fut constitué finalement en 19483. Le CMI a d’abord continué parallèlement avec le COE. Il a tenu
des conférences sur des thèmes missionnaires à Jérusalem en 1928 ; Tambaram, Madras en 1938 ;
Whitby, Canada en 1947 ; Willingen, Allemagne en 1952 ; et Achimoto, Ghana en 1958.
La théologie dominante de la mission n'était pas remise en question en 1910, mais les débats du CIM
incluaient des sujets théologiques et, dans l'époque d'après-guerre, le CIM développa, par ses
conférences, la théologie de missio Dei, célébrée par David Bosch dans son opus magnum de 1991,
comme le paradigme courant de la mission sur lequel le CIM a vu un consensus œcuménique4.
Missio Dei est une approche Trinitaire qui place la mission dans l'envoi du Fils et de l'Esprit dans le
monde5. Cette nouvelle théologie avait d’importantes conséquences pratiques. En premier lieu, le
sujet des discussions change de 'missions' (au pluriel) et leurs problèmes à 'mission' (au singulier), sa
base et sa nature théologique. En second lieu, l'Église change maintenant pour ne plus 'être celle qui
envoie mais celle qui est envoyée', comme servante de la mission de Dieu dans le monde.
Troisièmement, si la mission vient d’en-haut, alors il n'y a plus de centre terrestre à partir duquel
l'évangile est universalisé, mais mission et église sont polycentriques, et toute église ou communauté
locale a une obligation missionnaire. Quatrièmement, puisque l'Église elle-même est envoyée, elle
est missionnaire par nature et la mission devrait être intégrée à la vie de l'Église. Cinquièmement, la
mission est générale en ce qu’elle comprend tout ce que Dieu envoie l'Église faire dans le monde, ou
même - pour les interprètes plus radicaux - tout ce qui pourrait être compris comme activité de Dieu
dans le monde, que l'Église soit impliquée ou pas6.
L'existence de deux corps globaux - le COE et le CIM - auquel les nouvelles églises devaient se
rattacher, le fardeau financier de supporter les deux, et l’argument théologique que la mission est de
la nature-même de l'Église, tout cela a convaincu les chefs de mission que les deux institutions
allaient de pair. Finalement les deux institutions furent fondues lors de l’Assemblée Générale du COE
à New Delhi en 1961. Le travail du CIM sur la mission fut combiné avec celui du le bureau pour
l'évangélisation du COE pour former la Commission Mission et Évangélisation du COE7. Les
conférences mondiales sur la mission ont continué, environ tous les dix ans : Mexique 1963, Bangkok
1972-1973, Melbourne, Australie 1980, San Antonio, Texas 1989, Salvador de Bahía, Brésil 1996 et
Athènes, Grèce 2005. En 2010 la CME a participé à la conférence du centenaire de la Conférence
Mondiale Missionnaire, connue comme 'Edimbourg 2010'8. Bien qu'Edimbourg 1910 n’ait réuni que
des protestants et des anglicans, le Conseil Général qui organisa le projet du centenaire de cet
événement a aussi inclus, comme invités à part entière, des représentants de l'Église catholique via le
Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens, les églises Orthodoxes et les églises indépendantes
pentecôtistes ou autres.
Le Conseil Œcuménique des Églises est 'une fraternité d'églises qui confessent le Seigneur Jésus-
Christ comme Dieu et Sauveur selon les Saintes Ecritures, et qui, par conséquent, cherchent à réaliser
ensemble leur vocation commune à la gloire du Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.' On recommande aux
églises l’étude des documents du COE et leur mise en œuvre. Ceux-ci n'ont d’autre autorité que la
3 COE/WCC (World Council of Churches), ‘History of World Mission and Evangelism’, http://www.oikoumene.org/en/who-are-
we/organization-structure/consultative-bodies/world-mission-and-evangelism/history.html
4 David J. Bosch, Transforming Mission: Paradigm Shifts in Theology of Mission (Maryknoll, NY: Orbis Books, 1991).
5 Pour une discussion récente sur les origins et le sens de missio Dei, voir inter alia: Wolfgang Günther, ‘The History and Significance
of World Missionary Conferences in the Twentieth Century’, International Review of Mission 92-367 (2003), 521-37; Jacques Matthey,
‘God’s Mission Today: Summary and Conclusions’, IRM 92-367 (2003), 579-87.
6 Pour aller plus loin, voir John G. Flett, The Witness of God: The Trinity, Missio Dei, Karl Barth, and the Nature of Christian Community
(Grand Rapids, MI: Wm B. Eerdmans, 2010).
7 Elle était appelée au début Division for World Mission and Evangelism. Cf. World Council of Churches, ‘History of World Mission and
Evangelism’, http://www.oikoumene.org/en/who-are-we/organization-structure/consultative-bodies/world-mission-and-
evangelism/history.html.
8 Edinburgh 2010 website, www.edinburgh2010.org. Les études d’ l’Edinburgh 2010 on continué avec une série de plus de 20 livres
sur la mission, publiés par Regnum Books International, Oxford. See http://www.ocms.ac.uk/regnum/list.php?cat=3.