveaux marqueurs sont identifiés :
a. « Cibles thérapeutiques et biomarqueurs pour la détection des cancers » par Carmen
Garrido. Les protéines HSP 70 issues de diverses agressions cellulaires dont le choc
thermique protègent les cellules saines mais aussi les cellules cancéreuses contre les
agressions thérapeutiques et notamment les chimiothérapies. Il devient nécessaire
de lutter contre HSPT 70 dans les cellules cancéreuses et d’en mesurer le taux
sanguins. Les travaux de C. Garrido présentent les acquis dans ce domaine.
b. « Tox 3 » un nouveau gêne de prédisposition du cancer du sein. » Richard Iggo. A
côté des grands marqueurs de risques dont BCRA 1 et 2, il existe d’autres facteurs de
prédisposition dont Tox 3. La connaissance de ces facteurs de risques conduira à des
perspectives thérapeutiques
c. « Génomique des Tumeurs du foie »Jessica Zucman-Rossi. La connaissance de plus
de 50 signatures moléculaires dans le cancer du foie conduira à des perspectives
thérapeutiques nouvelles. La carte CIT des tumeurs a été d’un apport considérable
dans cette étude difficile et très complète.
4. On s’éloigne de thérapeutiques « standard » adaptées à un type de cancer mais plutôt à un
traitement personnalisé adapté aux caractéristiques particulières de la tumeur (profil
génomique, protéomique…). Les différentes signatures moléculaires permettront d’établir
des pronostics et des traitements personnalisés.
5. Une réflexion sur les effets iatrogènes des traitements anticancéreux a été présentée par
Florent De Vathaire à partir d’une étude française et européenne des enfants irradiés avant
l’âge de 5 ans. Ce travail de grande ampleur, rigoureusement conduit, comportant une
réévaluation complète des dosimétries initiales sur les organes a permis de définir les
risques de deuxième cancer. Ceux-ci frappent surout le sein et la thyroide. Par ailleurs,
l’irradiation de la queue du pancréas accroît le risque de diabète.
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6. La ligue fait désormais place depuis quelques années aux études épidémiologiques et sociales ;
Géraldine de Blasi, doctorante soutenue par la Ligue, a présenté son projet de thèse sur le
retour à l’emploi après un cancer. Ce sujet passionnant a suscité de multiples questions et
interventions de la part des scientifiques qui tous souhaitaient une amélioration méthodologique
du travail. Guy Launoy a présenté un travail concernant l’approche méthodologique pour la
réduction des inégalités sociales en cancérologie, sujet très à l’honneur actuellement. Il s’agit
d’un très gros travail, mené avec une grande rigueur scientifique. Les premiers résultats
montrent, par exemple, que si l’on se situe à plus de 50 km d’un centre de référence en
oncologie on a deux fois moins de chances d’y accéder que ceux qui en sont proches.
Le colloque se termine le vendredi 25 à 16 heures. Il est clôt par une allocution du Pr Balducci qui fait
la synthèse des travaux de ces deux journées et donne rendez vous à l’année prochaine.
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