Contribution à l`étude de procédés de réalisation de structures métal

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Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
Chapitre III
Techniques de caractérisation, de dépôt
et de recuit des films minces de PZT
Résumé :
Ce chapitre présente les principales techniques de caractérisation utilisées au cours
de cette étude, ainsi que les techniques de dépôt les mieux adaptées pour les films minces
de PZT sur substrat de silicium. Une attention toute particulière est portée à la
pulvérisation cathodique et aux modifications qu'il nous a été nécessaire d'apporter à un
bâti classique que nous avons ensuite utilisé pour nos dépôts. Ainsi modifié, nous avons pu
jouer sur la composition chimique du gaz de plasma : nous avons pu passer d'un gaz 100%
argon à un mélange 90% argon et 10% oxygène. Le dernier paragraphe présente les
techniques de recuit classique et rapide.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
III.1. Introduction
Nous avons introduit à la fin du chapitre I et montré au chapitre II certaines raisons
qui motivent l'intégration des films de PZT en couches minces dans la microélectronique.
Rendre les procédés de dépôt compatibles avec les techniques actuelles de la
microélectronique, autrement dit, utiliser les appareils déjà présents dans les chaînes de
production industrielle, devient capital pour la fabrication des microsystèmes. De plus, ces
dépôts en couches minces doivent aussi être compatibles du point de vue des températures
de cristallisation de ces couches. En effet, il ne faut pas que les différents budgets
thermiques ajoutés par les recuits des couches minces dépassent les valeurs fixées par les
procédés de fabrication standards CMOSa, à savoir 400°C une fois que le circuit CMOS est
réalisé 1 et des températures supérieures quand la réalisation du microsystème se fait avant
la dernière étape CMOS. Dans ce chapitre nous décrivons les techniques de dépôt les plus
compatibles avec les technologies de salle blanche. La pulvérisation cathodique, utilisée au
cours de ce travail, est plus particulièrement détaillée. Puis nous enchaînerons avec la mise
en place de la pulvérisation réactive, la description des différentes cibles de pulvérisation
utilisées ainsi que les difficultés de ce genre de technique. Nous introduirons les deux
principales techniques de recuit nécessaires à la cristallisation des différents matériaux
d'une structure multicouche pour microsystèmes piézoélectriques. Mais tout d'abord, nous
allons décrire les techniques de caractérisation utilisées au cours de cette étude.
III.2. Les techniques de caractérisation
Dans ce paragraphe nous allons rappeler brièvement le fonctionnement des
différents moyens de caractérisation mis en œuvre, à savoir, la diffraction des rayons X, la
spectroscopie à sonde ionique, le microscope à force atomique et la microscopie
électronique à balayage pour les caractérisations physico-chimiques. En ce qui concerne la
caractérisation des propriétés piézoélectriques, nous détaillerons le montage électrique
a
CMOS : Complementary Metal Oxide Semiconductor
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
nommé "Tower-Sawyer" pour mesurer la polarisation en fonction du champ de nos
échantillons. Tous ces outils de caractérisation sont présents au LPM.
III.2.1 La diffraction des rayons X
La découverte des rayons X a été faite par Wilhem Conrad Röntgen en 1895. Ce
moyen de caractérisation est souvent utilisé afin de connaître le degré de cristallinité d'un
matériau et pouvoir montrer une orientation préférentielle des grains constituant la matière
(voir le chapitre IV.3.3 pour plus de détails). Le matériel utilisé est de marque Rigaku et
son principe de fonctionnement est celui de la diffraction des rayons X par les plans
cristallins récupérés par un diffractomètre θ-2θ. Les rayons X sont issus d'un bloc de
cuivre refroidi bombardé par des électrons. La raie du cuivre utilisée est dénommée Kα
(λ=154,056 pm). Si le matériau est cristallin alors il peut y avoir diffraction de ce rayon si
les conditions de Bragg sont respectées, à savoir :
2dhkl =
nλ
où
sin θ
2dhkl est la distance réticulaire des plans d'atome.
nλ
est la longueur d'onde des rayons X
θ
est l'angle d'incidence des rayons X avec la surface de
l'échantillon.
D'après cette formule nous voyons que sous incidence θ le faisceau diffracté ne
peut provenir que d'une famille de plans dont la distance réticulaire est dhkl.
Alors que l'échantillon tourne sur lui-même d'un angle θ, un compteur Geiger Müller
tourne d'un angle 2θ par rapport à la source de rayons X afin de capter les rayons diffractés
(voir Figure III-1).
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Figure III-1 - Schéma de fonctionnement en mode θ-2θ
Une banque de donnée nommée "Fiches JCPDS-ICDDb" est accessible et donne les
intensités des rayons diffractés en fonction de 2θ de la plupart des composés organiques et
inorganiques. Le principe de la poudre a été pris pour ne pas privilégier une famille de
plans hkl par rapport à une autre. En effet, l'intensité des rayons diffractés est
proportionnelle aux nombres de plan qui diffractent. Dans un cristal, une orientation
préférentielle est souvent observée, elle se traduit par une intensité plus importante d'un
plan de diffraction par rapport à celle de la fiche JCPDS de la poudre (les intensités étant
normalisées).
III.2.2
Spectroscopie par sonde ionique
La technique SIMS c ou spectroscopie de masse des ions secondaires consiste à
bombarder une surface avec un faisceau d'ions primaires (souvent de l'oxygène ou du
césium) accélérés entre 1 et 10 keV. Sous l'impact, des particules sont éjectées de la cible,
il s'agit soit d'atomes, soit d'ions, soit d'un mélange des deux. C'est la partie ionisée qui
nous intéresse ici, car ces ions ou molécules ionisées vont être extraits, analysés et séparés
en fonction du rapport masse sur charge électrique. La technique SIMS est un moyen de
caractérisation extrêmement sensible mais les informations qu'elle donne sont qualitatives
b
JCPDS-ICDD : Joint Committee of Powder Diffraction Standard International Centre for Diffraction Data
c
SIMS : Secondary Ion Mass Spectroscopy
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en raison de l'entourage proche des atomes. Ceci porte le nom d'effet de matrice; ainsi,
pour une matrice de SiO2, le silicium aura un pic plus intense que si la matrice n'était
constituée que de silicium. Dans ce cas, c'est l'oxygène qui exalte le silicium. Pour être
quantitatif, la méthode SIMS doit, soit avoir des étalons, soit être couplée à une autre
technique de caractérisation comme l'analyse nucléaire RBS (Rutherford Back Scattering).
La Figure III-2 est une vue schématique de l'équipement SIMS, celui utilisé pour cette
étude est un CAMECA IMS4F. Il nous a permis d'observer la diffusion de titane dans le
platine et aussi de montrer l'effet de barrière induit par le TiO2.
Figure III-2 - Représentation schématique de fonctionnement de la technique
d'analyse SIMS. En Rouge est représenté le faisceau d'ions incidents (oxygène ou
césium). En vert, le faisceau d'ions issu de la cible après pulvérisation de celle ci par le
faisceau primaire. La masse des ions est sélectionnée par le prisme magnétique et leur
intensité est mesurée par l'électro-multiplicateur.
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III.2.3
Microscope à force Atomique ( AFM)
C'est en 1986 que le premier AFM a été développé 2, l'acronyme signifie : Atomic
Force Microscope (microscopie à force atomique). Le principe de fonctionnement est
relativement simple, il est fondé sur le principe de la force d'interaction à courte distance
entre deux matériau, ici, une pointe et un échantillon. Ce type de microscope a rendu
possible l'observation directe de surfaces d'isolants à la résolution du nanomètre, voire de
l'atome. Il fonctionne selon les principes suivants : la tête de mesure contient un microlevier extrêmement souple portant une pointe ultra-fine et un système de détection optique
permettant d'en mesurer les déflexions verticales. La pointe supportée par le micro-levier
est placée en quasi-contact avec la surface de l'échantillon. La force d'interaction entre la
pointe et la surface est évaluée en mesurant la déflexion verticale du levier, d. La force, F,
est donnée par la loi de Hooke :
d = kc F avec kc la raideur du micro cantilever
Pour mesurer la déflexion du levier, le faisceau d'une diode laser est focalisé sur l'extrémité
de celui-ci puis réfléchi vers une diode photo détectrice sensible à la position, constituée de
deux quadrants. La déflexion du levier provoque un déplacement du faisceau réfléchi sur la
diode et donc une variation de la différence de tension mesurée entre les deux quadrants.
Au cours du balayage horizontal de l'échantillon, le signal sur la photodiode mesuré est
comparé (dans l'unité de contrôle) à un signal de référence. Une boucle de rétroaction
ajuste en continu la position verticale de l'échantillon afin d'annuler cette différence, c'est à
dire afin de maintenir la déflexion du levier et donc la force d'interaction pointe-surface
constante. Ce mode de fonctionnement le plus couramment utilisé est appelé le mode
"force constante" ou contact. Les déplacements latéraux et verticaux de l'échantillon sont
enregistrés et traités par l'ordinateur afin de générer une image tridimensionnelle de la
topographie de surface. Ce mode de fonctionnement est couramment utilisé pour réaliser
des images à grande échelle (échelle micrométrique). Sur la Figure III-3 nous pouvons voir
le schéma de principe de l'AFM.
Le mode non-contact ou tapping, laisse le levier vibrer à une fréquence proche de sa
fréquence de résonance. Les caractéristiques de l'oscillateur sont modifiées en présence de
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la surface. Les images sont obtenues en maintenant par exemple l'amplitude ou la
fréquence de l'oscillation constante.
Figure III-3 - Principe de fonctionnement d'un AFM.
Ce microscope a été utilisé pour observer la topographie et pour mesurer la rugosité de
surface des matériaux après différents traitements, le microscope utilisé est un DI
Dimension 3100 SPM.
III.2.4
Microscopie électronique à balayage et sonde X
Cette technique est maintenant bien connue et utilisée dans beaucoup de
laboratoires. Pour notre étude, les images MEB ont été obtenues sur un appareil Hitachi S4000 et S-4100. Les grandissements vont de 20 à 200000 fois. Le principe de
fonctionnement est le suivant : dans une enceinte sous vide, un faisceau d’électrons
focalisés balaye la surface de l’échantillon. En fonction de la nature physico-chimique de
la surface, des électrons secondaires, rétrodiffusés ou Auger sont émis, certains électrons
sont transmis et d'autres encore donnent lieu à de la cathodo-luminescence et des rayons X
(voir Figure III-4).
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
Figure III-4 - Schéma de l'interaction des électrons issus de la colonne avec la surface
de l'échantillon.
Suivant le type de détecteur utilisé, les électrons rétrodiffusés fournissent une image
topographique (contraste fonction du relief) ou une image de composition (contraste
fonction du numéro atomique). Pour l'observation du PZT, une légère métallisation est
nécessaire afin d'évacuer les charges. Nous utilisons de l'or déposé par un bâti de
pulvérisation dédié au microscope.
Le microscope étant couplé à un système de microanalyse des rayons X, il permet de
connaître la constitution chimique élémentaire d'un produit. Tous les éléments à partir du
carbone (z=6) sont identifiés.
Description du microscope :
•
Une colonne contient le canon à électrons à effet de champ (FEGd). La colonne est
sous vide poussé proche de l’ultravide au niveau du canon.
•
La chambre d’analyse, maintenue sous vide secondaire, contient l’objectif
focalisant le faisceau sur l’échantillon, l’échantillon et sa platine permettant le
positionnement de ce dernier, ainsi que les détecteurs. Elle est équipée d’un sas afin
d'introduire des échantillons sans casser le vide de la chambre d'analyse.
d
FEG : Field Effect Gun
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•
Système de pompage : 3 pompes ioniques (vide de la colonne), une pompe à
diffusion équipée d’une pompe à palettes (vide de la chambre) et une pompe à
palette pour le sas.
•
Une console regroupe l’électronique de gestion et de commande du microscope.
•
Une chambre d’environnement à double couche de métal protège la chambre et la
colonne contre les rayonnements magnétiques.
Tensions d’accélération : entre 5 et 30 KV.
Taille de spot moyenne : 12 nm.
Distance de travail : entre 5 et 8 mm.
Courant d’émission : 10µA.
III.2.5
Montage Tower-Sawyer pour la caractérisation ferroélectrique du PZT
La ferroélectricité d'un matériau peut être caractérisée en relevant le cycle
d'hystérésis de la polarisation en fonction du champ appliqué à l'échantillon. Les mesures
sont, dans la littérature, le plus souvent effectuées sur un appareil dénommé RT66 ou
RT6000 de la firme Radiant Technologies Inc. (USA) 3. Le principe, simple, est toujours le
même depuis que C. H. Tower et C.B. Sawyer l'ont développé 4, il s'agit de récupérer les
charges de la couche ferroélectrique par l'intermédiaire d'une forte capacité placée en série.
Les explications du montage réalisé au sein du laboratoire afin de pouvoir extraire les
caractéristiques P=f(E) de nos échantillons se trouvent à la référence 5. Le montage utilisé
lors de notre étude se trouve sur la Figure III-5. Le principe de fonctionnement est fondé
sur la mise en série de deux capacités, l'une est connue (C0) et l'autre provient de la couche
de PZT prise en sandwich entre deux électrodes (CPZT). Le courant entrant dans
l'amplificateur opérationnel monté en suiveur étant négligeable, la charge emmagasinée
dans les deux condensateurs est identique. Or la polarisation (P) d'une céramique
ferroélectrique est égale au vecteur déplacement électrique (D) moins ε0E qui est
négligeable pour ces ferroélectriques, on a donc:
D=P=σ =
q
où σ est la charge surfacique
S
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Figure III-5 - Représentation simplifiée du montage Tower-Sawyer modifié et adapté à
la mesure de la polarisation de couches minces ferroélectriques.
Sachant que la charge est la même sur CPZT que sur C0, on obtient donc :
P=
C0Vy
S
S étant la surface de l'électrode supérieure.
La tension d'excitation étant sinusoïdale et la céramique étant ferroélectrique, on obtient
donc sur l'écran de l'oscilloscope un cycle d'hystérésis duquel on peut tirer la polarisation
rémanente et le champ coercitif.
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III.3. Description des techniques de dépôts les plus adaptées au PZT
Les méthodes de dépôts de films minces peuvent se diviser en deux grands groupes,
à savoir les dépôts par voie chimique ou les dépôts par voie physique (Figure III-6). Un
bref résumé des principales techniques utilisées est représenté ci dessous.
Figure III-6 - Représentation des différents dépôts pour films mince de PZT
III.3.1 La technique Sol-Gel
Les procédés sol-gel sont voisins de la précipitation. Cette technique est désormais
appelée CSD pour "chemical solution deposition". Deux types de méthodes peuvent
être mis en oeuvre, conduisant soit à des gels colloïdaux soit à des gels polymériques
(Figure III-7). Les précurseurs utilisés sont soit des sels inorganiques (chlorures, nitrates,
etc.), soit des composés moléculaires (alcoolates, acétates, etc…). Ils sont dissous dans un
solvant approprié. La solution obtenue est hydrolysée. On obtient soit une suspension
colloïdale de fines particules, soit la formation d'un réseau de type polymère. L'hydrolyse
mène à un gel qui après dessiccation conduit à un solide (xérogel). Celui-ci peut être
transformé en matériau pulvérulent, fibre, film ou verre par un traitement thermique
approprié.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
Figure III-7 - Diagramme simplifié des procédés sol-gel
Pour le dépôt de PZT, les précurseurs les plus utilisés 6 sont de l'acétate de plomb,
de l'isopropoxide de titane et du n-propoxide de zirconium. Dans le schéma ci-dessous
(Figure III-8), Kwon et al. 7 indiquent trois voies de formation du PZT à partir de mélanges
contenant les précurseurs. Ces mélanges sont ensuite, généralement, étalés à la tournette
puis chauffés, afin que les solvants s'évaporent. Comme les épaisseurs obtenues ne sont
souvent que de l'ordre de quelques dizaines de nanomètres, il faut réitérer plusieurs fois ces
deux opérations. Un recuit final est encore nécessaire afin que le PZT cristallise sous sa
forme pérovskite. Notons que lors de l'évaporation, des fissures peuvent apparaître et
rendre ainsi la couche inutilisable. Pu et al. 8 proposent de remédier au problème de fissure
lors de la phase d'évaporation en étalant un film épais (vitesse et temps réduits sur la
tournette) et de directement cristalliser la couche en la chauffant à 600-700 °C pendant 10
minutes. Une couche ainsi réalisée a une épaisseur de 600 nm. En réitérant les opérations,
cette équipe a réussi à obtenir des couches allant jusqu'à 5 µm.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
Figure III-8 - Trois voies possibles pour la fabrication de précurseurs
Les avantages de cette méthode sont les suivants :
•
C'est une technique à faible coût, en effet, une tournette, un four, une salle de
chimie (et accessoirement une salle blanche) suffisent à la mise en œuvre de ce
genre de dépôt.
•
Le deuxième avantage est que le dosage de chaque élément dans la solution peut se
faire très facilement en ajustant la concentration des précurseurs.
Les principaux inconvénients sont, d'un point de vue de production industrielle :
La faible épaisseur obtenue après une seule étape de dépôt (dans beaucoup de cas
inférieur à 100 nm).
La courte durée de vie des solutions préparées. En effet, la viscosité des solutions
augmente en fonction du temps.
III.3.2
MOCVD
La technique de dépôt par organométalliques
signifie
Metal-Organic
Chemical
Vapor
Deposition.
Les
organométalliques sont bien connus des chimistes depuis leurs découvertes en 1825 par le
chimiste danois W.C Zeise. Un chimiste français s'est particulièrement illustré dans ce
domaine, il s'agit de Victor Grignard qui obtenu pour cela le prix Nobel de chimie en 1912
conjointement à P. Sabatier.
En micro-électronique, le PZT peut être obtenu, comme le montrent Fujisawa et al. 9 grâce
aux trois organométalliques suivant :
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(C2H5)3PbOCH2C(CH3)3
Zr(O-t-C4H9)4
Ti(O–i-C3H7)4
Les
ions
métalliques
sont
stockés
dans
des
récipients
sous
leurs
formes
d'organométalliques volatiles. Ces derniers sont chauffés et introduits à l'aide d'un gaz
porteur à l'intérieur de la chambre de réaction. Afin d'éviter toute condensation le long des
parois des lignes transportant les gaz, celles-ci doivent être chauffées (Figure III-9).
Figure III-9- Bâti de MOCVD classique
Les avantages de ces dépôts sont communs à tous ceux de la CVD classique, à savoir :
• Une excellente maîtrise (avec les bâtis actuels) de la concentration des réactifs et
donc de la stœchiométrie finale.
• Une très bonne reproductibilité.
• Pour le PZT, des températures de dépôt variant de 395 °C à 440 °C ont donné des
polarisation rémanentes de 20 µC/cm² à 50 µC/cm² 10 11.
Les inconvénients sont, hormis un coût élevé de l'équipement et des sécurités à ajouter
derrière chaque ligne de gaz :
• La stabilité des précurseurs.
• Leurs toxicités.
• Des températures assez hautes qui peuvent parfois rendre le procédé de
fabrication incompatible avec la micro-électronique standard.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
• Des vitesses de dépôt plutôt faibles (100 nm.h-1).
III.3.3
L'ablation LASER
Lors de l’interaction d’un champ laser de faible intensité (entre 108 et 1012 W/cm2)
avec une cible solide de PZT ou autre, le plasma créé subit une expansion dans la direction
perpendiculaire à la surface de la cible. De l’interaction de ce plasma formé de différents
types d’espèces (neutres et ions) avec la surface d’un substrat résulte alors en la nucléation
et la croissance d’un film sur ce substrat. Cette technique de dépôt de couches minces est
de plus en plus utilisée pour les dépôts de céramique. Elle permet la réalisation d’une vaste
gamme de matériaux (ferroélectriques, semi-conducteurs, etc.) avec une bonne maîtrise de
la composition et l’absence de contaminant. Ses propriétés intrinsèques font qu’en général
la composition du film reproduit la stœchiométrie de la cible. Pour le PZT, les lasers les
plus utilisés sont soit un type KrF à 248 nm, soit un type Nd-YAG à 1.06 µm.
Les couches obtenues par ce procédé d'élaboration donnent des résultats dans la moyenne
inférieure de ce qui peut se trouver à l'heure actuelle (Pr=4,2 µC.cm-2) 12 ou au contraire
très bon (Pr=20 µC.cm-2) 13 14, cela dépend notamment des paramètres de dépôt ainsi que
des substrats utilisés. La vitesse de dépôt est, quant à elle, raisonnable (200 nm.h-1) pour
son intégration dans les procédés de la microélectronique.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
III.3.4
La pulvérisation cathodique
Le principe de cette technique consiste à arracher des atomes du matériau que l’on
veut déposer à une cible par l’intermédiaire d’un plasma. Ce plasma est obtenu grâce à une
décharge électrique dans un gaz à faible pression. Ce gaz est souvent de l'argon ou, dans le
cas de la pulvérisation réactive, de l’argon et un gaz réactif (O2). Le plasma froid est dû à
l'ionisation des atomes d'argon subissant les chocs des électrons libres du gaz. Ce plasma
est visible par l'émission de photons dus à la désexcitation des ions Ar+ ayant récupérés un
électron. Ces ions Ar+, accélérés par un champ électrique, bombardent la cible et éjectent
en grande majorité des atomes et en plus faible quantité des ions ou des petits agrégats de
ces deux dernières espèces. Ces atomes sont éjectés dans toutes les directions de l’espace
et une partie va se déposer sur un substrat placé au-dessus de la cible pour constituer la
couche en formation. Les ions du plasma doivent avoir une énergie suffisante afin d'éjecter
des atomes de la cible (Figure III-11). Cette énergie minimale est appelée seuil de
pulvérisation. En se plaçant au-dessus de ce seuil énergétique, le supplément d’énergie est
transformé en chaleur d'où la nécessité d'un système de refroidissement maintenant la cible
à une température inférieure à 100 °C. Ce système a un défaut majeur, l'accumulation des
charges positives sur la cathode fait chuter l'intensité du champ électrique accélérateur en
agissant comme un écran. Si la tension d'accélération n'est pas suffisante, le plasma et donc
la pulvérisation s’arrêtent.
La pulvérisation est utilisée industriellement depuis déjà quelques dizaines
d'années, puisque les premiers travaux datent de 1953
15
et le plus ancien modèle ne
pouvait pulvériser que des matériaux conducteurs en utilisant des grandes tensions
d'accélération comprises entre 3 et 5 kV. Il fonctionnait en tension continue d'où son nom
de pulvérisation cathodique DC. Afin de pouvoir résoudre le problème d'écran évoqué plus
haut et aussi de pouvoir déposer des matériaux isolants (céramique, silice, etc. …), l'idée
introduite a été d'utiliser une tension alternative pour l'excitation du plasma. L'alternance
négative pulvérise la cible, tandis que l'alternance positive rétablit l'équilibre des charges à
la surface de la cible en y précipitant les électrons. Par contre, pendant cette dernière
alternance, on risque de voir les ions Ar+ pulvériser le substrat, il faut donc une fréquence
d'excitation élevée (13,56 MHz) pour limiter leur parcours moyen.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
Figure III-10 - Schéma d'un bâti de pulvérisation cathodique à magnétron.
1 : Rebond d'un ion et retour à l'état d'atome
gazeux
2 : expulsion d'un atome de la cible ayant subit
de multiples collisions internes. Celles ci
résultent de la collision entre un ion Ar+ et la
cible.
Figure III-11 - Principe de pulvérisation
d'une cible par des ions Ar+
Afin d'augmenter encore le rendement, en particulier pour les oxydes dont les
vitesses de dépôt sont faibles, on utilise un système magnétron pour piéger les électrons
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
(le système complet est représenté sur la Figure III-10). La superposition d'un champ
magnétique perpendiculaire au champ électrique donne une trajectoire hélicoïdale aux
électrons autour des lignes de champ. Ceci a pour effet d'augmenter le nombre de collision
et donc l'ionisation des atomes d'argon dans une zone proche et localisée de la cible. La
vitesse de dépôt peut ainsi être quintuplée voire même dans certains cas décuplée.
Pour une meilleure homogénéité en épaisseur, le porte substrat peut être tournant.
En effet, l'expulsion des atomes de la cible suit la loi de Lambert pour un choc
perpendiculaire de l'ion incident avec une énergie comprise entre 1 et 3 keV (Figure
III-12), ceci produit une distribution du flux d'atomes éjectés anisotrope. Le magnétron, lui
aussi, joue un rôle non négligeable dans l'homogénéité en épaisseur, voir le paragraphe
IV.2 pour plus de détails.
Figure III-12 - Distribution du flux d'atome éjecté en fonction de l'énergie du flux
incident.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
III.4. Principe et intérêt de la pulvérisation réactive
Le gaz formant le plasma a une grande importance dans la pulvérisation
cathodique. Il doit déjà pouvoir s'ioniser facilement et surtout pouvoir pulvériser une
grande majorité des matériaux couramment déposés en couches minces. De plus, ce gaz
doit être inerte chimiquement pour éviter toute contamination du dépôt. Pour toutes ces
raisons le gaz le plus couramment employé est l'argon (Ar). Son utilisation implique, par
contre, de posséder des cibles métalliques et aussi des cibles d'oxydes comme le SiO2, le
RuO2, etc. Ce dernier point peut être évité pour des couches très minces en recuisant le
substrat sous oxygène (O2). Pour remédier à ces inconvénients, un pourcentage d'O2 peut
être additionné au gaz d'Ar, la pulvérisation est alors appelée pulvérisation réactive. En
effet, l'oxygène peut alors oxyder les atomes de la cible éjectés et nous obtenons ainsi un
dépôt d'oxyde. Cette technique nous a été nécessaire afin de déposer des couches d'oxyde
de titane et pour une restauration de la stœchiométrie à la surface de la cible de PZT après
chaque pulvérisation. Les détails sur cette technique sont décrits dans le paragraphe
suivant. D'autres auteurs utilisent la pulvérisation réactive pour déposer le PZT, ce dépôt se
fait soit à partir de cibles métalliques de plomb, de titane et de zirconium placées sur trois
magnétrons distincts 16 17 , soit avec une seule cible formée d'un alliage de titane et de
zirconium incrusté de plomb métallique 18 19, soit encore sous la forme d'une cible unique
partagé en secteurs
20 21 22
. L'oxygène présent dans l'enceinte permet d'obtenir l'oxyde
ternaire recherché. La stœchiométrie, dans le cas des trois cibles, est obtenue par une
puissance de pulvérisation différente sur chaque cible. Par contre dans le cas d'une seule
cible, ce sont les aires des différents secteurs qui donneront la stœchiométrie voulue.
III.4.1 Mise en œuvre des pulvérisations réactives
Afin d'introduire un mélange Ar+O2 dans la chambre de pulvérisation, deux méthodes
peuvent être employées :
• La première consiste à avoir une bouteille d'Ar et une bouteille d'O2. Le mélange
des deux gaz est conditionné par deux débitmètres qui permettent d'ajuster le
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
pourcentage d'O2 présent dans le gaz de pulvérisation. Cette méthode donne une
grande flexibilité mais implique des réglages et des débitmètres précis.
• La deuxième solution consiste à déterminer la composition du mélange Ar+O2 et
d'utiliser une bouteille avec cette composition. Bien que beaucoup moins flexible,
cette méthode implique moins de réglage et s'avère surtout transposable sur
beaucoup de bâtis de pulvérisation à moindre frais.
Nous avons opté pour la deuxième solution et le pourcentage d'O2 présent dans la bouteille
à été choisi à 10%. Ce chiffre varie dans la littérature entre 5% et 50 %. La commande de
la pression totale du mélange à l'intérieur de la chambre se fait à l'aide d'une vanne
pointeau qui permet un réglage fin. Afin d'éviter tout problème de saut de pression en
amont, nous avons régulé le débit en sortie de la bouteille en plaçant deux détendeurs en
série, le premier réduit la pression jusqu'à 4 bars et le deuxième, plus précis, la réduit à 2
bars. Le schéma de principe de la machine de pulvérisation ainsi modifié est représenté en
Figure III-13.
Figure III-13 - Modification des arrivées de gaz dans le bâti de pulvérisation cathodique
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
III.5. Les différentes cibles de pulvérisation cathodique
Les cibles peuvent se regrouper en deux grandes familles, d'un coté, les cibles
formées des différents métaux composant le PZT (voir la pulvérisation réactive ci-dessus),
et d'un autre coté, les cibles formées directement de l'oxyde qu'il soit stœchiométrique ou
enrichi (généralement avec du Pb). Dans le premier cas, il faut que la pulvérisation de la
cible soit réactive pour que l'oxyde puisse se déposer sur le substrat. Dans le cas de la cible
stœchiométrique, il faut faire attention au fait que le PbO, étant très volatil, n'entraîne pas
une variation de composition entre celle de la cible et celle de la couche déposée. Les
travaux précédents de notre équipe ont fait porter notre choix sur deux types de cible, la
première est une cible stœchiométrique pressée à chaud. La deuxième est une cible
industrielle avec un excès de plomb obtenue par compactage à chaud (MCSE).
Le Laboratoire de Génie Electrique et de Ferroélectricité (LGEF) de l'INSA de
Lyon a été choisi en raison de sa grande compétence dans la réalisation de PZT massif. Le
procédé de fabrication en est bien connu et utilisé depuis de nombreuses années. Il s'agit
d'un procédé de fabrication par réaction en phase liquide par coprécipitation. La voie
liquide diffère de la voie solide par le type de précurseurs solides mis en jeu lors de la
réaction. Ces précurseurs sont plus fins et autorisent donc une réaction à plus basse
température et l'obtention de poudre de PZT homogène en composition. Le procédé de
coprécipitation a été mis au point au laboratoire du LGEF 23. Les réactifs de départ sont le
butoxyde de titane, le butoxyde de zirconium et l'acétate de plomb tétrahydraté. Les deux
premiers précurseurs sont mélangés à une solution aqueuse d'acide oxalique qui est agitée
pendant une heure. Puis le précurseur à base de plomb est introduit puis mélangée pendant
une heure avant d'ajouter une solution ammoniaquée. La coprécipitation dure quatre
heures, puis la solution est filtrée, lavée et le filtrat est séché pendant dix heures à 100°C.
Enfin la poudre est broyée finement dans l'alcool puis séchée à 80°C pendant quinze
heures et finalement calcinée à 700°C pendant dix heures. Après un broyage, la cible est
mise en forme à l'aide d'une presse puis, afin de faire coalescer les grains, un frittage à
1200 °C est effectué pendant vingt heures. La Figure III-14 reprend en détail ces étapes.
Sachant que l'oxyde de plomb est très volatil (évaporation autour de 890 °C), il peut
paraître surprenant d'utiliser des températures allant jusqu'à 1200 °C. En effet, ce risque est
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
important, et c'est pour cette raison que le frittage est effectué dans une atmosphère saturée
en PbO.
Figure III-14 - Elaboration d'une cible de PZT par frittage à 1200 °C. La composition
52
Zr
demandée au LGEF est un rapport
=
afin de nous trouver dans la phase
48
Ti
morphotropique qui est celle jugée meilleure pour les propriétés piézoélectriques.
Le fournisseur du deuxième type de cible est : "Matériaux Céramiques Systèmes
Engineering" (MCSE). Le choix de cette cible avait pour but de pouvoir comparer deux
méthodes d'élaboration de cible différentes. La cible MCSE possédait un excès d'oxyde de
plomb de 10% afin de pouvoir compenser son évaporation lors des traitements thermiques
(préparation de la cible, dépôt, et recuit) 24 25. Lors de son élaboration, cette cible a été
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
compactée à chaud à une température légèrement inférieure à la température de frittage.
Ceci a eu pour effet la non coalescence des grains et donc l'absence de phase vitreuse. Des
petites inclusions sont visibles sur toute la surface de la cible, ceci montre bien une absence
de phase vitreuse due à la faible température lors du frittage.
III.5.1 Analyse des cibles de pulvérisation
L'analyse d'une cible aux rayons X, au vu de sa grande taille (2 pouces de
diamètre), n'est pas possible. Par contre, au cours de la thèse, nous avons pu analyser celles
qui se sont cassées ou celles qui n'étaient plus utilisables à cause d'une épaisseur trop
faible. Au total quatre cibles ont été utilisées :
• Trois cibles provenant du LGEF, notées LGEF I, II et III
• Une cible du fournisseur MCSE
Les cibles LGEF I et II ont pu être analysées, et comme les résultats sont similaires, nous
en concluons que la cible LGEF III est identique aux deux autres. Sur la Figure III-15 nous
avons les spectres de diffraction X de LGEF I et II. Nous pouvons remarquer que les deux
cibles présentent les pics principaux de la phase pérovskite fourni par la fiche JCPDS, à
savoir les plans (100), (110) et (111).
20
25
30
35
40
45
(102)
(200)
(002)
(111)
(110)
(001)
(100)
Intensité normalisée
(101)
LGEF I avant pulvérisation
LGEF II avant pulvérisation
LGEF II après 2 heures de pulvérisation
simulation de la fiche JCPDS 33-784 PZT
50
2θ en deg
Figure III-15 - Mesure des spectres de diffraction des rayons X pour les cibles LGEF I
et LGEF II
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
En ce qui concerne la cible MCSE, le spectre de diffraction X nous a été donné par le
fournisseur (voir Figure III-16).
Figure III-16 - Spectre de diffraction des rayons X de la cible MCSE donné par le
fournisseur et comparaison avec la simulation de la fiche JCPDS du PZT
Cette dernière cible n'a pas pu être exploitée complètement au cours de cette thèse,
puisque les conditions de dépôt des cibles LGEF n'étaient pas adaptées à la cible MCSE
(avec cette dernière nous avons obtenu peu de phase pérovskite et la présence de phase
pyrochlore). Nous pouvons expliquer ces différences par la nature des cibles. En effet,
celle de MCSE est une cible non coalescée et sur-stœchiométrique en plomb (10%). La
réalisation d'un plan d'expérience pour la cible MCSE (pression, type de gaz, distance
inter-électrode, etc.) sortant du cadre de cette thèse, il nous a semblé plus intéressant de
continuer à travailler avec le procédé d'élaboration mis au point au laboratoire 49. Ceci
montre l'importance des paramètres de composition des cibles et l'influence des conditions
de dépôt.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
III.5.2
Evolution de la surface pulvérisée des cibles.
Il est connu que la surface de la cible varie en composition chimique lors des
premières utilisations. Ceci est dû à l'éjection préférentielle de l'élément qui présente le
rendement de pulvérisation le plus élevé. En effet comme précisé au paragraphe IV.2, le
rendement de pulvérisation n'est pas le même pour chaque type d'atome de la cible de PZT.
Dans notre cas, à la vue de la grande différence de masse atomique entre le plomb et
l'oxygène, respectivement 207.2 g.mol-1 et 16 g.mol-1, nous notons une pulvérisation
préférentielle du plomb. Ceci entraîne, par voie de conséquence, un appauvrissement de la
face pulvérisée en plomb. Mais après un certain temps d'utilisation, la composition de la
cible n'évolue plus. Il se forme en surface une fine couche dite « altérée », et comme le
plasma ne voit plus que cette fine couche qui se reconstruit au fur et à mesure, le dépôt
atteint une stabilité en composition. Bien que ce qui vient d'être présenté paraisse
facilement maîtrisable, la pratique n'est pas aussi évidente. En effet, la pulvérisation de
cible multi composants est complexe et encore mal comprise
26
. Pour avoir une
stœchiométrie du dépôt identique à celle de la cible, il faut que les concentrations
superficielles de chaque élément de la cible multipliées par leur rendement de pulvérisation
(voir IV.2) soient tous égaux entre eux, sinon nous observons un appauvrissement
spécifique de la cible.
[Pb] .YPb
= [O ] .YO = [Ti ] .YTi = [Zr ] .Yzr
Équation III-1 - la concentration superficielle des éléments est représentée entre
crochets et Y est le rendement de pulvérisation
La cible de PZT du LGEF de notre étude étant stœchiométrique, nous avons
remarqué le phénomène suivant : la cible passe d'une couleur jaune-brun à une couleur
gris-noir métallique après simplement une heure de pulvérisation. Puisque la cible est
stœchiométrique, il est préférable de pulvériser avec un état de surface proche de l’état
initial. Nous avons donc pris la décision de compenser la perte en plomb après chaque
pulvérisation de PZT en effectuant une autre pulvérisation avec des paramètres différents :
• Pulvérisation réactive (Ar/O2).
• 5 W.cm-2 de puissance pour une pression de 10 Pa.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
Le fait d’effectuer une pulvérisation avec un mélange Argon/oxygène à 10% nous a
permis de réobtenir la couleur brunâtre du départ au moins sur la partie utile de la cible
(couronne due au magnétron). Un procédé alternatif consiste à polir de manière mécanique
la cible après chaque pulvérisation
49
. Ce procédé permet de retrouver une surface de la
cible identique après chaque pulvérisation, mais deux points importants rentrent alors en
ligne de compte :
• La distance cible-substrat varie rapidement entre chaque pulvérisation.
• Introduction inévitable de contaminants (Silicium, Carbone, hydrogène…) dans la
composition de la cible à cause du polissage.
III.6. Rôle et description des techniques de recuit des couches pulvérisées.
Le dépôt des couches pulvérisées est amorphe puisqu'il se fait par simple
condensation à basse température sur un substrat de silicium. Dans le cas d'une
métallisation ou d'un dépôt de silice un recuit n'est pas indispensable, sauf pour le densifier
ou relaxer ses contraintes. Par contre dans le cas des céramiques en général et du PZT en
particulier, un recuit de la couche est obligatoire. Le principal rôle de ce recuit est la
cristallisation du film afin qu’il passe de l'état amorphe après le dépôt à la phase pérovskite
décrite au chapitre I. Le recuit des couches déposées par pulvérisation cathodique peut se
faire principalement sous deux formes :
• Le recuit classique entre 700 et 800 °C.
• Le recuit RTAe entre 600 et 750 °C (pour un dépôt sans chauffage in situ)
Afin d'éviter ces recuits à haute température, notons aussi la possibilité d'un
chauffage in situ. En effet, certains bâtis de pulvérisation sont équipés d'un chauffesubstrat ou d'une lampe halogène. Ce système de chauffage permet de maîtriser la
température du substrat sur lequel on effectue le dépôt. Cette méthode est de plus en plus
employée. Elle ne dispense pas d'un recuit post-dépôt qui peut être fait par l'une ou l'autre
des deux méthodes précédentes, mais le principal intérêt du chauffage in situ est de
pouvoir baisser la température du recuit final 27 28 29 30 65.
e
RTA : Rapid Thermal annealing (recuit rapide)
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
III.6.1 Le recuit classique
C'était le recuit de cristallisation et de diffusion de dopants le plus utilisé jusqu'au
milieu des années 1990. Il s'agit d'un four en quartz entouré d'une résistance chauffante. La
pente de montée et de descente en température est faible due à l'inertie thermique
importante du four, typiquement quelques degrés par minute. L'énergie thermique est
surtout apportée par convection et les temps de recuit vont de plusieurs dizaines de minutes
à quelques heures dans le cas du PZT 31. Le principal problème de ce genre de recuit se
situe, outre le fait qu'il soit très long, dans le risque de perdre le composé le plus volatil (le
PbO dans le cas du PZT). En effet, Kumar et al. indiquent que la perte de PbO se fait aux
joints de grain formant ainsi des petites cavités 65. C'est pourquoi de nombreux auteurs
déposent de manière amorphe un film de PZT excédentaire en plomb. Il faut ensuite
trouver le bon cycle de température pour que l'excès de plomb puisse se vaporiser sans
altérer la couche. La photographie ci-dessous montre un four de recuit classique ou
traditionnel.
Système de
pompage
Gaz de recuit
Photographie III-1 - Four classique de recuit.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
III.6.2
Le recuit rapide
Connu depuis les années 1950, le recuit RTA est aujourd'hui l'un des principaux
procédés utilisés pour la cristallisation de films minces ou pour la diffusion de dopants.
Ces principaux atouts sont une transmission de l'énergie thermique par rayonnement et non
par convection. Il en résulte des montées en température pouvant aujourd'hui atteindre
300°C.s-1 32 grâce à la puissance des lampes halogènes. En général ces recuits durent moins
de 100 s et certains, appelés flash, durent moins de cinq secondes. Ces traitements rapides
permettent d'obtenir des budgets thermiques plus faibles que par les méthodes de recuit
conventionnelles. Ces qualités de faible budget thermique sont bien appréciées pour la
compatibilité des différentes étapes technologiques impliquées dans la réalisation de
composants électroniques. Le four utilisé dans cette étude est de type ADDAX R1000. Il
est constitué de deux fois six lampes halogènes qui représentent une puissance maximale
de 30 kW. La Figure III-17 montre une vue schématique de ce four RTA. Les gaz (argon,
azote ou nitrox f) passent de manière laminaire sur l'échantillon à recuire et la température
est contrôlée par un thermocouple puis enregistrée sur un ordinateur
Figure III-17 - Vue schématique et photographie de la face avant du four RTA
f
Nitrox : Mélange d'azote et d'oxygène dans un rapport de 5 pour 1
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
La courbe type de variation de la température en fonction du temps accessible par
cette méthode est représentée sur la Figure III-18 .
On peut aisément distinguer cinq phases :
• La première est une phase de purge pendant laquelle le gaz de recuit entre dans la
chambre.
• Une seconde phase de préchauffage des lampes. La montée en température jusqu'à
300°C se fait en 12 secondes toujours avec la présence du gaz de recuit.
• Une troisième phase de montée en puissance des lampes jusqu'à atteindre la
température de consigne.
• La quatrième phase est un plateau thermique qui doit être le plus stable possible.
• La dernière est encore une phase de purge pendant laquelle l'échantillon se
refroidi d'abord assez rapidement, de manière radiative puis plus lentement par
convection.
Ι
ΙΙ
ΙΙΙ
ΙV
V
700
Température en °C
600
500
400
300
200
Température du substrat
100
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90 100 110 120 130 140 150
Temps en seconde
Figure III-18 - Représentation d'un cycle de température lors d'un recuit rapide
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
A la fin de la montée en température, nous pouvons apercevoir un dépassement de la
température de consigne d'une dizaine de degré. Cet artefact est connu sous le nom de
"overshoot" qui se traduit par dépassement. Il dépend de la pente de la montée en
température et des paramètres internes d'asservissement. Le type de graphique présenté cidessus représente le meilleur compromis en terme de montée en température rapide et
d'overshoot le plus petit possible.
Dans le Tableau III-1, nous avons répertorié quelques conditions de recuit classique de la
littérature et nous les avons comparées avec les recuits de type RTA. Il est intéressant de
noter que les meilleures conditions de recuit cumulent un chauffage in situ durant la
pulvérisation et un recuit post-dépôt de type RTA 68.
Type de
RTA
Classique
recuit
Température du
durée du
plateau
plateau
33
jusqu'à 700°C
4h00-8h00
air
34
300°C-650°C
30min.-1h30
non précisé
74
200°C-800°C
1h00
air
35
650°C
30min.
air
36
700°C
10 min.
air
37
600°C-750°C
60 sec.
oxygène
65
600°C-750°C
5 sec.
air ou argon
68
420°C-700°C
2 min.
air
38
700°C
50 sec.
air
Référence des auteurs
gaz de recuit
Tableau III-1 - Comparatif des deux méthodes de recuit post dépôt, recuit classique et
RTA, pour un film de PZT
III.7. Conclusion
Dans ce chapitre, parmi les méthodes de dépôts présentées, notre choix s'est porté
sur la pulvérisation cathodique RF à magnétron en raison de sa compatibilité avec la
réalisation des microsystèmes et surtout pour les connaissances antérieures du laboratoire
dans ce domaine. Les cibles sont soient métalliques pour les dépôts des électrodes, soient
sous forme d'oxyde pour le dépôt de silice ou de PZT. Le gaz de pulvérisation est de
l'argon à 100% pour la pulvérisation du platine, de la silice et du PZT. En ce qui concerne
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
la pulvérisation de couche d'oxyde à partir de cibles métalliques, nous avons utilisé un
mélange d'argon et d'oxygène pour rendre la pulvérisation réactive. Dans notre cas il s'agit
d'un mélange riche en argon par rapport à la littérature, en effet, nous avons pris une
bouteille d'un mélange à 90% d'argon et à 10% d'oxygène alors que les valeurs constatées
dans la littérature sont plutôt centrées autour de 80% d'argon avec 20% d'oxygène. Les
recuits de cristallisation se font dans un four RTA pour le control précis à la seconde près
du temps de recuit typiquement de trente secondes et donc pour une meilleure
compatibilité du budget thermique avec les procédés d'élaboration CMOS standard. Le
chapitre suivant montre comment à partir de ces choix et aussi grâce à une étude
bibliographique, nous avons déterminé la meilleure solution pour l'obtention d'un film
mince de PZT présentant les meilleures propriétés possibles. L'étude se fera autour de deux
articulations principales, à savoir, les caractéristiques de la bi-couche formant l'électrode
inférieure et la nucléation du film de PZT à l'aide d'un film très mince de titane ou d'oxyde
de titane.
Chapitre III – Techniques de caractérisation, de dépôt et de recuit des films de PZT
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