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On voit que les rayons X sont absorbés très haut, et que par exemple, la lumière visible et les ondes radio
arrivent jusqu’au sol.
Pour capter le rayonnement X émis par les objets extraterrestres, il est nécessaire de s’élever au dessus de la
mésosphère, à plus de 100 km d’altitude.
Historique
Les rayons X ont été découverts (sur Terre) en 1895 par le physicien allemand Wilhelm
Röntgen, en améliorant une expérience réalisée par Hittorf en 1869 et étudiée par
Crookes. Il parvient à démontrer que ce rayonnement traverse la matière, et est d’autant
plus pénétrant que la matière qu’il traverse est peu dense. Il photographie ainsi la main
de sa femme Anna Bertha illustrée ci-contre (photo réalisée le 22 décembre 1895, avec
une pose de 20 mn).
La radiographie est née.
Röntgen reçoit le prix Nobel de physique en 1901.
Ne trouvant pas de dénomination à ce rayonnement, il l’appelle les rayons X.
La découverte fit le tour de la Terre, et chacun voulait (s’il en avait les moyens), se faire photographier le
squelette. Le premier laboratoire de radiologie médicale (fondé par Antoine Beclère) date de 1897. Les très fortes
doses administrées amenèrent des erreurs dramatiques (en photographiant en X par exemple les femmes
enceintes).
Un photographe amateur chargé des radiographies X fut d’abord amputé d’une main, avant de périr suite à un
cancer généralisé.
Les radiations X sont ionisantes et donc très dangereuses pour l’Homme. Aujourd’hui, les doses sont beaucoup
plus faibles et le risque négligeable, à condition de ne pas abuser des radiographies.
Outre la radiographie médicale, les rayons X sont utilisés par les services de sécurité pour examiner les bagages
embarqués sur les avions, par la police d’investigation pour l’analyse des textiles et des peintures, pour étudier
les vieux tableaux de maîtres, en minéralogie pour identifier des cristaux… Certains objets dans l’univers
émettent ces radiations. Leur étude complète leur connaissance, et constitue l’astronomie X.
Propriétés des rayons X
Ils pénètrent la matière « molle » et sont absorbés par la matière « dure ». Ce qui permet la
radiographie.
Ils sont facilement absorbés par l’air de l’atmosphère, ce qui oblige à installer les détecteurs dans
des satellites ou des ballons pour l’astronomie X.
Leur longueur d’onde est du même ordre de grandeur ou plus petite que celle des distances
entre les atomes des cristaux. Permet l’analyse par diffraction (radiocristallographie). Cette
propriété permet de déterminer la structure des cristaux (cubiques, hexagonaux…). La structure
en hélice de l’ADN a été démontrée en 1953 par les équipes de James Watson et Francis Crick.
Du fait de leur énergie importante, ils ionisent les atomes et donne naissance au phénomène de
fluorescence X. Sur l’Homme, provoque des brûlures graves et des cancers.
Détection des rayons X
L’ionisation est utilisée pour la détection des rayons X (compteurs Geiger-Müller).
On exploite également le phénomène de fluorescence dans les « détecteurs à scintillations ».
Aujourd’hui, on utilise des détecteurs à semi-conducteurs (Silicium ou Germanium dopé au Lithium) dont les
atomes sont ionisés par le rayonnement X. Les détecteurs sont refroidis pour réduire le bruit de fond, mais
l’utilisation de supraconducteurs (comme le Tantale) améliorent la précision et les seuils de mesure.
Malheureusement, les caméras cryogéniques ne permettent pas de fabriquer des capteurs possédant beaucoup
de pixels.
Les capteurs à semi-conducteurs comptent plusieurs millier de pixels.