Cours de Métaux et Alliages été 2001 Chapitre I – Introduction A – Un peu d’histoire 1 – Les débuts de la métallurgie + vieil objet métallique : 9500 AEC en Irak Métallurgie extractive : 6000 AEC Bronzes à l’Arsenic : ~4000AEC Bronzes à l’étain (classiques) 3000 – 2500 AEC 1500 AEC : les bronzes sont utilisés extensivement 1ère apparition du fer : 2800 AEC 1er peuple à produire le fer : Hittites 1500 – 1200 AEC Utilisations civiles communes : 1000 AEC Métaux connus des Romains : Aciers, Au, Ag, Cu, Sn, Pb, Hg, Zn 2 – La métallurgie devient science Premiers livres (à la renaissance) : “de Re Metallica”, “de la Pirotechnia” 1856 : apparition du four et du procédé Bessemer 19e s. : standardisation des essais mécaniques 1863 : naissance de la métallographie B – Propriétés générales et disponibilité des métaux Propriétés insensibles à la microstrucuture : E, Tf, ρ Propriétés sensibles : Rm, Re, conductibilité électrique, tenacité Caractéristiques élevées pour les métaux : E, Tf, ρ, ductilité, tenacité Chapitre II – l’Aluminium A – Propriétés générales et utilisation 1 – Propriétés générales de l’élément Aluminium ρ faible (2.7 ⋅103 kg m-3) Module faible 1 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Abondant (8% de la croûe terrestre) Oxyde très stable, imperméable à la diffusion de O2 Excellent conducteur (62% de la conductibilité du Cu) 2 – Bref historique Apparaît au 16e s. Synthétisé en labo en 1825 Prix a baissé d’un facteur 1000 en 50 ans Propriétés mécaniques de Al n’étaient pas très bonnes au début Production industrielle dès 1886 B – Production 1 – Extraction de l’alumine 2 étapes : - purification de l’oxyde, - transformation en alumine 1ère étape selon le procédé Bayer Utilisation de Bauxite : Al2O3 45–60%, Fe2O3 20–30%, impuretés (silice, oxyde de Ti) hydratées a) Broyage, ajout de liqueur d’attaque : NaAlO2 + NaOH b) Dissolution par cuisson dans un autoclave 235-250°c, 35-40 bars. Al2O3 + 2OH- + 3H2O 2[Al(OH)4]c) Les autres oxydes restent sous forme de boues insolubles et sont séparés par décantation d) L’alumine est séparée dans des décomposeurs (précipitation engendrée par dilution et refroidissement) [Al(OH)4]- Al(OH)3 + OHe) Une partie de l’hydroxyde est renvoyé dans le cycle. Le reste est séparé de l’eau dans des fours tournants à 1300°c Al2O3 anhydride 2 – Extraction de l’aluminium Alumine très stable électrolyse Nécessaire de transformer alumine en liquide conducteur. On ne peut pas la fondre (Tf = 2040°c). on la dissout dans cryolithe (Na3AlF6). Formation d’un eutectique à 18.5% alumine. Tf = 965°c. Cathode : 2 Al+++ + 6 e- 2 Al. Pôle négatif situé au fond de la cuve. Al s’y accumule. 2 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Anode : 3 O- 6 e- + 3/2 O2. Oxyde l’anode en C. En brûlant, maintient la T du bain. ∆V = 4V ; I = 100000 – 200000 A Usine d’électrolyse : série de cuves ; unité de production d’anodes Pureté Al en sortie : 99.5 – 99.7% ; impuretés principales : Fe, Si Affinage électrolytique purification à 99.99% Al prélevé par coulage ou siphonnage. Demande bcp d’énergie 1/3 de la production vient du recyclage C – Le système binaire Al – Cu 1 – Diagramme de phase : structures d’équilibre Eutectique à 33% de Cu par masse et 548°c Proportions définies par la loi du levier Le diagramme de phase donne les structures d’équilibre Il ne prédit pas la forme de la microstrucure Pour mimimiser énergie de surface (J/m2), chaque phase aussi grande que possible structures souvent hors équilibre 2 – Structures hors équilibre : ségrégation, précipitation a – Forme et dimensions des microstructures de solidification Pour respester le diagramme de phases, chaque phase doit être homogène les concentrations doivent changer partout en tout temps Les atomes doivent pouvoir migrer à v suffisante Diffusion régie par loi de Fick : J = - D grad (C). Flux J : # d’atomes traversant une surface de 1 m2 par seconde ; grad (C) : gradient de concentration ; -D coeff de proportionnalité ; D coeff de diffusion Les atomes vont du point riche en cet atome au point qui en contient moins Plus une transformation de phase, y compris la solidification, est rapide, plus la structure formée est fine, car la diffusion doit être rapide A composition eutectique, solide formé de deux phases croissant côte à côte. Plus la solid est rapide, plus l’espacement entre les phases est fin. Augmente diffusion et énergie interne 3 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Croissance de phase primaire métallique seule du métal dendrites. Plus la solid est rapide, plus les dendrites sont fines. Les dendrites n’ont pas de facettes Maturation : éléments de phase solide grossissent et s’arrondissent dans le temps pour diminuer énergie interfaciale Dimension moyenne λ des éléments de microstructure : λ3-λ03 = Kt ; t est le temps, λ0 valeur de λ à t=0, K constante dépendant de T Souvent, λ0 << λ λ = K t1/3 Microstructure formée après solidification caractérisée par : λ = K’ tf1/3 = K’’ (dT/dt)-1/3 ; tf est le temps total de solidification, dT/dt vitesse de refroidissement b – Ségrégation mineure ; loi de Scheil Vitesse de difusion plus rapide dans liquide que dans solide le liquide est relativement homogène, mais pas le solide Une fois déposé, le solide ne change pas de composition Constante de partition : Cs = k CL Equilibre local entre les phases Cs = k CL = k C0 (1-fs)k-1 : équation de Scheil décrivant la ségrégation mineure Atome de soluté interstitiel si << solvant Atome de soluté substitutionnel autrement. Pour diffusion, doivent rencontrer une lacune 3 – Durcissement structural a – Mise en solution, homogénéisation Souhaitable d’avoir une répartition aussi homogène que possible du Cu on cherche à supprimer la ségrégation mineure avant traitement thermique Traitements thermiques de solution et d’homogénéisation Loi d’Arrhénius : D = D0 exp(-Q/kT) Dliquide >> Dsolide Traitement thermique de mise en solution ou d’homogénéisation consiste à placer le màtal dans un four dont T est aussi haut que possible sans dépasser T eutectique Si T eutectique dépassée, l’eutectique fond et la phase primaire grossit par maturation microstructure faite de films et d’îlots d’eutectique entre des grandes zones d’Al primaire (alliage brûlé) Homogénéisation plus longue que mise en solution 4 Cours de Métaux et Alliages été 2001 ∆C/∆C0 = exp(-π2Dt/λ2) t est proportionnel à λ2, intérêt d’une structure fine b – Trempe Sur le plan cinétique, on utilise le diagramme TTT (transformations isothermes) Vitesse d’échange de chaleur entre la pièce et le fluide qui l’entoure est proportionnelle à ∆T surface pièce et fluide : JQ = h (T – Tf) dt où JQ est le flux de chaleur [J m-2 s-1] et h le coeff de transfert de chaleur. Refroidissement Newtonien : V ρ cp dT = -A h (T – Tf) dt où cp est la capacité calorifique de l’alliage. Ah − t T −T f =e Vρc p T de l’alliage pendant la trempe : T0 −T f La vitesse de refroidissement dépend de la taille de l’échantillon et du milieu de trempe Si on évite le nez de la courbe TTT pendant une trempe, la transformation de phase n’aura pas lieu c – Revenu de précipitation Phase θ précédée par zones de Guinier-Preston, structure cristallo de phase α GP moins stable mais apparaît car germination plus rapide Interface cohérente (maintien l’ordre cristallo. des atomes) energie d’interface γ faible Germination rapide très finement distribué GP1 GP2 (θ’’) θ’ θ θ’: phase incohérente Chaque phase a un diagramme de phase différent avec α (solution solide de Cu dans Al) Pour chacune de ces phases, ∃ une Tmax pour qu’elles apparaissent d – Durcissement structural Précipités sujets à la maturation (due à la tension de surface des précipités) Taille moyenne R des précipités d’une phase donnée : R3 – R03 = Kt où K est une constante qui augmente rapidement avec T et qui varie avec la concentration Pour durcir un malliage, il faut rendre le mouvement des dislocations difficile création de précipités comme obstacles Si le précipité est cohérent, la dislocation peut passer, mais nécessite plus d’énergie Si le précipité est incohérent, le passage sera encore plus difficile Plus le précipité est grand, plus il faut d’énergie 5 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Mécanisme d’Orowan : contournement des dislocations : τ = Gb/d où d est la distance moyenne entre les précipités contrainte critique Deux dislocations s’annihilent Limite d’élasticité de l’alliage : plus faible contrainte nécessaire pour les mécanismes cidessus GP θ : difficulté du cisaillement augmente, d’Orowan diminue Dureté maximale quand les deux mécanismes requièrent une dureté égale Si diagramme de phase monophasé à T élevé et biphasé avec petite quantité d’une autre phase à T plus basse durcissement structural (solvus de concentration décroissante quand T décroît) Il faut qu’une trempe donnant solution sursaturée soit possible Traitement thermique de durcissement structural : homogénéisation, trempe, revenu D – Deux autres systèmes binaires 1 – Al-Mg, durcissement par solution solide et écrouissage Les précipités ne sont pas assez résistants pas de durcissement structural Obstacles aux mouvements des dislocs : précipités/dispersoïdes, dislocations, atomes en solution solide, joints de grains A T suffisamment élevée, les atomes migrent vers les dislocations Selon le cas, les dislocs sont attirées ou repoussées par les atomes du soluté Contrainte d’écoulement τ augmente avec la concentration C d’atomes en solution : τ = τ0 + A √C ; A est une constante qui augmente avec la diff de taille entre les atomes Les dislocations interagissent entre elles obstacle : τ = τ0 + α Gb √ρ Plus on déforme, plus c’est difficile à déformer écrouissage (“work hardening”) Un métal écroui est plus dur et plus fragile Densité de dislocs : métal écroui 1013-1016 m-2 ; métal non écroui 1010-1012 m-2 Energie d’une disloc : Gb2 / 2 (J/m) bcp de disloc = bcp d’énergie Elle tend à diminuer ; vitesse de diminution dépend de diffusion recuit (“annealing”) pour l’adoucir à chaud Deux mécanismes pour adoucir un métal : 1°) restauration (“recovery”) : élimination graduelle des dislocs par mvt dû à l’agitation thermique diminution de τ peu importante 6 Cours de Métaux et Alliages été 2001 2°) recristallisation (“recrystallisation”) : germination de nouveaux gains de la même phase et croissance pour remplacer les grains écrouis Règles principales gouvernant la recristallisation : 1. T de recristallisation augmente qd t diminue 2. T de recristallisation diminue qd déformation préalable augmente (pas de recristallisation en dessous d’un certain seuil de déformation 3. Taille des grains recristallisés diminue qd déformation préalable augmente 4. Pour une déformation préalable donnée, T de recrist. augmente qd - taille de grain du métal pendant la déformation augmente, - T de déformation augmente, - vitesse de chauffe vers le palier de recristallisation diminue Après recristallisation complète, les joints de grains continuent à bouger et les grains à croître (maturation et agitation thermique) recristallisation secondaire Parfois, certains grains croissent trop : croissance de grain exagérée (“abnormal grain growth”) On évite de chauffer trop longtemps pour ne pas entrer dans la recristallisation secondaire On veut une taille de grains aussi fine que possible dispersion de seconde phase inerte pour empêcher le mvt des joints de grains (les secondes phases attirent les précipités, diminution de l’énergie d’interface) On évite la restauration à froid par une stabilisation à 120 – 175°c On évite la formation d’eutectique qui fragilise l’alliage Ajout fréquent de Mg et Cr qui forment des précipités durcissent l’alliage 2 – Al-Si, coulabilité Diagramme binaire à eutectique simple (12% 577°c) Pas de durcissement structural Solidification avec dendrites équiaxes ou colonnaires Colonnaire si fort gradient de T ; équiaxe si convection Vitesse de solidification déterminée par extraction de chaleur des parois Si augmente de volume lors de la solidification 6-12% Si combiné à Al, diminue le retrait de solidification Bonne coulabilité alliages de fonderie Si peu ductile fragilise ; meilleure résisitance à l’usure et dilatation thermique plus basse Si sous forme de cristaux à facettes 7 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Ajout de 0.03% de Na ou St donne de meilleures propriétés mécaniques ; même effet par solidification rapide Porosités dues : aux retassures, mvt du métal pendant le remplissage du moule, dégagement de gaz E – Les alliages d’aluminium Autres précipités pour durcir Al par durcissement structural : Mg2Si, MgZn2 Mn en solution solide permet de durcir Al Nomenclature : cf p. II-44 et suivantes Suffixes : - F = brut de fabrication - O = recuit - H = durci par écrouissage - T = durci par traitement thermique Pour H : 1 = écrouissage seul ; 2 = öcrouissage et recuit partiel ; 3 = écrouissage suivi de chauffe pour stabilisation Deuxième chiffre : état de dureté ( dur = 8, 2 = quart-dur, 0 = totalement recuit) Durcissement structural : T4 = mise en solution, trempe, maintien à Tamb pour stabiliser (mûrir) ; T6 = mise en solution, trempe, revenu à T > ambiante pour durcissement max Chapitre III – Le cuivre et ses alliages, les bronzes et le laitons A – Production Deux voies de production : humide et sèche oou pyrotechnique Humide : mise en solution puis séparation par déposition Sèche : utilisation de la chaleur dans des rxns chimiques avec minerai comme réactif, impuretés enlevées sous forme de fumées ou scories Industriellement, humide pour minerais pauvres en métal Minerai utilisé : sulfure complexe de Cu et Fe contenant entre autres : CuFeS2, Cu5FeS4, Cu2S, FeS2 Minerai préparé pour l’enrichir en Cu : broyage puis enrichissement par flottaison L’huile mouille Cu qui flotte, le reste, mouillé par l’eau coule et forme la guangue (boue) Minerai enrichi grillé : chauffage à l’air pour être oxydé, le souffre part SO2 Le minerai contient 15-30% Cu + Fe et surtout S 8 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Minerai enrichi fondu pour former matte (sulfure fondu de métal) : fusion pyritique Matte recouverte d’une scorie pour éliminer Fe dans four à réverbère Matte oxydée dans un convertisseur Bessemer FeO et SO2 Cu2S séparé et soufflé à l’air SO 2 . Si Cu2S, on obtient SO 2 et Cu. Cuivre brut ou blister ~ 2% d’impuretés qui est raffiné Dans 10% des cas, perchage : oxydation des impuretés (et d’une partie du Cu) et réduction (CO & H 2) tough-pitch copper Raffinement par voie électrolytique : Cu coulé sous forme d’anodes immergées dans sulfate de Cu et métaux moins nobles, puis redéposé à la cathode Les métaux plus nobles que Cu tombe au fond boues d’Ag, Au, … Obtention de Cu ETP : 99.9% Cu et 0.03% O Refonte sous atmosphère réductrice OFHC : 99.995% pur B – Le cuivre non ou faiblement allié 1 – Propriétés générales du métal cuivre Structure cristalline cfc Relativement mou et hautement ductile Module d’Young E varie avec l’orientation : 60 – 180 Gpa Utilisation de Cu polycristallin : bcp de grains d’orientation aléatoire E = 120 Gpa Une déformation extensive dans une direction (fil) peut texturer le métal anisotrope Peut être fortement déformé avant rupture et écrouissage important Relativement lourd : ρ = 8.93 kg m-3 Tf = 1083°c Excellent conducteur thermique et électrique Al utilisé comme conducteur électrique que quand poids important Métal noble : oxyde pas stable tendance faible à l’oxydation Cu plus facile à souder et braser que Al Au contact avec l’atmosphère, se forme le vert-de-gris ( CuCO3Cu(OH)2 ) qui protège contre l’oxydation Au contact d’acides organiques, formation d’un composé analogue toxique Utilisé pour : construction et travaux publics, électricité et électronique, équipement industriel et machines, transports, produits de grande consommation 9 Cours de Métaux et Alliages été 2001 2 – L’oxygène dans le cuivre O peu soluble dans Cu solide : se dépose sous forme d’oxydule Cu2O et eutectique Dans une atmosphère contenant H au-dessus de 400°c, formation de H2O au sein du métal et de porosités fragilisation (maladie de l’hydrogène) Pour une utilisation en atmosphère réductrice, il faut déoxydiser le Cu. Utilisation de P (P2O5). Problème : baisse de la conductivité Utilisation de OFHC pour pallier à ce problème Re = 70 – 320 MPa ; Rrupture = 230 – 350 MPa ; εr = 45% 3 – Le cuivre faiblement allié Tout alliage diminue la conductivité du métal Ag en petite qté ne fait que peu chuter la conductivité et augmente T (+150°) de recristallisation et la résistance au fluage à T élevée Utilisation de Cu Ag-0.08% pour résister à T élevée 4 – Le plomb dans le cuivre Joints de grains : sites d’excédent d’énergie site de germination Importance de l’angle dièdre (p. III-12) pour situation des secondes phases. φ petit ou nul, la seconde phase forme un film recouvrant le joint de grains φ élevé, proche de 90°, seconde phase sous forme de petites sphères isolées Le plomb se loge sous la forme de globules Globules de Pb purs et donc mous facilite l’usinage et lubrifie Ne change pas les propriétés mécanique macroscopiques car ne fragilise qu’en quelques points Ajout fréquent de 1-7% Pb pour faciliter l’usinage C – Les laitons Cu-Zn, apparus vers 30 AEC Jusqu’à 39% de Zn soluble dans Cu (cfc) à 456°c Jusqu’à 37%, reste monophasé Phase α fortement malléable et apte à déformation ; β apte à déformation à chaud ; β’ dure et moins ductile ; γ fragile Pour éviter γ, les laitons ne contiennent jamais plus de 50% de Zn 10 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Deux gammes de laitons : contiennent jusqu’à 37%, monophasé α ; 40% Zn (Muntz metal) biphasé α et β Addition de Zn à α augmente Re, Rm, ductilité et change couleur du rouge au jaune Cu – Zn 15% : red brass ε après recuit 70% (max pour 30% Zn) Monophasé : mis en forme à froid ; biphasé : mis en forme à chaud Durci par adjonction d’une seconde phase plus dure β’ (méccanisme de durcissement composite) Cependant, baisse de la ductilité car β’ est fragile Par un refroidissement lent contrôlé de α+β, on obtient une structure en aiguille : de Widmanstätten Bonne résistance globale à la corrosion, mais deux formes particulières Crique saisonnière (season cracking) dues à des contraintes internes et de l’attaque de produits tels qu’ammoniaque, O, humidité. Peut-être évitée par un recuit à T basse Dézincification : Zn attaqué préférentiellement et migre à la surface. Laisse un laiton poreux, plus rouge et fragile. Eliminé par ajout d’As 0.04% Résistance globale à la corrosion augmentée par ajout de 1% de Sn laiton marine D – Les bronzes 1 – Classiques à l’étain En-dessous de 400°, les transformations de phase sont trop lentes pour avoir lieu Lors de la solidification, ségrégation mineure importante, éliminée par homogénéisation Monophasé α très ductiles. Propriétés mécaniques augmentent avec teneur en Sn Alliages corroyés monophasés (8% Sn) Biphasés : α+ β γ δ ( ε). A Tamb, δ est dure mais fragile ; donne une bonne résistance à l’usure Mauvaise déformabilité ; ne peuvent donc pas être corroyés, utilisés en fonderie uniquement Ségrégation mineure fait que δ apparaît déjà pour Sn > 10% Bronzes plus résistants (mécanique, corrosion, usure) que laitons, mais plus chers Alliages ternaires avec Zn : augmente coulabilité et résistance à la corrosion 2 – A l’aluminium En-dessous de 500°, la microstructure évolue peu 11 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Monophasés : 5-8% Al : bonne déformation à froid, ductiles couleur peut ressembler à or 18 carats) Bonnes propriétés mécaniques : max pour ε vers 5% Al, pour Rm vers 10% Al Très bonne résistance à la corrosion grâce à formation d’un film d’alumine Difficile à couler car oxyde se forme très vite lors de la coulée et fragilise si enfermé dans la pièce Corroyés à basse T, monophasé 7% Al ; corroyés à haute T, biphasés 7-10% Al Ajout de Fe et Mn pour propriétés mécaniques, Ni pour corrosion 3 – Au silicium Composition classique : 1.5 ou 3% Si (monophasés) Avec addition de Mn, Fe bonnes propriétés de déformabilité, coulables, résistants à la corrosion E – Les autres alliages du cuivre 1 – Alliages Cu-Be Durcissement structural Trempe à T < 320°c : zones GP T > 320°c, GP γ’ dureté max lors de la transition T > 380°c, γ’ γ Traitement classique : mise en solution, trempe à l’eau et revenu Ecrouissage avant revenu augmente résistance mécanique, par augmentation de concentration de lacunes, sites de germination de GP. Contrainte rupture jusqu’à 1.4 GPa Chers car Be difficile à élaborer 2 – Alliages Cu-Ni (cupronickels) Cu et Ni, cfc, sont mutuellement solubles en toute proportions alliage toujours monophasé Ductiles avec d’excellentes propriétés en corrosion (max à 66% Ni) Devient plus blanc avec teneur en Ni ; perd teinte rougeâtre dès 10-15% Ni Taux d’écrouissage bas aptes à déformation à froid Variation de la résistivité en fonction de T nulle (utilisation pour bobines résistives) 3 – Alliages Cu-Ni-Zn (maillechorts) Couleur proche de l’argent 12 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Excellente résistance à corrosion mais sujets à dézincification et corrosion sous contrainte souvent recuits F – Les désignations et propriétés générales du cuivre et de ses alliages Une norme utilisant 5 chiffres : 1 – Cu pur ou peu allié ; 2 – laitons ; 3 – laitons au Pb ; 5 – bronzes à Sn ; 6 – bronzes à Al, Si et Mn ; 7 – cupronickels et maillechorts ; 8.9 – alliages de fonderie Chapitre IV – L’acier A – Production 1 – Généralités Economique car abondant et faible coût d’extraction Recyclage facilité par magnétisme 2 – Production de la fonte à partir du minerai de fer : le haut fourneau Minerai concassé, séparé de la guangue et trié par taille Homogénéisation des minerais de différentes origines Fe dans le minerai sous forme Fe2O3 et Fe3O4 Coke : C plus concentré que dans charbon et porosité contrôlée Ajout de gaz et d’éléments solides pour former la guangue Ainsi, le laitier fond dans le haut fourneau 5 minerai pour 1 coke Combustion du C pour former CO et CO2, réduction du Fe qui passe de l’oxyde à l’état métallique fondu Fe3O4 Fe2O3 FeO Fe Métal accumulé en bas du haut-fourneau : Fe – 3% pds C + Mn, Si, P, S fonte Le laitier qui flotte au-dessus de la fonte contient des silicates de Al, Ca, Mg Laitier utilisé comme ballast Fonte transportée à l’état fondu par les cigares vers l’aciérie ou coulée en lingots (pig iron) Tf fonte = 1400°c 13 Cours de Métaux et Alliages été 2001 3 – Production de l’acier : le convertisseur à oxygène Rxn avec O pour former CO ou CO2 Si et autres sont oxydés et flottent sous forme de scorie Equilibre avec la scorie utilisé pour éliminer S et P La chaleur dégagée par la rxn compense l’élévation de Tf Ajout de ferrailes dans le bain pour ajuster T Affinage en poche pour éliminer O, N 4 – Production de l’acier : le four électrique Ferrailles fondues par des électrodes et purifiées par rxn avec laitier Permet de construire de petites aciéries 5 – La coulée de l’acier L’acier contient de 0 à 1.2% C Coulée en grands lingots ou, plus souvent, coulée continue Dans la coulée continue, pas de retassures, d’inhomogénéité au sein du métal (ségrégation majeure) O dans le métal forme CO pendant solidification et se dégage violemment (métal effervescent) soufflures L’acier est calmé par adjonction d’éléments formant des oxydes solides (Si, Al) Al forme un nitrure très stable : AlN 6 – Laminage et mise en forme de l’acier Brames pour produits plats, blooms et billettes pour produits longs Pendant le laminage, la microstructure est affinée par écrouissage et recristallisation Un refroidissement rapide lors dela coulée favorise une structure fine Trouver un compromis pour la taille du demi-produit B – Propriétés générales des aciers non alliés 1 – Propriétés physiques du fer Module de Young élevé : à Tamb = 210 GPa ρ = 7.870 kg m-3 Conductivités électriques et thermiques moyennes 1538° Fe δ cc, 1394° Fe γ cfc, 912° Fe α cc 14 Cours de Métaux et Alliages été 2001 2 – Les interstitiels carbone et azote et leur influence Dans Fe cc, les plus grands sites interstitiels sont les tétraédriques ; ds le cfc, ce sont les octaédriques Dans tous les cas, le site est trop petit pour le C contraintes durcissement par solution solide Plus de place dans la structure cfc solubilité de C dans austénite > que dans ferrite Les atomes interstitiels diffusent très vite N et C sont attirés par les dislocs α-gènes : Si, Cr, Mo, V, W, Ti, Nb, S, Sn, P, Al, … γ-gènes : Ni, Mn, C, N, Cu, Zn, … 3 – La résilience des aciers A basse T, les aciers deviennent fragiles Essai Charpy : mesure de l’énergie nécessaire à casser une éprouvete normalisée A T basse, le faciès de rupture est brillant, il est mat à T élevée C – Les transformations de phase du système Fe-C 1 – Le diagramme de phase Fe-C : formes, phases et nomenclature Fe3C : cémentite Fe γ : austénite Fe α : ferrite Eutectoïde : Fe – 0.77% C à 727°c 2 – Le diagramme de phase Fe-C : utilisation Lors de changements thermiques lents, le diagramme de phases est respecté Agrégat fin de deux phases (ferrite et cémentite) = perlite Limite acier – fonte : théorique = 2%, pratique = 1.4% 3 – La transformation martensitique Transformation militaire : tous les atomes bougent en même temps Si transformation non homogène dasn la pièce, création de contraintes 15 Cours de Métaux et Alliages été 2001 La transformation martensitique commence à une T Ms et la fraction transformée ne dépend pas du temps (transformation athermale) Une contrainte appliquée dans le sens de la transformation martensitique l’aide, mais une déformation plastique préalable la freine Les atomes de C se trouvent coincés dans les sites interstitiels qui ne soont pas les plus favorables et selon une direction de la maille cfc La maille cc est donc déformée Ms diminue avec l’augmentation de la teneur en C et d’autres éléments tels que Mn La sursaturation en C entraîne des contraintes qui, avec les distortions du réseau, interagissent avec les dislocations martensite très dure 4 – Diagrammes TTT et TRC Sur diagramme TTT, la transformation martensitique apparaît sous la forme d’une droite Aux fortes surfusions, la perlite est remplacée par de la bainite Dans la bainite, la phase riche en Fe germine en premier Internédiaire entre martensite et perlite bonnes propriétés mécaniques Bainite supérieure (550 – 400°c) : lattes de ferrite séparées de carbure Fe3C en plaquettes Bainite inférieure formée aux plus hautes surfusions (T plus basse 400 – 250°c) : plaques de ferrite contenant plus de dislocs avec un carbure sous la forme de petits précipités alignés Perlite : séparation entre les plaques de ferrite et de cémentite diminue avec T ; T < 550° : bainite ; T < 250° : apparition de martensite Diagramme TRC : transformation en refroidissement continu Le nez du diagramme TTT est à gauche de celui du TRC 5 – Influence des éléments d’alliages Elément α-gène réduit la phase austénitique allant jusqu’à la fermeture formation d’une boucle Si la stabilité du carbure de l’élément d’alliage est supérieure à celle du Fe, le C se combinera avec cet élément Sinon, l’élément restera en solution solide dans la phase riche en Fe Certains éléments ont tendance à se combiner avec N pour former des nitrures Carburigènes : W, Mo, V, Ti, Nb, Zr Les éléments d’alliages n’altèrent pas qualitativement le diagramme de phase, mais les valeurs et T des équilbres changent 16 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Eléments d’alliages de substitution retarde les transformations Leur diffusion est plus lente que pour C et N Petits grains d’austénite déplacent le nez à gauche ; gros à droite On précise la taille des grains pour une courbe TTT ou TRC Ms baisse avec l’ajout d’éléments d’alliages car augmentation des obstacles Ms (°c) = 539 – 423 %C – 30.4 %Mn – 17.7 %Ni – 12.1 %Cr – 7.5 %Mo On peut donc éviter la transformation martensitique à T ambiante Les éléments d’alliage tendent à séparer les courbes perlite et bainite. Aciers de Hadfield : Ms < 0° car bcp de Mn ; aciers cfc très ductiles, tenaces, résistants aux chocs, à l’errosion D – Le traitement thermique des aciers 1 – La trempe des aciers Plus le nez du TTT ou TRC est à droite, plus l’acier est trempable Ne sont trempés que les aciers contenant au moins 0.25% C Plus le diamètre de la pièce est élevé, plus il y a de gradients de T : martensitique en surface et bainitique ou perlitique à cœur La dureté à cœur d’un acier plus trempable est plus élevée Contraintes internes crées par gradient thermique (dilatation) et microstructure (densité) 2 – La trempabilité des aciers On peut comparer deux aciers en regardant un faisceau identique sur leur TRC respestifs Diamètre critique de l’acier : d max d’une barre cylindrique pouvant être trempée pour former 50% de martensite même à cœur H : coefficient définisssant l’efficacité du milieu de trempe (milieu idéal, H = ∞) Permet de définir un diamètre idéal indépendant du milieu de trempe comparaison des aciers En connaissant la taille de grains de l’austénite, la teneur en C et en éléments d’alliages, on peut déduire le diamètre critique Essai Jominy : utilisation d’un barreau normalisé sur lequel on engendre une large gamme de vitesses de trempe 3 – Le revenu de la martensite Martensite instable si on la chauffe, décomposition en ferrite + cémentite 17 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Stade 1: revenu de détente (100 – 150°); réduction des contraintes internes par migration du C vers les dislocations et autres défauts, formation de carbures ε Stade 2 : (230 – 300°) : décomposition de l’austénite résiduelle en structure biphasée apparentée à la bainite Stade 3 : apparition de la cémentite ; redevient cc ; à partir de 300°, maturation des précipités ; 400°, cémentite se sphéroïdise Réduction des contraintes internes et adoucissement de l’acier Si allié avec éléments carburigènes, ceux-ci peuvent dissoudre la cémentite pour former des carbures Durcissement structural dit secondaire stable jusque vers 450°c 4 – L’austénitisation des aciers De gros grains d’austénites influencent négativement les propriétés mécaniques finales Aciers hypereutectoïdes : austénitisation incomplète Si croissance du grain austénitique : acier surchauffé Possibilité de régénérer en faisant regerminer l’austénite affinage des grains 5 – Traitements isothermes Martempering (trempe étagée martensitique) : trempe pour éviter le nez et formation lente de la martensite homogène Austempering (trempe étagée bainitique) : trempe et maintien à T > Ms et formation lente de bainite inférieure 6 – Traitements superficiels a – Traitements thermiques superficiels Acier à teneur en C moyenne (0.35 – 0.5%) ou aciers alliés à trempabilité suffisante Traitement thermique classique puis en surface uniquement par chauffage court et intense Chauffage par flamme de chalumeau ou induction Pour des couches durcies plus fines, utilisation de laser, torche plasma ou bombardement électronique b – La cémentation Altère la composition chimique de la pièce Insertion par diffusion à travers la surface de C ou N 18 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Ajout de C : carburisation ou cémentation 3 types de cémentation : par voie gazeuse, liquide ou solide Profondeur e de la zone affectée : e ≈ (2Dt)1/2 Par voie liquide, on fait de la carbonitruration Après enrichissement en C de la surface, traitement thermique pour obtenir de la martensite Teneur en C augmente du cœur vers la surface Ms diminue dans cette direction Transformation martensitique entraîne une dilatation de l’acier contraintes de compression à la surface Etat de contrainte bénéfique car protège contre les fissures de fatigue Utilisaton d’aciers à moins de 0.2% C pour avoir une grande ductilité à cœur c – La nitruration Diffusivité de N > dans ferrite que dans austénite Nitruration effecté à plus basse T (500°) nitruration après traitement thermique et usinage Al forme des nitrures de grande dureté (AlN) Chapitre V – Les aciers et les fontes A – Les aciers “au carbone” non trempés 1 – Les aciers “doux au carbone” Acier non allié contient jusqu’à 1% Mn, 0.3% Si, 0.05% S, 0.04% P Contiennent en général moins de 0.2% C Aptitude à la soudure des aciers bonne si Ceq.,s < 0.5% (Ceq.,s = %C + %P/2 + %Mo/4 + %Cr/5 + %Mn/6 + %Cu/13 + %Ni/15) Pour la soudure, utilisation d’aciers calmés 2 – L’affinage du grain Contrainte d’écoulement et limite d’élasticité dépendent de la taille de grain : σ = σ0 + kD-1/2 Affinement du grain augmente dureté sans diminuer bcp la ductilité Température de transtion fragile – ductile diminue avec la taille des grains Affinage des grains de la ferrite par déformation et recristallisation des grains d’austénite Recristallisaton dynamique : a lieu pendant la déformation 19 Cours de Métaux et Alliages été 2001 3 – Déformation à chaud et à froid ; traitements thermiques de ces aciers Si déformation et recristallisation suit : mise en forme à chaud ; sinon, à froid (écrouissage) La sphéroïdisation améliore l’usinabilité Normalisation :chauffe et regénération de l’austénite affinage du grain de ferrite et perlite 4 – L’écrouissage Effort de déformation plus important Contraintes résiduelles Meilleure finition de la surface 5 – Durcissement par solution solide Le Mn est en solution solide Proportion de perlite augmente avec Mn 6 – Durcissement structural Précipités fins de carbures et nitrures dans la ferrite 7 – Rôle de la perlite Teneur en C augmente plus de perlite ; celle-ci a une part importante de cémentite (dure) dureté augmente, ductilité baisse Plus l’espacement entre les lamelles de perlites est faible, plus l’acier est dur En déformant fortement l’acier eutectoïde, on peut obtenir des résistances très élevées (3 GPa) B – Les aciers microalliés High strength low allied steel Faible teneur en C pas de traitement thermique classique Ajout de petites quantités d’éléments fortement carburigènes ou formant des nitrures A T élevée, peuvent être mis en solution dans Fe Précipitation quasi-totale et très fine de ces éléments d’alliage Par des cycles de déformation – refroidissement, on peut fortement affiner le grain Les précipités empêchent la recristallisation et la maturation Durcissement structural par une dispersion très fine de précipités 20 Cours de Métaux et Alliages été 2001 C – Les aciers durcis par trempe Acier non allié durci par trempe si au moins 0.25%C Limitations des aciers non alliés durcis : propriétés mécaniques, trempabilité, oxydation alliage avec d’autres éléments Mn : γ-gène ; < 1%, parfois 2% pour améliorer trempabilité et résistance mécanique B : 0.005 – 0.0005% augmentent fortement la trempabilité Cr : α-gène ; forme des carbures acier doit contenir suffisamment de C ; peu ductiles Ni : γ-gène ; déstabilise les carbures du Fe graphite à la place de cémentite ; fortes concentratons diminuent la dilatation thermique de Fe Ni et Cr : plus de Ni que de Cr ; corrige les inconvénients respectifs mais feagilisation de revenu ajout de Mo Mo : α-gène, carburigène ; augmente la trempabilité ; généralement 0.25% V : fortement carburigène Si : presque tj présent pour désoxyder ; retarde la précipitation de la cémentite ; favorise graphite plutôt que carbures ajout d’élément carburigène Acier maraging (martensite aging) : < 0.03% C ; peut former martensite à cœur de pièces épaisses ; martensite cubique et relativement ductile ; Rrupt = 2.5 GPa D – Aciers à outil Durcir : teneur en C élevée (>0.5%) ; éléments carburigènes (Cr, W, Mo, V, Co) Trempabilité élevée : permet d’usiner la pièce avent trempe et de la tremper homogènement Augmente stabilité à hte T T d’austénitisation très élevée pour dissoudre les carbures Atmosphère contrôlée pour éviter décarburisation Ms et Mf basses bcp d’austénite résiduelle qui devient de la martensite fragile Deux méthodes : trempe à T << ambiante ou revenu multiplie Réseau de carbures primaires fragilisant déformation pour les casser Trempe étagée martensitique après austénitisation pour augmenter cadence de production E – Les aciers inoxydables Au moins 12% Cr pour former une pellicule d’oxyde à la surface Ajout de C ou Ni forme des carbures autres que cémentite 21 Cours de Métaux et Alliages été 2001 1 – Les aciers inoxydables ferritiques Sans C et avec plus de 13% Cr, γ n’aparaît pas < 0.12% C, 11 – 30% Cr Pas durcissable par trempe Peu ductile Résistance à la corrosion diminuée par carbures aux joints de grains et écrouissage Chauffés et trempés austénite martensite Fragilisation à 475° car précipitation d’α’ riche en Cr Fragilisation par formation de σ par chauffe prolongée à 500 – 800° 2 – Les aciers inoxydables martensitiques Plus de C et 12 – 17% Cr Austénitisation complète : trempe pour obtenir martensite Vitesses de refroidissement faibles Résistance mécanique très élevée mais résistance à la corrosion inférieure 3 – Les aciers inoxydables austénitiques Augmentation de Ni dans un alliage Fe-Cr austénite jusqu’à Tamb 16 – 25% Cr et 7 – 20% Ni Non magnétiques Aciers 18-8 : Ms > ambiante (l’austénite est métastable et se transforme en martensite par écrouissage) ; acier austénitique hypertrempé Les plus résistants à la corrosion Plus ductiles et aptes au formage à froid 4 – Les aciers inoxydables duplex Intermédiaire entre ferritiques et austénitiques Produit par chauffe dans le domaine de coexistence α et γ (1100 – 1150°) Microstructure métastable et biphasée < 0.03% C 5 – Prédiction des microstructures : diagramme de Pryce et Andrews et de Schaeffler Teneur équivalente en Ni pour éléments γ-gènes : Xeq, Ni = %Ni + 0.5%Mn + 21%C + 11.5%N 22 Cours de Métaux et Alliages été 2001 Teneur équivalente en Cr pour éléments α-gènes : Xeq, Cr = %Cr + 3%Si + %Mo 6 – Aciers inoxydables à durcissement structural Précipités durcissants formés par adjonction de Cu, Al, Mo, N Formation par trempe de la martensite avant revenu de précipitation Ou formation par trempe de l’austénite métastable puis formation de la martensite Ou formation par trempe d’austénite et revenu de précipitation F – Les fontes 1 – Traits généraux et définition des fontes Plus de C dans Fe-C fait baisser Tf (2 – 4%C) Contiennent aussi 1 – 3% Si car graphitisant Vaste gamme de microstructures 2 – Constitution des fontes C + Fe peut donner graphite (stable, peu dur et fragile) ou cémentites (métastable, dure et fragile) Dans les fontes, formation de graphite Vitesse de refroidissement lente favorise graphite Composition C eutectique = 4.25% - 0.30 (%Si + %P) %Ceq = %C + 1/3 (%Si + %P) tel que 4.25 demeure limite entre fonte hyper- et hypoeutectique Graphitisants : Si, C, Al, Cu, Ni, Ti, Zr Antigraphitisants : Mn, S, Cr, Mo, V, W, B, Se, Te 3 – Les fontes grises ferrite / graphite lamellaire Fonte hypoeutectique refroidie assez lentement pour faire apparaître graphite : dendrite austénite dont concentration en C augmente liquide atteigne composition eutectique Précipitation du graphite sous forme de plaquettes Austénite s’appauvrit en C qui se dépose sur graphite A l’eutectoïde, la ferrite croît à partir de l’austénite Relativement mou Plaquettes de graphite très fragile perpendiculairement à leur plan fragilisation en traction Fonte grise car à cause du graphite, faciès de rupture grisâtre 23 Cours de Métaux et Alliages été 2001 4 – Les fontes blanches Si peu d’éléments graphitisants, solidification selon diagramme métastable cémentite Faciès de rupture métallique, clair et brillant fonte blanche Peu ductiles mais très dures 5 – Retour sur les fontes grises : la variété de structures possibles Meilleure coulabilité car grahite se dilate lors de la solidification Graphite : mauvais pour la ductilité ; bon pour l’usinabilité, donne un faible coeff de frottement, absence de chute de ductilité à basse T et très bonne absorption des ondes sonores On peut fortement altérer la structure du graphite (plaquettes – nodules sphériques) et on peut passer du diagramme stable au métastable et réciproquement Graphite sphéroïdal : Ajout de Mg dans un alliage purifié en S et P Moins de concentrations de contraintes et pas de plans de fissuration interconnectés meilleure ductilité Fonte truitée (bull’s-eye structure) : fonte à graphite sphéroïdal ferrito-perlitique ; résistance mécanique élevée Possibilité d’avoir différents types de fontes selon les endroits de la pièce et le propriétés souhaitées Formes et dimensions des plaquettes de graphite normalisées 6 – Les fontes malléables Par réchauffement de longue durée d’une fonte blanche, transformation de cémentite en graphite sous forme de nodulues équiaxes plus ductile 24