Mars 2008
FAP Canada -Commentaire Canada-Asie no 49 5
l’apparition d’un marché du transport extrêmement
compétitif, caractérisé par la multiplication des
liens, le développement de nouveaux itinéraires, les
structures de prix déréglementées et l’autonomie plus
grande des sociétés de transport dans l’organisation
de leurs opérations (Dion, Slack et Comtois, 2002).
Cet ensemble de nouvelles activités économiques
et politiques aura permis l’émergence d’opérateurs
de terminaux mondiaux. Quelques transporteurs
maritimes ont même ajouté la gestion des terminaux
à conteneurs dans leurs opérations.
En utilisant les données disponibles, un examen
de l’emplacement des principaux intervenants
dans l’industrie d’expédition des conteneurs met
en évidence le contraste marqué entre le débit de
traitement des portes continentales maritimes, la
capacité de otte des transporteurs mondiaux de
conteneurs et le volume de conteneurs traités par les
principaux opérateurs de terminaux (Figure 1).
Les meilleurs regroupements de ports à conteneurs
internationaux, ceux qui traitent plus de cinq millions
d’EVP annuellement, ont l’avantage comparatif
d’une grue à portique de grande capacité et d’une
profondeur d’eau su sante pour l’amarrage de
grands navires porte-conteneurs. En Asie de l’Est,
les principales portes continentales maritimes sont
le groupe de ports dans le détroit de Singapour, les
ports du delta de la rivière des Perles centrés sur
Hong Kong, les ports de Shanghai et Ningbo dans
le delta uvial du Yangtze, le couloir Kaohsiung-
Taichung dans le détroit de Taiwan, la pointe sud de
la péninsule coréenne et le groupe de ports dans la
baie de Tokyo. En Amérique du Nord, la principale
porte continentale est dans la baie de San Pedro avec
les ports de Los Angeles, Long Beach et San Diego.
En Europe occidentale, il y a des portes continentales
maritimes dans le secteur du Rhin-Scheldt (Anvers
et Rotterdam) et dans la baie de Helgoland dans le
Nord-ouest de l’Allemagne (Hambourg et Brême).
Les principales lignes d’expédition de
conteneurs ont des navires dont la capacité
dépasse les 100 000 EVP (Tableau 1). La stratégie
de ces transporteurs maritimes est d’o rir des
services mondiaux qui optimisent la contribution
des cargos aux installations existantes et d’exploiter
un système à pleine capacité. Ce processus a mené
au regroupement de ottes par des alliances, des
fusions ou des acquisitions. Ces alliances d’expédition
ont permis l’établissement de réseaux mondiaux
transpaci que, trans-Panama, transatlantique et
trans-Suez en o rant une couverture complète des
ports par des services. Dans ce contexte, les lignes de
navigation sont concernées par les liens aux réseaux
de transactions par échange électronique de données
et aux chaînes réelles de transport. Mais les alliances
d’expédition sont rigides dans leur structure et leur
organisation. Elles manquent de exibilité et de
capacité à s’adapter rapidement aux changements. La
croissance la plus élevée du débit des conteneurs et
le taux de rentabilité est réalisée parmi des membres
non alliés, et surtout en Asie orientale. Il y a une
meilleure concordance entre les principales plates-
formes de chargement et déchargement de fret et les
centres de commande des lignes de navigation en Asie
qu’en Europe occidentale et en Amérique du Nord.
Les lignes de navigation sélectionnent des ports
d’éclatement à travers le monde en fonction de leur
e cacité, des coûts et de leur capacité de garantir un
grand volume de tra c. Il y a plus de 200 terminaux
portuaires dans le monde qui sont sous le contrôle de
moins de 25 opérateurs mondiaux du secteur public
ou privé, ce qui représente 60 % du volume total de
conteneurs traités (Tableau 2). Ces entreprises ne
sont pas un groupe homogène. La distinction doit
aussi être faite entre les débardeurs traditionnels, les
opérateurs régis par le transporteur et les hybrides
mondiaux dont la société mère est en a aires dans
le chargement de conteneurs, mais qui exploite
les terminaux portuaires comme unité d’a aires
indépendante (DSC, 2004). Il y a un contraste marqué
dans la répartition géographique des opérations.
L’industrie mondiale des terminaux de conteneurs est
extrêmement dynamique à cause de la compétition
du marché en Extrême-Orient, en Europe et en
Amérique du Nord et des diverses associations
formées pour satisfaire les demandes des réseaux