5.2. Modèles de mobilité
La simulation du transistor MOS est quant à
elle bien appropriée pour illustrer l'influence de
tous les modèles de mobilité. Sur la figure 5,
nous avons tracé l'évolution du courant de drain
ID en fonction de la tension source-drain VDS à
VGS=4 V, obtenue grâce à ATLAS avec
différents modèles de mobilité : mobilité
constante µ0 égale à 1000cm2/Vs, puis en
considérant sa dépendance par rapport à la
concentration en impuretés NA,D, par rapport à
la composante parallèle du champ électrique E//
à l'interface oxyde/canal ou par rapport à sa
composante transverse E⊥. Le transistor a une
longueur de grille de 1,5 µm et une tension de
seuil VT d'environ 1,3 V.
L'introduction de la dépendance de la
mobilité en fonction du dopage, µ(NA,D),
montre bien la proportionnalité du courant de
drain avec la mobilité. En effet, le canal étant
dopé 1017cm-3, on note bien une réduction du
courant de drain ID d'un facteur 1,5 qui
correspond au rapport des mobilités µ0/µ(1017)
= 1000/650 = 1,5.
L'influence de la composante E// sur la
mobilité se traduit non seulement par une
diminution de ID associée à la réduction de la
mobilité lorsque la composante E// augmente,
mais aussi à un décalage de la tension VDSsat
délimitant la frontière entre les deux zones de
fonctionnement : ohmique et source de courant.
En effet, la saturation du courant apparaît bien
pour une tension VDSsat proche de VGS-VT,
correspondant au pincement du canal, lorsque
l'on considère une mobilité indépendante du
champ (µ0 ou µ(NA,D)). Par contre, la tension
de saturation VDSsat est nettement plus faible
que VGS-VT si l'on tient compte de la variation
de la mobilité avec le champ parallèle
(µ(NA,D;E//)). En effet, la longueur de la grille
étant assez courte, à fort VGS (ici 4V) la vitesse
des électrons atteint une vitesse limite (cf.
figure 6) avant que le pincement du canal n'ait
pu avoir lieu.
Enfin, si l'on rajoute l'influence du champ
transverse (µ(NA,D;E//;E⊥)), le courant décroît
globalement à cause de la réduction de la
mobilité liée à la rugosité à l'interface SiO2/Si
contre laquelle a lieu la conduction, mais VDSsat
n'est pas modifiée.
Cet "exercice de style" permet de séparer les
effets engendrés par différents phénomènes
physiques sur le courant de drain et de réaliser
le lien direct entre les modèles analytiques du
courant et la physique du composant étudiée en
cours de façon plus académique.
0
100
200
300
400
500
012345
ID (A/m)
VDS (V)
µ0=1000 cm2.V-1s-1
µ(ND,A)
µ(ND,A;E //)
µ(ND,A;E//;E⊥ )
Figure 5 : Courant dans un transistor MOS en fonction
de la tension VDS pour différents modèles.
106
107
108
0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2
Vitesse des électrons (cm/s)
Distance le long du canal d'inversion
entre source et drain (µm)
µ0=1000 cm2.V-1s-1
µ(ND,A)
µ(ND,A;E//)
µ(ND,A;E//;E⊥ )
Figure 6 : Vitesse des électrons dans le canal d'un
transistor MOS avec différents modèles de mobilité.
5. Conclusion
Les étudiants montrent en général un vif
intérêt à ce type de TP. Ils réalisent notamment
que la simulation est un outil puissant mais qui
demande beaucoup d'analyse et d'esprit critique
vis à vis des résultats pour ne pas aboutir à des
conclusions erronées.