Dossier Pédagogique Stéréoscopia

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DOSSIER
PÉDAGOGIQUE
STÉRÉOSCOPIA
Pièce pour 2 danseuses - Création 2014
CIE J’Y PENSE SOUVENT (…)
[SCOLAIRE]
[DUREE]
[LIEU]
[DATE]
[TARIF]
à partir de 9 ans
40 mn
Théâtre Nouvelle Génération – TNG
Jeudi 22 septembre 10h – 14h30
6€
Conception du projet : Vincent Dupont
Collaboration artistique : Myriam Lebreton
Danseuses : Aline Landreau, Ariane Guitton
Musique, son : Maxime Fabre
Lumière : Arnaud Lavisse
Décor : Vincent Dupont en collaboration avec Sylvain Giraudeau et Marc
Chevillon
Costumes : Eric Martin, Morgane Dufour
Travail de la voix : Valérie Joly
L’œuvre de Vincent Dupont est l’une des plus singulières qui soit dans le paysage de la
création contemporaine. Aux frontières du théâtre, de la danse, de la performance et de
l’installation plastique, elle témoigne chaque fois d’une recherche patiente et d’une densité
poétique rare.
Selon quelles vitesses une image se constitue-t-elle pour devenir mémorisable?
Cette question, l’une des plus pertinentes qui soit pour notre temps, gît au cœur des
interventions que signent ensemble Vincent Dupont et les artistes qui collaborent avec lui.
Renouant avec une tradition qui hante la modernité artistique, celle du dialogue entre les arts
(que le qualificatif de « trans-disciplinaire » désigne souvent aujourd’hui), ces pièces recréent
chacune un véritable sensorium où l’ensemble des paramètres – travail des gestes, des voix,
de la lumière et du son – œuvre étroitement à une reconfiguration du sensible et des modes
de perception auxquels il donne lieu. Capables tour à tour d’une douceur et d’une violence
extrêmes contenues dans les limites de dispositifs dramaturgiques et scénographiques
rigoureusement définis, c’est à un transport que chacune de ses pièces nous convie : celui
de nos capacités à habiter poétiquement le monde. Car, comme l’écrit Hölderlin, « ce qui
demeure, le poète le fonde ».
Christophe Wavelet
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[SOMMAIRE]
[NOTE D’INTENTION]....................................................................................................... - 3 -
[BIOGRAPHIES]
VINCENT DUPONT....................................................................................................... - 4 ARIANE GUITTON ........................................................................................................ - 5 ALINE LANDREAU ........................................................................................................ - 5 MAXIME FABRE ............................................................................................................ - 6 ARNAUD LAVISSE ........................................................................................................ - 6 VALERIE JOLY.............................................................................................................. - 6 -
[L’UNIVERS DU SPECTACLE] ...............................................................................................
CHAMPS LEXICAL DU SPECTACLE ............................................................................ - 7 PISTES PÉDAGOGIQUES .......................................................................................... - 10 [POUR ALLER PLUS LOIN] ...................................................................................................
RENCONTRE ENSEIGNANTS .................................................................................... - 12 RESSOURCES DOCUMENTAIRES – BIBLIOGRAPHIE............................................. - 12 [EXTRAITS DE PRESSE] ............................................................................................... - 13 -
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[NOTE D’INTENTION]
La présence des oiseaux, volontiers fugueurs, impose une gestuelle
« En hommage au peintre florentin Jacopo Chimenti, Stéréoscopia cherche le relief, l’écart
entre deux images presque semblables pour accéder à une perception nouvelle.
Comme dans les dessins du peintre, qui représentent le même sujet vu par chacun des deux
yeux, les corps de deux danseuses explorent un monde en parallèle fait de doubles, où le
mouvement fait résonner cette vibration commune.
Entraînés dans ce double solo, les corps vont progressivement accéder à un espace
horizontal où la droite et la gauche sèment le trouble, perturbent la perception et menacent à
tout instant de renverser le cadre. Ici, il ne s’agit plus d’une narration, mais d’une expérience
à l’écoute de son propre double où la lumière et les objets viennent révéler le déplacement
des émotions et leur potentiel, et où les sons créent l’écart entre ce que l’on voit et ce l’on
entend. S’ouvre alors un espace d’écoute sur ses propres sensations. »
Vincent Dupont
-3-
[BIOGRAPHIES]
VINCENT DUPONT
Vincent Dupont a une formation de comédien. Il rencontre la danse avec Thierry Thieû Niang et
Georges Appaix et participe ensuite aux créations de Boris Charmatz : Herses, une lente introduction
et Con forts fleuve. D’autres collaborations se feront dans le milieu du cinéma, notamment avec Claire
Denis.
Il signe sa première chorégraphie en 2001. Jachères improvisations, inspiré d’une photo d’une
installation du plasticien Stan Douglas, questionne le réel en travaillant sur des notions de
rapprochement et d’éloignement tant visuelles que sonores. Dès lors, Vincent Dupont mène un
travail à la croisée de plusieurs médiums qui déplace les définitions attendues de l’art
chorégraphique. Ses créations se posent comme des expériences, des questions adressées à la
perception du spectateur.
Avec [dikrömatik], Vincent Dupont concentre son travail sur des matériaux qui contournent l’équilibre
sensoriel des spectateurs. Il renouvelle ses collaborations avec Yves Godin et Thierry Balasse pour
créer une représentation du vertige, d’un trouble immédiat de la perception.
En octobre 2005, aux Laboratoires d’Aubervilliers, il crée Hauts Cris (miniature). Cette pièce lui permet
d’inscrire le corps comme catalyseur de l’espace et du son pour révéler un état intérieur lié au cri.
Incantus, créé en novembre 2007 au CNDC d’Angers, travaille à une matière incantatoire qui appelle
les danseurs à affirmer leurs présences et libérer le mouvement. Un appel collectif vers le plateau
pour définir les enjeux de l’acte chorégraphique et lui permettre de trouver ses zones de force, ses
points d’appui.
La SACD a attribué à Vincent Dupont, le Prix "nouveau talent chorégraphique" pour l’année 2007.
Du désir de mettre en jeu d’une autre manière qu’au théâtre la perception des corps, il crée, au
printemps 2009, Plongée un film chorégraphique. En faisant appel à des espaces naturels ou
inventés, il filme une autre présence des corps dans une chorégraphie de l’image.
Souffles, créé en juin 2010 au Phénix, scène nationale de Valenciennes, dans le cadre du festival
Latitudes Contemporaines, tente de révéler une image de la mort en mouvement dans une catharsis
du plateau.
Avec Bine, installation performance réalisée au printemps 2011, Vincent Dupont confronte le
mouvement à l’univers poétique de Charles Pennequin.
L’étang suspendu, créé en août 2012 pour le festival Entre cour et jardins approche certaines visions
qui nous constituent dans un rapport organique à la nature.
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Inspiré par un film de Jean Rouch, Air, créé à Nîmes en novembre 2013, cherche sa propre transe
dans un flux et reflux traversant le public et fait le pari que de cette énergie collective naisse un
mouvement unique. Sa dernière pièce, Mettre en pièce(s), en création, sera présentée en octobre
prochain au Théâtre La Vignette. (En savoir plus : http://vincentdupont.org/fr/archives/1753)
ARIANE GUITTON
Diplômée du CNSMD de Lyon, Ariane Guitton est engagée au Ballet de l'Opéra National de Lyon en
1993.
Jusqu'en 1996, elle interprète, entre autres, des œuvres de Dominique Bagouet, Bill T Jones, Maguy
Marin, Stephen Petronio, Martino Muller, Angelin Preljocaj.
Elle collabore ensuite à l'étranger avec les chorégraphes Rami Levi, Joanne Leighton, Andonis
Foniadakis et Josu Zabala.
En janvier 2000, elle rejoint Hervé Robbe au CCN du Havre et participe à ses projets jusqu'en 2004.
De 2004 à ce jour, elle est sollicitée par la compagnie Affari Esteri, comme interprète et assistante à
l'écriture chorégraphique des projets : Airports (tenses1) (2005), Les Avenants (tenses 2-3) (2007),
Inside ##### (2009), Lings (2010), Embrace (2011) et Tempéraments (2013-2014).
En 2011, elle entame une collaboration avec Julie Nioche et Virginie Mira en tant qu'interprète du
projet Voleuse. Parallèlement elle se forme au Vinyasa Yoga et l'enseigne à Paris depuis 2008.
ALINE LANDREAU
Aline Landreau prend part à la Formation "d’Artiste Chorégraphique" du Centre National de Danse
Contemporaine d’Angers, suite à une incursion au Conservatoire de Bordeaux et des études de
Philosophie.
En 2009 elle intègre le programme master "Essais" du CNDC, dédié aux investigations
chorégraphiques émergentes, elle y développe des dispositifs performatifs et sonores, à la lisière des
arts visuels. Son travail questionne l'endroit du trouble perceptif à l’intérieur du cadre formel et
symbolique du théâtre, et la fiction d'une identité primitive, à travers mouvement, voix et scénographie.
Ses derniers projets, The Outline - performance sonore conçue pour la Galerie Empreintes en
septembre 2013 -Locomotive - pièce pour batterie, en collaboration avec Laurie Peschier-Pimont,
Béryl Breuil, et Antoine Monzonis-Calvet - et Les Brumes - recherche autour des phénomènes
d'apparition et de dés-identification -, ainsi que des pistes exclusivement sonores ou vidéos, lui
permettent d'étendre ces composantes et d'interroger les conditions de saisie sensible d'un spectateur
auteur de son propre regard.
Aline Landreau collabore depuis 2008 avec des chorégraphes tels que Loïc Touzé, Kosei Sakamoto,
Emmanuelle Huynh et Vincent Dupont, et cofonde Météores en 2010, un pôle de recherche
chorégraphique, afin de comprendre activement ce que peut être une communauté artistique au
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travail. Depuis plusieurs années, elle poursuit un travail de sensibilisation et de transmission, guidée
par son intérêt pour les techniques somatiques et les zones propices à l’improvisation.
MAXIME FABRE
Maxime Fabre est musicien, réalisateur son et régisseur depuis 2002. Il collabore en tant que
musicien, sonorisateur et ingénieur son studio avec plusieurs groupes: Janski Beeeats, The
Psychologist & his medicine band … Il participe à plusieurs projets liés au Centre national de création
musicale La Muse en Circuit et travaille avec différents chorégraphes et metteurs en scène (Julie
Brochen, Jean Boillot, Thomas Lebrun etc.).
Il collabore avec Vincent Dupont depuis juillet 2010.
ARNAUD LAVISSE
Arnaud Lavisse est éclairagiste et régisseur lumière. Proche collaborateur de Caty Olive, Patrick
Riou et Yves Godin, son parcours lui fait croiser les travaux, notamment, de Gisèle Vienne, Christian
Rizzo, Boris Charmatz, Raimund Hoghe. Il accompagne les projets de Vincent Dupont depuis 2007 et
signe sa première création lumière avec Stéréoscopia.
VALERIE JOLY
Après des études d’art lyrique, Valérie Joly se spécialise dans l’étude des chants du monde et les
techniques vocales extra européennes. Soliste, elle travaille avec les compositeurs Pascal Dusapin
(Roméo et Juliette) et Georges Aperghis (Sextuor), et chante en concert les compositions de Patrick
Marcland, Philippe Le Goff, Michel Musseau, Giuliano d Angiolini, Jean-Claude Eloy, Kasper Toeplitz,
Christian Sébille, Patrick Roudier, Hughes de Courson, Georgia Spiropoulos…
Elle participe à de nombreuses créations de théâtre musical contemporain auprès de Farid Paya au
Théâtre du Lierre, et Robert Cantarella. Elle aime également collaborer avec des chorégraphes :
Olivia Grandville, Emmanuelle Huynh, Marceline Lartigue et Vincent Dupont depuis 2005.
Compositrice pour les voix, elle se passionne pour la recherche. Elle développe aujourd’hui un travail
d’écriture vocale où elle croise et mêle les voix du monde et les voix contemporaines. Elle crée
Nomad, en collaboration avec Philippe Dormoy, Eau-forte (2001), Silences (2005), Frontières(2009),
et Écholalie (juin 2011). Lear… conte à rebours d'après Shakespeare, pour une chanteuse et un
acteur, mis en scène par Hassane Kouyaté a été créé en octobre 2012. Parallèlement, Valérie Joly
développe une activité pédagogique : de 1986 à 1996, elle est co-responsable de la pédagogie au
Théâtre du Lierre. Elle enseigne dans de nombreuses structures : écoles de chant, conservatoires,
CFMI, IUFM et écoles de la deuxième chance. Elle accompagne de nombreux projets musicaux ou
théâtraux en tant que coach voix.
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[CHAMPS LEXICAL DU SPECTACLE]
Chorégraphie – chorégraphe
La chorégraphie est l'art de composer des danses et des ballets, principalement pour la scène, au
moyen de pas et de figures.
Le premier à avoir utilisé le terme chorégraphie est le maître à danser Raoul-Auger Feuillet dans son
traité paru en 1700 : Chorégraphie, ou l'art de décrire la danse par caractères, figures et signes
démonstratifs. Le terme désignait alors le système de notation de la danse qu'il avait mis au point.
Jusqu'aux Encyclopédistes et au Dictionnaire de la danse de Charles Compan (1787), la
chorégraphie signifie l'art d'écrire la danse. En 1810, Noverre en parle encore comme d'une discipline
qui « amortit le génie » du compositeur de ballet.
Ce n'est qu'au début du XIXe siècle que le terme commence à s'appliquer au créateur de ballet, à
celui qui « invente » des figures et des pas de danse. C'est Carlo Blasis qui en fait le premier l'usage,
en 1820, mais sans grand succès. On parle plus volontiers de « maître de ballet » ou de «
compositeur », les danseurs solistes ayant l'habitude de régler eux-mêmes leurs variations.
En 1935, Serge Lifar publie son Manifeste du chorégraphe, dans lequel il lui revendique une place de
concepteur, tout comme le metteur en scène de théâtre. Quelques années plus tard, il préconise
d'appeler l'auteur de ballet un choréauteur, afin de sortir les termes chorégraphie et chorégraphe de
leur ambiguïté.
À cette époque, George Balanchine introduit le mot choreographer dans le milieu de la comédie
musicale et du cinéma américain, en lieu et place du dance director.
Aujourd'hui, la danse contemporaine repose la question de l'auteur face aux créations collectives, et
on considère de plus en plus les métiers de chorégraphe et d'interprète comme différents et
complémentaires, l'un pouvant aller sans l'autre.
Côté cour, côté jardin
jardin
Afin d’éviter la confusion entre droite et gauche de la scène, de même que, sur un bateau, on a
«bâbord » et « tribord », les mots « cour » et « jardin » sont venus remplacer « côté du roi » et « côté
de la reine », termes usités jusqu’à la Révolution française.
L’origine de ces appellations est la suivante : en 1770, la Comédie-Française s’installe aux Tuileries,
en attente d’un nouveau bâtiment, dans la salle dite des « Machines » ; cette salle donnait, d’un côté
sur l’intérieur des bâtiments (la cour), de l’autre sur le parc (le jardin). Ces mots sont préférés à « roi »
et « reine » après la Terreur.
Pierron Agnès, Dictionnaire de la langue du Théâtre, mots et mœurs du théâtre, Le Robert, Paris, 2002
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Danse contemporaine
« Expression générique recouvrant différentes techniques ou esthétiques apparues dans le courant
du XXe siècle. […] Générationnelle dans un premier temps, elle ouvre sur une volonté de se nommer,
qui ne traversait guère la danse moderne. Elle dessine de ce fait une mutation dans le rapport à l’art
de la danse et à son histoire. Alors que la danse moderne se fondait en « écoles », en « nouvelles
maîtrises », la danse contemporaine se désigne comme telle à partir d’individualités d’auteur, chacun
se reconnaissant ou non contemporain de tel ou tel autre. »
Le Moal Philippe, Dictionnaire de la danse, Larousse, Paris, 2008
Le Geste
Dans la danse les gestes acquièrent une signification artistique ; ils sont plus élaborés et signifiants
que les gestes du quotidien et constituent un mode d’expression à part entière.
Chaque geste d’un danseur peut être caractérisé par sa forme, sa densité et sa nature ; chacune de
ces caractéristiques participant bien sûr à l’expression du geste.
La forme d’un geste correspond à son aspect visuel ; on peut ainsi distinguer par exemple des gestes
ronds, des gestes plutôt rectilignes, des gestes d’aspect brisé, des gestes symétriques ou
asymétriques. L’ensemble du corps participe à l’aspect visuel d’une gestuelle.
La densité est liée à l’énergie mise dans le geste et l’on peut avoir ainsi des gestes plus ou moins
lourds ou au contraire plus ou moins légers. L’utilisation du poids du corps est un élément essentiel
du mouvement dansé.
La nature d’un geste correspond à son caractère et l’on peut avoir, selon ce critère, par exemple des
gestes vifs, lents, liés, atténués, etc. qui donnent une signification différente à la danse.
Performance
« Forme d’intervention artistique qui apparaît dans les années 1960. Née dans le milieu des arts
plastiques à la même époque que le happening, la performance met en jeu l’artiste lui-même qui,
accompagné ou non d’accessoires, évolue en public ou seul (dans ce cas, face à la caméra ou à
l’objectif photographique) dans un acte éphémère, expérimental, unique. […] Une autre approche met
en jeu la transdisciplinarité, occasion de rencontres, d’échanges entre les plasticiens et d’autres
champs artistiques. […]
A partir des années 1990, des chorégraphes abordent la mise en danger du corps, convoquent les
formes de l’obscène, s’appropriant une des grandes caractéristiques de l’art de la performance :
provoquer des réactions de dégoût ou des réflexes de rejet pour interroger les conventions et les
tabous (en particulier dans le domaine sexuel et racial), pour mettre à jour le refoulé qui habite
l’humain ou la société. […]
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Dans le même temps, les technologies numériques et l’interactivité qu’elles permettent, élargissent
les possibilités quant à des projets historiques de la performance : impliquer le spectateur dans
l‘action en cours selon le principe que les membres du public autant que ceux qui conduisent la
proposition artistique sont partie prenant d’un même événement. Que ce soit pour en jouer ou la
mettre en abîme, le performeur peut désormais recueillir la réaction vivante, immédiate, que suscite
l’acte artistique en cours et l’intégrer à celui-ci. »
Le Moal Philippe, Dictionnaire de la danse, Larousse, Paris, 2008
Scénographie
La scénographie (du grec skênê "scène" et graphain "écrire") désigne aujourd'hui l'art d'agencer un
espace scénique, grâce à la coordination des moyens techniques et artistiques.
La scénographie d'un spectacle comprend les traditionnels décors, toiles peintes et accessoires, mais
aussi l'éclairage (qui peut modifier l'espace et même parfois se substituer aux décors), la conception
même des mouvements de scène et de la « mise en espace » (la recherche du scénographe est
alors parfois proche de celle du dramaturge) et tout ce qui construit l'esthétique d'un spectacle.
La scénographie d'un lieu de spectacle comprend toute l'organisation technique nécessaire à la
représentation (disposition du public, du cadre de scène, des rideaux éventuels, etc.).
Stéréophonie
Le son stéréophonique, plus communément appelé stéréo, est une méthode de reproduction
sonore visant à recréer l'illusion d'un espace sonore. Cela est habituellement réalisé à l'aide de deux
canaux diffusés par au moins deux transducteurs. Le terme stéréophonie vient du grec stereo
« spatial, solide » et phono « ton, le son ».
La définition de stéréophonie dans le dictionnaire est : « ensemble des procédés de transmission ou
d'enregistrement, de reproduction et de diffusion des sons permettant à l'auditeur de reconstituer la
répartition spatiale des sources sonores et d'obtenir ainsi l'impression de relief acoustique ».
Source : dictionnaire.education/fr
Stéréoscope
Ce sont des visionneuses qui permettent à chaque œil de ne voir que l’image qui lui est destinée
(image gauche à l’œil gauche, image droite à l’œil droit) afin de reconstituer l’image en relief. Il en
existe plusieurs types différents : à miroirs, à lentilles ou à prismes.
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[PISTES PÉDAGOGIQUES]
De la stéréoscopie à la 3D
définition et histoire
La stéréoscopie (du grec stereos, solide, et skopein, observer) est l’ensemble des techniques
mises en œuvre pour reproduire une perception du relief à partir de deux images planes.
Elle se base sur le fait que la perception humaine du relief se forme dans le cerveau lorsqu’il
reconstitue une seul image (en relief) à partir de la perception des deux images planes et différentes
provenant de chaque œil :
En d'autres termes, parce qu'on perçoit simultanément les objets selon deux angles légèrement
différents, on est apte à en voir les trois dimensions.
Dès le IIIe siècle avant JC, le géomètre Euclide définit le principe de la vision en trois dimensions :
« Voir le relief, c'est recevoir au moyen de chaque œil l'impression simultanée de deux images
dissemblables du même sujet ».
Au XVIe siècle, Giovanni Battista Della Porta et Jacopo Chimenti produisent une série de dessins qui
constituent une succession d’épreuves du même sujet réalisées sous des angles différents. Leur
visionnement permettait ainsi d’en restituer le relief, bien que cette intention ne soit mentionnée nulle
part.
En 1755, le savant anglais Joseph Harris reconnait et précise le caractère stéréoscopique de la vision.
Il écrit : « et grâce à la parallaxe due à la distance entre nos yeux, nous pouvons faire la distinction
entre l'avant et les deux cotés d'un objet proche...et cela donne un relief visible à ces objets, ce qui
aide grandement à les détacher du plan sur lequel ils se trouvent ».
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La stéréoscopie artificielle ne débute réellement qu’en 1832 avec les recherches de Charles
Wheatstone, qui fait breveter le premier stéréoscope six ans plus tard.
Il s’agit de deux miroirs dans lesquels l’individu visionne les
deux dessins placés aux extrémités de l’appareil.
Le procédé rencontre celui de la photographie en 1840,
quand Wheatstone demande à Fox Talbot de prendre des
photos (selon un processus que l’inventeur londonien met
au point avec le français M. Daguerre) afin de pouvoir les
visionner en relief avec son appareil.
En 1851, à l’occasion de l’Exposition Universelle de Londres la reine
Victoria s’intéresse au stéréoscope à lentille, construit par David
Brewster et Jules Duboscq.
À partir de ce moment, le stéréoscope connaît un grand succès et de
nombreuses améliorations : le Verascope voit le jour en 1893, il est le
premier appareil photo stéréoscopique rechargeable à la lumière. Peu
avant 1934, le film 33mm couleur devient disponible.
Et aujourd’hui ?
Avant le succès du cinéma en 3D, la stéréoscopie avait un peu disparu du quotidien. Elle était utilisée
principalement professionnellement, notamment en cartographie. En effet, cette dernière est faite en
grande partie à partir de photos aériennes, système permettant de définir les courbes de dénivellation
des terrains. La NASA utilisa également le procédé lors des missions Apollo sur la Lune (qui prend
des photos en relief des planètes de notre système solaire) ou Mars Pathfinder (qui rapporte des
images du sol martien).
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[POUR ALLER PLUS LOIN]
RENCONTRE ENSEIGNANTS
ENSEIGNANTS
[DATE]
[HORAIRE]
[LIEU]
mercredi 14 septembre
de 14h à 16h
Théâtre Nouvelle Génération - TNG
Stéréoscopia est un monde où le principe de la stéréoscopie associé à celui de la stéréophonie
révèle le passage dans un nouvel espace (tridimensionnel) de visions. S’appuyant sur le décalage,
l’écart entre deux images presque semblables, Stéréoscopia invente un relief où le son interagit avec
le mouvement et où l’image fait exploser son propre cadre pour accéder à des sensations nouvelles et
vivre une expérience unique.
Lors de cette rencontre, Myriam Lebreton propose d’éprouver quelques propositions concrètes sur
lesquelles les artistes du spectacle ont eux-mêmes travaillé. Puis de prolonger ces explorations
physiques et vocales en échangeant autour de plusieurs pistes d’ateliers possibles en classe : dessin,
image, photo, travail sonore simple, écriture…
Les responsables de groupes sont invités à partager un temps de mise en mouvement et de
discussion avec la compagnie afin de recueillir des « outils » gestuels et artistiques qui leur
permettront de sensibiliser leurs élèves avant l’expérience en salle.
Gratuit, sur inscription
RESSOURCES DOCUMENTAIRES
DOCUMENTAIRES – BIBLIOGRAPHIE
Site de la compagnie :
www.vincentdupont.org
Les illusions d’optique :
http://www.hugolescargot.com/article-les-illusions-optique.htm
Fabriquer un stéréoscope :
http://soucoupes158.blogspot.fr/2011/12/la-fabrication-du-stereoscope.html
http://users.skynet.be/fb000749/Notes/LA%20STEREOSCOPIE.pdf
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[EXTRAITS DE PRESSE]
Paris MOMES – Avril 2015
Troubles de la vision !
Avec Stéréoscopia, c’est une expérience inédite que propose Vincent Dupont aux enfants. Drôle et
planante. Vincent Dupont n’est pas de ceux qui racontent des histoires. Son affaire à lui, c’est plutôt
de démonter la machine pour nous faire voir comment ça marche. Inspirée du système de la
stéréoscopie (comme les lunettes 3D), la scène est scindée en deux cadres où évoluent deux
danseuses d’apparence similaire. Au début, leurs actions sont identiques, puis diffèrent légèrement,
puis totalement. Equipés de casques audio qui nous isolent comme dans une bulle, nous nous
trouvons reliés aux danseuses dont les mouvements et la respiration sont sonorisés. L’artiste nous
invite ainsi à une expérience quasi hypnotique de la vision mais aussi de l’espace sonore par un subtil
travail de lumière, de musique et de son qui plonge chacun en lui-même et l’interroge. Inédit par
rapport à ce qui est d’ordinaire proposé aux enfants, Stéréoscopia peut paraître radical. Ce qui
n’empêche pas d’être drôle. !
Rosita Boisseau. Télérama.fr 2015
Il possède un talent spécifique, des obsessions étonnantes et le savoir-faire hypnotique qui fait parfois
surgir des pièces vraiment inédites. Depuis 2001, Vincent Dupont conçoit des spectacles-installations
comme des mystères visuels et auditifs. Cette fois, Stéréoscopia, pièce pour deux danseuses,
s'intéresse à rendre palpable les différences entre deux images presque semblables. Sur scène, les
deux interprètes s'amusent donc à semer le trouble au gré de leurs silhouettes de fausses jumelles.
Un scénario pour perdre de vue la réalité, à tester en toute liberté dans une production qui s'annonce,
comme souvent chez Vincent Dupont, tout en illusions et décalages.
Le Manège de Reims, Scène Nationale 2016
Deux danseuses en léger déphasage… S’inspirant du phénomène optique de la stéréoscopie, Vincent
Dupont joue de nos perceptions en illusionniste du mouvement et des images.
Connaissez-vous la stéréoscopie ? Il s’agit d’une technique consistant à représenter simultanément
un même sujet sous deux angles légèrement différents pour “ tromper le regard “ et produire l’illusion
d’une vue en relief. Désormais couramment utilisé au cinéma, ce procédé n’a pour autant rien de
révolutionnaire. Au XVIe siècle, le peintre florentin Jacopo Chimenti (1551-1640) y consacrait déjà des
recherches… C’est en hommage à ce pionnier que Vincent Dupont a imaginé Stéréoscopia, une pièce
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destinée aux jeunes spectateurs et à leurs parents. Passionné par les phénomènes de la perception,
Vincent Dupont conçoit chacun de ses spectacles comme une expérience pour les sens. En référence
au dispositif de la stéréoscopie, on a ici affaire à des boîtes jumelles à l’intérieur desquelles évoluent
deux danseuses exécutant la même chorégraphie, mais en très léger décalage. L’idée n’est pas de
provoquer l’illusion du relief cependant. Nous sommes bien devant un spectacle vivant. Il s’agit plutôt
de proposer au regard un jeu subtil d’allers-retours amenant chacun à recomposer sans cesse une
hypothétique image manquante qui serait la résultante des images concrètes. Dans l’écart croissant
qui s’instaure entre les partitions respectives des interprètes, le spectateur voit son « aire de jeu »
augmenter peu à peu, jusqu’au moment où le mouvement s’émancipe pour bousculer définitivement le
cadre et faire entrer cette lanterne magique en vibration. Jeux de corps, de sons, de lumière, volumes
en lévitation… Stéréoscopia est un troublant espace d’écoute de nos sensations.
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