Le Domaine – ULB – Erasme
PROGRAMME ANOREXIE / BOULIMIE
Directeur : Dr Yves Simon – Coordination des soins : Joanne Samson
Jeunes adultes - adultes
C:\Documents and Settings\remy\Local Settings\Temporary Internet Files\OLK63\Activités thérapeutique UTA jeunes adultes adultes .doc
Le Domaine-ULB-Erasme © Page 1 de 4.
Introduction
Les troubles des conduites alimentaires sont fréquents. Certains sont passagers et sans conséquences pour le bon fonctionnement du corps et
le bien-être psychologique. D’autres, comme la restriction alimentaire, le maintien d’un poids bas, les préoccupations alimentaires ou
pondérales persistantes, les vomissements, la perte de contrôle de l’alimentation, les variations irrégulières du poids sont la source d’une
détresse importante et nécessitent un traitement spécialisé. Certains troubles sont de véritables maladies comme l’anorexie mentale et la
boulimie.
Dans l’anorexie mentale, le contrôle du poids et de l’alimentation conduit à un amaigrissement significatif. L’arrêt des règles (aménorrhée)
est fréquent, sauf si celles-ci sont provoquées artificiellement par la prise d’un produit de substitution hormonal (pilule contraceptive).
Habituellement, la personne craint de perdre le contrôle de son alimentation, elle se sent grosse alors que son entourage la trouve plutôt
mince ou maigre.
Dans la boulimie, l’estime de soi est fortement influencée par le poids et les formes corporelles. La personne cherche à faire régime, perd le
contrôle de son alimentation et mange de grandes quantités d’aliments. Pour éviter la prise de poids, elle peut se faire vomir, abuser de
laxatifs ou de diurétiques ou encore pratiquer de l’exercice physique de manière intensive.
Les troubles des conduites alimentaires, même modérés, conduisent à un déséquilibre nutritionnel et métabolique dont les principales
conséquences sont : les préoccupations alimentaires persistantes, l’insomnie, la perte de cheveux, la frilosité, les difficultés d’attention et de
concentration, la boulimie, la fatigabilité excessive, la dépression, l’anxiété ou l’irritabilité.
L’anorexie mentale et la boulimie ainsi que leurs formes modérées apparaissent après un régime alimentaire visant à la perte de poids, très
souvent à la suite de remarques concernant les formes corporelles et le poids. La personne perd confiance en elle-même, rencontre des
difficultés dans les relations interpersonnelles et tend à s’isoler. Au début des troubles, ces difficultés ne sont pas clairement identifiées.
FACTEURS DE REUSSITE DU TRAITEMENT
Pour tirer profit d’un traitement, les parents et les proches participent, tout au long du traitement à des groupes de parents et des entretiens
familiaux. Tant pour la personne que pour sa famille, il n’est pas aisé de prendre conscience des difficultés qui accompagnent la restriction
alimentaire, la boulimie, les vomissements, l’hyperactivité, la perte de l’estime de soi ou les difficultés dans les relations. Cependant, cela
permet de modifier progressivement les pensées, les attitudes, les sentiments et les comportements problématiques qui maintiennent les
troubles alimentaires. En fin de compte, cela permet de reprendre confiance en soi et de s’affirmer.
Ce sont les proches, les parents et la personne hospitalisée qui produisent les changements et non la thérapie. Celle-ci est un moyen de
préparer le changement, d’aider à changer et d’évaluer les progrès réalisés. Selon notre expérience, un engagement actif dans le traitement
peut conduire à la guérison, parfois après de nombreuses années de maladie.
OBJECTIF DU TRAITEMENT
Le traitement vise à améliorer le vécu corporel et la confiance en soi lors de la reprise et du maintien d’un poids normal et d’un schéma
nutritionnel équilibré. La thérapie associe le plus souvent des groupes thérapeutiques, des groupes pour les proches, des entretiens de famille
ou de couples et des entretiens individuels. Le programme est basé sur quelques principes :
1 - le retour et le maintien d’un poids normal et d’un schéma nutritionnel équilibré ;
2 - la perception de soi, c’est-à-dire l’expérience corporelle et l’estime de soi ;
3 - l’expression de soi, c’est-à-dire l’affirmation de soi, le partage des émotions et la communication ;
4 - l’établissement d’un réseau de relations interpersonnelles familiales et sociales.
5 - les troubles associés (anxiété, dépression)
6 - le soutien aux proches (parents et partenaire).
CONDITIONS DE TRAITEMENT
Selon la littérature médicale et selon notre expérience, la reprise ou le maintien d’un poids compatible avec le retour des règles est une
condition indispensable pour une bonne conduite du traitement psychothérapeutique. En suivant notre schéma nutritionnel, vous prendrez
conscience que vous pouvez manger de façon équilibrée. Le poids minimum normal est calculé en multipliant, pour la personne de 18 ans ou
plus, la taille au carré par 20. Exemple : 1 m 60 x 1 m 60 x 20 = 51.200 kg.
Pour les personnes qui présentent un poids bas ou qui n’ont pas de règles régulières sans traitement hormonal, un protocole thérapeutique de
reprise de poids est proposé. Il doit vous permettre de retrouver un poids compatible avec le retour des règles.
Pour les personnes qui ont un BMI compris entre 20 et 25, nous leur demandons de ne pas perdre de poids.
Nous ne proposons pas de programme de perte de poids. Ces conditions font partie intégrante du programme, car restreindre son
alimentation favorise, particulièrement en situation de détresse émotionnelle, les épisodes de boulimie.