MODÈLE ATOMIQUE DE LA MATIÈRE 25
peut être déformé facilement. Par contre, un liquide épouse la forme du con-
tenant qui le renferme tout en ayant un volume distinct. Il conserve une sur-
face plane et s'écoule facilement. Comme un solide, il est peu compressible.
Quant à un gaz, il se caractérise par son absence de forme et par son volume
indéfini : il se répand en occupant tout le volume accessible. Il peut être forte-
ment comprimé ou se dilater indéfiniment. Par exemple, la chambre à air
d'un pneu de bicyclette renferme de l'air sous pression, lequel se disperse dans
le milieu environnant s'il y a crevaison. Et le vent, qui ne semble pas être
constitué de matière à première vue, fait bouger les feuilles des arbres. Pour
les chimistes, les gaz occupent une place particulière, car les résultats tirés
de l'étude de cet état de la matière ont entraîné le développement d'une cer-
taine partie de la théorie atomique, comme nous le verrons à la section 2.2.
2.1.2 MÉLANGES ET SUBSTANCES PURES
La seule existence des états de la matière ne suffit pas à rendre compte de la
diversité que la nature présente. C'est que la matière est le produit des boule-
versements géologiques et climatiques gigantesques qui se sont succédé pen-
dant des milliards d'années et ont conduit à la formation de la Terre. Une
grande variété de matériaux en ont résulté avec des répartitions très inéga-
les, l'eau constituant la substance prédominante.
Ainsi, la plupart des substances naturelles sont des mélanges composés
d'un ou de plusieurs constituants dispersés dans un milieu solide, liquide ou
gazeux. Par exemple, l'air est un mélange formé principalement d'azote (78 %)
et d'oxygène (21 %), et l'eau de mer est un mélange qui renferme environ 3,5 %
de sels minéraux. À l'exclusion des particules en suspension dont la présence
est le plus souvent due à la pollution, l'air et l'eau de mer appartiennent à
une première catégorie de mélanges : les mélanges homogènes. La princi-
pale caractéristique de ces mélanges est la dispersion uniforme de leurs com-
posants de sorte qu'ils sont invisibles, même au microscope. Les roches dont
sont extraits la plupart des minerais font partie d'une deuxième catégorie de
mélanges : les mélanges hétérogènes. Leur caractéristique provient de ce
qu'on peut distinguer leurs composants. Dans le granite, par exemple, les agré-
gats colorés de quartz, de mica et d'autres minéraux, dispersés dans la silice,
sont visibles. Il existe aussi une catégorie de mélanges intermédiaire entre
les deux groupes précédents; ce sont les colloïdes. Quoique visibles à l'œil ou
au microscope, les particules d'un colloïde demeurent indéfiniment en sus-
pension. Ainsi en est-il de la fumée, du brouillard, du lait et de la gélatine.
Tous les mélanges, qu'ils soient homogènes, hétérogènes ou colloïdaux,
ont une propriété commune : la composition variable de leurs constituants et,
par le fait même, leurs propriétés physiques variables. Ainsi, une pièce est
plus ou moins enfumée selon le nombre de personnes qui y fument; la teneur
en alcool des bières sur le marché varie de 0,5 % à près de 8 %; et, comme le
montre le tableau 2.1, l'eau salée gèle à des températures d'autant plus bas-
ses qu'elle renferme de grandes quantités de sel; de la même façon, sa tempé-
rature d'ébullition sera d'autant plus élevée que le sera sa teneur en sel.
Mélange : association de plu-
sieurs espèces chimiques dans la-
quelle chacune garde ses caracté-
ristiques; le mélange est
homogène si sa composition est
uniforme; il est hétérogène si ses
composants ne sont pas dispersés
uniformément.
Dans ce morceau de granite, on
distingue les agrégats colorés de
quartz, de muscovite et de
cassitérite, un minerais d'étain.
Tableau 2.1 Températures de congélation et d'ébullition d'eau salée.
5,5
10,5
14,9
-3,5
-7,1
-10,6
100,9
101,9
103,9
Pourcentage
massique de sel Température de congélation
(°C)
Température d'ébullition
(°C)
Colloïde : suspension de fines
particules, solides, liquides ou ga-
zeuses dans un milieu quelcon-
que.