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Introduction
Il est intéressant d'étudier les atomes, et en particulier leur structure électronique, afin de
pouvoir expliquer et prédire leur comportement lorsqu'ils engagent une liaison chimique avec
d'autres atomes, ou bien leurs propriétés magnétiques, leur couleur. Cependant comme il s'agit
de systèmes à plus de deux corps en interaction électrostatique (noyau et Z électrons), la
résolution analytique exacte des atomes à plusieurs électrons est impossible. En effet, comme
l'hamiltonien du système comprend un terme d'interaction coulombienne entre les électrons, le
potentiel dépend fortement de l'état des différents électrons. De plus, ce terme est loin d'être
petit devant les autres termes de l'hamiltonien, ce qui implique qu'on ne peut pas le traiter en
perturbation. Il s'agit donc d'utiliser une méthode variationnelle.
La point de départ de toutes les méthodes de résolution de l'équation de Schrödinger pour
les atomes à plusieurs électron s'appelle l’approximation du champ central. L'idée de base de
cette approximation est que chacun des électrons se meut dans un potentiel sphérique qui
prend en compte l'attraction du noyau et les contributions des autres électrons, et donc que le
problème se réduit à un problème de Z particules indépendantes dans un potentiel sphérique
effectif. Nous allons tous d'abord nous intéresser aux diverses propriétés de ce potentiel et en
déduire un certain nombre de résultats qui peuvent être compris sans le déterminer de manière
précise; puis nous nous intéresserons à diverses méthodes qui permettent l'étude de ce
potentiel, en particulier la méthode de Hartree, élaborée en 1928 et généralisée en 1930 par
Slater et Fock afin que les résultats respectent le principe de Pauli. Nous conclurons par les
corrections à apporter aux résultats issus de l'approximation du champ central.
1) Généralités
a) Position du problème
Considérons un atome à Z électrons. Il est constitué d'un noyau de masse N
m et de charge
Zq
, et de Z électrons de charge Cq 19
10.6,1 −
−=− et de masse kevme511
.
La masse du noyau étant très supérieure à la masse des électrons, on peut tout de suite se
placer dans un modèle où le noyau est fixe et où seuls les électrons sont mobiles. En
négligeant les effets relativistes et les effets de couplage avec les spins des noyaux et des
électrons, l'hamiltonien décrivant le mouvement s'écrit :
∑ ∑ ∑
= = < −
+−= Z
i
Z
i ji ji
ie
iRR
e
R
Ze
m
P
H1 1
22
2
2, avec
0
2
4
πε
q
e=
Les deux premiers termes correspondent respectivement au terme d'énergie cinétique des
électrons (qui ont été numérotés arbitrairement de 1 à Z) et au terme d'énergie potentielle
d'interaction entre le noyau et chacun des électrons. Le troisième terme, quant à lui,
correspond à l'énergie potentielle d'interaction électrostatique entre les divers électrons.
On remarque tout de suite que, si ce troisième terme n'apparaissait pas dans l'hamiltonien,
on pourrait aisément déterminer les fonctions d'ondes et les énergies solutions de l'équation
(1). En effet les énergies ne sont que la somme des énergies des Z électrons placés
dans le potentiel coulombien r
Ze2
− et les fonctions d'ondes le produit tensoriel des Z