Riposte-catholique
La réinformation catholique au quotidien
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de mettre en pratique les prières et le jeûne prescrits par le Coran. Marie est certainement la figure la plus belle de
toutes celles qui sont représentées dans le Coran : elle est la Mère Vierge, qu’aucun homme n’a jamais touchée.
Mais elle ne peut pas être la Théotokos ; en fait, c’est une bonne musulmane.
Les points les plus délicats
1. L’éthique dans l'Islam et dans le christianisme (252)
La dernière phrase de ce paragraphe d’Evangelii gaudium affirme, en parlant des musulmans : « Ils reconnaissent
aussi la nécessité de répondre à Dieu par un engagement éthique et par la miséricorde envers les plus pauvres ».
C’est vrai et la pitié envers les pauvres est une exigence de l'Islam. Cependant il y a, me semble-t-il, une double
différence entre l'éthique chrétienne et l’éthique musulmane.
La première différence, c’est que l’éthique musulmane n’est pas toujours universelle. Il s’agit fréquemment de
s’entraider au sein de la communauté musulmane, alors que l'obligation d’aider, dans la tradition chrétienne, est
en soi universelle. On constate, par exemple, que lorsqu’une catastrophe naturelle se produit dans une région
quelconque du monde, les pays de tradition chrétienne apportent leur aide sans prendre en considération la
religion des bénéficiaires de l’aide, ce qui n’est pas le cas des pays musulmans richissimes (ceux de la Péninsule
arabique par exemple).
La seconde différence, c’est que l'Islam lie l’éthique et la légalité. Ceux qui ne jeûnent pas pendant le mois de
Ramadan commettent un délit et vont en prison (dans beaucoup de pays). S’ils observent le jeûne prévu, depuis
l’aube jusqu’au coucher du soleil, c’est parfait, même si, après le coucher du soleil, ils mangent jusqu’à l’aube
du jour suivant, davantage et mieux que d’habitude : « on mange ce qu’il y a de meilleur et en abondance »,
comme me le disaient quelques-uns de mes amis égyptiens musulmans. Il semble que le jeûne n’ait pas d’autre
signification que d’obéir à la loi du jeûne elle-même. Le Ramadan devient la période de l’année où les musulmans
mangent le plus et où ils mangent les plats les plus délicieux. Le lendemain, étant donné que pour manger
personne n’a dormi, personne ne travaille. Cependant, d’un point de vue formel, tout le monde a jeûné pendant
quelques heures. C’est une éthique légaliste : si tu fais cela, tu as agi de manière juste. Une éthique extérieure.
Le jeûne chrétien, au contraire, est quelque chose qui a comme objectif de se rapprocher du sacrifice de Jésus, de
la solidarité avec les pauvres ; ce n’est pas le moment où l’on récupère ce que l’on n’a pas mangé.
Si quelqu’un applique la loi musulmane, tout est en ordre. Le fidèle ne cherche pas à aller au-delà de la loi. La
justice est demandée par la loi, mais elle n’est pas dépassée. C’est pour cette raison que l'obligation de
pardonner ne figure pas dans le Coran ; en revanche, dans l’Évangile, Jésus nous demande de pardonner de
manière infinie (soixante-dix fois sept fois : cf. Matthieu 18, 21-22). Dans le Coran, la miséricorde n’arrive jamais
jusqu’à l'amour.
La même logique s’applique à la polygamie : il est permis d’avoir jusqu’à quatre épouses. Si je veux en avoir une
cinquième, il me suffit de répudier l’une de celles que j’ai déjà, probablement la plus vieille, et de prendre une
épouse plus jeune. Et, puisque je continue à avoir quatre femmes seulement, je suis parfaitement dans la légalité.
Il y a aussi l'effet contraire, par exemple dans le cas de l'homosexualité. Dans toutes les religions, c’est un péché.
Mais pour les musulmans, c’est également un délit qui devrait être puni de mort. Dans le christianisme, c’est un
péché, mais pas un crime. Le motif est évident : l'Islam est une religion, une culture, un système social et politique ;
c’est une réalité intégrale. Et il en est clairement ainsi dans le Coran. L’Évangile, au contraire, distingue
clairement la dimension spirituelle et éthique de la dimension socioculturelle et politique.
La même logique s’applique également à la pureté, comme le Christ l’explique de manière claire aux Pharisiens :
« Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme, mais c’est ce qui sort de la bouche qui souille
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