INTRODUCTION
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Jusqu’à la fin des années soixante en France, la danse
classique est le seul style chorégraphique à bénéficier de
subventions publiques. Le Ballet de l’Opéra de Paris draine
l’essentiel de l’aide de l’État, et les troupes rattachées aux
maisons d’opéras de province sont principalement financées
par les municipalités. À cette époque, les aspirations au chan-
gement exprimées par les mouvements sociaux de mai 1968
sont aussi très vives dans le milieu de la danse, où se multi-
plient les démarches innovatrices. Portées par des artistes
dissidents du monde académique mais aussi par des militants
de longue date, ces démarches d’une très grande diversité
s’appuient généralement sur l’héritage de deux courants
majeurs de l’art chorégraphique au XXesiècle : la danse
moderne américaine et la danse d’expression allemande.
D’abord rassemblées sous les termes de danse moderne, elles
s’approprient progressivement le qualificatif de contempo-
rain à partir des années soixante-dix.
Comment expliquer le retournement de l’adminis-
tration culturelle en faveur de ces démarches iconoclastes
et son intérêt marqué pour un style chorégraphique dont