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Il n’est donc pas possible de connaître a priori
l’élément du réseau qui va rentrer en contrainte le
premier : ce peut être indifféremment les
disjoncteurs des départs au poste-source que
quelques tronçons de ligne aérienne à l’extrémité
d’un départ. Il est donc nécessaire d’évaluer le
niveau de courant de court-circuit en tout point du
réseau. Pour un poste source comprenant une
dizaine de départs, chacun étant constitué d’une
centaine de tronçons, on arrive à un millier de
calculs de courant de circuit à effectuer.
Il faut d’autre part étudier non seulement le
schéma normal d’exploitation mais aussi les
schémas de secours. C’est donc en définitive
plusieurs milliers de calculs de courant de court-
circuit qui doivent être effectués.
Une seconde contrainte forte que nous nous
sommes fixés a été de suivre la norme
internationale CEI-909 [6] de façon à éviter toute
contestation sur les résultats fournis par le logiciel.
Nous rappellerons simplement les grandes lignes
de la méthode proposée dans la norme CEI-909.
L’évaluation des courants de court-circuit est
effectuée sur le réseau à vide à une tension égale
à 1.1 fois la tension nominale du réseau. Les
éléments du réseau (lignes, transformateurs) sont
modélisés par des impédances (on néglige les
capacités latérales) et les groupes de production
par leur réactance subtransitoire x’’d. Cette
modélisation permet d’obtenir le courant de court-
circuit symétrique initial I’’k. A l’aide de formules de
transformation données dans la norme, on en
déduit le courant coupé Ib, courant qui sera
comparé à la limite des matériels.
L’algorithme du logiciel peut être rapidement décrit
de la façon suivante :
• Importation du réseau étudié à partir des bases
de données existantes dans les centres. On
récupère la topologie du réseau et les
caractéristiques (impédances) des éléments,
• Saisie des caractéristiques des installations de
production. Le nombre de données
nécessaires est relativement limité. Il s’agit
principalement de la puissance installée, des
réactances subtransitoires des machines, des
réactances des transformateurs élévateurs et
de l’impédance de la ligne d’évacuation,
• Sélection des schémas d’exploitation retenus,
• Pour chaque schéma et pour chaque élément
du réseau positionnement du défaut triphasé,
• Réduction du réseau aux nœuds source
(réseau HT, groupes de production), nœud
défaut, et nœuds dérivation,
• Calcul du courant de court-circuit sur l’élément
considéré par inversion de la matrice
impédance.
A la fin des calculs, on connaît pour chaque
élément du réseau le courant de circuit obtenu
pour chaque schéma d’exploitation. Ces valeurs
sont alors comparées aux limites spécifiées des
différents éléments.
Deux types de restitution sont mis à la disposition
de l’utilisateur. D’une part, les éléments en
contrainte sont affichés graphiquement à l’écran.
D’autre part un tableau récapitulatif au format
EXCEL est créé. Ce tableau contient non
seulement les résultats complets mais aussi le
récapitulatif de toutes les hypothèses et données
utilisées. Il peut ainsi être récupéré directement et
mis dans le dossier d’étude de raccordement.
Réglage des protections
L’autre fonctionnalité qui a été réalisée dans le
module 2 de PRAOGEN concerne le réglage des
protections.
Rappelons dans un premier temps le plan de
protection des réseaux de distribution d’EDF. Ceux
ci sont constitués de départs radiaux (exploitation
débouclée) alimentés par un transformateur
HT/MT.
Chaque départ est protégé par :
• une protection à maximum de courant phase
contre les défauts polyphasés. Son seuil de
réglage est fixé à 0.8 Iccbi, Iccbi étant le
courant de court-circuit biphasé franc au point
le plus éloigné (électriquement) du départ. Ce
réglage permet d’éliminer tout défaut biphasé
ou triphasé franc apparaissant sur le départ.
• une protection à maximum de courant résiduel
(trois fois le courant homopolaire) contre les
défauts à la terre. Son réglage est fixé à 1.2 Ic,
Ic étant le courant capacitif résiduel du départ.
On évite ainsi tout déclenchement de départ
sain. Pour les départs très capacitifs la
sensibilité de détection de cette protection
diminue et on peut être amené à installer des
protections wattmétriques homopolaires.
Le jeu de barres MT du poste source est quant à
lui protégé par une protection installée sur l’arrivée.
Cette protection est constituée d’un relais à
maximum d’intensité phase et d’un relais à
maximum de courant résiduel. Elle assure de plus
une fonction de secours en cas de défaillance
d’une protection départ.
Enfin une protection est placée au point de
connexion de toute installation raccordée au
réseau. Elle est chargée de déconnecter