I. PRÉSENTATION DE LA FORMATION
L’étude comparative du développement
La spécialité Étude comparative du développement du master en sciences sociales de l'EHESS,
désormais liée à la mention Sciences sociales, Territoires et développement, a hérité de l'expérience
accumulée par la formation doctorale Recherches comparatives sur le développement. Cette formation
de master continue à développer une approche multidisciplinaire de la problématique du
développement, s’appuyant sur une collaboration active avec des chercheurs de grands
établissements de recherche comme le CNRS, l’INRA, l’INSERM, l’IRD.
Un certain nombre de thématiques sont privilégiées en fonction des capacités spécifiques
d’encadrement de la formation :
1) Les dynamiques actuelles du changement structurel.
Ces dynamiques sont envisagées à travers les éclairages complémentaires de la notion du
développement et elles se dégagent de l'analyse de trajectoires historiques, sociales et culturelles
spécifiques mettant en évidence la construction historique et sociale des marchés, l'évolution des
structures institutionnelles et des systèmes socio-économiques considérés comme des populations
d'agents hétérogènes (individuels et collectifs, privés et publics, marchands et non-marchands). On
insiste ici sur l'importance d'approches croisées entre les disciplines présentes dans la formation.
Pour ce qui concerne l'économie, une priorité sera donnée à des projets portant sur trois
thèmes. Le premier est celui de la régulation démocratique des économies mixtes, dans le cadre d'une
démarche où la combinaison de formes diverses de coordination, d'interactions entre l'action
publique et les actions privées est considérée comme un cas général. Le second thème est celui de la
mondialisation et de la cohérence des systèmes économiques. La généralisation de pratiques de libre
échange, les nouveaux modes d'interconnexion des marchés financiers, les conséquences migratoires
ou sanitaires de ces phénomènes, conduisent à renouveler l'approche de l'intégration des systèmes
économiques nationaux dans des ensembles de plus grande dimension. Le troisième thème comprend
l'analyse des dynamiques de transformation institutionnelle et de transition, dans le cadre soit des
transitions des pays de l'ex-système socialiste soit des transitions institutionnelles des pays en
développement.
2) Les dynamiques spatiales, territoriales et d’aménagement du développement, dans le cadre de
diverses aires culturelles.
Il s’agit de travailler sur les échelles multiples de la relation entre territoire et société (du local au
global) en s’interrogeant sur les ambiguïtés des politiques et des pratiques du développement et sur
les notions de justice sociale et de justice spatiale. En effet, à l’heure où nos sociétés globalisées sont
de plus en plus confrontées d’une part à la montée des communautarismes (comme réponse à la
perte d’identité réelle ou supposée que provoque l’expansion d’une culture dominante) et d’autre
part à ce que certains ont pu appeler un « choc des civilisations », les sciences sociales doivent plus
que jamais s’interroger sur les concepts d’espace et de territoire appliqués à la notion controversée de
développement. On s’intéressera en particulier aux problèmes posés par la gestion des ressources,
aux dynamiques urbaines dans les pays des Suds et aux déplacements volontaires ou forcés (réfugiés).
3) Les pratiques sociales du développement dans une perspective socio-anthropologique avec une
attention particulière accordée aux acteurs du développement et aux thèmes du travail et de la santé
au travail.
Les clivages socio-économiques qui sont à la fois la cause et la conséquence des tensions permanentes
entre pays dits « du Nord » et pays dits « du Sud » ne peuvent pas être considérés de manière