Petit dictionnaire philosophique

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Quelques définitions utiles au
philosophe amateur
Version du 22 – 10 – 2014
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Absolu : toute réalité qui n’a pas besoin d’autre chose qu’elle pour être ce qu’elle est. Ce qui est parfait,
total, achevé. Être séparé de la pensée, capable d’exister que nous existions ou non. C’est un possible être
autre.
Animisme : conception selon laquelle toute expression de vie a pour cause unique l’âme pensante et
raisonnable.
Aphorisme : texte court constituant un tout de signification.
Aporie : difficulté à résoudre un problème, contradiction insoluble dans un raisonnement.
A priori : antérieur à l’expérience et indépendante d’elle. Appartient à la structure de notre faculté de
connaître (Kant).
Archétype : modèle idéal souvent conçu comme éternel d’une réalité quelconque.
Ataraxie : absence de souffrance corporelle et de trouble de l’âme (Epicure).
Axiome : vérité première nécessaire dans un processus de démonstration, mais indémontrable elle-même.
Chaos déterministe : un système physique est déterministe lorsque la connaissance de son état permet d’en
calculer le devenir. Il devient chaotique, c’est-à-dire imprévisible lorsque son évolution, à partir de
changements infimes des conditions initiales, aboutit à des évolutions totalement divergentes.
Chose en soi : la chose telle qu’elle existe indépendamment des représentations que l’on peut se faire. Bien
qu’absolument nécessaire (car elle conditionne les phénomènes), elle est inconnaissable (car toute
connaissance est relation), elle est néanmoins pensable comme noumènes.
Concept : idée générale désignée par un mot, qui abstrait et généralise. C’est la pensée de sa pensée.
Conscience : processus par lequel l'esprit reconnaît son existence et la distingue de celle des objets à
l'entour. Elle débute par la sensation chez les premiers êtres vivants et va jusqu'à la conscience de soi chez
l'homme.
Constructivisme : Courant épistémologique en sciences humaines, inspiré de la phénoménologie, selon
lequel la connaissance est le produit des pratiques sociales et des institutions et traite les phénomènes
sociaux comme des choses, déjà investies de sens par les acteurs.
Contingence : possibilité pour quelque chose, indifféremment, de persévérer ou de disparaître, sans que
l’une de ces deux propositions aille à l’encontre des invariants du monde. C’est le savoir que j’ai de
l’effective périssabilité d’une chose donnée.
Corrélationisme : courant de pensée qui soutient le caractère indépassable de la « corrélation » qui est
l’idée selon laquelle nous n’avons accès qu’à la corrélation de la pensée et de l’être.
Corrélationisme fort : On ne peut rejeter la pensée que la possibilité de l’insensé pour nous soit véridique
en soi. Invalide le principe de non-contradiction. Tous les possibles quant à l’en soi demeurent possibles.
Cosmos : le monde fini et harmonieux tel que le concevaient les Grecs.
Croyance : c’est le fait de tenir quelque chose pour vrai ou réel sans en avoir une certitude objective. Ce
n’est pas un savoir.
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Culture : Ensemble des savoirs, savoir-faire, règles, normes, interdits, stratégies, croyances, idées, valeurs,
mythes qui se transmettent de génération en génération et contrôle l'existence d'une société.
Criticisme : doctrine philosophique conçue par Kant, avec un double refus, du dogmatisme métaphysique
(Descartes) et du scepticisme empirique (Hume)
Cynisme : est une attitude faite de mépris des convenances et de la morale face à la vie, provenant d'une
école philosophique en Grèce antique dont Diogène de Sinope fût le représentant le plus célèbre.
Démos : le peuple source de souveraineté et de légitimité qui fonde la démocratie.
Dogmatisme : dans cette conception philosophique, il existe une vérité objective, voire absolue que l’on
peut connaître avec certitude.
Doxa : savoir imparfait, opinion ignorante car dépendante des apparences.
Empirisme : philosophie dans laquelle seule l’expérience est la source et le fondement des idées et des
connaissances.
Épistémologie : Discipline philosophique qui traite de façon critique et exclusive des conditions, de la
nature, de la méthode et des résultats de la connaissance scientifique.
Eschatologie : discours sur la fin des temps, l’ultime destinée du genre humain.
Essence : ensemble des caractères constitutifs d’un être, nature propre et nécessaire de celui-ci
Étant : l’être particulier considéré dans sa singularité.
Éthique : Recherche de la meilleure conduite, du bien pour chaque situation, ceci à l'aide d'un raisonnement
conscient.
Être : totalité de ce qui peut exister ou être représenté (y compris l’irréel et l’imaginaire). C’est le concept le
plus englobant.
Facticité : propriété d’être sans raison et de pouvoir sans raison devenir autre. Désigne par conséquent notre
ignorance essentielle de la contingence ou de la nécessité du monde et de ses invariants (principe de
causalité, formes de la perception, lois logiques...).
Factualité : (Meillassoux) essence spéculative de la facticité, la facticité de toute chose ne peut elle-même
être pensée comme un fait (non facticité de la facticité).
Fractal : objet mathématique ou réel, invariant d’échelle, c’est-à-dire dont les détails reproduisent peu ou
prou la forme générale.
Hylozoïsme : pensée selon laquelle la matière est douée de vie par elle-même sans intervention extérieure.
(Présocratiques, stoïciens, Spinoza, Leibnitz...)
Idéalisme : il n’y a de réalité que représentée, l’être est réduit ou identifié à la représentation. Défiance
radicale à l’égard du monde des sens.
Idéalisme transcendantal : (Kant) admet l’existence de choses en soi indépendamment de la représentation
et pose comme existant à priori les cadres formels de la représentation.
Ipséité : ce qui fait qu’un être est lui-même et non un autre.
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Immanence : en philosophie, position selon laquelle le principe ou la cause de l’univers réside en lui, au
lieu de lui être extérieur (transcendance). La causalité est dans le monde.
Inéffable : synonyme d’indicible, ce que l’on ne peut exprimer.
Logos : rationalité s’exprimant de manière cohérente et argumentée, raison et langage, parole et pensée,
constitutifs de la condition humaine.
Matérialisme : Système philosophique selon lequel tous les phénomènes de l'existence se ramènent à des
causes matérielles.
Métaphysique : réflexion sur l’être et ses catégories visant à la connaissance des causes finales. Pensée
prétendant accéder à un absolu. Discours par raison naturelle au sujet du Tout de la réalité.
Monisme : système philosophique dans lequel la totalité de l’étant est réduite à une substance unique
(Spinoza...)
Nécessité : caractère de ce qui est inéluctable selon les lois naturelles.
Néguentropie : niveau d’organisation croissante, telle la vie, enclave d’organisation au sein d’un univers
s’acheminant vers un état de désordre maximal.
Ontologie : généralité de la philosophie de l’être ou métaphysique générale. Concerne l’être en tant qu’être.
Ontique : relatif à un étant déterminé et objectif (science des étants)
Oxymore : figure de style réunissant dans un même syntagme deux mots sémantiquement opposés (obscure
clarté, variation des constantes, sublime horreur ...)
Paganisme : terme désignant les cultes polythéistes gréco-romains.
Panthéisme : doctrine philosophique et métaphysique qui identifie Dieu au monde, à l’univers, il est dit
immanent. État d’esprit visant à diviniser la nature (stoïciens, Spinoza, Plotin ...)
Paradigme : Modèle de vision, de représentation du monde, cadre de pensée.
Pathos : passion, affect.
Pensée : C’est une activité de formation de représentations mentales conscientes ou non.
Phénoménologie : philosophie qui recherche au-delà des évidences l’essence originaire des vécus de la
conscience et des objets vers lesquels elle se porte (Husserl, Heidegger, Merleau Ponti). Retour aux choses
et à la conscience. Dépassement des oppositions traditionnelles réalisme - idéalisme, rationalisme empirisme.
Philosophie : activité rationnelle critique s’efforçant de découvrir le sens des choses.
Philosophie analytique : s’appuie sur le refus de la métaphysique et de la psychologie. Analyse le langage
pour établir les conditions de la vérité. Rejet des entités (être, devenir, essence ...). Russel, Wittgenstein.
Principe de factualité : seule la facticité n’est pas factuelle
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Principe de raison : tout étant est absolument nécessaire, toute chose a une raison d’être ainsi plutôt
qu’autrement. (Leibnitz)
Principe de non-contradiction : une chose ne peut pas être à la fois elle-même et quelque chose d’autre.
Problème de Hume : on ne peut démontrer la nécessité des lois de la nature, malgré leur stabilité, ceci
invalide le caractère absolu du principe de raison, du fait de la facticité des invariants.
Qualités : les qualités premières appartiennent à l’objet lui-même, indépendamment des impressions du
sujet. Les qualités secondent renvoient aux propriétés sensibles.
Raison : faculté par laquelle l’être humain distingue le réel et l’imaginaire, le vrai du faux, le bien du mal,
le juste de l’injuste. Elle suppose la réflexion, mais pas forcément l’expérience.
Rationalisme : Philosophie dans laquelle la raison est le fondement de toute connaissance.
Réalisme : philosophie dans laquelle le monde extérieur possède une réalité objective indépendante de nos
représentations
Relativisme : En théorie de la connaissance, doctrine pour laquelle la réalité en soi étant inaccessible, ne
subsiste que des points de vue variables selon les individus, les lieux, les temps...
Scepticisme : philosophie opposée au dogmatisme, qui n’affirme ni ne nie rien, tant en connaissance qu’en
morale
Scolastique : philosophie des universités du moyen âge visant à concilier la philosophie antique (Aristote)
avec la théologie chrétienne.
Sophisme : mouvement de pensée grecque au V° et IV° siècle av JC, caractérisé par un relativisme
sceptique en théorie de la connaissance et par des convictions démocratiques en matière politique. Critiqué
par Platon pour qui il y a manipulation pour produire des raisonnements trompeurs.
Spéculatif : étude des choses par la seule pensée sans égard pour l’expérience. Attachement prioritaire à la
théorie. Pensée prétendant accéder à un absolu. Toute spéculation n’est pas métaphysique.
Structuralisme : philosophie selon laquelle les phénomènes humains obéissent à des structures de
dépendances internes inconscientes et indépendantes des individus (rites, règles de mariage, système
phonétique des langues, apprentissage, rêves...). Elle privilégie donc les relations entre les éléments d’un
système par rapport au contenu de ceux-ci. (Saussure, Jakobson, Lévi-Strauss...)
Subjectif : relatif au sujet représentant (par opposition à l’objectif relatif à l’objet représenté). Les qualités
secondes sont subjectives et les qualités premières sont objectives.
Substance : Ce qui existe en soi et est conçu par soi et subsiste indépendamment de ses modes, accidents et
qualités (Spinoza).
Théorème de Cantor : Le Tout du quantifiable, du pensable donne lieu à contradiction, il est inconcevable
et donc impensable. L’ensemble du pensable ne constitue pas un Tout.
Transcendance : principe selon lequel il existe un absolu hors du monde.
Transfini : nombre conçu par Cantor pour quantifier les ensembles infinis.
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Vitalisme : conception du vivant qui suppose l’existence d’une force vitale spécifique et exclusive,
irréductible aux processus physico-chimiques, qui serait au fondement de tous les phénomènes organiques.
Cette conception récuse à la fois l’animisme et le mécanicisme.
Références :
Christian Godin- Dictionnaire de philosophie – Fayard 2004
Quentin Meillassoux – Après la finitude – Seuil 2006
Francis Wolff – Notre humanité – Fayard 2010
Marcel Conche – Métaphysique – PUF 2012
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