L`Europe dans la guerre froide (1947-1989)

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RAPPEL DU SUJET
SUJET 1 : L'EUROPE DANS LA GUERRE FROIDE (1947-1989)
LE CORRIGÉ
I. ANALYSE DU SUJET
Parties du programme concernées
Le sujet recouvre différents chapitres à puiser dans plusieurs parties du programme : en premier lieu « Les grands
modèles idéologiques et la confrontation Est-Ouest jusqu’aux années 70 » et « A la recherche d’un nouvel ordre
mondial depuis les années 1970 », issus du premier thème intitulé « Le monde de 1945 à nos jours » ; mais également
« L’Europe en construction jusqu’à la fin des années 1980 », voire « Le temps des démocraties populaires
(1948-1989) », du deuxième thème du programme, « L’Europe de 1945 à nos jours ».
Enjeux du sujet
La guerre froide est d’abord une guerre européenne : c’est là que les deux Grands entrent en conflit, que les modèles
américain en RFA et soviétique en RDA se font face, là également que la guerre froide prend fin, la chute du mur de
Berlin marquant la rupture historique la plus symbolique de la fin de la période. La guerre froide est liée à l’Europe qui
en est même peut-être le cœur. Le sujet invite à réfléchir sur cette Europe comme lieu privilégié de conflits entre les
deux Grands.
Limites
Elles sont imposées d’abord par les bornes chronologiques du sujet : 1947 fait référence à l’énoncé des doctrines
Truman et Jdanov et 1989 à l’ouverture du rideau de fer et à la chute du mur de Berlin. Il convient donc de ne pas traiter
des événements postérieurs : réunification allemande, chute de l’URSS, naissance de l’UE et élargissement de l’Europe
communautaire. Elles sont ensuite fixées par le territoire considéré : l’Europe. S’il est possible et même parfois
nécessaire de faire référence à des événements non européens, ils ne doivent pas être énoncés pour eux-mêmes mais
pour ce qu’ils apportent à la compréhension du sujet.
Quelle problématique ?
En quoi l’Europe est-elle le lieu privilégié de l’affrontement entre les deux blocs de 1947 à 1989 ?
Le correcteur acceptera une problématique plus simple comme par exemple : quel rôle joue l’Europe dans la guerre
froide de 1947 à 1989 ?
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II. LES CONNAISSANCES ESSENTIELLES
Introduction
Vous pouviez rappeler le contexte de la naissance de la guerre froide en Europe. La capitulation allemande du 8
mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les Etats européens ont été libérés par les Alliés : à l’Ouest,
Américains, Britanniques et Français, et à l’est, Soviétiques. Les tensions entre Etats-Unis et URSS deviennent vives
lors du traité de Potsdam en juillet-août 1945 alors que les Soviétiques éliminent l’influence occidentale en Europe de
l’Est. La rupture entre les deux principaux Alliés intervient peu de temps après. Elle est symbolisée par le discours de
Churchill à Fulton en 1946 ; selon lui, « un Rideau de fer s’est abattu sur l’Europe ». C’est le début de la guerre froide.
Vous deviez définir l’expression guerre froide. Elle est période de tension internationale prolongée entre l’Ouest et l’Est
qui ne va pas jusqu’au conflit armé entre les deux Grands en raison de l’équilibre de la terreur établi par la possession,
par chacun, d’un arsenal nucléaire.
Vous deviez expliciter les bornes chronologiques : entrée « officielle » dans la guerre froide en 1947 avec les discours
Truman et Jdanov ; défaite de l’URSS avec l’ouverture du Rideau de fer.
1. C’est en Europe que naît l’affrontement entre les deux grandes puissances (1947-1949)
1.1. Les puissances européennes traditionnelles, Royaume-Uni, France et Allemagne perdent leur influence par rapport aux
deux Grands, Etats-Unis et URSS. (sous-partie non obligatoire)
●Le bilan humain est pourtant très lourd pour l’URSS, plus encore que pour l’Allemagne, tandis que le Royaume-Uni
et la France sont relativement épargnés, mais moins que les Etats-Unis.
●L’Europe est économiquement dévastée. Le bilan économique est très favorable aux Etats-Unis.
●Le bilan moral est favorable aux Etats-Unis et surtout à l’URSS qui apparaît en Europe comme le grand vainqueur
de la guerre. Présence des armées américaine en Europe de l’Ouest et soviétique en Europe de l’Est.
1.2. Le premier conflit de la guerre froide a lieu en Europe.
●La crise de Berlin en 1948 et 1949 met face à face les deux Grands. Les décisions de créer la bizone
anglo-américaine et le Deutsche Mark conduisent au blocus de Berlin par les Soviétiques entre le 23 juin 1948 et
le 12 mai 1949. Le pont aérien mené par les Etats-Unis montre leur volonté de ne pas céder.
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●Elle aboutit à la cristallisation d’une Europe coupée en deux dont la division de l’Allemagne entre RFA et RDA est
le symbole (1949)
13. L’Europe se divise en deux blocs antagonistes.
●Les Etats européens suivent de part et d’autre du Rideau de fer une doctrine opposée (Truman : soutien
économique aux peuples libres ; endiguement /Jdanov : lutte contre l’impérialisme ; soutien aux partis
communistes)
●Les Etats européens sont regroupés dans des alliances militaires et des associations économiques (après le plan
Marshall, OTAN, OECE qui devient en 1960 OCDE / Pacte de Varsovie, COMECOM)
transition : une Europe coupée en deux comme un monde coupé en deux. Une division figée jusqu’en 1985.
2. L’Europe reste divisée en deux blocs antagonistes (1950 à 1985)
2.1. Les Etats européens adoptent à l’Ouest, le modèle américain, à l’Est, le modèle soviétique.
●Les Etats de part et d’autre du Rideau de fer suivent un modèle : démocraties libérales contre démocraties
populaires.
●L’Europe est le théâtre d’une propagande intensive.
●Mais ce modèle est remis en cause. [Pour le modèle américain : retrait de la France de l’OTAN en 1966,
indépendance nucléaire du Royaume-Uni et de la France ; pour le modèle soviétique : insurrection de Budapest en
1956, fuite des Allemands de l’Est par Berlin (en 15 ans, 3 millions de personnes) ? construction du mur en 1961,
printemps de Prague de 1968)
2.2. Les événements européens expliquent la périodisation de la guerre froide, mais en partie seulement.
●Entre les deux crises de Berlin, 1949 et 1961, les deux blocs coexistent de manière pacifique.
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La construction du mur de Berlin (à partir de la nuit du 12 au 13 août) marque le paroxysme de la guerre
froide (annonce la crise de Cuba de 1962).
●De la crise de Berlin de 1961 aux accords d’Helsinki de 1975, l’Europe et le monde connaissent une période de
détente. L’Ostpolitik de Willy Brandt conduit au traité de Moscou (1970) reconnaissant les frontières de la Seconde
Guerre mondiale, notamment l’Oder-Neisse et au « traité fondamental » (1972) marquant la reconnaissance
mutuelle des deux Allemagnes (également équipe de RDA aux JO de Munich avec drapeau et hymne).
1977 (SS20 contre Pershing) marque le retour des tensions et l’établissement d’une guerre fraîche.
●Mais d’autres événements plus marquants encore ont rythmé la période : crise de Cuba, guerre du Vietnam
2.3. Les Etats d’Europe de l’Ouest s’associent au sein de la Communauté économique européenne
●La CEE (1957) est née de la guerre froide : créer une Europe unie ancrée dans le camp occidental. Echec
toutefois de la CED (Communauté européenne de défense), voulue par les Etats-Unis après le déclenchement de
la guerre de Corée, suite au refus du parlement français d’une coopération militaire intégrant l’armée allemande.
●Mais l’UE perd peu à peu son intérêt stratégique dans le cadre de la guerre froide ; elle devient un espace de libre
échange et prend son autonomie par rapport aux Etats-Unis.
transition : une Europe figée en deux : volonté des deux Grands de maintenir leur zone d’influence en
Europe. Un Rideau de fer qui semble figé pour de nombreuses années encore, comme le suggère l’affaire
des Euromissiles, malgré les volontés d’autonomie de certains pays.
3. La guerre froide prend fin en Europe (1985-1989)
3.1. L’URSS lance un processus de réforme qui la contraint de se désengager d’Europe de l’Est.
●La perestroïka de Gorbatchev impose la restriction des dépenses
●En 1987, est signé le traité de Washington (met un terme définitif à l’affaire des Euromissiles) : destruction sur trois
ans de tous les missiles d’une portée de 500 à 5 500 km basés à terre et stationnés en Europe (Royaume-Uni et
France exclus).
●En 1988, Gorbatchev ordonne le retrait des troupes soviétiques stationnées en Europe de l’Est (comme dans les
pays du tiers monde)
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3.2. Rapidement le bloc de l’Est se disloque.
●Les Etats d’Europe de l’Est connaissent en 1989 un vaste mouvement de libération : dès avril 1989, réformes
politiques en Pologne (élections libres en juin), ouverture des frontières de la Hongrie en mai, de la RDA en
novembre, puis en fin d’année, chute des régimes communistes en Tchécoslovaquie (révolution de velours) et en
Roumanie
transition : la perestroïka et le retrait des troupes soviétiques ont été compris par les populations des Etats
d’Europe de l’Est comme l’assentiment donné par les Soviétiques à la libéralisation politique.
Conclusion
Elle doit répondre à la problématique : l’Europe est le lieu d’affrontement privilégié de la guerre froide car
celle-ci naît de la Seconde guerre mondiale en Europe et car les deux modèles y sont face à face de part et
d’autre du Rideau de fer. C’est donc un espace de tensions particulier et un enjeu principal pour les deux
Grands.
Elle peut proposer une ouverture. Par exemple : l’Europe comme lieu privilégié de la guerre froide alors les
conflits les plus violents de cette guerre ne se sont pas déroulés en Europe ; les conséquences pour l’Europe
de l’après-guerre guerre froide de sa division en deux blocs pendant quarante ans ; le rôle d’intégration après
1989 de l’Europe communautaire, née de la guerre froide, comme symbole de la victoire du camp occidental.
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