l’université la plus prestigieuse du monde sunnite, Al-Azhar. « Le
cheikh Ahmed Al Tayyeb est revenu sur le concept de la
dhimma, la protection que l’Etat musulman accordait aux mi-
norités non-musulmanes à l’époque médiévale », écrit le jour-
naliste du Vatican.
Parler de protection là où il y avait soumission,
c’est déjà assez fort de café.
Radio Vatican poursuit : « La dhimma impliquait que les non-
musulmans devaient s’acquitter d’un impôt (la jizya) en contre-
partie d’une protection des autorités civiles. Ce qui revenait, de
fait, à instaurer une inégalité administrative entre les citoyens.
Mais selon le grand imam, appliquer la dhimma aujourd’hui,
dans un contexte profondément différent, constituerait une
“forme d’injustice et un manque de raisonnement scientifique”.
Pour le cheikh Al Tayyeb, tous les citoyens sont égaux, et les chré-
tiens, précise-t-il, “ne peuvent être considérés comme une mi-
norité, un terme chargé de connotations négatives”. »
Cette adoption sans réserve du principe de l’égalité des ci-
toyens, dans le cadre d’un raisonnement qui présuppose la laïcité
de l’espace public, a de quoi surprendre. Taqqiya ? Ce ne serait
pas la première fois que l’islam adapterait son discours apparent
pour promouvoir ses propres intérêts. Mais au-delà, on y constate
plutôt une volonté de rapprochement avec le Vatican. Radio Va-
tican rappelle q’Al-Tayyeb a pu rencontrer le pape François en
2016 et qu’il y a un véritable « réchauffement » dans les relations
depuis lors, sur le fondement de préoccupations communes.