originale et inédite des surdités neuro-sensorielles, un modèle du mécanisme cochléaire en
réponse à un bruit blanc, une explication de l'étrange fondamental absent, une nouvelle
interprétation du traumatisme acoustique, un modèle pathogénique des acouphènes, etc.
Tous les chapitres – ou presque – sont accompagnés d'illustrations, tableaux et figures destinés
à soulager le texte. Même s'il ne s'agit que de condensés, le regroupement de ces publications
dispersées permet d'avoir une vision synthétique de cette nouvelle théorie de l'audition. Ils
seront de quelque utilité, non pas tant pour les personnes déjà familiarisées dans ce domaine,
que pour celles qui souhaitent élargir leurs connaissances au delà de leur spécialité, ou enfin
pour les esprits ouverts à de nouveaux courants d'idées.
Il ne fait pas de doute que certains scientifiques sont ou seront en désaccord avec ce nouveau
concept, ce qui n'a rien d'étonnant lorsque l'esprit doit se remettre en cause. En témoigne
l'attitude des comités de lecture de nombre de revues qui répugnent à reconsidérer "ce qui
paraît bien établi". Le praticien, par contre, confronté à la réalité quotidienne des sourds, y
trouvera certainement matière à réflexion.
I. THEORIE DE L'ECHANTILLONNAGE COCHLEAIRE
1. Introduction : des conceptions périmées.
1. 1. Les théories classiques de l'audition.
Depuis la théorie de la localisation tonale cochléaire (tonotopie) formulée par von Békésy en
1928 [1, 2, 3], de nombreuses modifications ou de nouvelles théories ont été proposées. On
peut citer:
- la théorie de la volée (Wever, 1930)[70, 71]
- l'inhibition latérale (von Békésy, 1951)[3]
- le second filtre (Evans et Wilson, 1973)[24]
- la rétroaction mécanique membranaire (Gold, 1948)[28]
- l'intervention des centres auditifs centraux (Goldstein, 1978)[29], (Wightman,1973) [72],
(Evans, 1978) [23]
- la détection de la périodicité (Schouten, 1940)[53]
- l'analyse impulsionnelle (Huggins, 1952)[32], (Lafon, 1962)[40]
- la contractilité membranaire des cellules ciliées externes (Kemp, 1978, 1986)[35, 36].
1. 2. Etat actuel de la physiologie cochléaire
Actuellement, on admet que la stimulation de la cochlée par un son d'intensité légère ou
moyenne serait à l'origine d'une cascade d'évènements:
- une propagation d'ondes de pression dans les liquides labyrinthiques responsables des
déplacements de la membrane basilaire (MB). Le siège du déplacement maximum dépend de
la fréquence du son stimulant, à la base de la cochlée pour les sons aigus, vers le sommet pour
les sons graves. Cependant cette tonotopie n'est pas très précise et ne permet pas une bonne
sélectivité fréquentielle (fig. 1),
- un déplacement relatif de la membrana tectoria par rapport au plateau des cellules ciliées
externes (CCE),
- une dépolarisation des CCE par un effet de cisaillement des cils [48]. L'ouverture des canaux
ioniques des cils provoque la dépolarisation de la cellule sensorielle;