Coalition Eau - Août 2015 3
Les catastrophes liées à l’eau : 90% des catastrophes naturelles sont liées à l’eau. La variabilité et l’intensité
croissante des précipitations, du fait du changement climatique, augmentent le risque d’inondations et de
sécheresses dans de nombreuses zones du globe. Par ailleurs, selon le GIEC, les pertes dues aux catastrophes
vont augmenter en raison d’une plus grande exposition et vulnérabilité des populations aux risques. Ces
catastrophes vont conduire aux déplacements de nombre de personnes, victimes ou menacées par ces
changements climatiques, venant grossir les rangs des migrants, des réfugiés et des déplacés climatiques.
La sécurité et la paix : Le changement climatique accroît la pression sur les ressources en eau, exacerbant la
concurrence entre les différents usages de l’eau et les tensions entre groupes de population (agriculteurs,
éleveurs, pêcheurs, ménages, industriels…) autour de la disponibilité et de l’utilisation de la ressource. Cela
constitue un risque de conflit, déjà réel dans certaines zones. A cela s’ajoute le phénomène des réfugiés
climatiques, les questions relatives aux déplacements de personnes constituant des risques de tensions
supplémentaires.
L’eau au cœur de la lutte contre le changement climatique
Le secteur de l’eau a un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique, tant pour l’atténuation
(réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère) que l’adaptation (mesures visant à faire face
aux bouleversements liés au changement climatique). L’eau peut également agir positivement sur la stabilisation
du climat, si l’équilibre du cycle local de l’eau est préservé.
L’atténuation :
La relation entre l’eau et l’atténuation est une relation réciproque : le secteur de l’eau peut contribuer aux efforts
d’atténuation, par exemple en limitant la consommation énergétique du secteur ou en limitant le rejet des GES,
notamment via le traitement des eaux usées. A l’inverse, les différentes mesures d’atténuation prises ont des
impacts sur la disponibilité de la ressource en eau, telles que les techniques de piégeage et le stockage du CO2
qui peuvent entraîner une détérioration de la qualité des eaux souterraines en cas de fuite du CO2.
L’adaptation :
De par sa nature transversale, l’eau est au cœur des
stratégies d’adaptation au changement climatique,
qui doivent prendre en compte plusieurs facteurs :
l'aléa climatique (sécheresse, inondation...),
l'exposition, la vulnérabilité des systèmes naturels et
humains. Dès lors, l'accès à l'eau potable et à
l'assainissement, l'accès à l'eau agricole, la
préservation de la ressource... permettent d'accroître
la résilience des populations. Ceci place la question de
la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE)
comme l'une des clés de l'adaptation au changement
climatique, afin de gérer les ressources en eau de
manière optimale et durable. Réciproquement, il est
indispensable d'intégrer la dimension du changement
climatique dans la gestion de la ressource.
Agir autrement sur le climat : rééquilibrer le cycle local de l’eau pour limiter les changements climatiques
Le cycle de l’eau au niveau local s’articule autour de trois phénomènes liés : précipitations, infiltration,
évapotranspiration. Lors des précipitations, une partie de l’eau ruisselle et une partie s’infiltre dans la terre,
favorisant la recharge des nappes phréatiques et l’évapotranspiration par la végétation et la surface (sols, eaux
libres). Cette évapotranspiration permet de restituer l’eau à l’atmosphère, entraînant la formation de nuages et
le déclenchement de nouvelles précipitations. Cependant, l'activité humaine (urbanisation, agriculture,
industries...) créée des interférences dans ce cycle : par exemple, l’imperméabilisation des sols empêche
l’infiltration des eaux dans la terre et limite l'approvisionnement en eau du cycle local de l'eau.
Qu’est-ce que la GIRE ?
La Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) est un
processus qui encourage la gestion coordonnée de l'eau, des
terres et des ressources associées en vue de maximiser le
bien-être économique et social qui en résulte d’une manière
équitable, sans compromettre la durabilité d'écosystèmes
vitaux.
Elle vise ainsi à :
- protéger la ressource en eau et améliorer sa connaissance,
- planifier l’utilisation de la ressource et pratiquer une
politique d’économie de l’eau,
- impliquer les hommes et femmes équitablement, prévenir
et gérer les conflits liés aux usages de l’eau,
- satisfaire de façon globale les demandes légitimes et
raisonnées (agriculture, usages domestiques, industrie…),
- préserver les écosystèmes et prévenir les risques.