Comprendre et prévoir l`évolution du climat

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Comprendre et prévoir
7 l’évolution du climat
Le climat terrestre a considérablement fluctué depuis le début des temps. Jadis inhospitalière, la Terre est devenue une planète
où l’atmosphère (air), l’hydrosphère (eau), la lithosphère (sol) et la biosphère (le vivant) concourent à la stabilité relative du
climat. La variation cyclique de l’activité solaire, de la distance Terre-Soleil, de l’inclinaison de la Terre sur son axe de même que
l’évolution de la composition de l’atmosphère expliquent les changements climatiques survenus au cours de l’épopée planétaire.
Aujourd’hui, satellites, instruments de mesure et modèles informatiques permettent de mieux comprendre le climat, son
évolution et son devenir.
Les astronomes au service du climat
Prévoir le climat qu’il fera
On doit à l’astronome serbe Milutin Milankovic une théorie sur les
glaciations aujourd’hui confirmée par de nouvelles découvertes
et par plusieurs modèles informatiques. Trois principaux cycles
font varier la quantité d’énergie que reçoit la Terre et, par conséquent, la température qui y règne. Le premier cycle est engendré
par l’oscillation de la Terre sur son axe de rotation (mouvement de
précession). Un peu à la façon d’une toupie, la Terre oscille graduellement, dessinant en 26000 ans, un cône complet de 360º.
Si la connaissance des grands cycles astronomiques laisse présager
une nouvelle glaciation d’ici quelques millénaires, les scientifiques
sont plutôt préoccupés par le réchauffement global observé depuis
une centaine d’années. Ce réchauffement est-il le prolongement de
la hausse de température ayant mis fin au petit âge glaciaire, ou la
conséquence de l’accroissement de l’effet de serre provoqué par les
activités humaines ? La complexité des facteurs influençant le climat
rend difficile tout pronostic sur son évolution. Les scientifiques ont
produit divers modèles mathématiques qui tentent d’intégrer des
paramètres aussi complexes que les interactions entre l’atmosphère,
l’hydrosphère, la lithosphère et la biosphère, que l’influence des
grands cycles astronomiques sur le climat, sans oublier l’impact des
activités humaines sur la composition de l’atmosphère. Joli cassetête lorsque l’on sait, par exemple, que toute élévation de température provoque une évaporation accrue qui met en circulation le
principal gaz à effet de serre: la vapeur d’eau. Or, l’augmentation de
température est contrecarrée par la formation de nuages qui
réfléchissent une plus large part du rayonnement solaire. Le système climatique regorge de boucles de rétroaction de ce type. De
quoi donner des maux de tête aux mathématiciens !
Le second cycle est conditionné par la variation de l’inclinaison de
la Terre sur son axe qui passe de 22º à 24º tous les 41000 ans,
modifiant l’angle avec lequel le rayonnement solaire frappe la
surface terrestre. Enfin, l’orbite de la Terre autour du Soleil passe
d’une trajectoire quasi circulaire jusqu’à former une ellipse prononcée à tous les 100 000 ans, rapprochant ou éloignant notre planète
de l’astre solaire. Les grandes glaciations, au nombre de quatre
pendant le seul quaternaire, mais présentes depuis l’ère primaire,
ont été rythmées par l’influence de ces cycles qui entraînent une
réduction allant jusqu’à 20 % de la quantité d’énergie solaire reçue.
Ces périodes glaciaires, d’une durée d’environ 100 000 ans, ont été
entrecoupées de périodes interglaciaires d’une durée de 10 000 à
20 000 ans, semblables à celle que nous connaissons aujourd’hui.
Attachez vos tuques, une nouvelle ère glaciaire frappera bientôt à
nos portes.
Des continents en vacance ?
Outre la variation du flux solaire
ou les éruptions volcaniques qui
modifient la quantité d’énergie
solaire atteignant la Terre, plusieurs
autres facteurs ont contribué aux
changements climatiques. À l’échelle des temps géologiques, la dérive
des continents a conduit des régions entières à des latitudes fort
éloignées les unes des autres.
Ainsi, il y a 300 millions d’années,
l’Amérique du Nord jouissait d’un
climat tropical chaud et humide. Elle
baignait dans les eaux turquoises
de l’Équateur !
Nous devons au Groupe intergouvernemental d’experts sur
l’évolution du climat (GIEC) les données les plus fiables dans le
domaine. Ceux-ci envisagent divers scénarios qui tiennent compte
de plusieurs paramètres tels que l’augmentation de la population mondiale, la
croissance économique, le développement technologique et l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de
serre. Ces experts prévoient, d’ici le
prochain siècle, une augmentation de
température de 1,8ºC si tout est mis en
œuvre pour lutter contre le changement
climatique et de 4,6 ºC si la tendance au
réchauffement actuel se poursuit. Cela
peut paraître bien peu. Or, en plein cœur
de la dernière glaciation (il y a environ
18 000 ans), des températures de 4 à
5 ºC inférieures à celle que nous connaissons aujourd’hui ont fait du nord de
l’Europe et de l’Amérique de véritables
déserts de glace. Que nous réserveront
ces quelques degrés de plus ?
Réalisé à partir des fiches pédagogiques de la trousse Des idées dans l’airž! (DIDA) disponible auprès de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)ž: http://eav.csq.qc.net/dida/
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