Mars 2008 www.asiapacific.ca Numéro 49 Écologisation de la porte continentale de l’Asie-Pacifique : viabilité de l’environnement comme actif concurrentiel Auteur : Claude Comtois* Sommaire exécutif Les portes continentales de transport commercial sont le pivot de la mondialisation économique. La demande pour du transport efficace devient plus pressante avec l’essor du commerce mondial, mais l’utilisation intensive de portes continentales provoque une pénurie de ressources, génère des déchets et affecte la qualité des écosystèmes, ce qui compromet l’atteinte de résultats économiques réussis. La concentration d’activités dans les portes continentales aggrave les conditions environnementales, les niveaux de bruit, la pollution atmosphérique et la contamination du sol et de l’eau. Les portes continentales manquent d’espace et l’environnement construit n’a pas tenu compte de la capacité des écosystèmes à supporter une expansion future. Des tendances de décentralisation caractérisent toutes les portes continentales dans le processus de production industrielle mondiale. Ces forces peuvent perturber la structure économique des portes continentales et mettre en péril leur infrastructure de transport et les capitaux investis. Le besoin de mettre en oeuvre des mesures de développement durable est potentiellement l’enjeu le plus important qui confronte la croissance, la performance et l’organisation de portes continentales. Malgré le consensus établi, surtout par les Nations Unies, concernant le transport durable sur le plan de l’environnement, les lacunes de réglementation, de définitions précises acceptées, de normes de contrôle, de vérifications et de marchés organisés posent des défis à la mise en oeuvre de scénarios de développement durable. Le développement durable des portes continentales devrait être examiné sous les aspects économiques, environnementaux et sociaux sous-jacents à l’infrastructure aussi bien physique que non physique. N’importe quel aspect du développement durable doit tenir compte des intérêts communs, de la capacité et de l’empressement des expéditeurs, transporteurs et opérateurs de terminaux. Trois facteurs sont importants dans les perspectives de développement durable pour les entreprises : • La mondialisation a multiplié les connexions des corridors de navigation maritime et terrestre, rehaussant l’importance des portes continentales dans le réseau de logistique mondial. Cependant, l’environnement ajoute des contraintes même si les percées technologiques en surmontent certaines. Un consensus mondial émerge dans l’industrie du transport au sujet des enjeux environnementaux et de leurs répercussions * Le professeur Claude Comtois est associé de recherche supérieur à la Fondation Asie Pacifique du Canada; il est affilié au Centre de recherche interuniversitaire sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport et il est professeur en géographie à l’Université de Montréal. Il est diplômé en sciences politiques, possède une M.Sc. en géographie de l’Université Laval et un Ph. D. de l’Université de Hong Kong pour ses recherches dans le domaine des transports. Son enseignement et ses recherches portent sur les systèmes de transport, notamment le transport maritime et les ports. Il est co-auteur de Geography of Transport Systems publié par Routledge et il a publié plusieurs articles dans des revues scientifiques sur les systèmes portuaires et le transport maritime. ISSN 1495-5032 Mars 2008 • • Les règlements environnementaux augmentent en nombre et en force. Ils affectent la compétitivité de l’industrie du transport. Les exploitants d’entreprises de transport doivent évaluer les dépenses environnementales dans leurs transactions commerciales et intégrer la performance environnementale dans leurs stratégies d’entreprise. Le développement durable sur le plan de l’environnement représente un secteur de plus grande responsabilité pour les entreprises de transport, ce qui les oblige à acquérir une expertise en gestion environnementale. Les corrélations plus étroites entre performance environnementale et capacité concurrentielle de l’industrie suggèrent qu’en réduisant les répercussions environnementales négatives, un contrôle du bas vers le haut donnant aux exploitants le droit d’évaluer cette performance serait plus approprié qu’un contrôle du haut vers le bas. Les portes continentales sont des objets naturels de concurrence où l’efficacité est cruciale. En fonction de la preuve tirée des données d’expédition de conteneurs, des centres aériens et des cours ferroviaires, il y a trois facteurs importants d’efficacité. • Efficacité interne : Elle dépend d’une infrastructure économique et se mesure par le retour sur l’investissement, la consommation d’énergie et les émissions polluantes. • Accessibilité sans contrainte : Les portes continentales en pleine opération dépendent des regroupements de services à valeur ajoutée dans un réseau multimodal fortement intégré. La technologie contribue à améliorer la connectivité, à réaliser des économies d’échelle et à réduire les distances de parcours afin d’atteindre le plus possible un transfert sans délai. Cependant, aucune technologie ne permettra jamais de réaliser un transfert sans attente; par conséquent, les problèmes de développement durable sont aggravés par la congestion qui ralentit l’accès et la croissance économique. FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 • Capacité d’expansion : la capacité demeure un enjeu qui prend de plus en plus d’importance dans la concurrence intermodale à cause des exigences de terrains. Les conditions environnementales peuvent compliquer, reporter ou arrêter des projets, mettant ainsi en péril leur capacité de répondre à la demande du marché. Au-delà de la législation qui impose des limites et des contraintes, le défi le plus important pour l’industrie est d’incorporer du transport durable sur le plan de l’environnement dans les structures de marché concurrentiel. À partir des travaux de recherche qui ont été effectués en Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Asie de l’Est, cette étude a évalué comment les pratiques de développement durable affectent la concurrence dans l’industrie du transport. La performance environnementale a été intégrée dans les considérations économiques traditionnelles des entreprises de transport : investissements, dépenses de crédit, primes d’assurance, capitalisation boursière, revenus, avantages concurrentiels, nouveaux marchés et alliances stratégiques. La porte continentale de l’Asie Pacifique ne peut pas éviter ces tendances internationales importantes si elle veut demeurer concurrentielle. Les résultats des recherches révèlent que les régions qui souffrent de problèmes environnementaux ne sont pas concurrentielles en général. Les systèmes complexes de frais doivent tenir compte des répercussions environnementales (c’est-à-dire charger des honoraires pour la congestion, les émissions polluantes, la gestion des déchets, l’efficacité d’énergie, etc.) sur l’exploitation des portes continentales et des corridors pour aider les intervenants à mettrel’emphase sur le développement durable. Plusieurs signes révèlent que les mesures de développement durable deviennent une norme concurrentielle, bien que la nature assez fragmentée de planification au niveau modal complique les efforts d’intégration dans les portes continentales. Les intervenants évaluent aussi empiriquement les processus de mise en oeuvre en vue de l’expansion future d’options concurrentielles. L’analyse 2 Mars 2008 comparative internationale révèle l’apparition de plusieurs meilleures pratiques durables comme une conception optimale de réseau, une nouvelle architecture d’exploitation, des mécanismes d’attribution de fret, une gestion du rendement, un choix de port d’escale dans le port d’entrée, etc. Les nombreuses dimensions du transport durable en matière d’environnement sont interdépendantes et aboutissent à divers compromis et opportunités pour les décideurs du transport. L’ensemble de ces pratiques constitue une orientation importante pour la gouvernance du transport. La promotion d’une porte continentale et d’un corridor fondés sur un transport efficace et durable n’est pas strictement une question d’organisation du marché ni de réglementation. Il y a un besoin de renforcer la gouvernance du transport et cela repose sur les trois facteurs suivants. • Leadership : l’engagement des cadres dirigeants est essentiel pour intégrer le développement durable dans les pratiques de gestion, rechercher le soutien du gouvernement et des intervenants dans l’élaboration des politiques et favoriser des stratégies équilibrant les préoccupations environnementales et celles des entreprises. • Évaluation de la performance : l’établissement d’une norme minimale dans les opérations de transport clarifie les risques, les répercussions et les responsabilités des intervenants dans la mise en oeuvre de la logistique de porte continentale. • Calendrier des opérations : la définition de la portée, des échéanciers et des cibles mesurables par le gouvernement, l’industrie et les chercheurs universitaires facilite les arrangements de développement durable, de procédures de gestion et de politique de transport. La compréhension d’une porte continentale écologique Les portes continentales et corridors de transport commercial représentent l’archétype du moteur de la croissance moderne. L’expansion des terminaux de transport dotés d’une capacité de manipuler et transborder des marchandises et la croissance liée au volume du trafic ont été soutenues par l’extension de connexions aériennes, maritimes et terrestres. Cette nouvelle arène d’infrastructures illustre les connexions cumulatives entre les équipements de transport, la production industrielle et l’environnement artificiel fabriqué par l’homme. Il est essentiel de comprendre le rôle du développement durable dans le maintien de la croissance, de la performance et de l’organisation des portes continentales dans la perspective d’un système qui extrait le potentiel maximal des infrastructures actuelles. Il y a une supposition largement répandue qu’il revient aux gouvernements et aux organismes FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 de réglementation de prendre en charge les préoccupations environnementales. Bien qu’ils aient un rôle important à jouer dans l’établissement de normes et d’exigences légales, d’autres intervenants dans les portes continentales ont besoin d’adopter des pratiques de développement durable pour des raisons commerciales et non commerciales. Les preneurs de décisions en entreprise n’ont pas vraiment d’autre solution que de chercher un point d’équilibre satisfaisant pour le marché tout en réduisant au minimum les effets défavorables sur l’environnement. Devenir plus écologique peut conférer des avantages économiques à court et à long terme, bien que ces avantages soient très mal compris. À la lueur de tout cela, il y a un besoin urgent d’identifier les enjeux, d’explorer les opportunités et d’évaluer avec réalisme les répercussions du développement durable sur l’efficacité et la compétitivité d’une porte continentale. 3 Mars 2008 Une série d’enjeux critiques est soulevée par cette préoccupation. Comment les intervenants participent-ils au développement de portes continentales? Comment le développement durable façonne-t-il la concurrence des portes continentales? Quels sont les principaux catalyseurs d’action environnementale par les intervenants des portes continentales? Comment les pratiques de l’industrie solutionnent-elles la préoccupation de développement durable? Surtout, quelles sont les implications pour la compétitivité de la porte continentale du Canada vers l’Asie-Pacifique? Le commerce international des conteneurs et les ports d’éclatement Le transport maritime domine le commerce international. Le volume du fret maritime est évalué à six milliards de tonnes par an (CNUCED, 2003). La croissance de ce commerce est un des principaux phénomènes dans les échanges mondiaux. La mondialisation de ce commerce a été soutenue par l’expansion mondiale des connexions des corridors de navigation maritime et terrestre et l’importance complémentaire des ports d’éclatement dans les réseaux mondiaux de logistique. La mondialisation de ces réseaux et le besoin de coordonner la distribution entre les modes de transport, les régions et le commerce ont poussé la croissance du trafic par conteneurs, qui est un préalable à l’intégration commerciale des régions du monde. La conteneurisation impose des normes aux liens internationaux, une nouvelle dynamique entre les transporteurs maritimes et le personnel des ports et elle réduit les dépenses de manutention. L’importance de la conteneurisation est démontrée par le fait que le trafic total par conteneurs qui était de 30 millions d’EVP (équivalent vingt pieds) en 1990 a augmenté à plus de 300 millions d’EVP en 2005 (CIY, 2006). Un autre facteur de changement dans l’industrie du transport est la taille accrue des navires dans les principales artères maritimes mondiales. Cela a permis aux transporteurs de réduire les coûts du transport maritime en réalisant des économies d’échelle. Des cargos porte-conteneurs de plus de 14 000 EVP sont déjà en exploitation. De 1996 à 2006, la croissance du commerce mondial a dépassé celle de la flotte maritime FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 mondiale, ce qui reflète la productivité améliorée de la flotte maritime grâce à une augmentation de la capacité de chargement des navires. Dans ce processus, la prospérité économique est étroitement associée aux plaques tournantes des réseaux dans les corridors en développement où un niveau d’accessibilité élevé est en corrélation directe avec l’infrastructure de transport. Ces exigences d’infrastructure nécessitent des investissements qui dépassent les capacités financières de la plupart des gouvernements, ce qui a entraîné un vaste processus de libéralisation dans l’organisation des systèmes de transport. Les gouvernements ont entrepris une série de déssaisissements de leurs systèmes de transport, privatisant des entreprises et commercialisant des ports. Plusieurs de ces politiques ont favorisé La conteneurisation établit des normes pour les liens internationaux, impose une nouvelle dynamique entre les transporteurs maritimes et les opérateurs dans les ports et réduit les frais de manutention. 4 Mars 2008 l’apparition d’un marché du transport extrêmement compétitif, caractérisé par la multiplication des liens, le développement de nouveaux itinéraires, les structures de prix déréglementées et l’autonomie plus grande des sociétés de transport dans l’organisation de leurs opérations (Dion, Slack et Comtois, 2002). Cet ensemble de nouvelles activités économiques et politiques aura permis l’émergence d’opérateurs de terminaux mondiaux. Quelques transporteurs maritimes ont même ajouté la gestion des terminaux à conteneurs dans leurs opérations. En utilisant les données disponibles, un examen de l’emplacement des principaux intervenants dans l’industrie d’expédition des conteneurs met en évidence le contraste marqué entre le débit de traitement des portes continentales maritimes, la capacité de flotte des transporteurs mondiaux de conteneurs et le volume de conteneurs traités par les principaux opérateurs de terminaux (Figure 1). Les meilleurs regroupements de ports à conteneurs internationaux, ceux qui traitent plus de cinq millions d’EVP annuellement, ont l’avantage comparatif d’une grue à portique de grande capacité et d’une profondeur d’eau suffisante pour l’amarrage de grands navires porte-conteneurs. En Asie de l’Est, les principales portes continentales maritimes sont le groupe de ports dans le détroit de Singapour, les ports du delta de la rivière des Perles centrés sur Hong Kong, les ports de Shanghai et Ningbo dans le delta fluvial du Yangtze, le couloir KaohsiungTaichung dans le détroit de Taiwan, la pointe sud de la péninsule coréenne et le groupe de ports dans la baie de Tokyo. En Amérique du Nord, la principale porte continentale est dans la baie de San Pedro avec les ports de Los Angeles, Long Beach et San Diego. En Europe occidentale, il y a des portes continentales maritimes dans le secteur du Rhin-Scheldt (Anvers et Rotterdam) et dans la baie de Helgoland dans le Nord-ouest de l’Allemagne (Hambourg et Brême). Les principales lignes d’expédition de conteneurs ont des navires dont la capacité dépasse les 100 000 EVP (Tableau 1). La stratégie FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 de ces transporteurs maritimes est d’offrir des services mondiaux qui optimisent la contribution des cargos aux installations existantes et d’exploiter un système à pleine capacité. Ce processus a mené au regroupement de flottes par des alliances, des fusions ou des acquisitions. Ces alliances d’expédition ont permis l’établissement de réseaux mondiaux transpacifique, trans-Panama, transatlantique et trans-Suez en offrant une couverture complète des ports par des services. Dans ce contexte, les lignes de navigation sont concernées par les liens aux réseaux de transactions par échange électronique de données et aux chaînes réelles de transport. Mais les alliances d’expédition sont rigides dans leur structure et leur organisation. Elles manquent de flexibilité et de capacité à s’adapter rapidement aux changements. La croissance la plus élevée du débit des conteneurs et le taux de rentabilité est réalisée parmi des membres non alliés, et surtout en Asie orientale. Il y a une meilleure concordance entre les principales platesformes de chargement et déchargement de fret et les centres de commande des lignes de navigation en Asie qu’en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Les lignes de navigation sélectionnent des ports d’éclatement à travers le monde en fonction de leur efficacité, des coûts et de leur capacité de garantir un grand volume de trafic. Il y a plus de 200 terminaux portuaires dans le monde qui sont sous le contrôle de moins de 25 opérateurs mondiaux du secteur public ou privé, ce qui représente 60 % du volume total de conteneurs traités (Tableau 2). Ces entreprises ne sont pas un groupe homogène. La distinction doit aussi être faite entre les débardeurs traditionnels, les opérateurs régis par le transporteur et les hybrides mondiaux dont la société mère est en affaires dans le chargement de conteneurs, mais qui exploite les terminaux portuaires comme unité d’affaires indépendante (DSC, 2004). Il y a un contraste marqué dans la répartition géographique des opérations. L’industrie mondiale des terminaux de conteneurs est extrêmement dynamique à cause de la compétition du marché en Extrême-Orient, en Europe et en Amérique du Nord et des diverses associations formées pour satisfaire les demandes des réseaux 5 Mars 2008 Figure 1. L’industrie du transport par conteneur en 2005 FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 6 Mars 2008 Tableau 1 : Sièges sociaux et capacité des principaux transporteurs maritimes de conteneurs (2005) Transporteur Siège social Capacité (en EVP) Beijing 322 326 Shanghai 346 493 Hong Kong 234 141 Taipei 477 911 Keelung 188 206 Singapour 331 437 Japon Nippon Yusen Kaisha/TSK Tokyo 302 213 Kawasaki Kisen Kaisha (K-Line) Tokyo 227 872 Mitsui/OSK Lines Tokyo 241 282 Corée du Sud Hanjin Shipping Co. Séoul 328,794 Hyundai Merchant Marine Séoul 147,989 Copenhague 1,665 272 Londres/Rotterdam (avant la fusion) Voir Maersk-Sealand Line (fusionné en 2005) Mediterranean Shipping Co. (MSC) Genève 784 248 CMA-CGM Marseille 507 954 Hambourg 412 344 Londres Voir Hapag-Lloyd (fusionné en 2005) Haifa 201 432 Valparaiso 234 002 Dubai 74 004 Chine Cosco Container Lines China Shipping Container Line Hong Kong Orient Overseas Container Line (OOCL) Taiwan Evergreen/Uniglory Marine Yangming Marine Singapour American President Lines (APL) Europe Maersk-Sealand Line P&O Nedlloyd Hapag Lloyd Container Line Amérique du Nord CP Ships Autres Zim Israel Line Campania Sud Americana de Vapores (CASV) United Arab Shipping Co. Source : BRS-Alphanier – Part de marché des transporteurs de 2000 à 2006 FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 7 Mars 2008 mondiaux créés par des fusions multinationales, et qui requièrent des services logistiques porte à porte et juste à temps pour leurs produits dans tous les marchés. Les meilleurs opérateurs de terminaux asiatiques ont une distribution géographique assez concentrée de leurs opérations dans des installations de conteneurs qui supportent un haut débit. Des opérateurs en Europe occidentale ont développé une vaste gamme de portes continentales maritimes et des centres de transbordement dotés de grands équipements. Des opérateurs nord-américains développent des stratégies d’investissement dans de vastes installations complètement nouvelles au potentiel de haute croissance pour desservir le commerce asiatique. Les ports en expansion dotés de nouveaux terminaux à conteneurs et ayant d’importantes capacités de traitement et de transbordement des marchandises apparaissent comme des modèles nommés « portes continentales », et ils sont considérés comme un préalable à la participation dans l’économie mondiale. Tableau 2 : Sièges sociaux et capacité des principaux opérateurs maritimes de conteneurs (2005) Opérateur de terminal Siège social Capacité (en millions d’EVP) HPH Hong Kong 64,3 PSA Singapour 49,3 Copenhague 57,8 Eurogate Bremen 15,4 COSCO Beijing 34.2 P&O Ports London Voir Dubai Port World (fusionné en 2006) Evergreen Taipei 9,8 Dubai Port World Dubai 46,7 SSA Marine Seattle 8,5 American President Lines Singapour 6,5 HHLA Hambourg 8,1 Hanjin Séoul 7,9 Genève 11,0 Tokyo 6,6 Hong Kong 5,0 APM Terminals Mediterranean Shipping Co. NYK Line OOCL CSXWT Charlotte Voir Dubai Port World (fusionné in 2005) MOL Tokyo 3,8 Dragados Madrid 6,0 K Line Tokyo 5,1 TCB Barcelone 4,4 ICTSI Manille 3,2 Yangming Marine Keelung 1,5 Séoul 2,9 Marseille 3,8 Londres/Rotterdam 5,6 Hyundai CMA CGM P&O NL Source : DSC, 2006. FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 8 Mars 2008 Les portes continentales dans une perspective d’intermodalisme Le concept de porte continentale n’est pas nouveau (Klink et Berg, 1998) : il a été activement étudié depuis les années 1950. Initialement, il mentionnait un nœud d’accès et des services de transport à des endroits propices au flux des marchandises, des personnes et des informations. Des percées récentes en transport et communications ne se limitent pas au chargement de conteneurs, à l’augmentation de la taille des navires et à l’expansion du terminal de transport. Elles couvrent aussi toute une série d’aéroports, d’avions gros porteurs, d’équipements ferroviaires, des trainsblocs, de services logistiques ainsi qu’une vaste application des technologies de l’information pour la gestion de trafic. L’introduction d’innovations technologiques est associée à l’ajout d’une nouvelle structure pour moderniser les réseaux existants. Elles créent ensemble un nouveau secteur complet d’infrastructures. Ces infrastructures nouvelles et plus denses, qui reposent sur des liaisons à plusieurs couches, intensifient l’économie de réseau (Rimmer, 1996; Rimmer et Comtois, 1997). L’analyse du trafic d’expédition des conteneurs, du transport aérien de marchandises et de passagers, des plaques tournantes ferroviaires, des corridors de transport et de l’industrie des télécommunications révèle plusieurs fonctions essentielles. Les portes continentales sont caractérisées par une typologie de centres de chargement et de corridors de transport. L’emplacement des plaques tournantes n’est pas toujours adapté au degré de contrôle exercé par les sociétés internationales. La structure de propriété complexe des installations de porte continentale révèle un environnement commercial de plus en plus compétitif. La géographie du transport mondial affiche une matrice de compétition et de coopération parmi les centres de chargement et les corridors et entre ceux-ci. La compétition entre les portes continentales ne FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 frappe pas directement les centres de chargement et leurs corridors adjacents de forte densité, mais les chaînes logistiques mondiales qui veulent capturer les marchés. L’établissement de synergies entre ces différents modes s’avère critique pour le succès des portes continentales. Malgré la compétition intermodale, les processus mondiaux facilitent la gestion des systèmes de transport. Les télécommunications sont devenues essentielles au fonctionnement des systèmes logistiques. Dans le contexte du développement d’une porte continentale, tous les terminaux actuels de transport doivent être intégrés physiquement. L’industrie du transport reconnaît la portée des alliances entre les secteurs : les opérateurs de terminaux, les lignes maritimes, les entreprises de chemin de fer et les entreprises de camionnage. Ils travaillent ensemble comme sociétés sous diverses structures organisationnelles pour optimiser l’infrastructure existante en vue d’offrir des services totalement intégrés à travers le monde. Un autre facteur important à considérer dans le déploiement complet d’une porte continentale est le développement d’un portefeuille de commerce des biens et services. Un système de transaction complet fournira la monnaie commerciale pour réduire les dépenses, exploiter les réseaux de production mondiaux, faire croître le commerce, intégrer les processus industriels transfrontaliers et créer une valeur ajoutée. Dans la perspective d’un système qui puisse exploiter le potentiel maximal de l’infrastructure actuelle, il est nécessaire de comprendre le rôle des principaux intervenants dans le développement de portes continentales et corridors de transport, afin de fournir un plus grand choix modal et même de l’influencer en fonction des besoins économiques et environnementaux. 9 Mars 2008 Les intervenants des portes continentales dans une perspective de développement durable Un porte continentale efficace combine une infrastructure physique et une infrastructure nonphysique. L’infrastructure physique comprend le transport, les réseaux de télécommunication et les installations. L’infrastructure non-physique comprend le capital, les connaissances, la maind’œuvre et les ressources appliquées aux réseaux physiques, y compris la capacité de rédiger un contrat de transport, et aussi de négocier des accords de transfert dans les structures légales, financières et politiques spécifiques aux différentes régions du monde (Lakshmanan et Anderson, 2002). Les expéditeurs, les transporteurs et les opérateurs de terminaux sont les principaux intervenants qui ont les connaissances et les compétences pour gérer le commerce international, réduire les difficultés aux passages de frontières et intensifier le développement des portes continentales et des corridors de transport (Figure 2). Figure 2. Composants du système de transport (source : adaptée de Rimmer, 1996) FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 10 Mars 2008 Le concept de porte continentale de transport exprime un besoin d’intégration économique. Les portes continentales consolident : les données recueillies, un des facteurs majeurs de transformation d’une porte continentale est la compétition avec d’autres portes continentales. 1) le flux des produits, des services, des personnes et des informations provenant d’une concentration des fonctions de production, de transformation et de distribution; Quatrièmement, l’analyse des changements dans le développement des portes continentales révèle qu’il faut faire une distinction entre les flux d’importation et d’exportation et la portée géographique du marché de l’arrière-pays (Figure 3). Concernant les flux d’importation, la meilleure performance est obtenue par des activités à valeur ajoutée à la porte continentale elle-même afin de desservir le marché local ou régional. Concernant les exportations, l’objectif est de consolider les activités de logistique en vue d’entretenir les marchés à l’étranger. Les fonctions de production peuvent être dans la région de la porte continentale ou dans l’arrièrepays. La portée géographique de desserte de la porte continentale dépend de l’efficacité du réseau de transport de l’arrière-pays. Supposons que la stratégie de développement vise à créer un avantage concurrentiel autant sur les marchés d’exportation que sur les marchés d’importation; l’emphase sera mise alors sur l’intégration de la production et des fonctions de logistique dans les centres régionaux de transport avec les routes nationales multimodales en pleine opération, et dont la source et la destination sont la principale porte continentale. 2) les systèmes de transport et les infrastructures qui facilitent ces flux; et 3) les politiques et les règlements régissant ces éléments. Le concept mène à plusieurs observations. Premièrement, les portes continentales sont des outils de développement économique : les gouvernements continuent d’exercer un rôle important pour faciliter le développement des portes continentales. Les manifestations les plus concrètes sont les politiques qui prennent en charge les transactions commerciales et le développement d’infrastructures. Les préoccupations majeures sont l’efficacité économique et opérationnelle et le renforcement des activités commerciales en relation avec les nœuds de transport et les corridors. Deuxièmement, les portes continentales, qui sont reconnues comme des centres de transport, ne sont pas le résultat de planifications ni de théories. Il est important de le souligner dans le contexte actuel de commercialisation et de processus de libéralisation des systèmes de transport. Les portes continentales sont de plus en plus le résultat d’un processus décisionnel décentralisé soutenu par les forces du marché. Troisièmement, les portes continentales ne sont pas immuables. Elles peuvent être créées, réorientées ou négligées après l’introduction de nouvelles technologies, la construction de nouvelles infrastructures, l’élaboration de politiques, l’adoption de mesures d’utilisation du sol ou des changements commerciaux résultant d’une mutation dans la communauté locale. Selon FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 Les principaux ports à conteneurs internationaux disposent d’une grue à portique de grande capacité et d’une profondeur d’eau suffisante pour l’amarrage de grands navires porte-conteneurs. 11 Mars 2008 Figure 3. Modèle géographique de logistique Les portes continentales sont les pivots de la mondialisation économique. La croissance prévue du commerce mondial affecte la demande de portes continentales et de corridors de transport, mais par contre il y a des répercussions sur le développement durable. L’utilisation intensive des portes continentales, et l’ensemble des forces qui les composent, créent une pénurie de ressources, génèrent beaucoup de déchets et affectent la qualité des écosystèmes, ce qui compromet l’atteinte de résultats économiques réussis. Les caractéristiques physiques de l’environnement (distance, topographie, hydrologie, climat et dangers naturels) qui affectent les activités de l’industrie du transport sont bien connues (Hensher et Button, 2003; Comtois, 1997). L’analyse des interrelations entre les portes continentales et l’environnement révèle que la concentration FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 d’activités dans les portes continentales aggrave les conditions environnementales. La concentration est au cœur des problèmes environnementaux des portes continentales. La densité du trafic produit une augmentation de la température environnante, affecte le climat et a des répercussions sur la qualité de l’air. Il a été démontré que les transferts fréquents dans les réseaux de transport terrestre augmentent le niveaux de bruit. La croissance du trafic maritime le long des multiples itinéraires de navigation, sous diverses conditions hydrologiques et météorologiques, et près des secteurs côtiers très peuplés, a des répercussions sur la qualité d’eau. Le retrait de la surface de terre pour la construction de la chaussée ou la détérioration de la teneur de la surface terrestre pour le développement de ports et d’aéroports a entraîné la perte de sols fertiles et productifs. Il peut aussi y avoir de la contamination du sol à cause de l’utilisation de matériaux toxiques 12 Mars 2008 par l’industrie du transport. Plusieurs itinéraires de transport nécessitent le drainage du terrain, ce qui réduit les marécages et tue les plantes aquatiques. Le besoin de maintenir la route et la voie ferrée dans l’emprise ou de stabiliser des pentes le long des itinéraires de transport a modifié la végétation par l’introduction d’espèces exotiques. La cohésion sociale et économique peut être coupée quand les nouvelles installations de transport traversent la communauté urbaine actuelle. Les artères ou les terminaux de transport peuvent définir des frontières urbaines et produire une ségrégation et affecter la qualité de vie urbaine en créant des barrières physiques. La transformation continuelle des secteurs géographiques de la porte continentale entraîne une relocalisation ou un déplacement des activités. Il y a typiquement un manque d’espace à l’intérieur et autour des portes continentales car leur environnement composé n’a pas été conçu pour des besoins d’expansion future. Par conséquent, toutes les portes continentales ont des tendances de décentralisation déjà apparentes dans le processus de production industrielle mondiale. Ces tendances qui affectent autant le cœur des structures métropolitaines que les secteurs périurbains peuvent déranger la structure économique des portes continentales et entraîner une dévaluation de leur infrastructure de transport et des capitaux investis. D’autre part, ces tendances augmentent les besoins de transport dans les régions où a été transféré le trafic qui était à l’origine concentré dans une porte continentale. Plusieurs secteurs en banlieue ne peuvent pas fournir le capital nécessaire au développement d’une porte continentale tandis que des villes périphériques n’ont pas la capacité de satisfaire cette nouvelle forte demande imposée à leurs ressources. Dans le futur, le besoin de mettre en oeuvre des stratégies de développement durable est potentiellement le seul enjeu particulier majeur pour faire face à la croissance, à la performance et à l’organisation de portes continentales. Les portes continentales et les corridors de transport représentent ainsi une occasion unique de développer une compréhension de l’évolution des systèmes de transport et de formuler des normes et des stratégies de mise en œuvre durables. N’importe quelle approche de développement durable doit tenir compte de l’intérêt commun des intervenants pour les portes continentales, et de leur capacité et empressement à réagir dans une démarche structurée de processus décisionnel transparent et responsable. Les facteurs importants pour l’efficacité d’une porte continentale Lorsque le concept de développement durable est appliqué au transport, il réfère à son rôle pour établir un équilibre entre les ressources, l’efficacité et la capacité de répondre aux besoins des générations futures. Cela implique en particulier : 1) le maintien d’un niveau de croissance économique pour créer la richesse nécessaire au développement durable; 2) la protection de l’environnement, localement et mondialement, par l’utilisation raisonnable de ressources non-renouvelables et le développement de nouvelles technologies; et FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 3) la protection du bien-être individuel en réduisant les répercussions de la pollution et la pauvreté. Dans ce contexte, une politique de transport durable doit poursuivre plusieurs objectifs, à savoir : garantir l’approvisionnement en énergie; rendre compte des dépenses des ressources non-renouvelables dans l’exploitation des véhicules de transport; adopter des processus de production qui respectent l’environnement en éliminant les effets externes négatifs nuisibles aux générations futures (l’ONU, 2001). Malgré le consensus général sur les objectifs de transport durable, sa mise en oeuvre est confrontée 13 Mars 2008 à des problèmes sérieux à cause de l’incertitude des réglementations et des lacunes de définitions clairement acceptées, de normes de contrôle, de vérification et de marchés organisés. L’enjeu du développement durable doit être articulé en fonction des dimensions économiques, environnementales et sociales du processus. Dans la dimension économique, l’objectif est d’axer le progrès vers une efficacité économique. Dans la dimension environnementale, l’objectif est de comprendre les influences réciproques de l’environnement physique et des pratiques de l’industrie. Dans la dimension sociale, l’objectif est de trouver une solution aux problèmes contemporains soulevés par la révolution logistique tout en respectant les besoins actuels et futurs de la société. Les portes continentales sont un soutien, une ressource et par conséquent un objet de compétition. Les données obtenues auprès des principaux transporteurs internationaux de conteneurs, des centres aériens, des gares ferroviaires automatisées et des centres de chargement de produits secs en vrac révèlent trois facteurs importants liés à la problématique de concentration qui affecte l’efficacité de portes continentales : efficacité interne, accessibilité sans attente et capacité d’expansion. Premièrement, un porte continentale en pleine opération implique plusieurs terminaux. Les opérateurs de terminaux peuvent être les initiateurs des portes continentales. Ils prospèrent à attirer les méga-transporteurs, à augmenter leur seuil de marché, à concentrer le trafic, à trouver des emplacements physiques efficaces, et à manutentionner les cargaisons des avions, des navires, des camions ou des trains de marchandises. La performance de ces terminaux dépend en grande partie d’une infrastructure efficace en terme de coûts. Puisque les frais d’infrastructure doivent être reliés aux coûts, de façon non-discriminatoire et transparente, il est nécessaire de développer un régime de tarification pour soutenir l’efficacité d’un terminal, fournir un profit raisonnable aux investisseurs et soutenir une industrie compétitive. L’efficacité interne se traduit FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 en éliminant les mouvements vides par train et par navire de transport en vrac, en raccourcissant le temps d’attente des cargaisons, en réduisant les retards de décollage et d’atterrissage sur les pistes, etc. Ces actions ont des effets directs sur la consommation d’énergie et ses répercussions environnementales en termes d’émissions de gaz et de particules qui affectent la qualité de l’air et nuisent à la santé humaine. La multiplication des réglementations pour réduire les émissions polluantes est une certitude. Le développement durable sous-jacent à l’efficacité des terminaux se concentre sur une meilleure efficacité du carburant, sur la réduction des dépenses de ressources non-renouvelables dans l’exploitation des terminaux et sur des processus de production qui respectent l’environnement en éliminant les effets externes négatifs. Deuxièmement, le fonctionnement des portes continentales dépend de la continuité du réseau de transport, de l’intervalle de temps minimum entre les véhicules qui circulent sur la même route, de la fréquence élevée et de la régularité des mouvements. Une porte continentale en pleine exploitation dépend en grande partie des expéditeurs qui développent des regroupements de services pour assembler, ramasser, expédier et distribuer le fret en vue d’offrir des services porte à porte. L’interaction spatiale est la force d’exploitation des portes continentales. Il y a de nombreuses portes continentales dans le monde et toutes sont caractérisées par une concentration des activités, une croissance démographique et une augmentation du poids économique. Les conditions principales de développement, de performance et d’organisation des portes continentales reposent sur : 1) une structure d’échange basée sur un réseau d’artères de transport entre des séries de villes; 2) un fonctionnement logistiques; et complet des chaînes 3) une recherche constante du meilleur système d’approvisionnement et de distribution. 14 Mars 2008 Les transporteurs entreprennent le transport par mer, air, chemin de fer, voie navigable intérieure ou par une combinaison de modes. Les percées dans les technologies de transport comme les navires post-Panamax et les avions gros porteurs ont permis de réduire le coût du transport en réalisant des économies d’échelle. Les liaisons terrestres constituent une partie importante du transport mondial et des systèmes logistiques et l’un des résultats inévitables des portes continentales puisqu’elles fournissent les structures intermodales et la connectivité avec l’arrière pays continental. La gestion des flux est devenue une fonction essentielle au succès de transporteurs. Toutes les portes continentales de transport souffrent de congestion. La sécurité du commerce repose sur la notion de passage comme ressource : la disponibilité des passages est limitée, alors que la demande augmente en terme de nombre de véhicules, de bateaux, de camions et de trains utilisant ces passages. La géographie des itinéraires en plus de l’augmentation de la taille et du poids des navires, du mouvement de marchandises dangereuses, de la croissance du trafic et de l’accélération accrue intensifient les risques de congestion. En fin de compte, la porte continentale idéale fournirait un transfert immédiat de n’importe quoi, en utilisant n’importe quel mode, dans toutes les directions, au coût du marché et avec une diminution négligeable des distances de parcours. Aucune technologie ne permettra jamais de réaliser cet objectif. Les problèmes de développement durable sont exprimés en termes de congestion qui empêche ou ralentit l’accès à des itinéraires ou passages qui affectent l’économie d’une porte continentale. La gestion des flux est devenu une fonction clef dans le succès de transporteurs. Troisièmement, la capacité est l’enjeu perpétuel des portes continentales. La structure de base des portes continentales et des corridors comporte des FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 réseaux qui concentrent les communications, des interfaces qui sont en quelque sorte des passages obligatoires pour les diverses activités et des seuils qui déterminent l’attribution des directions. L’enjeu de capacité s’applique aux flux d’entrée du terminal et à la sortie des portes continentales aussi bien qu’à l’intérieur des portes continentales. La capacité d’un véhicule, d’un produit, d’une personne ou d’une information de pénétrer, de se déplacer ou de sortir d’une porte continentale dépend de la structure physique du réseau, de la qualité et de la diversité des équipements de transport et des possibilités de transfert intermodal. Dans le contexte de la croissance économique et de la compétition modale accrue, l’efficacité repose sur la qualité des services multimodaux de transport. Les opérateurs de terminaux sont responsables de l’exploitation du secteur du départ terrestre jusqu’à l’arrivée terrestre, du chargement, déchargement ou transfert de la cargaison sur la ligne maritime ou aérienne, ce qui nécessite souvent divers équipements d’entreposage, des services de douanes et des bureaux de gestion. Les intérêts qui façonnent les stratégies des opérateurs de terminaux pour développer les portes continentales sont mesurés en termes d’entrée et de sortie, de capacité supplémentaire, de productivité, de valeur ajoutée, de rapport coût/bénéfice, et souvent par un investissement dans l’automatisation. Cependant, la croissance du trafic surtout dans les transports routiers, l’importance du fret aérien dans les services logistiques, la taille accrue des bateaux et l’amélioration des installations ferroviaires, qui nécessitent plus d’espace dans les terminaux de transport, constituent des défis auxquels on ne peut pas répondre par le statu quo. L’enjeu de capacité est exprimé en termes d’utilisation de terrains en vue de l’expansion future des sites. Des conditions environnementales peuvent compliquer, reporter ou empêcher les projets de développement de terminaux, créant des difficultés sérieuses pour satisfaire la demande du marché. 15 Mars 2008 Les façons d’aborder le marché en vue d’une porte continentale durable Les lois internationales et nationales démontrent que l’environnement est devenu un facteur de changement en termes d’obligations, de responsabilités et de compétitivité. La législation sur l’environnement est fréquemment perçue comme l’imposition d’une contrainte aux expéditeurs, transporteurs et opérateurs de terminaux qui limitent leurs activités et augmentent les dépenses de l’industrie, car elle peut interdire des actions ou des décisions qui pourraient avoir des répercussions sur les écosystèmes. Ces restrictions peuvent réduire la compétitivité de l’industrie de transport et forcer les intervenants à réagir en développant des systèmes de gestion de l’environnement et des programmes qui satisfont aux exigences de réglementation. Dans l’avenir, la planification et la mise en oeuvre d’investissements dans les infrastructures de transport comporteront de plus en plus une évaluation des répercussions environnementales selon des normes minimales d’analyse. Tous les partenaires dans l’industrie du transport doivent satisfaire aux nouvelles exigences de réglementation. Étant donné les préoccupations financières des stratégies de développement durable pour l’industrie, le défi le plus important consiste à établir des structures de marché concurrentiel sur le plan de l’environnement. Pour mesurer à quel point les pratiques de développement durable affectent la compétitivité de l’industrie de transport, des éléments de preuve ont été tirés de travaux détaillés sur le terrain avec des données tirées de revues professionnelles, et de rapports d’industries et de consultants. Des entrevues détaillées ont été effectuées en Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Asie de l’Est avec des membres de l’industrie, des gouvernements, des instituts de recherche et des compagnies d’assurance. Le but était de comprendre les pratiques de l’industrie, les enjeux de gestion environnementale, les défis et les leçons apprises, les répercussions économiques et d’établir une relation entre les normes commerciales et les enjeux de développement durable qui poussent à réorganiser l’industrie du transport (Comtois et Slack, 2005). Les pratiques de transport durable sur le plan de l’environnement affectent de plus en plus la compétitivité de l’industrie du transport dans le monde entier. L’analyse suggère que la performance environnementale soit intégrée dans les considérations économiques traditionnelles des entreprises de transport. • Investissements : L’industrie du transport doit investir dans des technologies propres, améliorer l’efficacité d’utilisation de l’énergie, utiliser surtout de l’énergie renouvelable, réduire les déchets et recycler. Ces méthodes et techniques diversifiées peuvent réduire les dépenses financières de l’industrie de transport et satisfaire les exigences de réduction des émissions polluantes. • La croissance prévue du commerce mondial affecte la demande de transport efficace et le développement de portes continentales, mais elle a des répercussions sur le développement durable. FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 Taux de crédit : Le secteur financier est de plus en plus préoccupé par le développement durable sur le plan de l’environnement. Par conséquent, les banques de commerce mettent en oeuvre des programmes de crédit dont les taux d’intérêt diffèrent en fonction de la performance des opérateurs de terminaux et des transporteurs en matière d’environnement. 16 Mars 2008 • Primes d’assurance : Les dépenses environnementales influencent les primes d’assurance. Les sociétés de transport qui entreprennent des activités potentiellement risquées pour l’environnement paient une prime annuelle pour tous les dégâts possibles à l’environnement et ils doivent préparer un plan d’urgence. Les conditions et les primes d’assurance dépendent de la performance environnementale passée des opérateurs de transport. Déjà les compagnies d’assurance réduisent les primes d’assurance des sociétés qui ont un certificat de respect de l’environnement. • Capitalisation boursière : De plus en plus, les composantes environnementales sont prises en compte dans la valeur des actions des sociétés cotées à la bourse. De plus en plus d’investisseurs cherchent des opportunités de placements socialement responsables. • Revenus : Plusieurs facteurs permettent à l’industrie du transport d’augmenter ses revenus. Des instruments de l’État comme les avantages fiscaux, les politiques d’achat du gouvernement et les subventions qu’il accorde favorisent par des mesures fiscales l’achat de technologies écologiques qui permettent aux sociétés souscrivant à ces programmes de promouvoir le développement durable de l’environnement et de réaliser des économies importantes. De plus, les revenus sont affectés par les frais pour les voies d’accès qui tiennent compte de l’environnement, ce qui permet aux transporteurs d’augmenter leurs revenus. • Nécessité d’avantages concurrentiels : En incitant des fabricants internationaux et des détaillants comme Ikea, Wall-Mart, Nike et Home Depot à demander aux transitaires d’indiquer l’empreinte environnementale du transport des produits dans leur descriptif d’entreprise. • Nouveaux marchés : Il est vrai que la gestion environnementale impose des restrictions qui pourraient aboutir à des solutions plus coûteuses. Cependant, une entreprise de FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 transport qui acquiert de l’expertise en gestion environnementale s’approprie aussi une connaissance commercialisable. Cette expertise peut être exploitée pour devenir un avantage statutaire et même commercial. • Alliances stratégiques : Il y a un nombre croissant d’opérateurs de transport qui indiquent dans leurs rapports annuels leur conformité aux lois environnementales. Les dépenses légales et de compensation liées au développement de projets de transport ont une influence dans les transactions mondiales de fusions et d’acquisitions. Cela révèle que la réduction du risque environnemental représente un actif pour les actionnaires actifs. Les conclusions des recherches fournissent des éclaircissements sur la perspective des entreprises au sujet du développement durable. Trois vastes éléments méritent discussion. Premièrement, l’environnement joue un effet de contrainte sur l’industrie du transport et les progrès technologique et scientifiques rapides ont permis de surmonter l’environnement. Cependant, les éléments de preuve démontrent que le fonctionnement du commerce mondial exige de considérer avec prudence le climat, l’eau, l’air, le sol et la diversité biologique comme ressources. Il y a un consensus émergeant dans l’industrie du transport concernant la typologie La croissance du trafic et l’amélioration des installations ferroviaires, qui nécessitent plus d’espace dans les terminaux de transport, constituent des défis de développement durable. 17 Mars 2008 des enjeux environnementaux et leurs répercussions. La vue d’ensemble internationale des pratiques de développement durable ne fait pas de distinction entre les diverses conditions géographiques. Le développement durable a une portée mondiale. Deuxièmement, les règlements environnementaux augmentent en nombre et force. Il y a un grand choix de réponses à la législation environnementale. Cependant, les pratiques de développement durable constituent un secteur dont la performance affecte de plus en plus la compétitivité de l’industrie du transport. Les transporteurs ou les opérateurs de terminaux ne peuvent plus chercher de permis de pollution. Ils doivent observer les règlements locaux et internationaux, tenir compte du facteur des dépenses environnementales dans leurs affaires et intégrer la performance environnementale dans leurs stratégies d’entreprise. Troisièmement, le développement durable sur le plan de l’environnement exige plus de responsabilités de la part des entreprises de transport et les force à acquérir une expertise en gestion environnementale. On considère maintenant que l’adoption de mesures de développement durable est nécessaire à l’industrie pour maintenir sa compétitivité dans toutes les facettes des portes continentales de transport et des corridors de commerce. Le succès des politiques axées vers le développement durable dépend en grande partie des activités privées des transporteurs commerciaux et des opérateurs de terminaux qui sont aussi concernés par le développement durable financier. Les opérateurs de terminaux, les transporteurs et les expéditeurs doivent évaluer les efforts entrepris en termes de ressources consacrées à l’environnement, mesurer la performance dans le temps et communiquer leurs résultats aux intervenants, à la communauté locale et aux gouvernements. Les principes d’économie de marché sont intégrés dans la gestion environnementale. Les corrélations accrues entre la performance environnementale et la compétition de l’industrie suggèrent qu’une approche du bas vers le haut, donnant aux intervenants les droits d’évaluer, serait plus appropriée qu’une approche du haut vers le bas pour réduire les effets externes négatifs sur l’environnement. Le renforcement de la porte continentale canadienne de l’Asie-Pacifique La Colombie-Britannique est dans une position prépondérante pour le développement économique du Canada. Le trafic de fret, de passagers et d’information dans cette région a pris rapidement beaucoup d’ampleur. Cependant, la porte continentale de l’Asie-Pacifique ne peut pas éviter ces tendances importantes au niveau international. Dans le contexte d’échanges commerciaux accrus, il y aura une forte demande pour la porte continentale canadienne de l’Asie-Pacifique. Les défis environnementaux sont des facteurs déterminants dans le processus de mondialisation. Il a été démontré que les régions ayant des problèmes environnementaux ne sont pas compétitives au niveau mondial. L’étude révèle aussi l’existence des systèmes complexes de frais qui tiennent compte des répercussions environnementales (c’est-à-dire des honoraires pour la congestion, les émissions polluantes, la gestion FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 des déchets, l’efficacité d’énergie, etc.) qui affectent l’exploitation des portes continentales et des corridors et qui aident les intervenants à mettre l’emphase sur le développement durable. Étant donné la nature fragmentée des flux à plusieurs couches, des corridors de transport et des portes continentales, il semble difficile de développer une stratégie durable intégrée de développement de porte continentale. Ce n’est pas une situation unique. Dans d’autres parties du monde, le développement de porte continentale a souvent été fragmenté, et les meilleurs sites n’ont pas nécessairement été sélectionnés pour le développement, ce qui a créé une grave duplication d’infrastructures. La porte continentale canadienne de l’Asie-Pacifique a tout ce qu’il faut pour devenir un centre de transbordement mondial, un porte continentale internationale pour l’Amérique du Nord 18 Mars 2008 et un centre de distribution et de logistique complet. Puisque la part du trafic mondial augmente, l’enjeu de développement durable devient plus pressant. Sans certification écologique, le développement du statut de centre international sera limité car plusieurs portes continentales qui performent mieux en matière d’environnement en profiteront. Par conséquent, le plan lié au processus de mise en oeuvre du développement durable dans les diverses portes continentales est déjà évalué empiriquement. Plusieurs intervenants dans les portes continentales évaluent comment améliorer leur compétitivité en adoptant des pratiques de développement durable en vue de faire face à la compétition du marché. La Figure 4 décrit une structure de base pour mettre en oeuvre le processus de logistique vert dans les portes continentales et les corridors de transport. Les facteurs concurrentiels sont exprimés en termes d’efficacité, d’accessibilité et de capacité du transport. L’analyse comparative internationale révèle l’apparition de plusieurs meilleures pratiques durables sous la forme de conception de réseau optimale, de nouvelle architecture opérationnelle, d’opérations d’attribution de fret, de gestion du rendement, de choix de port d’escale dans le port d’entrée, etc. Parmi les façons de faire qui ont été adoptées pour les portes continentales et les corridors de transport commercial expliquées ci-dessus, aucune n’est entièrement nouvelle en soi. Leur adoption donne un avantage concurrentiel aux intervenants en transport dans les portes continentales en améliorant l’efficacité et la rentabilité. Ces étapes représentent des phases distinctes, mais évidemment fortement liées entre elles. Les diverses dimensions du transport durable sont interdépendantes et offrent plusieurs compromis et opportunités aux responsables du transport. Dans leur ensemble, ces façons de faire représentent une nouvelle orientation importante pour la gouvernance du transport. La promotion d’une porte continentale et d’un corridor de transport efficaces et durables n’est pas strictement une question d’organisation du marché ou de contrôle de réglementation. Il y a un besoin Figure 4. Cadre logistique écologique Infrastructures physiques et non-physiques FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 Pratiques réglementaires et commerciales 19 Mars 2008 de renforcer la gouvernance du transport. L’objectif n’est pas de créer une autre couche administrative. La gouvernance de facilitation du transport durable se concentre sur les innovations dans l’environnement physique, économique et construit, qui sont les trois dimensions du développement durable. Les améliorations apportées aux pratiques de logistique verte par des changements aux convois de transport qui entrent dans une porte continentale et en sortent dépendent du leadership régional, de l’évaluation de la performance et du calendrier des opérations. Le leadership est essentiel pour réussir un développement durable. Des études comparatives internationales révèlent que si les cadres dirigeants soutiennent les visions de développement durable, il devient possible : 1) d’intégrer le développement durable dans les pratiques de gestion; 2) de solliciter et d’obtenir le soutien du gouvernement et la participation de partenaires pour concevoir des politiques; et 3) de faciliter l’élaboration de stratégies pour atteindre un équilibre entre les préoccupations environnementales et celles de l’industrie. L’évaluation des performances permet d’établir des normes minimales de développement durable pour les opérations de transport. Ces normes doivent identifier le statut environnemental spécifique concernant le changement de climat, l’eau, l’air, le sol, le bruit, la diversité biologique et les enjeux d’emprise routière dans la zone de la porte continentale. Les normes clarifieront les risques, les répercussions et les responsabilités des intervenants dans l’exécution de la logistique de porte continentale d’une façon durable. Un calendrier opérationnel fournit un ordre du jour pour le travail à effectuer par le gouvernement, l’industrie et les universitaires en vue de favoriser le développement des portes continentales et des corridors de transport durables. Le but visé est de se concentrer sur les changements de développement et de performance de la porte continentale, sur la transformation dans l’organisation et les politiques des système de transport, dans les flux physiques et sur les répercussions de systèmes logistiques des entreprises et de leurs pratiques. Les stratégies les plus efficaces sont celles qui visent des objectifs à court, moyen et long terme selon des valeurs précises. Conclusion Puisque le trafic mondial augmente de plus en plus, les scénarios futurs devront prévoir la prestation du transport et des services connexes dans le monde entier par un système intermodal de transport combiné par bateau, avion, camion ou train. La question de restructurer les systèmes de transport devient plus aiguë. Les opérations des portes continentales, le réseau intermodal mondial et la gestion de la chaîne d’approvisionnement sont devenus les principaux facteurs de croissance du trafic. Les tactiques motivées par la libéralisation et la mondialisation ont changé les stratégies d’entreprise d’une telle façon FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 qu’elles intègrent le développement durable comme actif compétitif. Cela se reflète dans la typologie d’enjeux environnementaux et des actions ciblées par les entreprises. La croissance du trafic international est inévitable et fait déjà partie du contexte mondial de logistique écologique. Vancouver possède presque tout ce qui est nécessaire pour devenir une porte continentale internationale. Le succès des politiques conçues pour propulser le Canada comme porte continentale de l’Asie-Pacifique dans une industrie de transport mondial intégré dépendra en grande partie du processus décisionnel en réaction et en convergence avec ces changements. 20 Mars 2008 Références citées Comtois, C. et Slack, B. (2005). Transformations de l’industrie maritime : portrait international de développement durable appliqué, Québec : MTQ, 247 p. Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) (2003). Étude sur les transports maritimes 2003, Genève : Nations Unies, 186 p. Containerisation International Yearbook (1990-2006), London : Informa Group. Dion, S., B. Slack et C. 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Pour obtenir de l’information générale à propos de la FAPC Tél. : 604-684-5986 Téléc. : 604-681-1370 Courriel : [email protected] ou visitez notre site web : www.asiapacific.ca Les opinions exprimées dans Commentaire Canada-Asie sont celles de l’auteur et elles sont publiées dans l’intention de favoriser une conscience sociale et un débat public. Elles ne reflètent pas nécessairement les points de vue de la Fondation Asie Pacifique du Canada. Malgré tous les efforts déployés pour vérifier l’exactitude de cette information, la Fondation Asie Pacifique du Canada se dégage de toute responsabilité et conséquence (en découlant) pour toute personne ou toute organisation utilisant cette information. Les opinions exprimées n’engagent que l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de la Fondation ou de ses employés. 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