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I. A LA REDECOUVERTE DU MODELE DE REFERENCE : LE MARCHE DE
CONCURRENCE PURE ET PARFAITE ET DES AUTRES FORMES DE MARCHE
A. Les hypothèses du modèle de concurrence pure et parfaite
Document 1
La théorie néo-classique, principalement représentée par Léon Walras et Vilfredo Pareto, donna à la fin du XIXe siècle
l'expression la plus achevée d'une structure de marché qui se situe aux antipodes du monopole. Elle expose une vision strictement
individualiste de la société, au point de confondre l'entreprise avec la personne de son fondateur et dirigeant. Seuls acteurs, les
individus sont supposés parfaitement rationnels et capables de décider au mieux de leurs intérêts, c'est-à-dire de maximiser le rapport
entre les satisfactions ressenties et les sacrifices requis pour les obtenir par l'échange de bien contre monnaie. Les rapports sociaux
se résument à des relations d'échange marchand.
D'une manière générale, les marchés informent les clients potentiels sur la qualité, la quantité et les prix des biens offerts à
la vente. Ils informent les fournisseurs potentiels sur l'ampleur de la demande solvable susceptible de s'adresser à leur produit. Ils
organisent en des lieux géographiques donnés ou sur internet la rencontre des offres et des demandes existant à un moment donné.
Les dispositions des échangistes à vendre et à acheter, pour un bien de qualité donnée, varient en fonction des prix proposés.
Le marché est dit de « concurrence pure et parfaite » si plusieurs conditions sont réunies. On suppose la présence d'un très
grand nombre de vendeurs et d'acheteurs, aucun n'étant capable d'influer sur le prix du marché par ses propres décisions. On parle
alors d’atomicité de l’offre et de la demande ; la qualité du bien est supposée homogène, de sorte que les clients choisissent leur
fournisseur exclusivement en fonction des prix proposés par les concurrents. C’est l’homogénéité du produit. Le marché est dit
parfait si les offreurs ont égal accès à l'information sur le meilleur état des techniques du moment et sur les prix proposés, s'ils sont
indépendants les uns des autres (absence de collusion). C’est la transparence de l’information. A tout moment chaque offreur ou
chaque demandeur doit pouvoir exprimer une offre ou une demande, ou au contraire se retirer du marché. On parle alors de fluidité
du marché. Enfin, les facteurs de production doivent être nationalement et internationalement parfaitement mobiles.
D’après Qu’est-ce que la concurrence pure et parfaite, Article de l’Encyclopedia Universalis
Q1. A l’aide du document 1, complétez la page 1 du cours
B. Les conséquences de la concurrence pure et parfaite pour les producteurs
Document 2
(….) C'est peut-être la vertu la plus visible de la concurrence : par la sanction du profit et des pertes elle sélectionne les
productions efficaces évitant ainsi le gaspillage. Les facteurs de production sont utilisés par les entreprises qui gagnent de l'argent
parce que leur production est adaptée à la demande des consommateurs. Il n'est pas possible dans une économie de marché de
produire durablement un bien ou un service qui ne rencontre pas la demande des consommateurs. C'est le marché qui sanctionne la
réussite des entreprises. Le système des prix est un système d'incitations et de sélection naturelle (naturelle parce qu'il n'y a pas
d'institution pour opérer cette sélection).
Cette sélection s'opère automatiquement et détermine le nombre d'entreprises qui interviennent dans une activité
particulière. Si, à court terme, le prix d'équilibre pour un produit est de 100 euros, toutes les entreprises dont le coût moyen minimum
est supérieur à 100 euros vont faire faillite. Seules les entreprises qui peuvent produire à un coût moyen inférieur réalisent un profit.