mouches - l`expo qui fait mouche

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DU 4 AVRIL AU 3 SEPTEMBRE 2007
L’EXPO QUI FAIT
histoires de
mouches
MOUCHES
MANGER ET ÊTRE MANGÉ
Très diversifiés et nombreux, présents dans tous les milieux terrestres
et d’eau douce, les diptères jouent un rôle majeur dans les écosystèmes.
Selon leur régime alimentaire, on peut les classer en phytophages
(mangeurs de matière végétale), carnivores (prédateurs et parasites)
et saprophages (décomposeurs ou recycleurs). Leur importance dans
les chaînes alimentaires est primordiale, leur rôle dans les grands cycles
naturels est immense, mais ils restent largement méconnus et sousestimés.
Par leur abondance, ils constituent une importante source de nourriture
pour une multitude de prédateurs : oiseaux, mammifères, reptiles,
amphibiens, poissons, araignées, autres insectes...
LES LARVES DE DIPTÈRES ASSURENT
UNE PART IMPORTANTE DE LA DÉGRADATION
DES EXCRÉMENTS
Un kilo de crottin de cheval peut nourrir jusqu’à 8 000 asticots de la
mouche domestique. Ce travail d’éboueur des matières les moins
appréciées rend les mouches suspectes aux yeux de beaucoup.
Pourtant, en s’attaquant aux déchets et en contribuant à leur recyclage,
elles jouent un rôle très important dans les écosystèmes naturels en
améliorant du même coup la fertilité du sol.
© Alain Germond
Muséum d’Histoire naturelle Neuchâtel
Productivité d’un milieu naturel
© Alain Germond
Muséum d’Histoire naturelle Neuchâtel
De même qu’on peut chiffrer la production
d’un champ cultivé, la productivité d’un
milieu naturel - c’est-à-dire ce qu’il «
fabrique » ou peut nourrir - peut être
estimée. Une forêt, a non seulement une
productivité annuelle en bois (accroissement
des arbres) ou en feuilles, mais aussi en
champignons, en oiseaux, en araignées, en
vers de terre…
On a pu estimer que 6 millions de diptères
éclosent chaque année dans un hectare de
forêt feuillue en Europe occidentale, ce qui
représente une biomasse de 7 kilos (poids
sec) soit une productivité de 7kg/ha/année.
La productivité en diptères dépasse celle de
la même forêt en mammifères et en oiseaux
réunis (6,3 kg/ha/année) !
© Alain Germond
Muséum d’Histoire naturelle Neuchâtel
M.N.H.N. Grande Galerie de l’Évolution 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire 75005 PARIS Ve
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DU 4 AVRIL AU 3 SEPTEMBRE 2007
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histoires de
mouches
MOUCHES
LES MOUCHES,
DES INSECTES QUI ONT RÉUSSI
Bien que largement méconnue ou sous-estimée, l’importance des
diptères dans la biodiversité est énorme.
Au niveau mondial, environ 134 000 espèces de diptères ont été décrites,
mais ce nombre est certainement largement en dessous de la réalité.
Les estimations, rendues difficiles car bien des régions tropicales sont
encore à peine prospectées, oscillent entre 1 et 5 millions d’espèces !
Malheureusement, de nombreuses espèces risquent de disparaître,
avant d’avoir été répertoriées, en même temps que les milieux naturels
où elles vivent, victimes des activités humaines incontrôlées.
Une espèce, cent espèces, dix mille espèces de mouches en moins,
quelle importance ? Pourtant, chacune d’entre elles, même le plus petit
moucheron, a son rôle à tenir dans l’immense partition jouée par toutes
les espèces vivantes de la planète, un rôle irremplaçable dont, souvent,
nous ne soupçonnons pas du tout l’importance.
Gâteau de la biodiversité animale : une
espèce sur cinq est un diptère
© Alain Germond
Muséum d’Histoire naturelle Neuchâtel
Procession de diptères
© Alain Germond
Muséum d’Histoire naturelle Neuchâtel
M.N.H.N. Grande Galerie de l’Évolution 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire 75005 PARIS Ve
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histoires de
mouches
MOUCHES
ASTICOTS ET ENQUÊTES CRIMINELLES
L’entomologie médico-légale s’intéresse aux insectes nécrophages
- qui se nourrissent de cadavres - afin de les utiliser dans les affaires
criminelles. Elle cherche en particulier à déterminer le temps écoulé
entre le moment de la mort et la découverte du corps. Elle apporte ainsi
des renseignements précieux lorsque d’autres indices font défaut et
permet à des enquêtes policières d’aboutir.
Le pionnier de cette discipline est le Français P. Mégnin qui publia en
1894 La faune des cadavres. Il étudia la succession des espèces qui se
développent sur un cadavre jusqu’à sa décomposition complète. Ces
insectes sont en fait de véritables éboueurs de la nature, des spécialistes
qui chacun, prennent en charge, une phase de la dégradation de la
matière organique.
Prélèvement entomologique
© Département Entomologie – IRCGN
Les mouches, en particulier les mouches à viande du genre Calliphora,
sont capables de repérer à l’odeur un cadavre à des kilomètres et de
venir y déposer leurs œufs quelques minutes seulement après la mort.
Dès l’éclosion, les asticots commencent à se nourrir et passent par les 3
stades de leur développement.
L’entomologiste légal examine soigneusement le cadavre et prélève
tous les insectes, adultes ou larves, qu’il peut trouver. Il les identifie, en
précisant leur stade de développement, et en met une partie en élevage
pour confirmer l’identité de l’espèce. Le stade de développement atteint
lui permet de déterminer la date de la ponte, c’est-à-dire pratiquement
celle de la mort.
Étude en laboratoire des prélèvements
© Département Entomologie – IRCGN
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DU 4 AVRIL AU 3 SEPTEMBRE 2007
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mouches
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MOUCHES
DROSOPHILES ET RECHERCHE GÉNÉTIQUE
La génétique et la médecine moderne doivent beaucoup à la mouche
du vinaigre Drosophila melanogaster. Une grande partie des immenses
progrès accomplis depuis un siècle dans la compréhension de la
transmission des caractères héréditaires est dû aux recherches menées
sur cette petite mouche.
Cette espèce se reproduit très rapidement et s’élève facilement, ce qui
en fait un animal de laboratoire idéal. De plus, elle ne possède que 4
chromosomes, - qui plus est géants dans les glandes salivaires.
En 1910, le biologiste américain Thomas Morgan mit en évidence une
première mutation animale, apparue au sein d’un élevage. L’étude de
la transmission à leur descendance des mutations des drosophiles a
permis des découvertes importantes pour comprendre les mécanismes
et les lois fondamentales de la génétique. Pour la première fois, on a pu
mettre en évidence sur les chromosomes les emplacements des gènes et
démontrer qu’ils sont bien le support de l’hérédité.
Drosophile
© P. Davoust
Drosophila melanogaster est l’une des premières espèces dont le
génome – 13 601 gènes en tout - a pu être entièrement décrypté. Le
décryptage complet du génome humain a révélé tout récemment que
2/3 de nos gènes sont communs à ceux de la drosophile. Pas étonnant
dès lors que la recherche médicale, en particulier sur les maladies
héréditaires, continue de s’intéresser aux drosophiles.
LE SPÉCIMEN DE RÉFÉRENCE
Lors de la découverte d’une nouvelle espèce, le spécimen servant à la
description est conservé et retenu comme étant le « type ». Lorsque le
type n’a pas été désigné, les chercheurs retiennent un autre individu et le
nomment lectotype.
Le lectotype de la mouche du vinaigre, si chère aux généticiens, est
conservé au Muséum national d’histoire naturelle naturelle : il a été
décrit par T. Meigen en 1830, acquis par le Muséum en 1939 pour
être enfin désigné en 1979 comme lectotype de l’espèce Drosophila
melanogaster.
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