Ensemble vers la Vie : mission et évangélisation dans des contextes

Ensemble vers la Vie : mission et évangélisation dans des contextes en
évolution
MISAL, Londres, mai 2014
par Kirsteen Kim1
Le document Ensemble vers la vie : mission et évangélisation dans des contextes en évolution a été
approuvé par le Comité Central du Conseil Œcuménique des Églises (COE) lors de sa réunion en
Crète, le 5 septembre 2012, en tant que communiqué officiel du Conseil. C'est seulement la
deuxième déclaration du COE sur le sujet de la mission et de l’évangélisation, et le premier des trente
dernières années. C’est donc un document marquant et c'est mon plaisir de vous le présenter.
La nouvelle déclaration veut, globalement, stimuler la réflexion sur la mission et encourager une
action lucide de la part des églises qui réaliseront la mission de Jésus Christ. Le but général de cette
mission est compris dans le sens de 'qu'ils puissent avoir la vie... dans toute sa plénitude' (Jn 10:10).
Plus spécifiquement la nouvelle déclaration veut encourager une appréciation renouvelée de la
mission du Saint-Esprit car c’est un aspect devenu proéminent ces dernières années, surtout de
l'Esprit comme le Dispensateur de la Vie, tel quénoncé dans le credo de Nicée et Constantinople. Elle
met en valeur le but de la mission qui est de promouvoir la justice, la réconciliation et l’inclusion des
marginalisés. Elle -imagine aussi l'Église dans le pouvoir de l'Esprit comme ‘en mission’, c'est à dire
comme témoin de la Vie et qui donne la Vie, et évangélique, c'est-à-dire proclamant
authentiquement la Bonne Nouvelle en parole et en action.
Le COE et la CME
Ce document a été issu par la Commission Mission et Évangélisation (CME) du COE. Les origines de la
CME remontent à la Conférence Missionnaire Mondiale d’Edimbourg en 1910. Cet événement partait
de la vision du Méthodiste américain, John R. Mott, Secrétaire Général de la Fédération du Monde
Étudiant Chrétien, soutenue par Joseph Oldham, presbytérien écossais. Étaient convoqués les
dirigeants de presque toutes les dénominations protestantes et la plupart des agences missionnaires
protestantes. Son but était de 'considérer les Problèmes Missionnaires par rapport au monde non-
chrétien'2. Il n'était pas facile de rassembler tant d’églises différentes et cela fut fait, étant entendu
qu'il n'y aurait aucune discussion théologique mais, seulement, sur 'la science de la mission’ - et
qu’il n’aurait aucune prise de décision. Une décision a bien été prise cependant, celle de former un
comité de suivi qui est devenu le Conseil Missionnaire International (CMI). Le CMI rassemblait les
comités missionnaires des églises et des agences missionnaires dans des conseils missionnaires
nationaux.
La Conférence d'Edimbourg 1910 a stimulé, parallèlement, les mouvements pour Life and Work et
Faith and Order qui se sont mis d’accord en 1937 pour former un Conseil Œcuménique des Églises qui
1 Kirsteen Kim, PhD, est Professeure de Theology and World Christianity à la Leeds Trinity University. Elle se spécialise en théologie
et histoire de la mission et pneumatologie de la mission. Publications récentes : Mission in the Spirit: The Holy Spirit in Indian
Christian Theologies (ISPCK 2003), The Holy Spirit in the World: A Global Conversation (Orbis Books 2007), Joining in with the Spirit:
Connecting World Church and Local Mission (SCM Press 2012) and, jointly with Sebastian C.H. Kim, Christianity as a World Religion
(Continuum 2008) et A History of Korean Christianity (Cambridge University Press, forthcoming in 2014). De 2007 à 2013 elle a é
vice modératrice de la CME au COE. Elle a présidé le groupe chargé de la rédaction de la nouvelle déclaration sur la mission et
l’évangélisation, Together towards Life, qu’elle présenta au Comité central du COE en 2012.
2Sous-titre de la Conférence d’Edinburgh 1910. Les fruits de la recherche derrière les délibérations de la conférence et son document
final ont été publiés comme World Missionary Conference, 1910, Vols. 1-9 (Edinburgh: Oliphant, Anderson and Ferrier, 1910). Pour
le contexte et l’histoire delaconférence, voir Brian Stanley, The World Missionary Conference, Edinburgh 1910 (Grand Rapids, MI: Wm
B. Eerdmans, 2009).
fut constitué finalement en 19483. Le CMI a d’abord continué parallèlement avec le COE. Il a tenu
des conférences sur des thèmes missionnaires à Jérusalem en 1928 ; Tambaram, Madras en 1938 ;
Whitby, Canada en 1947 ; Willingen, Allemagne en 1952 ; et Achimoto, Ghana en 1958.
La théologie dominante de la mission n'était pas remise en question en 1910, mais les débats du CIM
incluaient des sujets théologiques et, dans l'époque d'après-guerre, le CIM développa, par ses
conférences, la théologie de missio Dei, célébrée par David Bosch dans son opus magnum de 1991,
comme le paradigme courant de la mission sur lequel le CIM a vu un consensus œcuménique4.
Missio Dei est une approche Trinitaire qui place la mission dans l'envoi du Fils et de l'Esprit dans le
monde5. Cette nouvelle théologie avait d’importantes conséquences pratiques. En premier lieu, le
sujet des discussions change de 'missions' (au pluriel) et leurs problèmes à 'mission' (au singulier), sa
base et sa nature théologique. En second lieu, l'Église change maintenant pour ne plus 'être celle qui
envoie mais celle qui est envoyée', comme servante de la mission de Dieu dans le monde.
Troisièmement, si la mission vient d’en-haut, alors il n'y a plus de centre terrestre à partir duquel
l'évangile est universalisé, mais mission et église sont polycentriques, et toute église ou communauté
locale a une obligation missionnaire. Quatrièmement, puisque lglise elle-même est envoyée, elle
est missionnaire par nature et la mission devrait être intégrée à la vie de l'Église. Cinquièmement, la
mission est générale en ce qu’elle comprend tout ce que Dieu envoie l'Église faire dans le monde, ou
même - pour les interprètes plus radicaux - tout ce qui pourrait être compris comme activité de Dieu
dans le monde, que l'Église soit impliquée ou pas6.
L'existence de deux corps globaux - le COE et le CIM - auquel les nouvelles églises devaient se
rattacher, le fardeau financier de supporter les deux, et l’argument théologique que la mission est de
la nature-même de l'Église, tout cela a convaincu les chefs de mission que les deux institutions
allaient de pair. Finalement les deux institutions furent fondues lors de l’Assemblée Générale du COE
à New Delhi en 1961. Le travail du CIM sur la mission fut combiné avec celui du le bureau pour
l'évangélisation du COE pour former la Commission Mission et Évangélisation du COE7. Les
conférences mondiales sur la mission ont continué, environ tous les dix ans : Mexique 1963, Bangkok
1972-1973, Melbourne, Australie 1980, San Antonio, Texas 1989, Salvador de Bahía, Brésil 1996 et
Athènes, Grèce 2005. En 2010 la CME a participé à la conférence du centenaire de la Conférence
Mondiale Missionnaire, connue comme 'Edimbourg 2010'8. Bien qu'Edimbourg 1910 n’ait réuni que
des protestants et des anglicans, le Conseil Général qui organisa le projet du centenaire de cet
événement a aussi inclus, comme invités à part entière, des représentants de l'Église catholique via le
Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens, les églises Orthodoxes et les églises indépendantes
pentecôtistes ou autres.
Le Conseil Œcuménique des Églises est 'une fraternité d'églises qui confessent le Seigneur Jésus-
Christ comme Dieu et Sauveur selon les Saintes Ecritures, et qui, par conséquent, cherchent à réaliser
ensemble leur vocation commune à la gloire du Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.' On recommande aux
églises l’étude des documents du COE et leur mise en œuvre. Ceux-ci n'ont d’autre autorité que la
3 COE/WCC (World Council of Churches), ‘History of World Mission and Evangelism’, http://www.oikoumene.org/en/who-are-
we/organization-structure/consultative-bodies/world-mission-and-evangelism/history.html
4 David J. Bosch, Transforming Mission: Paradigm Shifts in Theology of Mission (Maryknoll, NY: Orbis Books, 1991).
5 Pour une discussion récente sur les origins et le sens de missio Dei, voir inter alia: Wolfgang Günther, ‘The History and Significance
of World Missionary Conferences in the Twentieth Century’, International Review of Mission 92-367 (2003), 521-37; Jacques Matthey,
‘God’s Mission Today: Summary and Conclusions’, IRM 92-367 (2003), 579-87.
6 Pour aller plus loin, voir John G. Flett, The Witness of God: The Trinity, Missio Dei, Karl Barth, and the Nature of Christian Community
(Grand Rapids, MI: Wm B. Eerdmans, 2010).
7 Elle était appelée au début Division for World Mission and Evangelism. Cf. World Council of Churches, ‘History of World Mission and
Evangelism’, http://www.oikoumene.org/en/who-are-we/organization-structure/consultative-bodies/world-mission-and-
evangelism/history.html.
8 Edinburgh 2010 website, www.edinburgh2010.org. Les études d’ l’Edinburgh 2010 on continué avec une série de plus de 20 livres
sur la mission, publiés par Regnum Books International, Oxford. See http://www.ocms.ac.uk/regnum/list.php?cat=3.
vérité intrinsèque de leur contenu et ne lient pas les églises, pas même les églises membres du COE.
Ce sont des documents de consensus, préparés par des membres de l’institution du COE qui
représentent principalement des églises protestantes et orthodoxes. Il y a, depuis les années 1970s,
une participation croissante des Catholiques dans les travaux du COE. Plus récemment il y a eu un
rapprochement avec l’Alliance Mondiale Évangélique qui inclut de nombreuses églises protestantes
qui ne sont pas membres du COE et avec des représentants d'églises Pentecôtistes.
Les sources utilisées dans les documents du COE sont variées. La Bible et le Credo de Nicée ont une
place particulière car, avec d’autres déclarations officielles du COE, ce sont les seules autorités
écrites partagées par les églises membres. On a pu aussi se référer au travail d’institutions ou de
conférences associées au COE ; aux déclarations d'églises membres et aux documents d'autres
institutions globales d’églises, y compris le Magisterium ; et à la recherche.
La CME a produit, depuis 1961, deux déclarations devenues documents officiels du COE. Le deuxième
document est celui qui nous intéresse aujourd'hui. Le premier était la déclaration de 1982, Mission et
Évangélisation, une Affirmation Œcuménique (AE)9. AE naquit comme une réponse aux deux
documents suivants, la Convention de Lausanne (1974) des Protestants Évangéliques et l'Exhortation
apostolique de Paul VI, Evangelii Nuntiandi (1975). Tous deux s’attaquaient à la question de savoir si
la priorité de la mission ou de l’évangélisation devait être la tâche religieuse étroite de convertir et
de planter l’église, ou bien le rôle social plus large de se vouer aux pauvres et de promouvoir la
justice sociale, ce qui avait été un sujet de débat très animé à l’Assemblée de Nairobi de 1975. C'était
le débat entre conservateurs et progressistes, et, dans le monde protestant entre 'œcuméniques' et
'évangéliques.'
Le document de 1982 réfléchissait sur le thème de la conférence de Melbourne, 'Que Ton Règne
vienne' et les idées de la théologie de la libération latino-américaine contemporaine s’y exprimaient.
AE prit une approche holistique de la mission, mettant en valeur les deux points de vue, l'appel à être
vrai témoin de Jésus Christ et du royaume de Dieu promis, mais aussi le mandat de vivre en solidarité
avec ceux qui sont exploités et repoussés par les systèmes sociaux et économiques10. Cette tentative
de relier proclamation et action sociale se retrouve dans la préférence du document pour le terme
'témoin'. Il insistait sur le rôle particulier du pauvre et des églises des pauvres dans la mission de Dieu
et soulignait le sérieux défi que le message du royaume jetait à la missiologie traditionnelle et aux
programmes missionnaires. En même temps il affirmait l'appel de l'église à la proclamation,
l'importance de la mission transculturelle et de la constitution de communautés locales comme étant
essentielles à la stratégie de la mission chrétienne. Le document a inventé l'expression 'mission à la
manière du Christ'. Il a aussi réfléchi sur le fait que le choix du Christ de la vulnérabilité et son chemin
de croix est un défi à l’usage du pouvoir, en politique, dans l’église et dans la vie de mission11. AE a
été rédigé en termes de christologie et de royaume.
Histoire et nature de la déclaration
La Commission Mission et Évangélisation a travaillé sur cette nouvelle affirmation sur la mission et
l’évangélisation dès qu’elle fut reconstituée, suite à la 9ème Assemblée du COE à Porto Allegre en
2006. La Commission qui prépara ce document avait vingt-cinq membres plus, approximativement,
cinq personnes du staff du COE. Le modérateur en était Mgr Gee Varghese Mor Coorilose,
Métropolitain de Niranam, Église Syriaque Orthodoxe Malankara, en Inde. Les Secrétaires de la
Commission durant cette période étaient le Revd Jacques Matthey de l’Église Réformée de Suisse et
9 COE, Mission and Evangelism: An Ecumenical Affirmation, in Jacques Matthey (ed.), ‘You Are the Light of the World’: Statements on
Mission by the World Council of Churches 1980-2005 (Geneva: WCC, 2005), pp. 4-38.
10 Jacques Matthey, Preface de Mission and Evangelism: An Ecumenical Affirmation, in Matthey, ‘You Are the Light of the World’.
11 Histoire du CME , http://www.oikoumene.org/en/what-we-do/cwme/history [accessed 1 March 2014].
plus tard, le Revd Dr Jooseop Keum de l'Église presbytérienne de Corée. 25 pour cent des membres
de la commission représentaient des églises non-membres. Il y avait des responsables d'églises
évangéliques et pentecôtistes, et des représentants catholiques. Un des membres du staff était le
conseiller catholique : d’abord Maria Arantxa Aguado et, plus tard, le Professeur Dr Annemarie
Mayer. Les commissaires ont travaillé en groupes correspondant aux quatre sections principales du
document. Celles-ci ont été coordonnées par le groupe chargé du draft, présidé par la Professeure
Kirsteen Kim, vice modératrice de la Commission. Le dernier avant-projet du document complet fut
examiné lors de la conférence préparatoire à l’assemblée de la CME, à Manille en 2012 et puis
soumis à une révision supplémentaire à cette lumière. La dernière version fut approuvée à
l'unanimité par le Comité Central du COE à l'Académie Orthodoxe, réuni en Crète, en septembre
2012.
L’intention d’Ensemble vers la vie n'était pas de remplacer mais de compléter l'Affirmation
Oecuménique précédente. Les commissaires reconnaissaient dès le début la validité durable du
document de 1982 ; mais comme celui-ci avait été écrit plus de trente ans auparavant, alors que le
paysage global était très différent, ils ont considéré comme une tâche importante et urgente,
dexprimer une théologie œcuménique de la mission pour aujourd'hui. Voilà quelques exemples de
ces changements : 1982, c’était avant la fin de la Guerre Froide, avant la soi-disant époque dela
globalisation, avant l'invention de l'Internet, et avant l’événement du 9/11. En 1982, le Pape Jean
Paul n’était en fonction que depuis deux ans, la Chine venait seulement de s’embarquer dans la
libéralisation économique, et Ronald Reagan venait juste d’arriver à la Maison blanche.
La Commission observa les développements dans la théologie de la mission depuis 1982. Elle s'est
concentrée seulement sur quelques questions données, plutôt que d'essayer d'être exhaustive. Les
quatre domaines étudiés ont été : la mission de l'Esprit, la mission depuis la périphérie, Église et
mission, et évangélisation. On a formé des groupes de travail qui ont rédigé les quatre sections
principales du présent document. Voilà pourquoi on a fait ainsi : on a voulu que l’accent
pneumatologique, qui marque le document entier, complète la christologie du document de 1982.
De plus, la définition Nicéenne du Saint-Esprit comme 'Dispensateur de Vie' a repris et répété
l’approche d’AE12 au royaume de Dieu. Le document tient compte aussi d'une contribution directe
au thème de la 10ème Assemblée du COE de Busan, Corée, en novembre 2013, 'Dieu de Vie, mène-
nous à la justice et à la paix', et a pris en considération le souci écologique croissant. La participation
de la Commission au projet d’Edimbourg 2010 suggère en outre qu'une approche pneumatologique
aurait un appel encore plus général, allant au-delà des églises-membres pour atteindre toutes les
rives du christianisme mondial. De plus les développements récents en théologie des religions
avaient établi une fondation pneumatologique pour le dialogue et la collaboration sur les questions
de notre vie commune. Depuis 1982, et en partie suite au changement de missions à mission, on a
porté une attention croissante à la mission comme forme de spiritualité plutôt que comme tâche13,
et cela a aussi influé la première section et l'entière approche du document.
Le thème de 'mission depuis la périphérie' était en partie un développement du souci de 1982 pour
le pauvre, qui incluait toutes les catégories de marginalisation et insistait sur le fait que la mission
n'est pas unidirectionnelle du centre à la périphérie mais que ceux qui sont à la périphérie font partie
intégrante de la mission de Dieu qui est juste et inclusive, guérir et réconcilier. La mission depuis la
périphérie a aussi reconnu le changement du centre de gravité des populations chrétiennes du Nord
et de l’Ouest vers le Sud et l’Est et, dans certains cas, un renversement dans la direction de l’envoi
des missionnaires.
12 Cf. Kirsteen Kim, ‘Edinburgh 1910 to 2010: From Kingdom to Spirit’, Journal of the European Pentecostal Theological Association
30/2 (2010), 3-20.
13 Commençant avec Gustavo Gutiérrez, We Drink from Our Own Wells: The Spiritual Journey of a People (Maryknoll, NY: Orbis Books,
1984 [1983]).
Le travail en ecclésiologie de la mission s’est concentré sur l’œuvre de l'Esprit qui anime, qui promeut
et rend fort dans les initiatives locales de la mission comme aussi les mouvements globaux. On voit
que de nombreux migrants sont chrétiens et donc que l'Église est, dans un sens, 'en marche'. La
discussion sur mission et église a d’abord été vue comme la mise en œuvre principale des nouvelles
réflexions sur la mission et appelait à une plus grande coopération avec la Commission Faith and
Order qui avait travaillé la question de la nature et de la mission de l’Église14. En conséquence, les
deux Commissions en arrivèrent à s’accorder sur la priorité de missio Dei pour comprendre l'Église et
sa relation intégrante à l’unité. Ce document est donc principalement un défi au ministère
'évangélique' de l'Église.
Bien que la CME ait été responsable de l’évangélisation, le terme était fortement contesté en 1982 et
la Commission n'avait pas élabo de déclaration à ce sujet. Le veloppement de cette dernière
section principale a été grandement aidé par la parution du document Témoignage chrétien dans un
monde multi-religieux : recommandations de conduite15 préparé conjointement par le COE, le PCPCU
et le WEA, dans lequel s’est impliqué le conseiller du COE pour l’évangélisation, John Baxter-Brown.
Alors que la discussion antérieure sur la conduite à tenir dans l’évangélisation se faisait
principalement dans le contexte du ‘vol’ de disciples entre dénominations chrétiennes, on se met ici
dans le contexte de la pluralité religieuse et culturelle contemporaine et de la conscience des
relations de pouvoir entre les différents groupes. En écho à la déclaration de 1982, on y discute d’une
'évangélisation à la manière du Christ' qui met en valeur le besoin de vulnérabilité et d’authenticité.
L'introduction et la conclusion du document ont été rédigées par le Secrétaire de la Commission et
retravaillées en consultation avec le Modérateur et la Vice-Modératrice avant d’être approuvées par
la Commission. Une grande partie est inspirée par la réflexion sur Jn 10:1-18, le travail vivifiant et
le souci sacrificiel du Bon Pasteur sont mis en contraste entre, d’un côté l’égoïsme et la recherche
excessive du profit des mercenaires, et,de l’autre, le bien-être et la connaissance de la brebis qui
surpasse tout. Les séries du début de la déclaration de foi sont amplifiées dans le corps principal du
document et il en résulte une série d'affirmations et, à la fin, de directives.
Contenu de la déclaration
Ensemble vers la Vie continue selon le paradigme théologique de 'la mission de Dieu' (missio Dei)
conçu dans la période postcoloniale et repris par lAffirmation de 1982. C'est-à-dire que 'la Mission
commence dans le cœur du Dieu Trine' (§2). La Mission est le débordement, en faveur de toute
l'humanité et de la création, de l'amour qui lie ensemble la Trinité Sacrée et la plénitude de Vie que
partagent les trois Personnes. On veut donc que la missio Dei soit comprise dans ce document
comme l’affirmation de l'importance du Saint-Esprit pour la théologie de la mission. La nouvelle
déclaration part de la prémisse que, dans une perspective pneumatologique, la mission implique le
discernement de la présence et de l’activité du Saint-Esprit pour s’y associer. Et elle exprime la
conviction que le principal signe de l'Esprit est la Vie vécue par Jésus Christ et mise à la disposition de
tous par sa crucifixion et sa résurrection.
14 Commission on Faith and Order, The Nature and Mission of the Church (Geneva: World Council of Churches, 2005). Available at
http://www.oikoumene.org/en/resources/documents/wcc-commissions/faith-and-order-commission/i-unity-the-church-and-its-
mission/the-nature-and-mission-of-the-church-a-stage-on-the-way-to-a-common-statement. Voir aussi Kirsteen Kim, ‘Mission
Theology of the Church’, International Review of Mission 99/1 (Apr 2010), 39-55, et d’autres articles dans ce numéro qui fait le récit
de la consultation conjointe de la of CME et la Commission on Faith and Order.
15 Disponible sur
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/interelg/documents/rc_pc_interelg_doc_20111110_testimonianza-
cristiana_en.html.
1 / 11 100%

Ensemble vers la Vie : mission et évangélisation dans des contextes

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !