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Observatoire savoyard de l’environnement n°9 déc.2002
descente d'air froid
par gravité
canalisation de l'air
descendant en
fond de vallée
En début de matinée
réchauffement des sommets
des faces Est
formation de
petits cumulus
faiblissement de la
brise descendante
début de la convection au niveau
des sommets ensoleillés
légère brise
montante côté
ensoleillé
amplification des
mouvements ascendants
forte brise
montante en
fond de vallée
brise entre
20 et 50 km/h
échauffement de toutes
les parois
Evolution en cours d'après-midi
DOSSIERS
MÉTÉOROLOGIE ET QUALITÉ DE
L’AIR : LES SPÉCIFICITÉS D’UNE
RÉGION DE MONTAGNE
La qualité de l’air est étroitement dépendante des conditions météorologiques : ce sont elles, qui
du jour au lendemain, peuvent entraîner une augmentation ou une diminution de la présence
des polluants, simplement parce que le vent s’est mis à souffler
ou parce que la pluie s’est mise à tomber.
Les brises thermiques :
Lorsque le vent en altitude est relativement faible et le ciel bien
dégagé, les pentes et les vallées sont le royaume des « brises
thermiques ». La brise thermique en montagne est un vent local
provoqué par la différence de température entre l’air au contact
avec le sol incliné et le milieu environnant encore appelé
l’atmosphère libre (à l’écart de l’influence du sol).
Brise descendante :
La nuit, l’air qui se refroidit au contact du sol des pentes
montagneuses s’écoule vers le bas (car plus lourd que l’air
ambiant) et donne naissance à une brise de pente descendante,
appelée encore « brise d’amont ». Toutes les brises de pente
descendantes se rassemblent dans le fond des vallées et donnent
naissance aux brises de vallées descendantes. Leur vitesse
maximum est en général de 10 à 20 km/h, mais localement
jusqu’à 40 km/h dans certains rétrécissements de vallées.
Brises montantes :
En journée, les pentes les mieux exposées (les plus
perpendiculaires) au soleil s’échauffent le plus fortement :
d’abord les pentes EST le matin, puis SUD à midi et enfin OUEST
à NORD-OUEST en fin d’après-midi. A leur contact, l’air
s’échauffe à son tour et, plus léger que l’air ambiant (au-dessus
des vallées et des plaines), il se met à monter. Plus
l’échauffement s’accentue, plus l’air chaud ascendant aspire
de l’air du bas des pentes. C’est ainsi que naît progressivement
la brise de pente montante.
Au fil des heures de
l’échauffement de l’air, vers la
fin de matinée et pendant
l’après-midi, l’ensemble de
toutes ces ascendances et
brises de pente d’un massif
provoque un « appel d ’air »,
une aspiration des vallées puis
des plaines alentour. Cela
déclenche un vent local
remontant chaque vallée et
appelée brise montante de
vallée, qui dure généralement
jusqu ’au coucher du soleil.
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Observatoire savoyard de l’environnement n°9 déc.2002
EFFET DE FOEHN
NO
2
en µg/m
3
0
20
40
60
80
100
µg/m3 St-Julien-Montdenis
µg/m3 St-Jean-de-Maurienne
07:0006:0005:0004:0003:0002:0001:0000:00023:0022:0021:0020:0019:0018:0017:0016:00
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
t° St-Julien-Montdenis
t° St-Jean-de-Maurienne
Source : l'Air de l'Ain et
des Pays de Savoie
t° en °C
heures
Le mécanisme du fœhn :
Il se produit plusieurs fois par an dans des conditions météorologiques particulières, qui amènent
sur nos régions des masses d’air venues d’Italie. Obligées de s’élever pour franchir les Alpes,
elles se refroidissent et ne peuvent alors plus contenir leur humidité : il pleut énormément sur le
versant italien. Déchargé de cette humidité encombrante, l’air dévale ensuite violemment dans
nos vallées où il provoque un vent très chaud et sec. En Maurienne, le fœhn porte le nom de la
région italienne où il a pris
naissance : on l’appelle la
« lombarde ».
Directement exposés aux
émissions automobiles, les
sites de proximité sont moins
dépendants de la
météorologie, néanmoins il
n’est pas rare d’observer des
« anomalies » nous rappelant
chaque jour que la pollution
atmosphérique demeure un
phénomène complexe,
difficilement prévisible dans
nos vallées alpines :
Par exemple dans la nuit du 7
au 8 janvier 2002, de l’air
froid d’Europe Centrale
poussé par des vents d ’EST se
déplace vers l’Ouest de la France. Il provoque un effet de fœhn, matérialisé par la hausse brutale
des températures nocturnes, affectant uniquement Saint-Julien-Montdenis. La puissance du vent
a balayé alors les polluants et fait chuter très rapidement les concentrations de dioxyde d’azote
(divisées par 10 en 5 heures !). Quand le vent a cessé, celles-ci ont augmenté rapidement pour
retrouver leur niveau antérieur. Parallèlement, à quelques kilomètres de là, le coup de fœhn n’a
pas atteint St-Jean-de-Maurienne : l’absence de vent n’ayant pas permis la même dispersion des
polluants, les niveaux de dioxyde d’azote sont restés stables toute la nuit.
Dans le cas présent, l ’épisode de fœhn a été de courte durée. La lombarde ne se fait sentir que
jusque vers Saint-Michel-de-Maurienne et Saint-Julien-Montdenis (comme en témoignent les
relevés de températures et de vent) et a totalement épargné le bas de la vallée, notamment Saint-
Jean-de-Maurienne.
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