1) INTRODUCTION : DU SYSTEME AU SILICIUM
La micro-électronique silicium est déjà aujourd'hui et le sera encore davantage
demain, un des moteurs essentiels dans la construction de la nouvelle société de l'information
et de la communication du 21ème siècle. Le secteur des équipements et systèmes électroniques
est un des premiers secteurs industriels mondial. L'industrie électronique concerne plusieurs
segments. Certains nécessitent des circuits intégrés très performants : ce sont les secteurs qui
concernent les technologies de l'informatique et les télécommunications. Pour d'autres, des
circuits moins performants sont suffisants: ce sont les secteurs de l'électronique grand public
et de l'électronique industrielle. L'électronique pour l'automobile et les transports quant à elle
suppose un fonctionnement de circuits fiables dans un environnement sévère. Enfin
l'électronique militaire et spatiale est un secteur stratégique et très spécifique mais qui, compte
tenu des contraintes budgétaires, fait appel de plus en plus à des circuits se satisfaisant des
technologies de fabrication développées pour les autres segments.
Un circuit intégré conçu de nos jours dans une technologie CMOS submicronique
utilise plusieurs dizaines de millions de transistors de très faibles dimensions sur une surface
de quelques cm2. De plus, il fonctionne à une fréquence élevée (plus de 1,5 GHz pour les
processeurs actuels) et dissipe une puissance importante. Les performances techniques
recherchées pour les téléphones mobiles sont une bonne illustration des objectifs à atteindre
dans des marchés où la compétition est très forte : faible poids, faible volume, grande
autonomie, bonne couverture géographique, faible coût. Ces performances sont atteintes en
intégrant l’ensemble des fonctions sur un ou deux circuits intégrés spécifiques.
Le nombre de transistors par circuit intégré double tous les un an et demi. Cette
évolution déterministe a été prédite par la loi de "Moore" (du nom de G. Moore, co-fondateur
de la société Intel) et s'est vérifiée sur les trente dernières années. Ce prodigieux essor a été
rendu possible par les progrès concernant aussi bien l'architecture des transistors et leurs
technologies de fabrication que l'architecture des circuits et les méthodes de conception
assistée par ordinateur (CAO). La croissance exponentielle du nombre de transistors sur une
seule puce (une puce est le morceau de silicium sur lequel est réalisé le circuit intégré),
conséquence de l'évolution des technologies de fabrication, permet d'y intégrer des fonctions
de plus en plus complexes, avec de plus en plus de fonctionnalités, jusqu'à l'intégration de
systèmes complets.
1.1 Technologies de fabrication des circuits intégrés
Un système électronique fait appel à plusieurs fonctions de l'électronique et comporte
de façon générale des circuits analogiques et/ou des circuits numériques. Jusqu'au milieu des
années 60, les fonctions de l'électronique étaient réalisées à l'aide de composants discrets, des
tubes à vide puis, après l'invention du transistor en 1948, à l'aide de ces derniers. L'invention
du transistor a été la première étape de la révolution apportée par la micro-électronique (prix
Nobel de physique en 1956 pour J. Bardeen, W. Brattain, et W. Schockley). C'est un
composant de petites dimensions (micromètres), fabriqué à partir de matériaux
semiconducteurs (essentiellement du silicium) par une succession de photolithogravures de
diffusions d'espèces chimiques (les dopants) et de dépôts de couches minces. La deuxième
étape a été l'invention du circuit intégré (prix Nobel de physique en 2000 pour J. Kilby
inventeur en 1958 du circuit monolithique intégré).