
2 Historique – Principe de coupure
Dans ce rapport le terme hybride designe une chambre de coupure avec mise en série d’éléments de
coupure dans le vide et dans un gaz.
Comme pour la technique de coupure par autosoufflage, l’origine des solutions hybrides peut être
retrouvée il y a longtemps dans quelques brevets des années 1960 [3] [4].
Il y a eu un regain d’intérêt de 1975 à 1985 environ, avec plusieurs demandes de brevet faites par
plusieurs constructeurs aux Etats-Unis et au Japon.
Cependant aucune de ces idées n’a, à notre connaissance, conduit à des réalisations industrielles en
raison principalement de la complexité des chambres de coupure et parce qu’aucun avantage évident
n’était obtenu par rapport aux disjoncteurs à soufflage autopneumatique qui étaient développés et
produits à cette époque.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce regain d’intérêt pour la technologie hybride :
- de grands progrès ont été faits pendant la dernière décennie dans le domaine des ampoules à vide,
en particulier des pouvoirs de coupure élevés ont été obtenus avec des ampoules de faible
diamètre,
- la sauvegarde de l’environnement a donné une nouvelle impulsion à la recherche de solutions
permettant d’avoir un volume réduit de SF6,
- la possibilité de combiner un fonctionnement à faible température (-40°C ou –50°C) avec un fort
pouvoir de coupure sans utiliser des condensateurs additionnels,
- les progrès faits avec la technique de coupure par autosoufflage, qui a permis d’optimiser la
conception de l’élément de coupure à soufflage de gaz.
Du point de vue technique, les considérations suivantes justifient le principe d’une chambre de
coupure hybride :
- l’obtention d’un pouvoir de coupure d’un défaut proche en ligne est difficile dans le cas de faibles
pressions de remplissage au SF6 ou dans le cas de chambre de coupure aux dimensions réduites.
Le soufflage nécessaire au passage par zéro du courant peut être difficile à obtenir en combinant
l’autocompression et l’effet thermique.
- il est connu que les disjoncteurs à vide sont capables de supporter une valeur élevée de vitesse de
rétablissement de tension (VATR) en coupure de courants de court-circuit,
- la tension assignée d’une ampoule à vide ne peut pas être augmentée de manière économique au
delà de 52 – 72.5 kV,
- la tenue de valeurs élevées de TTR (tension transitoire de rétablissement) peut être obtenue avec
un soufflage de SF6 relativement faible, en tout cas bien inférieur à celui qui est nécessaire pour
supporter la VATR générée en coupure de défaut proche en ligne.
Une solution évidente est alors de combiner la tenue de VATR élevées d’une ampoule à vide avec la
tenue de crêtes de tension élevées possible avec un élément de coupure dans le SF6.
En principe, la mise en série de ces deux éléments de coupure permet de combiner leurs capacités de
coupure et d’obtenir de forts pouvoirs de coupure en court-circuit avec une plus faible (relativement à
celle qui est nécessaire à d’autres techniques) quantité de SF6.
La Figure 1 montre l’enveloppe de la TTR en coupure de défaut proche en ligne par un disjoncteur à
haute-tension. La partie initiale de la TTR, segment jusqu’à UT avec la VATR la plus élevée, est
supportée essentiellement par l’ampoule à vide, alors que la partie suivante de la TTR, comprenant la
crête Uc, est tenue principalement par l’élément de coupure dans le gaz. La répartition de tension entre
les deux éléments de coupure est faite généralement de manière naturelle par la conductance d’arc
pendant la phase post-arc et de manière capacitive par la suite.