Djibouti-Ethiopie-Kenya - Programme de résilience à la sècheresse

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GOVERNMENTAL
AUTHORITY
ON DEVELOPMENT
INTERGOVERNMENTAL
AUTHORITY
ON DEVELOPMENT
AUTORITE INTEGROUVERNEMENTALE
POUR LE DEVELOPPEMENT
PROGRAMME DE RESILIENCE A LA SECHERESSE ET DE
DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PAYS
DE LA CORNE DE L’AFRIQUE (PRSDD-CA)
EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
ET SOCIALE STRATEGIQUE (EESS)
Résumé
Dr Gaspard BIKWEMU : Consultant Environnementaliste
Octobre 2012
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Nom du programme : Programme de résilience à la sècheresse et de développement
durable de la corne d’Afrique (PRSDD-CA)
Pays : Djibouti, Ethiopie et Kenya
Numéro : P-ZI-AAO-107
Département : OSAN Division : 1.
I. Introduction
1. Le programme de résilience à la sècheresse et de développement durable des pays de la
corne d’Afrique a pour objectif global la contribution à la réduction de la pauvreté, la
sécurité alimentaire et l’accélération du développement économique à travers
l’augmentation de revenu en milieu rural. Pour le moyen et long terme, le programme
vise l’amélioration des conditions de vie de la population et des systèmes de
production pastoraux.
2. Le résumé de la présente évaluation environnementale et sociale stratégique comprend
les points suivants :
- La justification du programme par la BAD
- Les objectifs et les composantes du programme
- Le cadre politique, législatif et institutionnel environnemental de la zone du
programme
- Description des enjeux environnementaux de la zone du programme
- Adaptation au changement climatique dans la zone du programme
- Analyse des alternatives au programme
- Les impacts environnementaux et sociaux prévisibles du programme
- Plan cadre de gestion des impacts négatifs potentiels
- Le plan de gestion environnementale et sociale du programme
II. Justification du programme par la BAD
3. La Corne de l’Afrique qui regroupe Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la
Somalie, le Soudan, le Sud Soudan et l’Ouganda est aujourd’hui touchée par la pire
sécheresse de son histoire qui a décimé le bétail et réduit à néant les récoltes. Ceci a eu
comme impact une forte dégradation de l’état nutritionnel des populations
particulièrement les femmes et les enfants, avec un taux de malnutrition chronique de
30% pour ces derniers. Cette sécheresse, somme toute récurrente, conjuguée aux divers
conflits et guerres civiles qui émaillent l’histoire de cette région, a provoqué des
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déplacements massifs des populations. On estime à environ 12,4 millions d'habitants, le
nombre de personnes menacées et vulnérables.
4. Face à l’ampleur de cette crise humanitaire, plusieurs rencontres à haut niveau ont été
organisées (Rome, 2010, UA, et en septembre 2011 à Nairobi) en vue de discuter sur
les stratégies à adopter face à cette sècheresse récurrente. Au cours de la conférence des
donateurs africains organisée à Addis Abeba par l’UA, la Banque Africaine de
Développement a promis une aide de 300 millions de dollars étalée sur plusieurs
années. Ces fonds seront essentiellement destinés à aider les pays concernés à
développer une résilience à la sécheresse et des moyens de subsistance durables pour
les populations suivant la recommandation de la conférence de Nairobi (septembre
2011). C’est dans ce cadre que la Banque a initié, à la demande des huit (8) pays, la
préparation du présent programme de résilience à la sécheresse et de développement
durable dans les pays de la Corne de l’Afrique.
5. En effet. la BAD a décidée de réaliser le programme en deux phases, c’est-à-dire la 1ère
phase qui couvre 3 pays (Djibouti, Ethiopie, Kenya,) tandis que les 5 autres pays
(Erythrée, Somalie, le Soudan Sud Soudan et l’Uganda) seront couverts au cours de la
2ième phase. Ce choix a été simplement dicté par la disponibilité des ressources des
allocations pays car seulement 3 des 8 pays avaient des disponibilités sur le FAD XII.
6. Ce programme vise le développement des conditions de résistance à la sècheresse des
communautés d’éleveurs à travers la réduction de la dépendance aux conditions
pluviométriques. Il prévoit la mise en place des mécanismes d’accroissement de la
disponibilité des ressources en eau pour le bétail et les humains au niveau régional ce
qui favorisera la sédentarisation et la réduction des conflits liés aux mouvements
transfrontaliers du bétail. Ce programme est alors organisé en trois principales
composantes à savoir :
- (i Développement et gestion des ressources en eau
- (ii) l'Amélioration des infrastructures d’élevage, de l’agriculture et de pêche
- (iii) Gestion du programme et renforcements des capacités.
Solutions de rechange (Alternative) au Programme
7. Dans le cadre de la résilience à la sècheresse, les pays de la zone du programme ont
entrepris plusieurs initiatives en particuliers des actions de mise en place des
infrastructures d’approvisionnement en eau pour le bétail et les humains. Cependant,
compte tenue de l’ampleur de la sécheresse et l’étendue affectée, leurs impacts restent
très insignifiant. La non- réalisation du présent programme (PRSDD-CA) constitue le
statu quo et par conséquent les conditions de vie de la population et du bétail resteraient
comme elles sont maintenant et la dégradation de l’environnement continuerait et
s’accentuerait davantage. Compte tenu de ce qui précède, la phase de non réalisation
du programme n’est pas à envisager.
III. Le cadre politique, législatif et institutionnel de la gestion de l’environnement
dans les pays du programme
8. Les pays qui seront couverts par le programme au cours de la première phase (Djibouti,
Kenya et Ethiopie) ont adoptés la gislation relative à l’environnement et
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développés des politiques relatives à gestion de l’environnement et des ressources
naturelles. Ces états ont également des institutions et départements spécifiques chargés
de la règlementation, la coordination et le suivi environnemental des projets de
développement socio-économique tant public que privés. Ces sont ces même
institutions et départements qui sont chargés de la probation des évaluations d’impacts
environnementaux et sociaux des projets et programmes, la coordination et le suivi
environnemental de la mise en œuvre des projets. Ces institutions sont ; EPA
(Environment Protection Management Authority) pour l’Ethiopie, NEMA (National
Environnement Management Authority) pour le Kenya, Direction de l’Aménagement
du Territoire et de l’Environnement en Djibouti. Au Kenya et en ’Ethiopie ces
institutions ont même des représentations au niveau des régions, provinces et districts.
9. Dans le cadre de la promotion des stratégies de développement conjoint, en 2007,
l’IGAD a fini la stratégie régionale de l’environnement et des ressources naturelles.
La coordination régionale du programme sera réalisée par la division Agriculture et
Environnement.
Politique de sauvegarde de la BAD
10. Selon la politique de sauvegarde de la Banque, le programme de résilience a la
sécheresse et de développement durable dans les pays de la corne de l’Afrique a été
classé de catégorie II du fait qu’il aura construction des infrastructures de gestion des
ressources en eau ( mini-barrage, retenue de surface, forage, citernes souterrains,
barrages ensablés, etc.), infrastructures d’amélioration de la filière élevage
(construction de marchés pour bétail, construction de quarantaine et clinique pour
bétail, etc.), aménagement d’ouvrages d’irrigation et aménagement des bassins
versants.
11. Le programme a un caractère régional et par conséquent certains sous-projets pourront
entre autre affecter les pays voisins en particuliers les sous-projets d’infrastructures et
le programme de gestion des parcours. Ainsi, ces pays qui seront affectés devront au
préalable être notifiés. L’IGAD devra alors faciliter les consultations entre les pays
concernées et avoir l’aval du pays affecté avant la réalisation des sous-projets. En ce
qui concerne le déplacement involontaires des populations des sites de mise en œuvre
des sous-projets, le programme prévoit qu’il n’y aura pas de déplacement des
populations et les bénéficiaires seront associées depuis le choix du site jusqu’à la mise
en œuvre.
12. Le programme prévoit de développer des sous-projets d’irrigation pour le
développement agricole. Ces projets utiliseront probablement des produits chimiques
comme pesticides ou engrais chimiques. Les déparasitages du bétail utiliseront
également des pesticides qui peuvent porter préjudice à l’environnement. L’évaluation
d’impact environnemental et social de ce type de sous-projet devra se référer aux
directives de la banque 4.03 et préparer un plan de gestion intégrée des pesticides. Ces
pesticides devront avoir des effets négatifs négligeables sur la santé humaine, ne
doivent pas affecter les organismes non ciblés et doivent être efficaces sur les insectes
ciblés. L’évaluation devra prévoir des mesures de sécurité depuis le transport, le
stockage et l’application conformément aux directives de l’OMS et de la FAO en la
matière.
13. Le programme sera mise en œuvre dans les milieux ou se trouvent les parcs nationaux,
réserves naturelles et forêts classées. Le choix des sites devra ne pas affecter les
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habitats naturels. Toutefois, dans certains milieux, la mise en place de points d’eau
pourra être sources de conflits entre les animaux des habitats naturels et le cheptel.
Dans ces conditions, le programme prévoit de construire des points pour les animaux de
ces habitats.
IV. Description des enjeux environnementaux et sociaux de la zone du programme
14. Dans les tous 3 les pays qui seront couverts par le programme, les zones identifiées
pour la mise en œuvre du programme (North du Kenya, Djibouti, Régions Afar et
Somalie de l’Ethiopie) sont situées dans la agro-écologique aride et semi-aride. En
Djibouti, les activités du programme seront réalisées dans les bassins versants de la
Byya Dader de la région d’Ali Sabieh, Gaggade-Derela de la région de Dkhil et de
Weima de la région de Toudjourah-Obock. L’ensemble du pays est considéré comme
aride à 100%.
15. Au Kenya, 80% de la superficie est considérée comme aride et semi-aride en particulier
toute la partie nord du pays. La zone choisie pour la mise en œuvre du programme est
constituée de 6 Districts dont 4 (Turkana, Samburu, West Pokot et Baringo) de la
province Nord-Ouest et 2 (Marsabit et Isiolo) de la province de Nord-Est. Ces zones
sont de vastes plaines et plateaux considérés comme semi-désertiques avec un couvert
végétal dominé par des savanes boisées ou des savanes herbeuses.
16. En Ethiopie, deux régions administratives c’est-à-dire l’Afar à l’est et la Somalie au
sud-est du pays ont été identifiées pour la alisation du programme. La dépression
Afar est considérée comme la zone la plus aride du pays avec un volcanisme encore en
activité.
17.
Sur le plan climatique ces régions connaissent une pluviosité faible (50-600 mm) et
clairsemée,
e
xtrêm
em
en
t
variable selon les saisons et selon les années.
La
pluie tombe
peu fréquemment, en orages isolés qui peuvent provoquer des crues dans les réseaux
fluviaux asséchés. Les sols de la zone du programme sont également de natures variées
et sont caractéristiques des zones agro-écologiques arides et semi-arides. Ainsi
Djibouti dispose de deux types de sol c’est-à-dire les sols en place (sols bruns profonds
issus de basalte, lithosols, sols calcaires coralliens) et les sols d’apport (colluvions,
alluvions fluvio lacustres). Quant aux sols de la région Afar de l’Ethiopie, ils sont
d’origine volcanique principalement de type basaltique.
18.
Au Kenya, les sols se sont développés essentiellement à partir de roches
sédimentaires. Ainsi, les zones d’altitudes supérieures 1200 m et bénéficiant de
précipitations allant jusqu’à 600 mm, comme Marsabit, disposent de sols volcaniques
fertiles tandis qu’au nord-est du Horr se trouve des sols noirs régulièrement engorgés
d’eau en périodes pluvieuses. Autour du lac Turkana se rencontre des sols rouges
foncés alors que vers le nord-ouest du pays et à l’est du lac Turkana, les sols se sont
formés à partir de laves volcaniques.
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