GUIDE PRATIQUE DU MÉTIER DE DESIGNER 2010 STATUT / PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE / CONTRAT • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Avertissement Ce guide pratique a pour but de mettre à la disposition des designers une synthèse des règles juridiques élémentaires qui encadrent leurs actions de création et des informations pratiques relatives à l’exercice de leur métier. Les termes d’ordre technique employés appartiennent au langage usuel de la discipline. Ce guide a une valeur informative pour les designers et ne peut se substituer à l’avis d’un conseil ou d’un avocat spécialisé en droit des affaires et/ou en propriété intellectuelle afin d’approfondir chaque cas et d’actualiser ses propres informations. GUIDE PRATIQUE DU MÉTIER DE DESIGNER 2010 STATUT / PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE / CONTRAT Édition : Patrice Juin, VIA Conception graphique : Nicolas Hubert Secrétariat de rédaction : Violaine Aurias Correction : David McDougall Attachée de Presse : Pauline Lacoste, VIA ©VIA 2010 29, avenue Daumesnil – 75012 Paris www.via.fr • • • • • • • • • Rédaction Dominique Serrell consultanteexpert en management de projet, certifiée à la pratique du droit, fondatrice de l’agence TerresNuages (Paris) • Sous la direction de Gérard Laizé, directeur général du VIA Michel Bouisson, responsable du programme d’Aide à la création VIA et des relations avec les écoles de design • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • SOMMAIRE 04. PRÉAMBULE 06. I. LES CADRES STATUTAIRES DE L’EXERCICE DE LA PROFESSION DE DESIGNER 07. 1. Choisir un code d’activité 07. 08. 08. 08. 09. 10. 10. 11. 12. 2. Choisir un statut juridique et fiscal : 2.1. Statut de salarié 2.2. Statut indépendant 15. 02. A. Auto-entrepreneur B. Profession libérale C. Entreprise individuelle D. Artiste E. Salarié en portage salarial 2.3. Entreprise inscrite au registre des sociétés 38. III. PROTÉGER LA CRÉATION 39. 39. 40. 40. 40. 40. 41. 41. 41. 1. La protection par le droit d’auteur 1.1. Notions élémentaires 1.2. Champs d’application du droit d’auteur 1.3. Antériorité 1.4. Originalité 1.5. Contrat de travail et droit d’auteur 1.6. Œuvre de collaboration et œuvre collective 1.7. La notion de copyright 1.8. Les moyens de preuve de la qualité d’auteur et de l’antériorité de la création 42. 42. 44. 45. 2. La protection par le dépôt 2.1. Dessins et modèles 2.2. Brevet d’invention 2.3. Marque 48. IV. EXPLOITER LA CRÉATION 49. 49. 49. 1. La propriété intellectuelle : propriété littéraire et artistique et propriété industrielle 1.1. La propriété littéraire et artistique 1.2. La propriété industrielle 49. 49. 50. 50. 51. 2 Conditions d’exploitation de la création 2.1. Notions élémentaires 2.2. Nature des droits cédés 2.3. Domaine d’exploitation des droits cédés 2.4. Cession proportionnelle ou forfaitaire 51. 51. 52. 3. Les types de contrat 3.1. Contrat de licence 3.2. Contrat de cession 53. V. GLOSSAIRE 66. VI. Adresses utiles 70. VII. Bibliographie II. SCHÉMA GÉNÉRAL D’INTERVENTION D’UNE MISSION DESIGN (PRATIQUES USUELLES) 16. 16. 19. 19. 20. 1. Le produit 1.1. Les principales étapes de l’étude 1.2. Les conditions de commercialisation du produit 1.3. Les droits de propriété intellectuelle 1.4. Exploiter la création : les types de contrat de cession de droits de propriété intellectuelle 23. 23. 24. 24. 24. 2. Scénographie/création événementielle/PLV 2.1. Les principales étapes de l’étude 2.2. Les honoraires d’étude 2.3. Les droits 2.4. Le cadre contractuel/assurances 26. 3. Architecture d’intérieur 26. 26. 26. 30. A. Architecture intérieure d’un site privé 32. 32. 34. 34. B. Conception de l’identité architecturale d’une marque commerciale 34. C. Décoration 34. D. Négoce 34. E. Création de mobilier spécifique ou de « modèles » 35. 4. Autres champs de l’activité de designer 1. Les différentes missions 2. Les principales étapes de l’étude 3. Les honoraires 1. Déroulement de l’étude 2. Réalisation des magasins ou espaces de vente sur le concept choisi 3. Types de mission .03 PRÉAMBULE DESIGNER UN MÉTIER Rappel de données étymologiques Léonard de Vinci désignait l’art et notamment la peinture comme étant cosa mentale, une chose de l’esprit. La langue française a longtemps ignoré la différence orthographique entre le mot « dessin » et le mot « dessein » ou « but ». Le terme «designer» apparaît comme un anglicisme dans le dictionnaire de la langue française, le Journal officiel propose le terme « stylicien », en traduction libre anglais/français le mot « créateur » est proposé. Or, contrairement à une croyance répandue, si design est un mot anglais, son origine est latine, designare signifiant « marquer d’un signe distinctif ». Il est apparu dans la langue française pour signifier à la fois « dessein » et « dessin ». Il associe ainsi deux éléments : l’idée et sa représentation. 1. Source : Agence pour la promotion de la création industrielle (APCI). Définition de l’International Council of Societies of Industrial Design (ICSID), 2002. 2. Il existe de nombreuses définitions du terme design et de cette discipline. Nous avons retenu celle qui nous semble la plus proche de notre expertise. Dans le glossaire sont citées d’autres définitions qui marquent le champ d’autres expériences. 04. Le design recouvre des domaines très variés de la création artistique : du mobilier et des objets au graphisme, sites Web, services, images en trois dimensions, textile, mode, stylisme, jusqu’à l’architecture, l’architecture intérieure et même l’urbanisme et le paysage. Récemment on utilise également ce terme dans le domaine du son, de la lumière, des odeurs et de la cuisine… « Le design est une activité créatrice dont le but est de présenter les multiples facettes de la qualité des objets, des procédés, des services et des systèmes dans lesquels ils sont intégrés au cours de leur cycle de vie. C’est pourquoi il constitue le principal facteur d’humanisation innovante des technologies et un moteur essentiel dans les échanges économiques et culturels1. » Les rapprochements parfois effectués entre le design et une certaine démarche marketing, tout comme l’emploi abusif de ce mot, nuisent à une bonne compréhension de ce métier. Le design est une « discipline » à part entière et non un terme fourre-tout servant à décrire toute activité artistique. Elle recouvre un large éventail de professions dans lesquelles produits, services, graphisme, architecture intérieure et architecture ont un rôle à jouer2. Si les champs d’application sont de plus en plus larges, les « arts appliqués » désignent ce secteur d’activité. Le designer est une personne qui conçoit un produit en harmonisant les critères esthétiques et fonctionnels et en répondant à un cahier des charges élaboré soit par les ingénieurs, soit, le plus souvent, par les services commerciaux (direction générale, marketing, recherche et développement) des commanditaires. Il exerce donc une activité intellectuelle et non une simple activité de service. Interface, d’une part, entre les services de la direction générale, le marketing et le département de recherche et développement (R&D) qui déterminent la stratégie de l’entreprise et les besoins des clients, et d’autre part avec les services de fabrication, le designer réunit les impératifs des uns et des autres pour les formaliser en un produit « cohérent » parfois « en avance sur les modes de vie ». Il se tient perpétuellement au courant de l’évolution des concepts, des technologies, des matériaux, des modes, des pratiques et des usages, mais aussi des comportements des individus et des évolutions de la société. Les attitudes requises, quant à elles, sont l’esthétisme, la créativité, l’observation, la maîtrise des techniques informatiques, et un certain don ou une capacité à anticiper les futurs modes et comportements. Le designer travaille soit en tant qu’employé intégré dans une agence dite « de design » ou dans le service R&D d’un industriel ou d’un distributeur, soit en tant qu’indépendant (autoentrepreneur, profession libérale, « free lance » artiste ou en portage salarial). En revanche, la profession peine à s’organiser et à se constituer en corporation ; jusqu’en juillet 2008, aucun code d’activité NAF spécifique ne lui était directement réservé3. On attribuera l’origine de cette particularité à son mode de recherche et d’expression, essentiellement individuel et artistique. «Ce métier qui s’invente et se construit préfigure en fait ce que seront certaines professions de demain, nécessairement transversales, coordinatrices de spécialités dont elles synthétisent les divers apports. Tout ceci explique aujourd’hui la situation complexe dans laquelle se retrouve tout jeune diplômé au sortir de l’école, obligé de choisir un statut professionnel par défaut, bien souvent démuni quant à la manière d’établir les bases de négociation avec un client et toujours inquiet sur l’étendue réelle de la protection de sa création. » Il existe de nombreuses écoles de formation au design dont les principales sont listées dans ce guide au chapitre « Adresses utiles ». On peut préciser notamment que la formation au design global4 a été renforcée en France par la création, en 1982, d’une école nationale supérieure publique dédiée à la création et au design industriel, l’ENSCI-Les Ateliers, qui est venue renforcer la formation apportée par l’École Camondo des arts décoratifs créée en 1944. Ces deux écoles nationales supérieures proposent des cycles de formation bac + 5 qui débouchent sur un diplôme de designer. Depuis trente ans, le VIA côtoie le monde de la création dans le domaine de l’aménagement du cadre de vie. Les jeunes talents nous questionnent quotidiennement sur des sujets qui dépassent notre champ de compétence. Ce guide, dont nous avions confié la rédaction dans sa première version de 2006 à Jade Nesme, jeune diplômée de l’université Lumière-Lyon II, a été refondu et étendu sous la direction du VIA. Sa rédaction a été réalisée par Dominique Serrell, certifiée à la pratique du droit, fondatrice de la société TerresNuages, consultanteexpert en management de projet et agent artistique dans les domaines de l’architecture et du design depuis une trentaine d’années5. Ce guide a pour projet de fournir des éléments simples et clairs permettant de tracer un panorama de la pratique de cette profession : ● exercer le métier de designer et choisir un statut ; ● formaliser les différents champs de la commande et des interventions : étendue de l’art ; ● appréhender les rudiments de la propriété intellectuelle et industrielle et sa contractualisation ; ● lister les adresses utiles ; ● fournir un glossaire du vocabulaire utilisé. 3. Les codes NAF répertoriés par le ministère de l’Industrie sont, au jour de mise sous presse du présent guide, 74-10Z et ses sous-catégories. 4. Voir glossaire. 5. Intervenante à l’École des arts décoratifs Camondo à Paris en dernière année. Gérard Laizé, directeur général du VIA Michel Bouisson, responsable du programme d’Aide à la création VIA et des relations avec les écoles de design .05 01. LES CADRES STATUTAIRES DE L’EXERCICE DE LA PROFESSION DE DESIGNER 06. 1. CHOISIR UN CODE D’ACTIVITÉ Le design fut longtemps une profession mal identifiée. Aucun code d’activité n’existait avant 2008. C’est l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) qui classe et codifie les activités professionnelles de notre pays. La nomenclature d’activités françaises (NAF) est la nouvelle nomenclature statistique nationale d’activités qui se substitue au code APE. Elle reprend tous les niveaux de la nomenclature d’activités de la Communauté européenne (NACE) et y ajoute un niveau national pour tenir compte des spécificités et des habitudes nationales. La NAF donne à une profession sa visibilité en permettant notamment de connaître le nombre de professionnels qui la constitue et leur poids économique. L’INSEE affecte à l’entreprise ou au travailleur un code NAF suite à l’inscription de son activité au registre du commerce ou au centre des impôts, en se fondant sur l’activité principale décrite par le professionnel. Avant juillet 2008, le designer pouvait choisir parmi dix-huit codes d’activité. Il n’a pas, à ce jour, de statut propre identifié correspondant à son activité. Néanmoins, en 2008, grâce à l’action conjuguée des pouvoirs publics et de syndicats professionnels, un code 74.10 «Activités spécialisées de design» a vu le jour. Décliné en sous-catégories, il est appliqué par l’INSEE en France, mais aussi par tous les organismes de statistique de la Communauté européenne. L’obtention de ce code est un atout indéniable pour promouvoir une politique de design. 74.10Z : Activités spécialisées de design et ses sous-catégories comprenant : – la création de modèles pour les articles textiles, les articles d’habillement, chaussures, bijoux, meubles, objets de décoration intérieure et autres articles de mode ainsi que pour les autres biens personnels ou domestiques ; – le design industriel ; – les activités de concepteur graphique ; – la décoration d’intérieur. 74.10.11 : Services de design de décoration d’intérieur 74.10.12 : Services de design de produits industriels 74.10.19 : Autres services de design spécialisés dont la création de dessins et modèles, meubles, emballages notamment1. 74.10.20 : Designs originaux 1. Source INSEE 2008/AFD 2008 (Association française des designers). 2. CHOISIR UN STATUT JURIDIQUE ET FISCAL Le designer doit, dans un premier temps, choisir le statut correspondant à l’exercice de son métier parmi les différentes options suivantes : a) être embauché dans une entreprise dans le secteur design ou recherche et développement, ou dans une agence spécialisée dans le design ; b) travailler en indépendant et choisir les différents cadres statutaires qui s’offrent à lui ; c) créer une société avec ou sans associés autre que lui-même, placée sous le régime général des sociétés commerciales, y compris les sociétés d’architectes, sous forme d’EURL, SARL, SA ou SAS. .07 2. La législation est en perpétuelle évolution. Il est impératif de se renseigner afin d’être au mieux conseillé. Vous pouvez pour cela vous rendre à l’Inspection du travail ou consulter les différents sites Internet de référence du gouvernement: www.gouv.fr, et vous renseigner auprès du ministère du Travail sur les différents contrats de travail, le statut de profession libérale ou d’indépendant. 3. Quels sont les avantages d’un tel statut? (Source : article de Nawal Maftouh, Le Figaro, 26 mars 2009) « L’auto-entrepreneur bénéficie d’un système d’imposition très souple. Il ne supporte qu’un seul prélèvement fiscalo-social, mensuel ou trimestriel. En outre, s’il ne réalise aucun chiffre d’affaires, il ne subira pas de prélèvement. «–Avantage social : le régime d’autoentrepreneur ouvre droit à l’assurance maladie et à la retraite à partir du premier euro de chiffre d’affaires réalisé. Le prélèvement des cotisations sociales s’opère à la source en fonction des recettes encaissées au cours d’une période donnée. « –Avantage fiscal : le principe d’un unique prélèvement fiscal et social soumet l’autoentrepreneur à un prélèvement équivalent à 13 % de son chiffre d’affaires pour toute activité commerciale, 20,5 % pour une activité libérale ou 23 % pour les activités de service. Si l’auto-entrepreneur opte pour le régime microsocial simplifié, il peut 08. 2.1 STATUT DE SALARIÉ Le designer exerce en tant que salarié : a) pour le compte d’une société spécialisée en design ; b) au sein du secteur recherche et développement d’une société industrielle ou de distribution; c) pour un confrère exerçant en société commerciale ; d) pour un confrère exerçant en profession libérale. Il rentre alors dans le domaine du droit du travail et obtient un contrat de travail : – CDD : contrat à durée déterminée lié à un ou plusieurs projets avec une durée déterminée d’un mois à deux ans, renouvelable deux fois2 ; – CDI : contrat à durée indéterminée. Les conditions d’exercice sont celles définies par le Code du travail, la convention collective dont dépend l’entreprise et le règlement intérieur de l’entreprise (notamment si l’entreprise a plus de dix salariés). 2.2 STATUT – INDÉPENDANT Dans le cas où le designer choisit de travailler pour son propre compte, en tant qu’entrepreneur individuel (l’entreprise et l’entrepreneur ne forment qu’une seule et même personne), cinq possibilités de statut juridique et fiscal s’ouvrent à lui à ce jour : a) auto-entrepreneur3 ; b) profession libérale ; c) entreprise individuelle ; d) artiste ; e) salarié en portage salarial4. A. Auto-entrepreneur depuis le 1er janvier 2009 La loi de modernisation de l’économie n° 2008-776 du 4 août 2008 (titre 1, chapitre 1) instaure le statut de l’entrepreneur individuel ou auto-entrepreneur (www.lautoentrepreneur.com). Le statut juridique de l’auto-entrepreneur est celui d’une entreprise individuelle. Sa responsabilité concernant d’éventuelles dettes contractées à l’occasion de son activité professionnelle est illimitée5. Pour protéger son patrimoine, l’auto-entrepreneur ne dispose que de la possibilité de réaliser une déclaration d’insaisissabilité devant notaire. Inscription auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) ou en ligne sur le site de lautoentrepreneur.com. Dans cette déclaration, l’auto-entrepreneur fournit simplement son état civil, ses coordonnées et un descriptif de son activité. Qui peut bénéficier de ce régime? Toute personne ne voulant pas créer une société commerciale. ● Étudiant, salarié, fonctionnaire, demandeur d’emploi ou retraité, personne souhaitant développer une activité en plus de son activité normale. ● Avantages particuliers ● Dispense d’inscription au registre du commerce. ● Création et radiation simplifiée. ● ● ● ● Suppression de la nécessité d’autorisation administrative pour utiliser son domicile situé au rez-de-chaussée en tant que local professionnel. Exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA6). Comptabilité simplifiée (livre mentionnant chronologiquement le montant et l’origine des recettes et pièces justificatives pour les achats, à collecter et à conserver). Fiscalité simplifiée : – impôt libératoire sur le revenu (IR) et exonération de la taxe professionnelle, ou – calcul et paiement de l’impôt l’année qui suit celle des bénéfices. Charges sociales ● Montant des charges sociales calculé sur le chiffre d’affaires effectivement réalisé : – 12 % pour une activité commerciale ; – 21,3 % pour une activité de prestations de services et des professionnels libéraux. Les charges sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires. Dans le cas où le chiffre d’affaires est nul, l’entrepreneur ne paie aucune charge sociale contrairement à l’ancien statut de profession libérale ou d’entreprise individuelle (artisan ou commerçant). Quelles conditions? ● Chiffre d’affaires annuel limité à 32000 euros HT pour les prestations de service relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC) avec une tolérance de dépassement de l’administration fiscale de + 10%. ● Chiffre d’affaires annuel limité à 80 000 euros HT pour une activité de vente de marchandises avec une tolérance de dépassement de l’administration fiscale de + 10 %. B. Profession libérale Qui peut en bénéficier? ● Toute personne exerçant une science ou un art dont l’activité intellectuelle prend une part significative dans l’activité. Démarches ● S’inscrire au régime social des indépendants (RSI), interlocuteur social unique du chef d’entreprise indépendant depuis le 1er janvier 2008, chargé de la collecte des cotisations et contributions sociales personnelles (l’URSSAF encaisse les cotisations patronales et salariales) : les cotisations minimales annuelles sont à régler par trimestre. La première année d’activité, elles sont calculées sur un forfait minimum, puis, les années suivantes, sur le montant de la déclaration fiscale annuel de l’année précédente. ● S’inscrire aux autres caisses de retraite via le RSI. ● Remplir une déclaration annuelle fiscale de revenus à bénéfices non commerciaux (BNC). Forme juridique Profession libérale. Inconvénients ● Les patrimoines personnels et professionnels sont juridiquement confondus. L’entrepre- prétendre au versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Mais le revenu de référence du foyer fiscal ne doit pas dépasser 25 195 euros pour une personne seule et 50 390 euros pour un couple sans enfant. N’étant pas soumis à la TVA, l’auto-entrepreneur jouit également d’une exonération de la taxe professionnelle pendant trois ans. «–Autres avantages : une comptabilité allégée avec la tenue d’un cahier regroupant les recettes et dépenses peut faire l’affaire. L’unique obligation réside dans la conservation de toutes les factures classées chronologiquement. L’autoentrepreneur aura la possibilité de protéger son patrimoine immobilier par simple acte notarié. Il pourra également utiliser son domicile comme local professionnel sans aucune autorisation administrative au préalable si ce dernier se trouve en rez-dechaussée. « Peut-on mettre fin à son activité? «L’auto-entrepreneur est libre d’interrompre ou non son activité à n’importe quel moment sans être soumis à des formalités ou obligations administratives et fiscales.» 4. Statut temporaire 5. En entreprise individuelle, les biens de la personne font partie de son fonds de commerce et peuvent être appelés en garantie en cas de faillite ou de dettes sociales et fiscales. 6. Il est impératif d’indiquer « TVA non applicable, art. 293 B du CGI » sur les factures émises. .09 ● ● ● neur est donc responsable des dettes de l’entreprise sur l’ensemble de ses biens Retraite faible. Charges sociales et fiscales à régler en présence ou non de chiffre d’affaires : charges minimales annuelles à régler de 1 800 à 2 000 euros en moyenne. Au-delà d’un certain revenu, la fiscalité est défavorable. C. Entreprise individuelle C.1 Prestations de service ou commerciales Qui peut en bénéficier? Toute personne vendant des prestations de service. Démarches ● S’inscrire et demander une immatriculation à la chambre du commerce et de l’industrie (CCI). ● Remplir une déclaration annuelle fiscale de revenus à bénéfices industriels et commerciaux (BIC). 7. Se reporter aux inconvénients de la profession libérale. 8. Travail manuel sans aide automatisée. Inconvénients7 C.2 Artisans Qui peut en bénéficier? ● Toute personne vendant des objets de type artisanal8 : maquette, prototype, série limitée où la « main-d’œuvre » est la valeur marchande. Démarches ● S’inscrire à la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA). ● Remplir une déclaration annuelle fiscale de revenus à bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Avantages ● Rapidité de création. ● Droit à un centre de gestion agréé facilitant les démarches (expert-comptable spécifique). ● Charges sociales plus légères de 33 à 35 % en sus du salaire net contre 60 à 70 % pour un salarié payé par l’entreprise. ● Pas de plafond de chiffre d’affaires. 9. Se reporter aux inconvénients de la profession libérale. 10. Inconvénients9 D. Artiste Qui peut en bénéficier? ● Toute personne attestant être auteur indépendant d’œuvres plastiques et graphiques et justifiant d’un certain revenu. Démarches S’inscrire à la maison des artistes (MDA, renseignements à demander à cette dernière). La MDA se substitue à l’URSSAF pour les cotisations de sécurité sociale (système de précompte pour les débutants). Les charges CSG et CRDS10 sont prélevées à la source par les commanditaires des prestations en déduction des rémunérations versées à l’artiste. Avantages Système historiquement très pratique et léger bénéficiant de faibles charges sociales et fiscales. ● Exonéré ou non de TVA (à préciser au cas par cas avec la MDA). 10. CSG : contribution sociale généralisée. CRDS : contribution au remboursement de la dette sociale. ● Inconvénients Ce statut ne peut s’appliquer qu’à l’activité de designer graphique ou de plasticien à l’exclusion des autres modes d’intervention, notamment design industriel, scénographie, architecture d’intérieur, etc. E. Salarié en portage salarial Le designer souhaitant être indépendant sans monter de structure juridique peut faire appel à une société de portage11. Ce statut s’apparente à celui de salarié. En effet, il s’agit d’une relation contractuelle tripartite entre le designer, la société de portage qui facture les prestations et le client, commanditaire final qui paie la prestation. Démarches Passer un contrat de portage salarial avec une société spécialisée dans l’encadrement du travail des professionnels. ● 11. La société de portage versera au designer le montant de la prestation sous forme de salaire net, après déduction des charges sociales patronales et salariales. Qui peut en bénéficier? ● En cas d’impossibilité de création d’entreprise. ● En même temps qu’une activité parallèle. ● Trois contrats sont nécessaires pour chaque mission : – contrat de prestation entre le designer, la société de portage et le client ; – contrat de travail en CDD entre le designer et la société de portage ; – convention entre la société de portage et le designer (facultatif). Avantages ● Évite les démarches de création d’entreprise de façon temporaire. ● La société de portage se positionne comme le fournisseur du client et se substitue ainsi au rapport direct entre le designer et le client, notamment en cas de désaccord. Inconvénients ● Système contraignant, car il fait intervenir une tierce personne qui est en fait le fournisseur du client et se substitue au rapport direct de ce dernier avec son client, notamment en cas de désaccord. ● Système qui engendre des charges élevées car il fait intervenir une tierce personne, la société de portage, obligée de se rémunérer sur la transaction, d’où une prestation peu compétitive. .11 2.3 ENTREPRISE INSCRITE AU REGISTRE DES SOCIÉTÉS Les différents types de sociétés ● Société à responsabilité limitée (SARL) ● Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ● Société anonyme (SA) ● Société par actions simplifiée (SAS) La chambre de commerce et d’industrie fournit de l’aide dans les démarches de création d’entreprise. Démarches Enregistrement des statuts auprès du centre des impôts et du centre de formalités des entreprises qui attribue un numéro d’immatriculation (RCS et SIRET12), puis parution au Journal officiel. ● Détenir un capital social d’un euro minimum13 ou plus (somme libérée après un mois sur un compte spécial à la banque de la société ouvert pour ce faire). ● Choisir le statut de gérant salarié ou non (dans le cas de gérant non salarié : possibilité de versement de dividendes en fin d’année fiscale, différence de montant des charges sociales). ● Déclarer son bilan annuellement à chaque date anniversaire de la création de la société ou au 31 décembre de chaque année. ● Procéder à une assemblée générale des associés chaque année au 30 juin et la déclarer au greffe du tribunal de commerce. ● Tenir une comptabilité sur la facturation et les achats. ● Prendre les services d’un cabinet d’expertise comptable et d’un commissaire aux comptes en cas de SA. ● 12. RCS : Registre du Commerce et des Sociétés. SIRET : Système d’Identification du Répertoire des Établissements. 13. 7 500 euros correspondent à l’ancien seuil demandé par l’administration et correspondant à 50 000 francs. Montant « psychologique » souvent apprécié des banques et des clients. 14. Conseil juridique, expert-comptable ou avocat du droit des sociétés. Note : il est préférable de faire appel à un conseil14 pour la création d’entreprise, notamment pour la rédaction de l’objet social, les formalités de dépôt du nom, des marques, du montant du capital social, de l’adresse du siège, des statuts et des conditions de cession de parts ainsi que du choix de statut du gérant. Avantages Les biens de la société sont distincts de ceux des actionnaires et du gérant. ● La fiscalité (impôt des sociétés) est souvent plus basse que l’imposition sur le revenu (à vérifier chaque année en fonction de l’évolution des lois fiscales). ● Ouverture du capital possible à de nouveaux associés et/ou investisseurs. ● Inconvénients Les frais de constitution peuvent être importants. ● La formule est peu souple car il faut respecter les statuts et la législation sur les sociétés. ● Le pouvoir de décision, le fonctionnement et les bénéfices doivent être partagés entre plusieurs personnes. ● Comptabilité et formalités administratives plus complexes. 02. SCHÉMA GÉNÉRAL D’INTERVENTION D’UNE MISSION DESIGN PRATIQUES USUELLES ● 12. .13 Design produit Chaise La Pliée, prototype VIA Design : Marie-Aurore Stiker-Metral Aides à la création VIA 2007 Editée en 2008 par Ligne Roset © VIA/Fillioux&Fillioux A B Design produit A. Verre long drink Ricard Design : Olivier Gagnère Ricard SA 1998 © Ricard SA B. Montre Galet Design : Emmanuel Dietrich Hermès, 2004 © La Montre Hermès C. Couteau de table Design : Jean-Michel Wilmotte Edition : Forge de Laguiole, 2004 © DR 14. C .15 1. LE PRODUIT 1.1 LES PRINCIPALES ÉTAPES DE L’ÉTUDE Le designer ou l’agence de design sélectionnée par une entreprise pour effectuer une étude de design fournit dans un premier temps un devis détaillé. Le commanditaire fait suivre au designer un cahier des charges ou « brief » dont il devra tenir compte. Un planning avec les dates d’approbation par étape devra également apparaître dans son devis. Ce document constitue, après signature par le client, la commande effective. Elle est requise en cas de litige. Étape 1 : Création a. Esquisses Dans un premier temps, le designer remet des croquis ou images non cotées. Il aura précisé dans son devis le nombre de « pistes » créatives qu’il fournira à son commanditaire, de même que le nombre d’allers et retours avec l’entreprise avant validation définitive. Ces précisions doivent entrer dans le mode de calcul du prix de la prestation, le temps passé, notamment en réunion avec le commanditaire, étant déterminant. Design industriel A. Station et vélo Vélib’ Design : Patrick Jouin JC Decaux pour Mairie de Paris, 2007 © Patrick Jouin B. Vue intérieure du Métro MF 2OOO, Paris Constructeurs : Alstom, Bombardier Concours Design RATP 1997 Exploitant RATP, mise en service progressive sur les lignes 2, 5 et 9 à partir de 2008. Prix “Design of the year” au salon Railways Interiors, Cologne 2008. © Alstom b. Mise au point d’une ou deux pistes À l’issue de cette étape, le commanditaire pourra accepter ou refuser les pistes présentées par le designer. Pour cette raison, il est recommandé de préciser deux prix : 1° Honoraire pour projet sans suite : Indemnité pour couvrir les frais techniques d’étude ou d’image en cas de refus des études à ce stade. 2° Honoraire pour projet accepté : Dans le cas où le commanditaire accepte une ou deux des pistes proposées, les deux parties définissent ensemble celle qui devra être développée. À ce stade, elle sera mise au point, c’est-à-dire que la visualisation de l’esquisse définitive sera fournie au client pour acceptation. Il est recommandé d’obtenir une validation écrite (par e-mail ou télécopie) de manière à éviter les incertitudes et les malentendus. 1. Voir glossaire. 16. Étape 2 : Développement Après validation de l’esquisse définitive, l’étude se poursuit dans le détail et le designer doit fournir des plans, coupes et élévations cotées. Toutefois, ces documents sont des plans de principe d’exécution1. Le développement comprend généralement quatre étapes : – maquette d’étude (carton, bois léger) ; – maquette volume non fonctionnelle ; – maquette fonctionnelle ; – prototype (définir dans le devis s’il est fonctionnel ou pas). Il conviendra de définir au préalable si la production est réalisée en interne chez le designer ou en externe, auquel cas il sera nécessaire d’établir un devis de frais techniques supplémentaires à soumettre au client pour approbation. .17 Le visa2 de l’auteur-designer est obligatoire à chaque étape du développement eu égard à son « droit moral qui est par nature incessible et inaliénable3 ». 2. Voir glossaire. 3. Sur le sujet des droits d’auteur, se reporter au chapitre 3-1. Étape 3 : Tête de série La phase de développement industriel est généralement prise en charge par l’entreprise fabricante ou commanditaire, avec les outils propres et spécifiques à son savoir-faire. L’entreprise productrice fournira d’abord des têtes de série, qui devront recevoir la validation du designer permettant de lancer la production. Le designer et l’entreprise donneront ainsi leur accord sur un produit dit « étalon ». Les honoraires : Le prix de cette prestation sera calculé en homme/jour4 et devra comprendre les temps de l’ensemble des personnes du cabinet de design participant à l’étude. Design produit Chaise Lin 94 Design : François Azambourg Edition : DCS – Design Composites Solutions 2009 © Fillioux & Fillioux 1.2 LES CONDITIONS DE LA COMMERCIALISATION DU PRODUIT Le contrat de commercialisation du produit, quelle que soit sa forme juridique, devra comporter un certain nombre d’éléments qui préciseront notamment le cadre et les actions mises en œuvre par le commanditaire. Devront être notamment clarifiés : – les moyens mis en œuvre en terme de communication, y compris campagne auprès de la presse ; – les moyens mis en œuvre en terme de promotion (salons, catalogue, etc.) ; – les dates de sortie de la présérie ; – les dates de démarrage de la commercialisation ; – la durée de la commercialisation ; – la clientèle cible (grand public, prescripteurs, revendeurs, etc.). La forme juridique du contrat de commercialisation5 dépendra de la nature du commanditaire: – fabricant : a des agents ou un réseau de revendeurs ; – éditeur : s’adresse à un ou des fabricants ; – fabricant-éditeur : fabrique et commercialise les produits ; – marque : désire faire une opération de promotion. 1.3 LES DROITS DE PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE Il est indispensable de préciser sur le devis la question de la cession des droits d’auteur6. Si le montant de la cession ne peut être apprécié au stade du devis, les droits devront être réservés à l’auteur par la mention « tous droits réservés ». La somme à reverser peut se calculer de deux façons : – soit les droits seront cédés pour une somme forfaitaire ; – soit les droits seront cédés sous forme de redevances calculées au pourcentage du chiffre d’affaires généré par la vente. 18. 4. Voir glossaire. Ces éléments et les différents cas d’application sont développés aux chapitres III et IV du présent guide ainsi que les types de contrats qui permettent d’exploiter la création. 5. Se reporter au chapitre IV. 6. « La cession des droits d’auteur est l’acte juridique par lequel une personne, ayant créé une œuvre originale sur laquelle elle est titulaire d’un droit patrimonial et d’un droit moral, cède à un tiers, dans des conditions à préciser, le droit de reproduire et/ou de représenter l’œuvre créée moyennant rémunération, que l’on appelle communément le droit d’auteur. » .19 7. Se reporter au chapitre III. 8. Code de la propriété intellectuelle. On rappellera toutefois ici les préceptes de la propriété intellectuelle et des droits d’auteur. La propriété incorporelle7 est « le droit d’exploiter une chose créée par l’esprit, dans les conditions matérielles et morales posées par celui qui est à son origine8 ». Enfin, il faut garder à l’esprit que la valeur d’une œuvre d’art appliqué manufacturée dépend de son exploitation et augmente avec elle. 9. Se reporter au chapitre IV. 20. 1.4 EXPLOITER LA CRÉATION : LES TYPES DE CONTRAT DE CESSION DE DROITS DE PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE9 Après approbation du modèle étalon, et si ce point n’a pas été précisé dans le cahier des charges ou le devis du designer approuvé par le client, il conviendra de préciser les conditions d’exploitation du produit par le commanditaire ou le « cessionnaire ». Scénographie A. Vue de l’exposition Baccarat/Designer’s Days 2009 Design : Moatti et Rivière Architecture Baccarat, Paris Prix de la scénographie, Designer’s Days 2009. © Pierre Nicou B. Vue de l’exposition Sport et design Scénographe : Yves Gradelet Galerie VIA, 2004 © www.via.fr .21 Création événementielle Façade réalisée pour la célébration du centenaire de Cartier Design : Mathieu Lehanneur Cartier, New York, 2009 © Mathieu Lehanneur Since 1974 2. SCÉNOGRAPHIE / CRÉATION ÉVÉNEMENTIELLE / PLV Le designer peut être sollicité pour la création d’espaces ou d’ambiance, la mise en espace d’exposition mais aussi la conception d’outils de « promotion sur le lieu de vente » (PLV), voire la réalisation de vitrines. La création dite événementielle est apparentée à la scénographie et concerne la création de stand, la mise en place d’exposition ou de décor temporaire lié à un événement (par exemple autour de la marque, ou lors d’un salon professionnel). Depuis une vingtaine d’années, le fait de confier à un designer la scénographie d’une exposition ou d’un lieu de vente marque une évolution de ce métier vers une prise en compte, non seulement de la forme et de la fonction, mais aussi de l’espace, ouvrant ainsi un champ nouveau à l’expression de cet art. Cette prestation rentre dans la catégorie des prestations intellectuelles et du Cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés publics de prestations intellectuelles (CCAGPI10). 10. Voir bibliographie. Nous préciserons dans ce point les principales étapes créatives d’études, ainsi que les honoraires, les droits d’exploitation ainsi que le cadre contractuel, notamment de commercialisation. Pour ce type d’intervention, le déroulement de l’étude suit globalement le même cursus que pour la conception d’un produit. 2.1. LES PRINCIPALES ÉTAPES DE L’ÉTUDE Le designer remet des documents graphiques permettant de suivre les différentes étapes du projet. Les échelles seront de plus en plus détaillées au fur et à mesure de l’avancement de l’étude. Étape 1 : Esquisses Images d’ambiance. ● Élévations au 1/100e. ● Implantation dans le lieu au 1/100e. ● Matériaux employés, couleurs sous forme de planche d’échantillons. ● Étape 2 : Avant-projet détaillé (APD) ● Documents à remettre à l’échelle 1/50e. ● Plan d’implantation dans le lieu. ● Élévations au 1/50e. ● Cotes principales. ● Matériaux, couleurs sous forme de planche et identification sur chaque plan et élévation. 22. Note : le cursus d’étude pour la PLV s’arrête à ce stade. Dans le cas où sa fabrication est confiée au designer, le cursus se poursuit par le travail d’interface avec les fabricants. .23 Étape 3 : Organisation des appels d’offre et devis ● L’organisation des appels d’offre est exécutée par le scénographe ou le client en interne, selon l’option choisie. ● Elle aboutit à deux ou trois devis d’entreprises fabricantes différentes (ou un seul devis en cas d’accord préalable). ● Fourniture par le designer d’un tableau comparatif des offres des entreprises. Étape 4 : Montage (scénographie et création événementielle) Est exécuté directement par une entreprise spécialisée. ● Est contrôlé par le scénographe sur le plan de la qualité de la réalisation et du rapport à son dessein (création). ● 11. Voir glossaire. 2.2 LES HONORAIRES D’ÉTUDE Les honoraires sont calculés soit au forfait, soit au pourcentage des travaux. En ce qui concerne spécifiquement la PLV, il s’agira, le plus souvent, d’un forfait. Dans le cas du forfait, il faudra prendre en compte le temps passé ainsi que la notoriété du designer. Il peut être calculé en homme/jour11. A B 2.3 LES DROITS Les droits d’exploitation sont à prévoir au cas par cas en fonction de l’utilisation ou non de la scénographie dans des cadres autres que ceux précisés dans le contrat de base. De manière générale, la scénographie est destinée à un lieu unique en un exemplaire. Il s’agira en outre de préciser son exploitation en termes de communication. Pour la PLV, les droits doivent être inclus dans le forfait de rémunération, sachant que le commanditaire doit préciser le nombre de PLV prévu, de façon à permettre au designer d’évaluer l’exploitation ou la reproduction envisagée de la création. 12. Voir glossaire. 24. Création événementielle A. Cendrier, bouteille et carafe Ricard Design : Garouste et Bonetti Ricard SA, 1999 © DR Ricard SA/ Agence Kreo B. Habillage de la bouteille Chivas Design : Andrée Putman Ricard SA, 2007 © Ricard SA 2.4 LE CADRE CONTRACTUEL/ASSURANCES Les contrats de mission en terme de scénographie sont apparentés à ceux de l’architecture d’intérieur. Ils nécessitent une assurance en responsabilité civile professionnelle spécifique de la part du designer12. C PLV Vitrine du parfum Kenzo Power, visuel 3D Design : Fabrice Petithuguenin Graphic Design © DR archives Kenzo Parfum .25 3. ARCHITECTURE INTÉRIEURE A. ARCHITECTURE INTÉRIEURE D’UN SITE PRIVÉ Le designer peut être appréhendé pour réaliser l’aménagement intérieur d’un site privé, appartement, maison ou local commercial. Plusieurs types de mission peuvent être réalisés qui ne nécessitent pas les mêmes compétences ni les mêmes assurances. 1. Les différentes missions Celles-ci sont plus ou moins étendues : ● option 1 : mission complète de base comprenant étude et direction de chantier ; ● option 2 : mission complète de base + pilotage et coordination des différents corps de métier ; ● option 3 : mission limitée à la conception et au contrôle de la conformité esthétique de la réalisation par rapport au projet, sans organisation des appels d’offre auprès des entreprises. Architecture d’intérieur Aménagement intérieur d’un lieu public Hi Hôtel, Nice. Chambre Happy Day Design Matali Crasset 2003 © Uwe Spoering et Patrick Gries Aménagement d’un appartement privé, intérieur. Relooking : Robert Gervais Studio, Paris. 2007 © André Thoraval, Robert Gervais Studio 2. Les principales étapes de l’étude Étape 1 : Esquisses Sur l’ensemble du projet, l’esquisse comprend en général : ● les espaces extérieurs avec le traitement de la façade et des espaces de terrasse (dans le cas des boutiques ou des espaces de restauration) ; ● les espaces intérieurs (plan et images en 3 D) ; ● une à deux chambres avec salle de bains et/ou douche dans le cas d’appartements ou d’hôtels. Forme des documents remis : ● plans ou images d’ambiance, selon l’expression propre à chaque designer ; ● planche de matériaux et couleur, globale ou par type d’espace. 26. Étape 2 : Avant-projet sommaire (APS) Variante. Avant-projet détaillé-déclaration de travaux (APS-APD) Cette étude comprend à l’échelle 1/50e (1/20e et grandeur nature pour les détails) : ● plans complets cotés (coupes, élévations, détails) ; ● planche de matériaux et couleurs ; ● descriptif des travaux par corps d’état indispensable à la compréhension du projet ; ● dossier nécessaire aux autorisations administratives. On précisera à ce stade des études que dans le cas de l’obtention nécessaire d’un permis de construire (cf. réglementation en vigueur selon les pays et se renseigner, en France, auprès des préfectures), il sera nécessaire de s’adjoindre les services d’un architecte DPLG ou d’un maître d’œuvre habilité en France ou localement pour les chantiers situés à l’étranger. La mission de cet architecte fera l’objet d’un contrat séparé et complémentaire de celui du designer. .27 13. Voir glossaire. Étape 3 : Projet – dossier de consultation des entreprises Préparation du dossier de consultation des entreprises, comprenant : ● plans de principe13 détaillés acceptés par le client ; ● descriptif des ouvrages, y compris du mobilier (comprenant le cadre de bordereau de prix par matériau et par « lot ») ; ● liste des entreprises à consulter (en cas de consultation de plusieurs entreprises) ; ● renseignement des entreprises (réponse aux questions de ces dernières sur le projet ou les termes de l’appel d’offre) ; ● analyse des offres ou devis d’entreprises ; ● préparation des lettres de commande pour signature par le client. Note : les plans techniques d’exécution seront fournis par les entreprises, notamment pour les plans de structure, d’électricité et de mobilier. 14. Voir glossaire. Étape 4 : Visa et direction de travaux Visa14 ou contrôle des plans d’exécution fournis par les entreprises avec ou sans signature des plans par le designer. La signature entraîne l’engagement de la responsabilité de la personne signataire. Étape 6 : Dossier des ouvrages exécutés (DOE) Récolte des plans de recollement17 auprès des entreprises (options 1 et 2). Missions complémentaires non comprises dans la mission de l’architecte d’intérieur – BET structure, fluides qui feront l’objet de mission spécifique selon la nécessité du projet. – Étude spéciale d’éclairage. – Mission d’ordonnancement, pilotage et coordination en cas d’entreprises en corps d’état séparés. – Sécurité incendie SSI18. Bureau de contrôle19. Étude du graphisme des papiers à lettre, cartes, menus et de la signalétique (dans le cas de restaurants ou d’hôtels). Choix ou dessin de la vaisselle. La mission de l’architecte d’intérieur s’applique à des lots20 ou corps d’état dits de second œuvre et ne couvre pas le clos et le couvert pour lesquels une assurance décennale professionnelle est impérative. L’ouvrage se scinde en différents lots21 qui varient selon les ouvrages : 15. Voir glossaire. 16. Voir glossaire. 28. Direction des travaux : La direction des travaux peut se décliner en trois options selon l’étendue de la mission choisie : ● option 1 : mission complète de base d’architecte et d’architecte d’intérieur, y compris la direction de chantier nécessitant une assurance spécifique ; ● option 2 : mission complète de base + mission complémentaire de pilotage et coordination des différents corps d’état séparés15 nécessitant une assurance spécifique ; ● option 3 : mission limitée à la conception jusqu’à l’établissement du dossier de consultation des entreprises en coordination avec l’architecte d’opération ou du maître d’œuvre chargé de l’organisation des appels d’offre et de la direction de chantier. Mode d’assurance moins onéreux. Étape 5 : Réception La réception16 permet de mettre en jeu l’assurance de l’entreprise à la date de réception du chantier. La réception se distingue de la livraison. En effet, si les travaux ne sont pas terminés, une liste de « réserves » dénombrant les éléments à reprendre par pièce et par lot sera établie. Un document sous forme de procès-verbal, dressé par le designer ou le pilote de chantier (selon le contenu du contrat de chacun), devra être signé par l’ensemble des présents, soit sur-le-champ, soit après envoi en recommandé avec accusé de réception donnant un délai d’approbation. La réception ne sera pas prononcée si les travaux ne sont pas du tout terminés et que les réserves sont trop nombreuses. Le procès-verbal devra acter ce fait. L’ensemble des parties au chantier devront obligatoirement être présentes ou représentées lors de la réception. Elles seront convoquées en recommandé avec accusé de réception. Dans les options 1 et 2, le designer établira les décomptes définitifs des entreprises et le compte-rendu des levées de réserves. A. Les lots architecturaux (clos/couvert22) ● Désamiantage et plomb ● Échafaudage ● Ravalement de façades ● Démolition, gros œuvre ● Cloisons, doublages, faux plafonds ● Charpente, couverture ● Étanchéité ● Menuiseries extérieures, fermetures 17. Voir glossaire. 18. SSI : système de sécurité incendie. 19. Le bureau de contrôle est imposé par la législation en contrat séparé pour les questions de structures et de sécurité notamment. 20. Voir glossaire. 21. Lot(s) : décrit une partie de l’ouvrage qui associe un ou plusieurs corps d’état chargé de la mise en œuvre. 22. Parties assumées par l’architecte lorsqu’un permis de construire est nécessaire. B. Les lots techniques ● Courants forts, faibles ● Plomberie, chauffage ● Climatisation ● Structure ● VMC (ventilation), désenfumage ● Cuisines ● Sécurité incendie SSI C. Les lots architecture intérieure/décoration ● Serrurerie décorative ● Menuiseries intérieures, y compris bloc portes, agencement ● Revêtement de sols ● Revêtement de murs, peinture, textiles ● Ascenseur (intérieur cabine) ● Plomberie, sanitaire (appareils) .29 ● ● ● ● Chauffage, ventilation (implantation) Électricité (appareils d’éclairage et appareillage électrique) Équipements cuisine (agencement non compris, ni matériel de cuisine) Mobilier Décoration Restaurant Reflets de Pierre Gagnaire, Dubaï Design : Christian Ghion, 2008 © Christian Ghion Architecture d’intérieur Identité architecturale de la maison Fauchon. Fauchon boulangerie, Pékin, 2007 Architecte : Christian Biecher et Associés (CBA) © Luc Boegly 3. Les honoraires Les honoraires sont débattus librement entre les parties, il n’y a pas de tarifs fixés mais des pratiques. Nous allons aborder ici les différentes pratiques et/ou options. 23. Mobilier n’existant pas sur le marché ou dans le commerce et dessiné spécialement pour les besoins du projet. 24. Se rapporter au texte de la loi MOP. Option 1 et 2 : mission complète de base La rémunération s’établit, dans la pratique, par rapport au montant estimé du budget d’investissement. Ce montant est à fixer par le client ou à définir après l’élaboration de l’avant-projet sommaire. Un honoraire distinct est à préciser pour les commandes de mobilier spécifique sur mesure et en commande spéciale23. Les modes de rémunération sont relativement « normés » par la pratique, mais aucun texte n’oblige à des contraintes de mode de rémunération, il est librement défini entre les parties. Mode d’évaluation du taux et du montant de la rémunération ● Domaine/complexité : Il existe différents domaines que l’on distingue : appartement, maison, commerce, lieux publics, musées, hôpitaux, etc.24 ● Taux de base établi par rapport aux tables de rémunération fournies par les ordres ou le syndicat des architectes d’intérieur. Le taux de référence peut donc se calculer ainsi : taux de base x coefficient de complexité. Montant estimé de la rémunération : montant des travaux (HT) x taux de référence en % = rémunération HT. Les honoraires sont versés selon une décomposition qui suit les étapes du projet d’étude. Exemple de décomposition par étape de la mission de base : Esquisse ESQ Avant-projet sommaire/avant-projet détaillé (APS-APD) Projet/dossier de consultation des entreprises (PRO-DCE) Visa Direction de l’exécution des travaux Réception Dossier des ouvrages exécutés 20 % 25 % 15 % 8% 27 % 4% 1% 25. Voir glossaire. Total 30. Option 2 : l’OPC25 fait l’objet soit d’une rémunération calculée mensuellement sur la durée du chantier, soit d’un pourcentage par rapport au montant des travaux. Ces taux sont soumis aux lois du marché entre 0,5 et 8 %. 100 % .31 Option 3 : mission limitée à la conception et au contrôle de la conformité architecturale ou esthétique de la réalisation par rapport au projet ESQ APS-APD PRO-DCE Visa Conformité Réception Total 25 % 25 % 15 % 15 % 15 % 5% 100 % Missions complémentaires Ces missions peuvent être confiées au designer en complément des missions d’architecture intérieure. Elles feront l’objet de devis supplémentaires à fournir au client selon nécessité. ● Création du mobilier spécifique en commande spéciale et signalétique Taux en pourcentage du montant des commandes (prévoir entre 15 et 30 % du montant de la commande selon la complexité). 26. Se reporter au chapitre III. ● Création graphique en fonction du cahier des charges Cette prestation fera l’objet d’une rémunération forfaitaire selon le temps passé et la notoriété du designer. La rémunération et le contrat doivent comprendre les droits de cession forfaitaire26 pour l’application prévue au programme du client. ● Choix de mobilier du commerce Taux en pourcentage du montant des commandes de mobilier du commerce (environ 10 %). 27. Se reporter au chapitre III. Droits d’auteur27 Les plans et études appartiennent au client en un exemplaire original. La création reste acquise à l’auteur : pas de reproduction possible en dehors du site ou lieu pour lequel ils ont été conçus en un exemplaire. La citation du nom de l’auteur est obligatoire sauf si l’auteur le refuse. B. CONCEPTION DE L’IDENTITÉ ARCHITECTURALE D’UNE MARQUE COMMERCIALE 32. 1. Déroulement de l’étude Étape 1 : Analyse de l’environnement et des marques similaires Étape 2 : Préconcept d’identité architecturale : esquisses, planches de tendances Étape 3 : Finalisation du concept d’identité architecturale : projet détaillé Étape 4 : Adaptation du concept aux premiers points de vente Étape 5 : Déclinaison du concept dans les corners et shop in shop Étape 6 : Conditions de l’établissement du cahier de normes Étape 7 : Conditions de cession de droits Stylisme casseroles Ingenio Tefal Design : Sylvain Joly Tefal, 1993 © DR Tefal Design de galerie Armoire à glace Hommage à un boxeur déchu Design : Hilton McConnico Réalisation : Rinck/Lacroix Marecc/Alm Deco, 1998 © www.via.fr Création de mobilier en commande spéciale Fauteuil Tribune du 14 juillet Design : Christophe Pillet Edition : Mobilier National, 2000 © www.mobiliernational. culture.gouv.fr Design couleur Gamme de couleurs pour les peintures Ressource, 2007. Design : Robert Gervais Studio © André Thoraval, Robert Gervais Studio .33 2. Réalisation des magasins ou espaces de vente sur le concept choisi Mise en place du concept d’identité architecturale dans les différents points de vente. Comme pour l’architecture intérieure d’un lieu privé, l’étude pour une marque se déroule selon un cursus identique. Les options quant à l’organisation des appels d’offre et du chantier restent identiques. 28. Se reporter au point 1 de la partie A. 3. Types de mission28 1. Mission complète de base (option 1) 2. Mission complète et OPC (option 2) 3. Mission de conception (option 3) C. DÉCORATION Il s’agit d’une mission ne touchant pas aux volumes mais au traitement des espaces : couleurs, textures, revêtement et mobilier. D. NÉGOCE Il s’agit de la vente d’objets et/ou de mobiliers du commerce avec une marge commerciale. Tous les statuts ne le permettent pas. Attention donc à vérifier si cette activité est comprise dans l’objet de la société. E. CRÉATION DE MOBILIER SPÉCIFIQUE OU DE «MODÈLES» Le désigner peut être amené à dessiner des meubles sur mesure ou spécifiques. Dans ce cas une tarification pour « commande spéciale » est à prévoir avec un pourcentage plus important sur le prix d’achat (entre 15 et 30 %) ainsi que des frais de dessin. 29 4. AUTRES CHAMPS DE L’ACTIVITÉ DE DESIGNER 29. Voir glossaire. STYLISME Cette activité consiste à revisiter les formes ou les couleurs d’une collection de produits existants. Elle peut également concerner le choix et la sélection des éléments de décor pour la prise de vue d’un produit. COLORISME Il s’agit de l’étude de la gamme de couleurs d’un produit ou d’une collection de peinture, tapis, revêtements, tissu, etc. DESIGN SENSORIEL : ODEUR ET SON Le design étendu à la création de son et d’odeur accompagnant la création d’espace en général. DESIGN LUMIÈRE ET INTERACTIF Le design attaché aux effets de lumière qui peuvent être interactifs avec le spectateur ou les événements programmés. GRAPHISME Le design des signes et des lettres écrites ou imprimées. SIGNALÉTIQUE Le design des supports directionnels et d’information. DESIGN JARDIN ET PAYSAGE Le design s’applique également aux jardins et paysages en proposant, au-delà des choix botaniques, un dessin des espaces. DESIGN DE VITRINE WEB DESIGN Le design des sites d’enseignes, marques ou entreprises. 34. DESIGN DE SERVICE30 30. Voir glossaire. DESIGN DE GALERIE31 Design d’objets ou d’œuvres en série limitée numérotée et signée. 31. Voir glossaire. « Art et design ». .35 Graphisme Ouvrage VIA Design 3.0, couverture Design : Fabrice Petithuguenin Graphic Design Coédition : VIA/ Centre Pompidou, 2009 © VIA/Fabrice Petithuguenin Graphic Design Paysagisme Parc Batignolles-Clichy Conception : Jacqueline Osty, paysagiste Maître d’ouvrage : Direction des espaces verts et de l’environnement, Ville de Paris Réalisation : 2007 (1ère tranche) ©Arnault Duboys-Fresney 36. Design sensoriel La Fontaine, visuel 3D Design : By Volta Futuroscope, Poitiers 2010 © byVOLTA Signalétique Forum, Centre Pompidou, Paris Design : CL Design 2007 © CL Design Design lumière Ex-île Design : Electronic Shadow (Naziha Mestaoui et Yacine Ait-Kaci), 2004 © Electronic Shadow .37 03. PROTÉGER LA CRÉATION 1. LA PROTECTION PAR LE DROIT D’AUTEUR 1.1. NOTIONS ÉLÉMENTAIRES Le droit d’auteur appartient à l’auteur d’une œuvre de l’esprit. Ce droit est régi en France par la loi du 11 mars 1957, qui est très protectrice pour l’auteur par rapport à l’ensemble du monde. Ce droit est exclusif et opposable à tous sans qu’aucune formalité de dépôt ne soit obligatoire1. L’enregistrement de l’œuvre n’est donc pas nécessaire. L’auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d’exploiter son œuvre sous quelque forme que ce soit et d’en tirer un profit pécuniaire. Au décès de l’auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit, pendant l’année civile en cours et pendant les soixante-dix années après sa mort, pour les prérogatives d’ordre patrimonial et perpétuellement pour les prérogatives d’ordre moral. Ces deux notions, patrimoniale d’une part et morale d’autre part, sont des caractéristiques du droit français, notamment par rapport au droit anglo-saxon. Toutefois, en cas de contestation, l’auteur devra pouvoir apporter la preuve qu’il est bien l’auteur de l’œuvre, d’où la nécessité de prendre certaines précautions comme : – signer du nom de l’auteur les dessins originaux avec la date de création sur le dessin luimême; – enregistrer l’antériorité2 de l’œuvre par un dépôt de la copie de l’œuvre sous forme d’enveloppe Soleau auprès de l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). Cette enveloppe ne doit pas être ouverte et sera conservée par l’auteur en cas de litige; – pratiquer un envoi sous pli recommandé avec accusé de réception à soi-même d’une copie des créations, qui lui aussi ne devra pas être ouvert par l’auteur ou le destinataire. Les prérogatives du droit d’auteur sont d’ordre moral d’une part et patrimonial d’autre part, c’est-à-dire attachées à une valeur quantifiable3. Droit moral L’auteur détient son droit moral qui est perpétuel et «incessible», en ce sens, il lui appartient pour toujours et il reste seul responsable de ce droit. Les héritiers de l’auteur peuvent le revendiquer, même tombé dans le domaine public. Il peut en conserver la propriété corporelle, c’est-à-dire son support matériel (en original), par exemple le dessin ou le plan original, et ce en un exemplaire. L’acquéreur du support en un exemplaire ne devient pas l’auteur de l’œuvre et doit en rendre compte à l’auteur s’il désire l’exploiter. 38. Droit patrimonial En effet, la propriété corporelle d’une œuvre est son support matériel, contrairement à la propriété incorporelle et patrimoniale, qui est l’ensemble des droits attachés à celle-ci, cessible à un tiers (fabricant ou exploitant). Il est indispensable de dissocier le support de l’œuvre. En effet, en cas de cession, si le sup- 1. Art. L 111-2 du Code de la propriété intellectuelle : « L’œuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publique, du seul fait de la réalisation, même inachevée, de la conception de l’auteur. » L. n° 57-298 du 11 mars 1957, art. 7. 2. Se reporter au point 1.3. 3. Ces dernières sont régies par l’article L 111-1 du Code de la propriété intellectuelle (CPI). .39 port de l’œuvre est cédé, les droits qui y sont attachés ne le sont pas, ce qui est le cas pour un tableau ou un dessin, par exemple. 1.2. CHAMP D’APPLICATION DU DROIT D’AUTEUR Le droit d’auteur ne s’applique pas aux idées ni au concept qui ne sont pas formalisés par un support matériel. Attention toutefois, un «cahier des charges» peut être protégé par le droit d’auteur : «Cependant ne saurait prétendre à la qualité d’auteur la personne qui a commandé la fabrication et l’exécution d’une trousse pour écolier en matière plastique en indiquant que la matière plastique doit être transparente avec impression de petits pois.» Dans la loi française, les œuvres d’art appliqué et d’architecture entrent dans le champ des droits d’auteur. Ainsi le designer est considéré comme auteur, qu’il crée des œuvres uniques ou industrialisées. Le droit d’auteur (propriété littéraire et artistique) ne nécessite pas de formalité contrairement au droit des marques, des dessins et modèles et des brevets (propriété industrielle). Mais ce droit, qui naît dès la création de l’œuvre, devra être prouvé, s’il est contesté, et l’auteur devra apporter la preuve de l’antériorité et de l’originalité. En matière d’art appliqué, il est souvent recherché si l’œuvre est nouvelle et se distingue du domaine public antérieur. 4. Se reporter au point 1.8. 5. Par originalité, on entend l’empreinte de la personnalité de l’auteur (cf. article L 111-1 et L 112-1 du CPI) par rapport à d’autres de ses œuvres. Il s’agit toutefois d’une notion subjective. 6. Se reporter au point 2. 7. Code de la propriété intellectuelle. 40. 1.3. ANTÉRIORITÉ La notion d’antériorité est celle qui est liée à la date de création. La date certaine de création doit être prouvée par des moyens appropriés4. 1.4. ORIGINALITÉ Le caractère original5 de l’œuvre est celui qui émane de la main de l’artiste ou qui a été réalisée selon ses instructions et sous son contrôle et porte la marque de la personnalité du créateur. L’originalité de l’œuvre doit être reconnue, pour cela un dépôt est nécessaire6. 1.5. CONTRAT DE TRAVAIL ET DROIT D’AUTEUR L’existence d’un contrat de travail conclu par l’auteur d’une œuvre de l’esprit n’emporte aucune dérogation à la jouissance de ses droits de propriété incorporelle dits patrimoniaux, dont la transmission est subordonnée à la condition que le domaine d’exploitation des droits cédés soit délimité (art. L 111-1 du CPI). Cependant, la jurisprudence nous interpelle, car il est souvent admis que le contrat de travail consenti à un créateur salarié entraîne la cession des droits patrimoniaux d’auteur à son employeur, retenant que, ayant été payé par ses salaires pour la cession de son droit pécuniaire sur une œuvre qui n’était que l’exécution de son contrat de travail, l’auteur n’est pas fondé à demander une indemnisation à ce titre. En cas d’œuvre collective «créée grâce au rôle d’initiative et de direction d’un ou d’une salariée, les droits relatifs à la création appartiennent à l’employeur, personne morale sous le nom de laquelle l’œuvre est divulguée7 ». 1.6. ŒUVRE DE COLLABORATION ET ŒUVRE COLLECTIVE L’œuvre de collaboration est la propriété de chacun des coauteurs qui sont propriétaires de leurs propres apports de façon distincte. Les coauteurs doivent exercer leurs droits, d’un commun accord, en fonction de leurs apports respectifs. L’œuvre collective, est, sauf preuve contraire, la propriété de la personne physique ou morale sous le nom de laquelle elle est divulguée8. 1.7. LA NOTION DE COPYRIGHT Le copyright désigne un ensemble de lois en application dans les pays du Commonwealth et aux États-Unis. Il s’agit de l’ensemble des prérogatives exclusives dont dispose une personne, physique ou morale, sur une œuvre de l’esprit originale. Si les deux textes de lois tendent à se rejoindre sur la forme, grâce à l’harmonisation internationale opérée par la convention de Berne en 1886, ils diffèrent notablement sur le fond. Le copyright relève plus d’une logique économique et accorde un droit moral restreint, là où le droit d’auteur assure un droit moral fort en s’appuyant sur le lien entre l’auteur et son œuvre, et sur des fondements philosophiques franco-germaniques9. Le copyright va à celui qui exploite la création et non au créateur. 1.8. LES MOYENS DE PREUVE DE LA QUALITÉ D’AUTEUR ET DE L’ANTÉRIORITÉ DE LA CRÉATION. Pour apporter la preuve de la qualité d’auteur, il est prudent d’établir certaines formalités ou documents. 1. Dépôt Soleau ou enveloppe Soleau : L’enveloppe Soleau est disponible à l’INPI pour environ 15 euros. Elle constitue le meilleur moyen de dater précisément l’œuvre. Une fois complétée et contenant les copies des créations (ne pas mettre les originaux), elle est envoyée en recommandé à l’INPI. Formée de deux parties sécables, une partie de l’enveloppe est conservée par l’INPI pendant cinq ans renouvelables une fois (après paiement d’une redevance). L’autre partie est renvoyée à l’émetteur avec un numéro indiqué par perforation sur les documents eux-mêmes. Il est possible d’insérer plusieurs projets (dans ce cas ils seront décachetés ensemble) à condition toutefois de respecter les règles d’épaisseur maximale de 5 millimètres, équivalent à dix pages recto verso. 2. Lettre recommandée avec accusé de réception : La lettre ne devra pas être ouverte à réception. Elle sera décachetée, si besoin est, devant le tribunal. Le cachet de la poste fait foi. 8. La durée de la protection telle qu’elle est définie à l’article L 123-3 du CPI pour les œuvres collectives s’échelonne sur les soixante-dix prochaines années, à partir du 1er janvier suivant l’année de publication. Si les composants d’une même œuvre, anonyme, collective ou publiée sous un pseudonyme, sont publiés en différé, le délai commence alors à compter du 1er janvier de l’année civile, suivant les dates de publication respectives. 9. En effet, la théorie de la personnalité met en relief le rôle du créateur. Pour Kant, le lien qui unit l’auteur et son œuvre doit être compris comme une partie intégrante de la personnalité de son créateur. Pour Hegel, c’est la manifestation de volonté de ce dernier, dont le fruit constitue l’œuvre, qui fonde le droit. La théorie de la personnalité se présente donc comme un fondement particulièrement adapté aux conceptions française et allemande du droit d’auteur qui consacrent le concept de droit moral. Le détenteur du copyright peut modifier une œuvre sans autorisation de l’auteur alors que le droit moral laisse l’auteur et ses héritiers seuls juges du respect de l’intégrité de l’œuvre. 3. Le constat d’huissier ou notarié : On peut procéder à un constat par huissier qui enregistrera, dans un procès-verbal, les pièces, qui devront être datées et signées. Il en est de même devant un notaire, commis de l’État assermenté. 4. Parution presse : La parution de la création dans la presse, quelle qu’elle soit, avec la mention du nom de l’auteur et la date de la parution peut aussi apporter la preuve de l’antériorité. Elle ne prouvera .41 pas la date effective de la création. Elle divulgue, en revanche, la création au public, ce qui n’est pas le cas de l’enveloppe Soleau, de la lettre recommandée ou du constat d’huissier, qui demeurent secrets. Elle est en outre destructrice de nouveauté, empêchant ainsi toute protection ultérieure par les dessins et modèles ou par brevet. 2. LA PROTECTION PAR LE DÉPÔT 10. Il s’agit de la notion de cumul de protection développée ci-dessous. Après avoir apporté les preuves de l’antériorité, l’originalité devra être prouvée. En vertu du principe de l’unité de l’art, toute création protégeable par le dessin et modèle est protégée automatiquement par le droit d’auteur10. Une création à vocation industrielle est donc protégeable par le droit d’auteur au même titre qu’une œuvre d’art unique. Cependant cette caractéristique est attachée au droit français. Certains pays ne reconnaissent pas le droit d’auteur aux œuvres d’art appliqué. Ainsi, si l’auteur désire exploiter son œuvre à l’étranger, il lui est recommandé de la protéger par des moyens reconnus dans les pays concernés. 2.1. DESSIN ET MODÈLE Généralités La protection des dessins et modèles est assurée par le concours de deux lois. Il est d’usage de distinguer la matière des dessins et modèles de celle de la propriété littéraire et artistique et de les traiter séparément. Cette distinction n’a pas de valeur juridique étant donné que la jurisprudence reconnaît depuis longtemps au créateur d’une œuvre d’art appliqué, si modeste soit-elle, la protection des lois sur la propriété artistique, permettant aussi bien au peintre ou au sculpteur, s’ils le désirent, d’utiliser le dépôt réglementé par la loi du 14 juillet 1909 spéciale aux dessins et modèles des arts appliqués, c’est-à-dire que les deux législations sont exactement les mêmes. À défaut de valeur juridique, cette distinction s’explique par le fait que les lois sur la propriété artistique ne concernaient que les œuvres d’art, tandis que la loi de 1909 était réservée aux dessins et modèles dits de «fabrique», c’est-à-dire aux arts appliqués au commerce et à l’industrie. La durée de la protection est de cinq ans à compter de la date de dépôt. Elle peut être prorogée de vingt ans, puis de vingt-cinq ans à compter de ce nouveau délai, ce qui porte à cinquante ans la durée de protection, d’où l’intérêt du cumul des lois de 1909 et de 1957 quant à la durée de la protection. Ce dépôt confère au titulaire une date certaine de création et une présomption de propriété sur le dessin et modèle. Elle s’applique à l’apparence et la forme esthétique du produit, ses lignes, ses contours, ses couleurs, sa texture ou ses matériaux. 42. Le titulaire Le titulaire est la personne qui dépose le dessin ou le modèle à l’INPI. Cette personne peut être le créateur, personne morale ou physique, une entreprise au sein de laquelle sera réali- sée la création ou le cessionnaire de la création (c’est-à-dire celui à qui l’exploitation de la création a été cédée, selon accords contractuels11). 11. Se reporter au chapitre IV. Les conditions de la protection Afin que le dépôt de dessin et modèle soit valable, deux conditions sont essentielles : – la nouveauté du dessin et modèle déposé : celui-ci ne doit pas avoir été divulgué antérieurement à la date de dépôt et ne doit pas être identique à un modèle déposé antérieurement (art. L 511-3 du CPI) ; – le caractère propre : la création doit susciter chez l’observateur averti une impression visuelle d’ensemble différente de celle suscitée par un dessin ou modèle divulgué antérieurement (art. L 511-4 du CPI). Recherche d’antériorité : Il est par ailleurs nécessaire d’effectuer une recherche d’antériorité préalablement au dépôt d’un dessin et modèle afin de s’assurer de la pertinence d’un tel dépôt. Ainsi, si une action en contrefaçon est introduite, le tribunal vérifiera les conditions de nouveauté et de caractère propre. À défaut, le dépôt pourra être annulé. En cas de doute, il est préférable d’avoir recours à un cabinet spécialisé dans la propriété intellectuelle et industrielle. Grâce à leur expérience juridique et technique, ils seront aptes à suivre et à gérer toutes les procédures concernant les droits de propriété intellectuelle et industrielle et à conseiller les auteurs dans leurs démarches et leur opportunité. Ils sont soumis au secret professionnel. Procédure de dépôt Le dessin et modèle français se dépose à l’INPI, chargé de la gestion des marques et des brevets, si le déposant est domicilié ou a son siège social à Paris ou hors de France. Néanmoins, si le siège social du déposant n’est pas basé à Paris, celui-ci peut effectuer son dépôt auprès du greffe du tribunal de commerce ou, en l’absence de celui-ci, au greffe de la juridiction de proximité qui statue en matière commerciale. Un mandataire ou un ayant droit de l’auteur peut également effectuer ce dépôt. Un même dépôt peut contenir plusieurs dessins et modèles à la condition que les produits appartiennent à la même classe, conformément à la classification établie par l’arrangement de Locarno12. Le déposant doit fournir des reproductions graphiques, photographiques ou des échantillons du dessin et modèle en double exemplaires et doit justifier du paiement des redevances exigées. L’INPI ne vérifie la validité du dépôt que sur ces conditions de forme, avant publication du dépôt au Bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI). Une procédure de dépôt simplifiée a été créée à destination des industries renouvelant fréquemment leurs collections, leur permettant ainsi de restreindre les formalités exigées, d’ajourner la publication de celles-ci et de garder le secret pour une durée de trois ans. Dépôt à l’étranger Le dépôt se fait d’abord en France. Il peut être étendu par la suite par son titulaire avec une priorité de six mois suivant la date de dépôt français à un dépôt dans la Communauté européenne (prix attractif) auprès de l’Office de l’harmonisation dans le marché intérieur (OHMI) et à d’autres pays étrangers selon les conventions internationales. 12. La signature de ces accords s’effectue à l’issue de la conférence de Locarno qui se tient au bord du lac Majeur en octobre 1925. Cette conférence a pour but de réviser le traité de Versailles de 1919. Sous la garantie angloitalienne, la France, l’Allemagne et la Belgique s’engagent à maintenir les frontières telles qu’elles ont été fixées par le traité de 1919. Ce pacte est accompagné de deux conventions d’arbitrage séparées, la première entre la France et la Belgique, la seconde entre l’Allemagne, la Pologne et la Tchécoslovaquie. .43 Il convient de se faire préciser les pays de la Communauté européenne et l’ensemble des pays concernés par le dépôt international. En effet, ce dernier est régi par l’arrangement de La Haye qui permet de faire un dépôt unique dans plusieurs pays auprès du Bureau international de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Précautions élémentaires Rappelons aux designers que chaque esquisse, dessin, plan ou image doit être signé de l’auteur sur la partie graphique et a minima comporter un cartouche avec les noms et coordonnées de l’auteur ainsi que la date de création. N.B. : Le dépôt n’est pas applicable dans le cas où la forme d’un objet, la disposition d’un modèle n’est inspirée que par sa fonction, son but utilitaire ou pratique. Dans ce cas la protection devra être réalisée à travers un brevet d’invention. Mais il faut, pour que la loi sur les brevets s’applique, à l’exclusion de la loi sur les modèles de juillet 1909, que la forme de l’objet soit parfaitement inséparable de sa fonction, qu’on ne puisse obtenir l’une sans l’autre. Exemple : un fabricant lance sur le marché un modèle d’appareil de chauffage présentant un caractère original qui le différencie des appareils présents sur le marché. Si cet aspect nouveau se caractérise par une forme esthétique et qu’il obéit en conséquence à un simple élément d’ornement, il sera protégé par la loi sur les modèles s’il est déposé et à défaut par la loi sur les droits d’auteur. En revanche, si cette forme nouvelle est déterminée par une amélioration industrielle de l’appareil, et si elle est inséparable de ce résultat, il s’agit alors d’une invention régie par la loi sur les brevets d’invention. Si enfin les deux aspects coexistent, forme esthétique et caractère innovant, il pourra bénéficier de la double protection sur les modèles et sur les brevets d’invention pour chacun des deux aspects. 2.2. BREVET D’INVENTION Généralités Le brevet est un titre de propriété industrielle, régi par son livre IV, délivré par l’INPI suite à un dépôt effectué par le créateur ou l’inventeur. Il confère un monopole d’exploitation sur une invention et permet au titulaire de s’opposer à ce qu’un tiers l’exploite sans autorisation. La durée du brevet est de vingt ans. Au-delà, il rentre dans le domaine public et peut être exploité sans monopole du titulaire. Le brevet protège une invention technique. L’invention peut consister soit en un produit, soit en un moyen de fabrication permettant d’obtenir un produit ou bien un effet technique. Attention : seul le procédé est brevetable. Le résultat peut être déposé sous forme de modèle. 44. Le titulaire du brevet Le droit au titre appartient à l’inventeur ou son ayant cause. Si plusieurs personnes ont réalisé l’invention indépendamment l’une de l’autre, le droit au titre de propriété industrielle appartient à celle qui justifie de la date de dépôt la plus ancienne (art. L 611-6 du CPI). Si l’inventeur est un salarié, le droit au titre de propriété industrielle, à défaut de stipulation contractuelle plus favorable au salarié, est défini comme suit : – dans le cas d’un contrat de travail avec fonction de «recherche inventive», il appartient à l’employeur; – toutes les autres inventions appartiennent au salarié, sauf dans le cas d’une invention qui aurait été faite au cours de l’exécution des fonctions du salarié dans l’entreprise et pour lesquelles il est rémunéré, c’est-à-dire dans le domaine des activités de l’entreprise. Dans ces deux cas, le salarié peut toutefois obtenir rémunération. Les conditions de protection La protection est accordée à toute invention, à condition que celle-ci soit nouvelle, qu’elle implique une activité inventive et qu’elle soit susceptible d’application industrielle (art. 61110, 611-11). Une invention est considérée comme susceptible d’application industrielle si son objet peut être fabriqué ou utilisé dans l’industrie. Procédure de dépôt Le dépôt s’effectue auprès de l’INPI, après avoir effectué une recherche d’antériorité. Une demande de brevet, comportant une description ainsi que des revendications, doit être rédigée de manière très précise pour permettre une protection suffisante. Elle peut également comporter des dessins et être résumée dans un abrégé. Il est vivement conseillé de faire appel à un professionnel pour remplir toutes ces formalités. Le dépôt sera par la suite examiné par la Défense nationale puis au niveau administratif et technique. Une fois un rapport de recherche établi, permettant d’apprécier la brevetabilité de l’invention, le dépôt sera publié au Bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI). Protection à l’étranger La convention de l’Union de Paris ouvre au titulaire un droit de priorité d’un an suivant la date de dépôt français pour effectuer un dépôt communautaire ou international dans les pays signataires. Le brevet européen est un titre unique valable dans l’ensemble des pays de l’Union européenne signataires de la convention de Munich. Une seule demande est utile dans laquelle il est nécessaire de désigner le nombre de pays européens où le brevet prendra effet. Le dépôt s’effectue auprès de l’Office européen des brevets. Le système du Patent Cooperation Treaty permet de déposer une demande internationale de brevet. Aucun brevet international n’est délivré, mais le déposant obtient une protection provisoire lui permettant de vérifier la pertinence d’un dépôt de brevet dans un pays étranger. 2.3. MARQUE Généralités La marque de fabrique sert à distinguer les produits ou services d’une personne physique ou morale de ceux d’un concurrent (art. L 711-1 du CPI). Elle se distingue par des signes. Les signes peuvent être : a) une marque nominative : les dénominations sous toutes les formes telles que : mots, .45 assemblages de mots, noms patronymiques et géographiques, pseudonymes, prénoms, lettres, chiffres, sigles; b) un marque figurative : les signes figuratifs tels que : dessins, étiquettes, cachets, logo, images de synthèse, hologramme, combinaisons ou nuances de couleurs; c) une marque sonore : sons, phrases musicales. La durée de protection de la marque est de dix ans, renouvelable indéfiniment. national ne recouvre pas l’ensemble des pays, mais seuls les pays signataires des conventions ad hoc. Le dépôt international s’effectue auprès de l’OMPI par le biais de l’INPI. Il est également possible de réaliser des dépôts nationaux dans les pays qui ne peuvent être couverts, ni par un dépôt international, ni par un dépôt communautaire. Pour procéder à des dépôts à l’étranger, il est recommandé de passer par l’intermédiaire d’un avocat spécialisé en propriété intellectuelle, qui disposera de correspondants à l’étranger. Le titulaire de la marque Le titulaire est la personne physique ou morale qui dépose. Il n’est pas nécessaire qu’elle exerce un commerce. Modalités Pour être protégeable au titre de marque, un signe doit être : ● distinctif : ce caractère s’apprécie à l’égard des produits ou services désignés dans le dépôt. Le signe ne doit pas être de langage courant, générique ou professionnel pour désigner le produit ou le service concerné. Il ne doit pas être non plus descriptif et ne pas être imposé par la forme ou la fonction du produit (art. L 711-2 du CPI); ● licite : le signe ne doit pas être contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs ni être déceptif (trompeur); ● disponible : la disponibilité du signe doit être recherchée par l’antériorité. Procédure de dépôt Le dépôt s’effectue à l’INPI par le titulaire ou un mandataire. Pour chaque marque, le déposant doit remettre un dossier en cinq exemplaires. Le dépôt de marque peut être réalisé sous forme électronique, dans ce cas, il n’est pas nécessaire de préparer cinq formulaires. Le dépôt se fait dans la classe ou les classes spécifiques à l’activité. Une redevance est à verser pour trois classes, puis par classe supplémentaire. Enregistrement final : Dans les six semaines suivant la date de dépôt, c’est au Bulletin officiel qu’il incombe de publier la demande d’enregistrement. C’est l’INPI ou le cabinet de dépôt qui est en charge d’informer de cette publication officielle. Si des propositions de publication émanaient d’une tierce personne, ou impliquaient un versement illégal, elles ne seraient pas recevables et n’auraient donc aucune valeur aux yeux de la loi. À compter de la date de publication, le tiers dispose de deux mois pour s’opposer au dépôt. La mise en exploitation de la marque doit se faire dans les cinq ans suivant son enregistrement. Elle ne doit pas rester inexploitée pendant cinq ans de façon consécutive, sous risque de voir un tiers demander son annulation en justice. Le déposant a six mois à sa disposition après la validation de dépôt en France pour protéger sa marque hors du territoire national. 46. Dépôt à l’étranger La convention de l’Union de Paris ouvre au titulaire un droit de priorité de six mois suivant le dépôt en France pour effectuer un dépôt dit communautaire ou international. Le terme inter- .47 04. EXPLOITER LA CRÉATION 1. LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE : PROPRIÉTÉ LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE ET PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE Le Code de la propriété intellectuelle recouvre la législation relative à la propriété littéraire et artistique d’une part et à la propriété industrielle d’autre part, alors qu’elles sont souvent confondues. 1.1. La propriété littéraire et artistique (œuvre collective, œuvre de collaboration) dépend du droit d’auteur. La propriété incorporelle ou patrimoniale est «le droit d’exploiter une chose créée par l’esprit, dans les conditions matérielles et morales posées par celui qui est à son origine1 ». Cette «chose» est l’œuvre ou la création puisqu’elle est le résultat d’une activité créatrice. Les auteurs peuvent rester maîtres de leurs créations et doivent pouvoir conserver autorité et puissance sur l’œuvre. 1. CCAGPI, voir bibliographie. 1.2. LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE De façon élémentaire, on peut écrire que la protection industrielle est celle qui est conférée par un dessin ou modèle, un brevet ou une marque (se reporter au chapitre III). S’il est toujours intéressant, dans le but de comprendre les mécanismes de la propriété intellectuelle, de comparer la protection conférée par le droit d’auteur à celle conférée par le brevet, il est en revanche fortement recommandé de s’abstenir d’une quelconque forme de conclusion en faveur de l’un ou l’autre de ces dispositifs. Il dépend d’une stratégie générale de protection. En effet, un tel diagnostic est souvent trompeur étant données les nuances majeures (en durée des droits et en forme) nécessaires à leur constitution, nuances qui tendent à faire apparaître le choix du droit d’auteur comme plus pertinent. Il est également fondamental de rappeler que le brevet seul protège l’invention à caractère technique, et non le droit d’auteur seul, et ce si les conditions de dépôt du brevet sont acceptées par l’organisme de dépôt. En conclusion, étant donnée l’importance des nuances en matière de protection de la propriété intellectuelle, il convient d’en définir les axes et la stratégie au cas par cas. 2. CONDITION D’EXPLOITATION DE LA CRÉATION 48. 2.1 NOTIONS ÉLÉMENTAIRES La cession de droits d’auteur est l’acte juridique par lequel une personne, ayant créé une œuvre originale sur laquelle elle est titulaire d’un droit patrimonial et d’un droit moral, cède à un tiers, dans des conditions à préciser, le droit de reproduire et/ou de représenter l’œuvre créée moyennant rémunération forfaitaire ou proportionnelle, que l’on appelle communément la redevance ou royalty. Il y a donc transfert de propriété entre le cédant (le designer) et le cessionnaire (l’entreprise) qui devient propriétaire des droits de propriété incorporelle sur la «création» contre rémunération forfaitaire ou proportionnelle et pour une durée qui correspond, au maximum, à celle de la durée des droits d’auteur. Elle peut être plus restreinte. .49 Afin d’encourager la création, le droit d’auteur accorde un monopole économique sur l’exploitation de l’œuvre qui permet aux auteurs de vivre de leur travail. La possibilité de céder ou de concéder les droits d’auteur, favorise une large diffusion des œuvres. Les producteurs qui deviennent cessionnaires des droits d’auteur bénéficient d’une sécurité juridique. Celle-ci leur permet de rentabiliser leurs investissements dans la création, pour pouvoir éventuellement par la suite financer de nouvelles œuvres. La nécessité d’une incitation à la création doit toutefois se concilier avec l’accès du public au savoir. C’est pourquoi les droits d’auteur ne sont accordés que pour une certaine durée, à l’issue de laquelle les œuvres peuvent être librement utilisées par tous. 2.2 LA NATURE DES DROITS CÉDÉS 1. Droit de reproduction : la reproduction consiste dans la fixation matérielle de l’œuvre par tous procédés qui permettent de la communiquer au public d’une manière indirecte. Elle peut s’effectuer notamment par imprimerie, dessin, gravure, photographie, moulage et tout procédé des arts graphiques et plastiques, enregistrement mécanique, cinématographique ou magnétique. Pour les œuvres d’architecture, la reproduction consiste également dans l’exécution répétée d’un plan ou d’un projet type. Il y a reproduction de l’œuvre, quand bien même l’œuvre serait reproduite sur un support différent de son support original. 2. Droit de représentation : la représentation consiste en la communication de l’œuvre au public par un procédé quelconque. 3. Droit d’adaptation : l’adaptation désigne généralement la modification d’une œuvre en vue de créer une nouvelle œuvre, par exemple un pot de crème de soin à partir d’un flacon de parfum, ou la modification d’une œuvre pour l’adapter à des conditions d’exploitation différentes. Ces droits peuvent être cédés de manière indépendante. 2.3 DOMAINES D’EXPLOITATION DES DROITS CÉDÉS Une cession de droits doit impérativement définir le domaine d’exploitation des droits cédés en précisant les points suivants qui sont librement fixés entre les contractants. 1. Sa destination : l’usage qu’il sera fait de l’œuvre. 2. Son étendue : le contrat doit énumérer le ou les modes d’exploitation autorisés (reproduction ou représentation et/ou adaptation). 3. Son territoire : étendue géographique de la cession. 4. Sa durée : la cession ne peut être illimitée. 50. La cession doit également spécifier : – le procédé par lequel le cessionnaire est habilité à reproduire ou représenter le dessin ou modèle; – le prix de la cession : les parties sont libres de décider si la cession a un prix ou non. La loi n’impose pas de rémunérer toute cession de droits de propriété intellectuelle. Si les parties décident que la cession donnera lieu à une rémunération du cédant, elles sont libres de déterminer le mode de rémunération et le montant de celle-ci. Aucun barème n’existe, si ce n’est des usages. N.B. : L’élément indispensable à l’existence même d’une cession est le paiement du prix de cette dernière. Toutefois l’article L 122-7 du CPI précise que les droits d’auteur peuvent être cédés «à titre gratuit2 ». N.B. : Le droit moral de l’auteur est incessible. 2.4 CESSION PROPORTIONNELLE OU FORFAITAIRE La rémunération proportionnelle est la règle. La rémunération forfaitaire est l’exception. L’article L 131-4 du CPI précise que «la cession par l’auteur de ses droits sur son œuvre […] doit comporter au profit de l’auteur la participation proportionnelle aux recettes provenant de la vente ou de l’exploitation de son œuvre». La rémunération proportionnelle Il n’existe pas de disposition légale réglementant la fixation d’un taux de rémunération ni un usage qui dépend des secteurs d’exploitation3. Ce taux est fixé librement par les parties. En pratique, il varie selon la prise en considération de plusieurs paramètres tels que : – la qualité artistique de l’œuvre; – sa destination; – le nombre de produits diffusés; – le territoire; – la cote de l’auteur. 2. Le droit de représentation et de reproduction peut être cédé à titre gratuit ou onéreux. Le droit de représentation est indépendant du droit de reproduction. Si un contrat comprend la suspension totale de l’un de ces deux droits, l’intervention est alors limitée aux termes d’exploitation du contrat initial. 3. Textile, mobilier, cosmétique, mode, etc. La rémunération forfaitaire a) Le choix du forfait advient dès la conclusion du devis puis du contrat. b) En cours de contrat, et après une première période d’exploitation, la modification de la rémunération proportionnelle en forfait peut être envisagée. c) De même, en fonction du succès commercial du produit notamment ou de modification dans le mode d’exploitation, la révision du forfait à la hausse peut être envisagée. 3. LES TYPES DE CONTRAT Deux types de contrat sont envisageables. 3.1. CONTRAT DE LICENCE Licence de reproduction, de fabrication, de commercialisation de modèle, de marque, de brevet d’invention. Dans ce cas, l’auteur conserve la propriété intellectuelle sur sa création et concède à un tiers l’autorisation de l’exploiter. Le contrat de licence est un contrat par lequel le titulaire d’un droit de propriété intellectuelle concède à un tiers, en tout ou en partie, la jouissance de son droit d’exploitation, gratuitement ou à titre onéreux, moyennant le paiement de redevances ou royalties, proportionnellement au chiffre d’affaires généré, pour une durée limitée dans le temps et sur un territoire donné. .51 4. Il peut également y avoir cession en matière de marque, de droits d’auteur (sauf le droit moral) et de brevet. 5. La durée peut être moindre, de l’ordre de cinq ans par exemple. 6. Ces frais étant dans la plupart des cas élevés, il peut être de l’intérêt du designer d’accepter cette disposition. 7. Cession proportionnelle (cas général) : reproduction en série et cession proportionnelle sur prix de facturation hors taxes de l’entreprise (chiffre d’affaires hors taxes). Cession forfaitaire (cas particulier) : parfum, PLV. 52. 3.2. CONTRAT DE CESSION Le contrat de cession permet le transfert de propriété intellectuelle entre le cédant (le designer) et le cessionnaire (le commanditaire) qui devient propriétaire des droits de propriété incorporelle sur le dessin ou modèle4 contre rémunération forfaitaire ou proportionnelle et pour une durée ne pouvant dépasser celle des droits d’auteur au maximum5. Il est d’usage que le cessionnaire prenne à sa charge les formalités de dépôt ainsi que les frais de procédure en cas de contrefaçon de droits d’auteur. Dans ce cas, ces dernières sont effectuées par le cessionnaire avec, si besoin, l’aide de l’auteur, mais, dans la plupart des cas, sans sa participation financière. En contrepartie, le designer abandonnera les droits et/ou indemnités qui seront éventuellement récupérés par le cessionnaire à l’issue de la procédure6. N.B. : Clauses illégales de cession Il est utile de préciser que la mention «tous droits cédés» est juridiquement nulle. En effet tous les droits cédés doivent faire l’objet d’une mention expresse et distincte précisant la nature et l’étendue des droits cédés ainsi que le prix de la cession7. 05. GLOSSAIRE .53 1. Source Déclic design, « Guide pour les PME » en région Aquitaine. 2. Gabriele Pezzini, IDEAT, mars-avril 2010. Acte d’engagement Analyse de la valeur Bon de commande Cahier des clauses administratives générales L’acte d’engagement est la pièce signée par un candidat à un accord-cadre ou à un marché public dans laquelle le candidat présente son offre ou sa proposition dans le respect des clauses du cahier des charges. Celles-ci déterminent les conditions dans lesquelles le marché est exécuté. Cet acte d’engagement est ensuite signé par le pouvoir adjudicateur. Méthodologie d’origine industrielle, utilisée en démarche design, pour définir les coûts de chaque fonction, associée à un produit. Peut être utilisée dans une démarche d’optimisation ou de réduction des coûts d’un produit1. Elle peut être comparée à la valeur perçue. Le bon de commande est le document adressé par la personne publique ou privée contractante au titulaire du marché ou de la commande ; il précise les prestations décrites dans le marché dont l’exécution est demandée et en détermine la quantité. Le CCAG fixe les dispositions administratives applicables à chaque catégorie de marché. • Agence pour la promotion de la création industrielle « Aujourd’hui, il y a des artistes qui font du design et des designers qui font les artistes. Les étapes de recherches exposées en galerie et qu’on appelle art n’en sont pas du tout. Je ne suis pas contre le fait d’exposer des projets de recherche mais c’est plus intéressant quand le designer a quarante ans d’expérience. Et l’on sait que le fruit de ses recherches a une valeur reconnue par le temps, et non immédiatement dans la presse ou par une galerie2. » Il faudra se reporter aux définitions du design données dans le présent guide et constater que ces deux notions, si elles s’opposent, peuvent se retrouver en art appliqué sous forme de pièces uniques dite prototypes ou d’exemplaires en série limitée. Créée en 1983 à l’initiative des ministres chargés de l’Industrie et de la Culture pour contribuer au rapprochement de la culture, de la recherche et de l’industrie, l’APCI, devenue entièrement privée en 1993, développe, en collaboration avec ses membres et ses partenaires, des outils et actions collectifs qui valorisent une approche économique, sociale et culturelle du design en France et du design français à l’étranger. L’Agence met en œuvre son expertise et celle de ses réseaux pour la réalisation d’actions spécifiques à la demande de ses partenaires ou de sa propre initiative. L’APCI s’inscrit dans le mouvement international de reconnaissance du design comme facteur clé de la compétitivité des entreprises et de l’innovation économique, sociale et culturelle. • Alliance française des designers 3. Ce statut est développé dans le guide, chapitre I. 4. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 54. L’Alliance française des designers est le premier syndicat du design pluridisciplinaire et premier par le nombre de membres (gérants d’entreprises, indépendants ou intégrés). Il défend et promeut tous les métiers du design en France et en Europe. L’Alliance française des designers accompagne ses membres dans l’exercice de leur activité sur le plan fiscal, social et juridique. Elle informe sur la profession via son site et sa lettre mensuelle : actualité du design, problématiques rencontrées par les professionnels, concours, appels d’offres, etc. • • Art et design • Auto-entrepreneur L’auto-entrepreneur est un nouveau statut créé par la loi de modernisation de l’économie d’août 2008 ayant pour but de faciliter la création d’entreprise en allégeant les formalités de création, de gestion et en faisant bénéficier l’auto-entrepreneur d’un régime simplifié pour le paiement de l’impôt et des prélèvements sociaux3. • Benchmarking Étude ou veille permettant d’évaluer un produit ou un service concurrent ou substituable sur des critères définis par avance dans le projet de design : codes utilisés, univers donné, parti pris esthétique, technologie employée, modes de distribution, prix, etc.4 • • Cahier des clauses particulières Ensemble des méthodes permettant la gestion et le développement d’une marque : signature, positionnement, recherche de nom, etc.5 Le CCP est un document qui regroupe les clauses administratives et techniques spécifiques à un marché. L’utilisation d’un CCP se justifie lorsqu’il n’est pas nécessaire de distinguer le cahier des clauses administratives particulières (CCAP) du cahier des clauses techniques particulières (CCTP). • Brevet • Cahier des clauses techniques particulières Le brevet d’invention est un titre par lequel l’INPI confère à toute personne qui prétend être l’auteur d’une découverte ou d’une invention industrielle et en fait le dépôt dans les formes un droit exclusif d’exploitation pour un temps déterminé. Le brevet protège une invention, notamment de la concurrence. Le CCTP fixe les dispositions techniques nécessaires à l’exécution des prestations de chaque marché. • Brief • Cession Instructions synthétiques présentées lors d’une réunion d’information (briefing) sur un projet de produit ou de communication, destinée à transmettre à une agence ou à une équipe interne les caractéristiques attendues d’un produit ou d’une campagne (image, impact, caractéristiques attendues, fonctions à remplir6…). Une cession désigne l’opération juridique par laquelle la propriété d’un bien, d’un ensemble de biens ou d’un droit, passe du patrimoine du cédant à celui du cessionnaire (bénéficiaire de la cession). • Branding • Cahier des charges Document récapitulant les spécifications fonctionnelles, techniques et identitaires du produit, que ces exigences soient liées à des matériaux, procédés de fabrication, normes, contraintes logistiques ou qu’elles soient définies par le projet marketing et/ou design. On parlera de cahier des charges fonctionnelles, techniques, de fabrication, marketing. Chaque exigence est décrite avec ses paramètres mesurables lors de validations7. • 5. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». • Cédant Se dit d’une personne qui cède tout ou partie de ses droits, en l’occurrence l’auteur d’une création. • Cessionnaire Celui qui accepte une cession, un transport. Il agit en qualité de cessionnaire. Il est cessionnaire des droits d’untel, en l’occurrence de l’auteur. 6. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». • Chef de projet Désigne la personne chargée du bon déroulement du développement d’un projet. Elle prépare, organise, coordonne et rend compte du projet. La fonction de chef de projet est indépendante de la position hiérarchique de la personne qui l’exerce8. • Chef de projet design Sa présence et la reconnaissance de son rôle sont essentielles dans la réussite du 7. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 8. Source Déclic design, « Guide pour les PME » en région Aquitaine. .55 9. Source Déclic design, « Guide pour les PME » en région Aquitaine. développement d’un nouveau produit. Le chef de projet design est le garant de la cohérence du produit, de sa conception à sa mise sur le marché. Il agit transversalement en faisant respecter le cahier des charges du produit auprès des différents responsables de l’entreprise : bureau d’études, production, finances, marketing et commercial9… Il replace le nouveau projet en cohérence avec l’offre existante. Corps d’état • Code NAF 1.1 Définition APCI Le design s’attache à des produits, des services et des systèmes conçus au moyen d’outils, d’une organisation et d’une logique impulsés par l’industrialisation – même lorsqu’ils ne sont pas fabriqués en série. Appliqué à la conception, l’adjectif « industriel » doit être associé au mot industrie ou à sa signification de secteur de production, voire à son ancienne définition « d’activité industrieuse ». Ainsi, le design est une activité qui implique un large éventail de professions dans lesquelles produits, services, graphisme, architecture intérieure et architecture ont un rôle à jouer. Ainsi, le designer exerce une activité intellectuelle et pas simplement un métier ou un service destiné à des entreprises. Synonyme de code APE (ancienne appellation). Code attribué à chaque entreprise par les services de l’INSEE en référence à la nomenclature des activités françaises (NAF) et qui permet de déterminer l’activité principale exercée par l’entreprise. Il comporte trois chiffres et une lettre. • Commanditaire Celui qui commande. • Commissions Dans le langage de la technique juridique et celui de la pratique commerciale, les commissions sont des rémunérations propres aux intermédiaires du commerce. Elles sont généralement calculées en fonction de l’importance de l’affaire traitée par leurs soins. Les commissions ne sont pas des droits d’auteur. • Contrat de dépôt Le contrat de dépôt est une convention par laquelle une personne dite « dépositaire » se charge de la conservation d’un objet mobilier remis par le « déposant ». À la fin de cette période de dépôt, le dépositaire doit restituer l’objet déposé et est tenu de réparer les éventuelles détériorations de la chose reçue. 10. Se reporter au chapitre III. 56. • Copyright Dépôt anglo-saxon pour publier et exploiter une œuvre10. Se distingue du droit d’auteur à la française par rapport au droit moral et à son étendue. Il s’agit des différents corps de métier intervenant dans la réalisation d’un ouvrage ou de travaux de bâtiment et/ou de décoration. Par exemple, maçonnerie, électricité, plomberie, menuiserie, agencement, etc. • Design Plusieurs définitions s’attachent à ce mot. 1.2 Selon Raymond Guidot Selon une acception désormais internationale, on peut néanmoins parler de «design» dès lors qu’il s’agit de concevoir un objet en vue d’une production de série. Le «design» caractérise alors la part de création qui, dans la conception d’un objet (ou système d’objets), assure la cohérence entre impératifs techniques de fabrication, la structure interne de l’objet, sa valeur d’utilisation et son aspect. Ainsi défini, il apparaît bien comme historiquement lié à la révolution industrielle, et son vaste champ d’application concerne toute la production d’environnement à l’heure de la production mécanisée. 1.3 Gérard Laizé : une définition du design Le design, c’est d’abord un acte de conception de produits (ou de service), qui tient compte des évolutions et des mutations de la société (cf. nouveaux paradigmes), et qui prend en considération les inventions et les innovations de l’époque, qu’il s’agisse de nouveaux matériaux, de nouvelles technologies ou de nouveaux procédés industriels. • Designer Professionnel, spécialiste des rapports forme/fonction/esthétique d’un objet. Il donne vie et sens à l’objet industriel dans un dialogue permanent entre les fonctions commerciales, techniques et financières de l’entreprise11. • Design global Design d’image agissant simultanément sur les différentes composantes véhiculant l’identité de l’entreprise : marque, produit, logo, environnement du produit, codes identitaires, etc.12 Le design global peut être appliqué aux différents champs du design (cf. chapitre II). • Design sensoriel Forme de design sollicitant plusieurs sens, mettant en place le produit et le client dans un univers : vue, odorat, goût, ouïe, toucher, etc.13 • Design de service Le secteur tertiaire, dit secteur « des services », connaît un essor considérable à la faveur d’un recours croissant aux technologies numériques. En 1960, les services ne représentaient qu’à peine 40 % des biens consommés. Cette proportion est aujourd’hui passée à 60 %. Les entreprises s’efforcent de transformer les objets de consommation en « supports », en objets qui entrent en interaction avec l’utilisateur et l’environnement14. Le design de service est une nouvelle démarche de design de produit fondé sur la compréhension du comportement des usagers et l’interactivité pour favoriser l’optimisation ou l’innovation des produits et des services. Le rapport à l’objet est pragmatique et le designer de service développe non seulement de nouveaux concepts liés aux besoins sociaux et aux changements économiques, mais aussi modifie l’objet lui-même et le rapport à la vie domestique. Les exemples et les succès dans ce domaine sont de plus en plus nombreux : guichets automatiques dans les banques, bornes SNCF, Pass Navigo de la RATP, carte Imagine’R, etc. Le designer de service se penche sur l’interface, la navigation, la relation de service entre l’usager et le produit. Pour aller plus loin, en observant les usagers et les consommateurs dans leur « cheminement » quotidien, les designers remarquent que l’intérêt de ces derniers porte principalement sur la finalité du service. Ce qui confère au produit un rôle essentiel d’interface pour atteindre ce service. La méthode consiste en priorité à observer et analyser en profondeur chaque séquence du parcours client. Ces séquences d’interaction peuvent être des espaces privés ou publics (ma banque ou chez moi), des produits analogiques ou numériques (mon mobilier ou mon ordinateur), des interfaces matérielles ou immatérielles (le clavier ou la base de données de mon téléphone portable). Elles sont ensuite décryptées et analysées simultanément afin de constituer l’ensemble du parcours utilisateur qui fera dire au consommateur « ce service est de qualité ». Cette analyse deviendra, logiquement, le terreau de la création. Cette démarche permettrait d’identifier chaque problème ou manque décelé dans le cheminement utilisateur et sera vécue comme une opportunité d’innovation dans le design. Après avoir représenté, au travers d’un scénario de vie, une nouvelle façon d’accéder à un service, le designer prototype chacune de ces innovations afin d’évaluer in situ leur acceptation par le client. • 11. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 12. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 13. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 14. Source Le lieu du design, Paris, 2010. .57 Devis Juridiquement, le devis est un document écrit par lequel un fournisseur propose de vendre un bien ou une prestation à un certain prix qu’il s’engage à ne pas modifier tant que l’acheteur n’a pas exprimé son intention de renoncer à en faire l’acquisition. Il se présente généralement sous la forme d’un tableau informatif comprenant l’ensemble des étapes d’un chantier. Il peut être envoyé par voie postale ou par voie électronique (e-mail), ou être remis en main propre. Lorsque le devis est signé par les deux parties, il devient un véritable contrat soumis à la législation en vigueur : mentions obligatoires, cadre d’application, procédure de modification. 15. Source APCI. • Disciplines du design15 – Le design d’espace La conception des lieux publics ou privés dédiés à la consommation, au travail ou à un service particulier dépasse aujourd’hui la simple fonctionnalité. L’aménagement de l’espace témoigne de la prise en compte qualitative et ciblée de l’utilisateur ou du consommateur et participe de plus en plus à l’appréciation du produit ou du service offert. Le design d’espace englobe les activités d’architecture commerciale, d’aménagement intérieur, signalétique et PLV. Il contribue à l’agencement d’un espace qui concilie la fonctionnalité, la mise en valeur de l’offre de la marque, selon l’univers souhaité par l’entreprise auprès du public visé. L’identité du lieu se détermine par le choix des matériaux, des revêtements, du mobilier, de l’éclairage, des couleurs, de la typographie et de plus en plus souvent, de l’ambiance sonore. 58. – Le design graphique L’entreprise et les institutions ont longtemps communiqué en interne et en externe par l’intermédiaire de leur raison sociale qui fonde leur légitimité. Il est aujourd’hui reconnu que l’entreprise communique non seulement par son logo mais aussi par tous ses vecteurs de communication ainsi que par les produits et services qu’elle propose, leurs packagings et leurs modes d’emploi. Par établissement d’une charte graphique qui prévoit la déclinaison de l’identité visuelle sur tous les supports de communication, il procure à l’entreprise un outil de gestion cohérent de cette identité visuelle. – Le design numérique Le design numérique est un nouveau champ d’application du process du design sur de nouveaux objets « virtuels ». Ce nouveau design porte les enjeux majeurs de la conception de l’objet numérique : simplicité, désirs et appropriations. Le designer numérique valorise ce qui sera produit par sa représentation sous forme imagée. Spécificités du design numérique : ● Architecture et cartographie Le design d’objet numérique consiste en premier lieu en l’organisation et la représentation de grandes masses de contenus ou d’une définition d’usages dans le cas d’un service. La seconde étape réside dans la définition des fonctionnalités qui mettent ces contenus ou ces usages en perspective. Cette complexité est représentée dans des chartes éditoriales, chartes de service et chartes fonctionnelles (arborescences, carte, architecture, interaction). ● Interaction Le designer numérique construit la relation d’un service ou d’un programme avec un utilisateur : c’est l’interaction. Celle-ci se construit par une maîtrise des systèmes, des technologies et des syntaxes de l’interactivité et des représentations qui y sont associées. ● Représentation Le design numérique intervient sur l’aspect innovant et créatif des représentations faisant exister un programme. Elle passe par la transformation de la complexité du projet en objet appropriable par un utilisateur. L’interface est la cristallisation et l’aboutissement du process du design numérique. – Le design de packaging Le « packaging » concerne l’emballage et le conditionnement du produit. On lui attribue couramment trois fonctions de base essentielles à la vente du produit : ● protection du produit ; ● logistique du produit : stockage, manutention, transport, présentation ; ● mise en valeur du produit et de sa valeur ajoutée par rapport à la clientèle ciblée. Le packaging est d’une importance capitale notamment lorsqu’il supporte des marques qu’il va défendre en distribution sélective et en grande distribution. Les recherches sur les matériaux et l’amélioration des techniques de production permettent d’adapter les qualités des packagings à l’évolution des besoins et de la sensibilité des utilisateurs : praticité, sécurité, ergonomie et confort d’utilisation, plaisir de la manipulation et du regard, préservation de l’environnement. – Le design produit Améliorer la fonctionnalité, le coût, les méthodes de fabrication, faciliter les déclinaisons de gamme et l’usage, donner une identité au produit sont des exemples d’interventions du design sur la compétitivité et la qualité d’un produit. Les mêmes préoccupations sont au cœur du processus de création de nouveaux produits. La diversification et la sophistication croissante de l’offre et de la demande exigent une perception de plus en plus fine des marchés et des utilisateurs. Malgré les outils informatiques qui accélèrent et facilitent l’innovation, la conception de produits est devenue un processus complexe et stratégique qui englobe les aspects fonctionnels, techniques, esthétiques, économiques, sensibles du produit et prend en compte la culture de l’entreprise, mais aussi les contraintes et les normes liées à la sécurité et à l’environnement. Pour que le designer puisse analyser, intégrer et formaliser de manière cohérente tous ces facteurs, il doit agir en interaction avec tous les acteurs qui au sein de l’entreprise mais aussi en externe interviennent en amont et en aval du processus de création, tout au long du processus d’innovation. – Le design textile Le design textile s’applique à la création de tous supports de motifs, de matières, de structures pour la mode et l’environnement. Le design textile matière concerne le fil, la maille, le tissage. Le design textile surface concerne l’impression sur tous supports. Le design textile forme concerne le vêtement et les accessoires de mode. D’importantes innovations techniques permettent aujourd’hui de concevoir des textiles adaptés aux besoins détectés par les designers, tant en termes de qualités techniques (résistance, conservation de la température, légèreté) que de qualités sensibles. Face à la concurrence internationale particulièrement vive dans ce secteur, l’innovation et la création de produits à forte valeur ajoutée élargissent l’utilisation des textiles dans des domaines industriels tels que l’industrie automobile, les sports et loisirs, l’emballage, le médical. • Distributeur Acteur commercialisant un produit au consommateur final (particulier ou entreprise) par le truchement d’un canal de distribution : point de vente, vente à distance (VAD), internet, etc.. • Droit d’auteur Le droit d’auteur est l’ensemble de prérogatives exclusives dont dispose un .59 auteur, ou un ayant droit, sur une œuvre de l’esprit. Il se divise en deux branches, avec d’un côté les droits moraux, qui reconnaissent à l’auteur la paternité de son œuvre et lui confère un droit de veto sur le respect de son intégrité. Puis, d’un autre côté, les droits patrimoniaux conférant un monopole d’exploitation économique sur des œuvres, pour une durée variable après laquelle elles entrent dans le domaine public. • Droit moral Le droit moral est le droit attaché à la personne de l’auteur, inaliénable, imprescriptible et discrétionnaire du vivant de l’auteur. Il est composé de plusieurs prérogatives lui permettant, entre autre, de s’opposer aux droits des tiers (notamment de ses créanciers) et des ses co-contractants (cessionnaires des droits de propriété intellectuelle). 16. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 17. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 18. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». Levée de réserves Représentation graphique d’un plan vertical. La levée de réserves est le dernier stade d’un chantier. Il permet de vérifier et de lever les travaux ou finitions qui étaient listés comme étant à reprendre lors de la réception du chantier. La livraison d’un chantier peut se faire avant la levée des réserves ; dans ce cas l’occupant ou le propriétaire devra faire un état des lieux avec la liste des travaux restant à effectuer ou à reprendre (réserves) avec l’aide du designer de façon à dégager sa responsabilité sur les entreprises. • Ergonomie Étude des conditions d’utilisation de l’objet et de la relation entre un individu et un objet sous l’angle psychomoteur : postures, gestes, perception, compréhension fonctionnelle, accessibilité, fatigue, etc.17 • Fabricant Le fabricant est la personne qui assume la responsabilité de la fabrication d’un produit conformément aux exigences essentielles prévues par le cahier des charges, en vue de la mise sur le marché du produit. • Homme/jour Unité de mesure de prix pour le temps de travail d’un homme à raison d’une journée de huit heures. • Écoconception • Honoraire L’écoconception se propose d’élargir le champ de la conception à la prise en compte de l’impact d’un produit sur l’environnement, mesuré par exemple en «empreinte carbone». Les consommations de matières premières et d’énergies non renouvelables, sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit, de sa conception à son recyclage, sont anticipées pour être mesurées et limitées au maximum. Cette vision large concerne aussi bien le poids des matières premières, les conditions de déplacement des collaborateurs de l’entreprise, l’énergie consommée par l’utilisation du produit que les conditions de collecte des déchets et leur valorisation16. Rétribution accordée en échange de leurs services aux personnes exerçant une profession intellectuelle (habituellement pour les professions libérales). • Éditeur 60. Élévation Personne qui publie et diffuse un ouvrage manufacturé. Ce titre est attribué par extension à tout acteur diffusant de malière directe ou indirecte une ligne de produits (mobilier, objet ,…) dont il maîtrise la fabrication, en respectant un parti-pris style éditorial spécifique • Innovation Élément nouveau ou perçu comme nouveau par un utilisateur dans un domaine technique, esthétique ou d’usage. Une innovation peut être issue d’une invention, de l’amélioration du service rendu ou d’un nouveau processus de fabrication ou d’utilisation18. • Institut national de la propriété industrielle L’INPI est un établissement public, entièrement autofinancé, placé sous la tutelle du ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi. Il délivre les brevets, marques, dessins et modèles et donne accès à toute l’information sur la propriété industrielle et les entreprises. Il participe activement à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques dans le domaine de la propriété industrielle et de la lutte anticontrefaçon. • Licence Contrat aux termes duquel le propriétaire d’un bien, d’un procédé, d’un brevet, d’une marque, accorde un droit d’utilisation à une personne ou une entreprise. L’accord de licence (ou accord de licensing) représente ce contrat. Il décrit précisément le contexte et les modalités d’utilisation, ainsi que les conditions de paiement par le licencié de la redevance (royalties) liée à la licence. • Lot Le lot décrit une partie de l’ouvrage qui associe un ou plusieurs corps d’état chargé de sa mise en œuvre. • Maison des artistes La Maison des artistes est une association créée en 1952 par des artistes dans un esprit de solidarité. Elle est aujourd’hui la plus importante association d’artistes plasticiens en France. Elle remplit des missions d’intérêt général pour les artistes plasticiens, la solidarité, l’aide à la création, le conseil et la convivialité. Mais aussi des missions d’intérêt public et la participation à la gestion de la sécurité sociale. • Maîtrise d’œuvre Le maître d’œuvre (ou maîtrise d’œuvre, notée MOE) est l’entité retenue par le maître d’ouvrage pour réaliser l’ouvrage, dans les conditions de délais, de qualité et de coût fixées par ce dernier conformément au contrat. La maîtrise d’œuvre est donc responsable des choix techniques inhérents à la réalisation de l’ouvrage conformément aux exigences de la maîtrise d’ouvrage. Le maître d’œuvre a ainsi la responsabilité dans le cadre de sa mission de désigner une personne physique chargée du bon déroulement du projet (on parle généralement de maîtrise du projet), il s’agit du chef de projet. • Maîtrise d’œuvre d’exécution Maîtrise d’œuvre appliquée aux phases d’exécution de l’ouvrage, par opposition aux études. Elle est apparentée à la direction du chantier et peut comprendre l’organisation de la consultation des entreprises. • Maîtrise d’ouvrage On appelle maître d’ouvrage (parfois maîtrise d’ouvrage, notée MOA) l’entité porteuse du besoin définissant l’objectif du projet, son calendrier et le budget consacré à ce projet. Le résultat attendu du projet est la réalisation d’un produit, appelé ouvrage. La maîtrise d’ouvrage maîtrise l’idée de base du projet, et représente à ce titre les utilisateurs finaux à qui l’ouvrage est destiné. Ainsi, le maître d’ouvrage est responsable de l’expression fonctionnelle des besoins mais n’a pas forcément les compétences techniques liées à la réalisation de l’ouvrage. • Marque Identité d’une production. Elle véhicule les valeurs qui fondent son positionnement en termes d’innovation, de qualité et de prix. Elle est une garantie pour le client et génère de la confiance. La marque est le plus souvent associée à un graphisme (logotype par exemple19). Sont considérés comme marques de fabrique, de commerce ou de service les noms patronymiques, les pseudonymes, les noms géographiques, les dénominations arbitraires ou de fantaisie, la forme caractéristique du produit ou son conditionnement, les étiquettes, enveloppes, emblèmes, empreintes, timbres, 19. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». .61 20. Source Pierre et François Greffe, Traité des dessins et des modèles, 4e édition, Paris, Litec, 1988. 21. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 22. Source Pierre et François Greffe, Traité des dessins et des modèles, 4e édition, Paris, Litec, 1988. cachets, vignettes, lisières, liserés, combinaisons ou dispositions de couleurs, dessins, reliefs, lettres, chiffres, devises, et en général tout signe matériel servant à distinguer les produits objets ou services d’une entreprise quelconque. Ainsi une marque de fabrique peut être formée par un dessin ou par un modèle qui, s’ils sont originaux, pourront bénéficier de la double protection, à savoir des lois sur les dessins et les modèles (lois de 1909 et de 1957) d’une part, et d’autre part de la loi sur les marques de fabrique20. • Merchandising Techniques de mise en valeur des produits dans leur environnement de vente : composition du rayon, mise en avant des assortiments et des promotions, publicité sur le lieu de vente, animations, etc.21 • Micro-entreprise En France, le statut de micro-entreprise est un régime fiscal spécifique. Réservé à des entreprises faisant peu de chiffre d’affaires, il donne notamment droit à des réductions d’impôt. Juridiquement, il n’est réservé qu’aux employeurs et travailleurs indépendants (commerçants, artisans, professions libérales). • Mission de base d’architecture intérieure Concepteur et réalisateur d’espaces, l’architecte d’intérieur doit associer ses qualités artistiques à des talents de gestionnaire et de chef d’entreprise. Son rôle est de concevoir et de mettre en valeur des espaces afin qu’ils soient fonctionnels et esthétiques. • Modèle 62. Représentation théorique d’un système d’éléments et de relations plus ou moins complexes. Le dessin et modèle protège l’apparence d’un produit ou d’une partie du produit pour la forme, la texture, l’ornementation ou l’esthétique. Aux termes de l’article 1er de la loi du 14 juillet 1909 : « Tout créateur d’un dessin ou d’un modèle, ou ses ayants cause, ont le droit exclusif d’exploiter, de vendre ou faire vendre ce dessin ou ce modèle dans les conditions prévues de la présente loi22. » Œuvre de collaboration spécialisée des Nations unies. Sa mission consiste à élaborer un système international équilibré et accessible de propriété intellectuelle qui récompense la créativité, stimule l’innovation et contribue au développement économique tout en préservant l’intérêt général. L’OMPI a été créée en 1967 par la convention instituant l’OMPI, en vertu de laquelle ses États membres lui ont donné pour mission de promouvoir la protection de la propriété intellectuelle à travers le monde grâce à la coopération entre États et en collaboration avec d’autres organisations internationales. Elle a son siège à Genève (Suisse). Ce monopole est le droit patrimonial attaché au droit d’auteur. Il confère à l’auteur d’une œuvre de l’esprit et à ses héritiers, durant les soixante-dix prochaines années suivant sa mort, le droit d’exploiter l’œuvre de manière exclusive et d’en tirer profit financièrement. Au-delà de cette période l’œuvre n’est plus protégée par les droits d’auteur et tombe dans le domaine public. Toute représentation ou reproduction de l’œuvre effectuée par un tiers en violation du droit d’auteur constitue une contrefaçon susceptible d’engager sa responsabilité civile ou pénale. L’œuvre de collaboration est définie comme « l’œuvre à la création de laquelle ont concouru plusieurs personnes physiques ». Ainsi une personne morale ne peut être en aucun cas coauteur d’une œuvre de collaboration. En effet, pour prétendre à la qualité d’auteur, l’empreinte de l’œuvre doit être marquée de la personnalité de son auteur. Contrairement à l’œuvre collective, les coauteurs travaillent sur un pied d’égalité, même si l’un d’entre eux peut jouer un rôle de coordinateur. En revanche, il est nécessaire que chaque coauteur conserve une liberté de création sans être contrôlé par un tiers. Les coauteurs ont pu être défini dans un arrêt comme « ceux qui, dans une intimité spirituelle, ont collaboré à l’œuvre commune et l’ont créée par leurs apports artistiques dans un art semblable ou différent23 ». • Observatoire des politiques culturelles • Œuvre collective Outil d’observation permanente et de mise en débat des politiques culturelles, notamment territoriales, l’OPC a été parrainé à sa création, en mars 1989, par le ministère de la Culture, l’université Pierre Mendès France de Grenoble, l’IEP de Grenoble et le CERAT, centre de recherche local du CNRS. L’Observatoire des politiques culturelles est un organisme national dont la mission est d’accompagner la décentralisation et la déconcentration des politiques culturelles, la réflexion sur le développement et l’aménagement culturel du territoire mais aussi sur les dynamiques artistiques et culturelles, à travers des actions de formation, d’études, de conseil et d’information. L’OPC travaille à la charnière des services de l’État, des collectivités territoriales, des professionnels de l’art et de la culture, du monde universitaire et de la recherche. Ces quatre mondes de la culture sont représentés au sein de ses instances. L’œuvre collective est définie comme celle « créée sur l’initiative d’une personne physique ou morale qui l’édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l’ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu’il soit possible d’attribuer à chacun d’eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé24 ». • Plan de principe d’exécution • OPC • Plan de recollement Ordonnancement, pilotage et coordination des différentes entreprises chargées du chantier. Cette mission est confiée à un pilote ou maître d’œuvre de chantier qui gère les plannings, les comptes-rendus d’avancement et la coordination dans le temps et l’espace des interventions de chaque corps d’état. Plan de synthèse entre le projet et la réalisation des ouvrages après chantier. • Monopole d’exploitation • • Organisation mondiale de la propriété intellectuelle L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) est une institution • Pilotage Pilotage d’entreprises de corps d’état séparés. Cela comprend la mise en place et le respect du planning d’intervention de chaque corps d’état sur le chantier. Il peut être séparé de l’ordonnancement dans les chantiers de petite et moyenne importance. Le niveau de définition des plans demandés à un architecte d’intérieur ou un designer ne prend pas en compte le type de machine ou d’outillage de l’industriel ou du fabricant. C’est donc de la responsabilité du fabricant de fournir au designer les plans et détails techniques de fabrication en atelier pour visa par ce dernier. 23. Source Code de la propriété intellectuelle. 24. Source Code de la propriété intellectuelle. • Position, positionnement Position occupée par une marque ou un produit dans l’esprit des consommateurs selon différents critères (prix, image, caractéristiques…) ; position occupée sur un marché en termes de vente (leader, suiveur, challenger25…). • 25. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». .63 Prestation intellectuelle Propriété industrielle Responsabilité civile décennale Les marchés de prestations intellectuelles sont des marchés de services qui comportent nécessairement des obligations spécifiques significatives liées à la notion de propriété intellectuelle. La prestation dite intellectuelle émane de la pensée ou de l’expertise. La propriété industrielle permet la protection des créations techniques, ornementales et signes distinctifs (marque, dénomination sociale, nom commercial, enseigne…). Les droits de propriété industrielle s’acquièrent en principe par dépôt (pour les dessins et modèles ou la marque) ou parfois par l’usage (pour les noms commerciaux ou l’enseigne). Responsabilité de l’architecte ou du maître d’œuvre sur les études et les travaux pendant dix ans à compter de la livraison des travaux. Prix de vente pratiqué par un grossiste à l’attention d’un semi-grossiste, d’un détaillant, d’un professionnel ou occasionnellement d’un consommateur dont la commande représente un volume semblable aux ventes habituelles pratiquées par le grossiste. • Propriété intellectuelle • Royalties La propriété intellectuelle s’applique aux choses incorporelles. • Prix public La PLV est un outil de promotion sur le lieu de vente. Les royalties sont des droits d’auteur, sous forme de pourcentage du chiffre d’affaires, qui sont reversées par un franchisé à un franchiseur ou par un fabricant ou éditeur bénéficiant d’une licence concédée par un auteur ou un cédant des droits. Le prix public conseillé est un prix de revente au public (par opposition aux professionnels) conseillé par un fabricant à ses distributeurs. Il s’exprime toujours toutes taxes comprises. • Réception • Scénographie Un procès-verbal de réception des ouvrages et des travaux devra être dressé par la personne en charge de la direction du chantier. Le stade de réception entraîne la prise en charge des malfaçons éventuelles par l’assurance des entreprises. Ce stade remplace l’ancienne appellation du langage courant : livraison du chantier. La réception peut être prononcée avec une liste de travaux à reprendre ou à finir appelée liste de réserves. Le chantier peut ne pas être réceptionné à la date convenue, dans ce cas les entreprises, si elles en sont responsables à plus ou moins de titre, s’exposent à des pénalités pour retard. La scénographie désigne aujourd’hui l’art de l’organisation de l’espace scénique, grâce à la coordination de moyens techniques et artistiques. • Prix de gros • Prix de sortie d’usine Prix de vente d’un produit manufacturé par le manufacteur. • Procès-verbal Il s’agit d’un rapport rédigé par un agent public pour rapporter des faits relevant de sa compétence. • Projet design 26. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». 64. Appliquée à la conception d’un produit, la démarche design se conduit comme un projet global, du cahier des charges fonctionnel à la communication globale. La notion de « projet design » implique une stratégie, une conduite, une implication de toutes les fonctions de l’entreprise26. • Propriété incorporelle La propriété incorporelle concerne l’œuvre créatrice de l’artiste (ce qu’il crée). On distingue deux catégories de propriétés incorporelles : la propriété littéraire et artistique et la propriété industrielle. • • Publicité sur le lieu de vente • Redevance Droit (ou taxe) qui doit être payée à une date déterminée. Autre terme anglo-saxon : royalty. • Responsabilité civile La responsabilité civile est engagée, soit en raison de l’inexécution d’un contrat, soit en raison d’un acte volontaire ou non, entraînant pour la personne qui est fautive ou qui est légalement présumée fautive l’obligation de réparer le dommage qui a été subi par une ou plusieurs autres. ou de donner son accord sur des plans de fabrication ou d’exécution produits par le bureau d’étude ou l’entreprise chargée de la réalisation des plans d’exécution. • Restylage ou stylisme Modification de l’aspect extérieur pour rajeunir le style ou réviser la ligne générale d’un produit, sans modification de ses fonctions29. 29. Source Déclic design, « Guide pour les PME ». • Tête de série Ce sont les premiers produits sortis d’usine. • Valorisation de l’innovation dans l’ameublement Le VIA a pour vocation de valoriser et de promouvoir la création française dans le secteur du design appliqué au cadre de vie (mobilier, luminaires, arts de la table, accessoires de décoration, tapis, textile d’ameublement, etc.), tant en France qu’à l’étranger. Son programme d’action s’adresse à l’ensemble de la profession : groupes industriels, petites et moyennes entreprises, artisans, éditeurs, distributeurs, métiers de la création, ainsi qu’au grand public (programme d’expositions) et aux secteurs d’activité proches : création contemporaine, art, mode… • Visa Le visa désigne la phase d’étude d’architecture ou d’architecture intérieure permettant à l’auteur des plans de valider .65 06. LES ADRESSES UTILES 1. COMMENT CRÉER SON ENTREPRISE, CHOISIR SON STATUT? • Agence pour la création d’entreprises 14 rue Delambre 75682 Paris cedex 14 tél. : 01 42 18 58 58 fax : 01 42 18 58 00 www.apce.com • CFE - Centre de formalités des entreprises Délégation de Paris 2, rue de Viarmes 75001 Paris Tél. : 0 820 012 112 Fax entreprises : 01 55 65 48 88 Fax mandataires : 01 55 65 48 66 Email : www.contact.ccip.fr • CCIP - Chambre de commerce et d’industrie (Paris) 27 avenue Friedland 75008 Paris tél. : 01 55 65 55 65 fax : 01 55 65 78 68 www.ccip.fr Chambre de commerce et d’industrie (France) www.ccip.fr La maison des artistes Services administratifs 90 avenue Flandres 75019 Paris tél. : 01 53 35 83 63 www.secuartsgraphiquesetplastiques.org Siège social 1 rue Berryer 75008 Paris tél. : 01 42 25 10 93 www.maisondesartistes.fr • SNEPS - Syndicat national des entreprises en portage salarial 4 avenue du Recteur Poincaré 75782 Paris Cedex 16 Tél. : 01 44 30 49 30 www.portagesalarial.org ••• • Chambre des métiers et de l’artisanat (Paris) 72 rue de Reuilly 75012 Paris tél. : 01 53 33 53 33 www.cm-paris.fr Chambre des métiers et de l’artisanat (France) www.apcm.com • 66. .67 2. OÙ DÉPOSER UN TITRE DE PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE? • INPI - Institut national de la propriété industrielle 26 bis rue Saint-Pétersbourg 75800 Paris cedex 08 tél. : 01 53 04 53 04 fax : 01 53 04 52 65 www.inpi.fr • OMPI - Organisation mondiale de la propriété intellectuelle 34 chemin des Colombettes 1211 Genève 20 Suisse tél. : + 41 223 389 111 www.wipo.int Compagnie nationale des conseils en propriété industrielle 92 rue d’Amsterdam 75009 Paris tél. : 01 53 21 90 89 www.cncpi.fr • FEDI – Fédération des designers 23, rue Juiverie 69005 Lyon www.federation-du-design.com • FNSAI – Fédération nationale des syndicats d’architectes d’intérieur 14, rue Fontaine 75009 Paris Tél. : 01 40 16 14 44 www.fnsai.org • OHMI - Office de l’harmonisation dans le marché intérieur avenida de Europa, 4 E-03008 Alicante Espagne tél. : + 34 965 139 100 www.oami.eu.int • OEB – Office européen des brevets Service clientèle de l’OEB D-80298 Munich Germany tél. : + 49 89/23 99 4636 www.european-patent-office.org • ••• 3. DIVERS • AFD - Alliance française des designers c/o la Maison des Photographes 121 rue Vieille du Temple 75003 Paris www.alliance-francaise-des-designers.org • APCI - Agence pour la promotion de la création industrielle 24 rue du Charolais 75012 Paris tél. : 01.43.45.04.50 www.apci.asso.fr • Centre francilien de l’innovation Le passage de l’Innovation 74 rue du faubourg Saint-Antoine 75012 Paris Tél. : 0810 012 074 www.innovation-idf.org • COFACE - Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur 12 rue Michelet La défense 10 92065 Paris La Défense Cedex tél. : 01.49.02.20.00 (voir adresses par régions) www.coface.fr • DAP - Délégation aux arts plastiques 62, rue Beaubourg Paris 75003 www.culture.gouv.fr/culture/dap/dap/ index-dap.html • DGCIS – Direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services Immeuble Bervil 12 rue Villiot 75572 Paris Cedex 12 www.entreprise-et-design.fr • 68. FEDI – Fédération des designers 23, rue Juiverie 69005 Lyon www.federation-du-design.com • FNSAI - Fédération nationale des syndicats d’architectes d’intérieur 14 rue Fontaine 75009 Paris tél. : 01.40.16.14.44 [email protected] • IEEPI - Institut européen entreprise et propriété intellectuelle Parc d’innovation-1 rue Jean-Dominique Cassini 67400 Illkirch-Graffenstaden tél. : 03.88.65.50.29 www.ieepi.org • IFD – Institut français du design BP32 75362 Paris Cedex 08 Tél. : 01 45 63 90 90 contact@institutfrançaisdudesign.com www.institutfrancaisdudesign.com • Le Lieu du Design Paris Île-de-France 74 rue du Faubourg Saint-Antoine 75012 Paris Tél. : 01 40 41 51 02 www.lelieududesign.com • Ubifrance 77 boulevard Saint-Jacques 75014 Paris Tél. : 01 40 73 30 00 [email protected] www.ubifrance.fr • VIA – Valorisation de l’innovation dans l’ameublement 29-33 avenue Daumesnil 75012 Paris Tél. : 01 46 28 11 11 Fax : 01 46 28 13 13 [email protected] www.via.fr .69 BIBLIOGRAPHIE REMERCIEMENTS Guide Juridique Appliqué au Design d’Environnement, VIA édition 2006 ••• Panorama Design 2009/2010 : Guide du design en Europe (Guide APCI), Paris, Archibooks 2009 ••• Guide Modem Design, France 2010, Paris, Édition 135 24 R ••• Code de la propriété intellectuelle, édition 2010, Paris, Dalloz-Sirey ••• CCAGPI, Cahier des clauses administratives générales de la propriété intellectuelle, Direction des journaux officiels ••• Propriété littéraire et artistique et droits voisins, n° 1255, Direction des journaux officiels ••• Traité des dessins et des modèles, 4e édition, Pierre et François Greffe, Paris, Litec, 1988 ••• DECLIC DESIGN Guide pour les petites et moyennes entreprises, édition 2009, 4 Design Centre de Conception et Design Aquitaine - Fabrice Coulon ••• 144 questions-réponses sur l’activité des artistes plasticiens, Centre national des arts plastiques, 2007 Le VIA et Dominique Serrell remercient l’ensemble des personnalités qui ont apporté leur concours à la bonne réalisation de ce guide ● Jade Nesme, auteur du Guide J.A.D.E. 2006, Pour leurs remarques et suggestions Maître Valérie Duponchel, avocate au barreau de Paris, spécialisée en droit de la propriété intellectuelle / Cabinet Marc Sabatier, ● Michel Lévy, conseil en propriété intellectuelle / Cabinet Brandon ● Pour leur collaboration ● Aurélie Breuil / VIA, Anaïs Noel, Magali Roch, et Marie Villequey, étudiantes à l’IESA / TerresNuages. Pour l’iconographie ● CL Design, Christian Biecher, Philippe Boisselier, By Volta, Matali Crasset, Electronic Shadows, Olivier Gagnère, Robert Gervais, Christian Ghion, Emmanuelle Grange / MCS Communication, Patrick Jouin, Sylvain Joly et Tefal, Luc Jozancy / Avant Première, Elodie Lecerf / VIA, Mathieu Lehanneur, Alain Moatti, Jacqueline Osty, Fabrice Petithuguenin, Marianne Rasse / Kenzo Parfums, Amélie Repetto / VIA Pour son soutien ● CODIFAB. Ce guide pratique a été réalisé avec le soutien de la Direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services (Dgcis) au Ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi. www.entreprise-et-design.fr 70. Achevé d’imprimer en juillet 2010 sur les presses de Néotypo (Besançon). .71 NOTES 72. .73 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Guide pratique du métier• de designer,• édition VIA 2010 • ISBN : 978-2-919087-00-6• 10 € TTC• • Avec ce guide illustré qui dresse un panorama des pratiques du métier de designer, le VIA propose aux jeunes talents un outil d’aide à l’exercice de leur profession : ● exercer le métier de designer et choisir un statut; ● formaliser les différents champs de la commande et des interventions : étendue de l’art; ● appréhender les rudiments de la propriété intellectuelle et industrielle ainsi que sa contractualisation; ● connaître les adresses utiles; ● disposer d’un glossaire du vocabulaire usuel. Depuis trente ans le VIA assure la promotion de l’innovation et de la création française dans le secteur de l’aménagement du cadre de vie. Son programme d’actions s’adresse à l’ensemble des acteurs de ce secteur : groupes industriels, petites et moyennes entreprises, artisans, éditeurs, distributeurs, métiers de la création, ainsi qu’au grand public (programme d’expositions) et aux secteurs d’activité proches tels que création contemporaine, art, mode, etc. Aides à la création VIA / Chaque année, attribution à des designer de bourses de recherche et financement de prototypes. Relation avec les écoles de création françaises et étrangères / Financement de projets, participation aux jurys de fin d’année, organisation de conférences sur les thèmes prospectifs étudiés par VIA, accompagnement de programme pédagogiques. Réflexion prospective / Diagnostique des courants d’évolution de notre société et anticipation de leurs conséquences sur l’adaptation et la conception des produits qui composeront notre cadre de vie. Conseil aux entreprises / Repositionnement stratégique, réactualisation des gammes, stylisme, création de nouveaux produits, coordination et suivi de projets, conception d’actions collectives régionales. Labels VIA / Distinctions attribuées chaque année à des produits ou collections de produits fruits d’une collaboration entre un producteur français et un designer. Expositions en France et à l’étranger / Conception et production d’événements au sein des grands salons et des grandes manifestations internationales du design. Galerie permanente avenue Daumesnil à Paris. Agora des créateurs / Première base de référencement des métiers de la création (architecte, architecte d’intérieur, designer, styliste, etc.). En libre accès sur le site internet du VIA. Le VIA a été créé en 1979 à l’initiative du Codifab (Comité pour le développement des industrie françaises de l’ameublement), avec le soutien du ministère de l’Industrie. VIA / Valorisation de l’innovation dans l’ameublement 29-33, avenue Daumesnil 75012 Paris tél. : +33 (0)1 46 28 11 11 – fax : +33 (0)1 46 28 13 13 www.via.fr