Diagnostic SRB - 2 3.4 Mo La biodiversité en Languedoc

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I. LA BIODIVERSITÉ EN LANGUEDOC-RO
I.1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Un patrimoine naturel riche
I.1.1. UNE IMPORTANTE DIVERSITÉ BIOLOGIQUE
A titre d’exemple, le Languedoc-Roussillon abrite 5200 taxons de plantes, soit 68% du
total national. En comparaison, une région plus petite et très urbanisée comme l’Ilede-France n’en comprend que 19% ; une région faiblement peuplée et de taille comparable comme l’Auvergne n’en compte que 49%.
2/3 des espèces connues en France se retrouvent en Languedoc-Roussillon,
territoire vingt fois plus petit que la France métropolitaine. Le schéma ci-dessous montre
le Languedoc-Roussillon comme l’une des trois plus importantes régions françaises pour
la biodiversité, avec PACA et la Corse.
La région est positionnée au 3ème rang national pour le nombre d’espèces animales
inscrites à l’annexe II de la directive habitats (57 espèces sur 83) et possède 170 habitats d’intérêt communautaire.
La région comporte 65% d’espaces naturels avec près de la moitié des habitats naturels (600 sur 1300) répertoriés en France.
Parmi ces derniers, 22% sont des milieux ouverts, 33% des zones humides littorales et
marines, et 15% des milieux forestiers. Le reste des habitats inclut les habitats de ligneux
bas (20%), les grottes, les cultures, friches et zones rudérales, et les zones urbaines.
I.1.2. CES ESPÈCES QUI CONSTITUENT NOTRE PATRIMOINE
Des espèces uniques au monde
La région compte plusieurs zones d’endémisme c’est-à-dire des secteurs qui abritent un
certain nombre d’espèces qui n’existent que là au monde :
• la Montagne de la Clape, la Montagne d’Alaric, les Albères ainsi que les fleuves
Hérault et Lez sont entièrement inclus dans le Languedoc-Roussillon ;
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TABLEAU I : S Y N T H È S E D E S P R I N C I P A L E S E S P È C E S E N D É M I Q U E S O B S E R V É E S E N
LANGUEDOC-ROUSSILLON
• les Pyrénées, les Cévennes, les Causses et la Montagne noire sont des ensembles
plus vastes qui concernent plusieurs régions, mais dont le Languedoc-Roussillon
possède une part notable.
Les endémiques stricts sont des espèces qui n’existent pas en dehors des limites administratives du Languedoc-Roussillon. C’est la situation qui confère la plus forte responsabilité à la collectivité régionale, puisque la survie de l’espèce peut dépendre entièrement
de sa politique. Cela concerne par exemple, 16 plantes (Centaurée de la Clape…), 3 poissons (Chabot du Lez, Chabot de l’Hérault et Vairon de Septimanie), 30 mollusques (dont
15 endémiques des systèmes karstiques !) et 44 crustacés.
Les sub-endémiques sont des espèces principalement localisées en LanguedocRoussillon, mais dont la répartition déborde sur les régions voisines. Les exemples d’espèces sub-endémiques sont surtout floristiques : Adonis des Pyrénées (Adonis pyrenaica, plante de la zone pyrénéenne), Myosotis de Balbis (Myosotis balbisiana, plante de
zone de montagne continentale, comme les Cévennes, la Montagne Noire et l’Auvergne),
Ancolie des Causses (Aquilegia viscosa, plante de la zone de montagne du sud), Euphorbe
de Duval (Euphorbia duvalii, plante de la zone d’arrière pays : Causses, Corbières…).
Les espèces à répartition localisée caractérisent certains secteurs géographiques relativement restreints dont une partie se trouve en Languedoc-Roussillon. Par exemple, le
Desman des Pyrénées ou l’Euprocte des Pyrénées sont des endémiques pyrénéennes,
l’Ophrys d’Aymonin ou l’Ophrys de l’Aveyron sont des endémiques caussenardes.
Des espèces dont nous possédons une part notable des effectifs
Les espèces en limite d’aire atteignent leur limite de répartition mondiale en LanguedocRoussillon. C’est le cas de plusieurs espèces ibériques comme le Cochevis de Thékla, ou
d’espèces eurasiatiques comme la Pie-grièche à Poitrine rose.
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En dehors des espèces endémiques, la région comporte plus de 50% des effectifs ou de
l’aire de distribution mondiale, européenne ou nationale d’un certain nombre d’espèces
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et d’habitats. Ceux-ci, même s’ils semblent encore communs chez nous, dépendent très
fortement de notre région pour le maintien de leurs principaux noyaux de population
mondiaux. Les espèces remarquables à l’échelle régionale sont présentées dans les
tableaux placés en annexe 2.
Le bassin méditerranéen (11, cf. la carte ci-dessus), de par ses caractéristiques climatiques
et géologiques est l’un des secteurs les plus riches de la planète comme toutes les
autres régions à climat de type méditerranéen : Chili central (22), Californie (33), la région
du Cap en Afrique du Sud (44), Sud-Ouest australien (55).
Des espèces pour lesquelles notre responsabilité est moindre
La mer Méditerranée contient à elle seule 6% des espèces marines décrites avec un fort
taux d’endémisme. Cette richesse marine se retrouve également en région.
Certaines espèces peuvent être rares chez nous, mais beaucoup plus abondantes dans
d’autres territoires. Il s’agit notamment des espèces en limite d’aire et non menacées par
ailleurs dans leur zone centrale de répartition. D’autres sont introduites, volontairement
ou involontairement.
Un carrefour biogéographique unique en Europe
Le Languedoc-Roussillon est l’unique région européenne qui comprend 4 grandes
régions biogéographiques : méditerranéenne (la plus importante), continentale (massif
central), atlantique, et alpine (Pyrénées).
I.1.3. POURQUOI UNE TELLE CONCENTRATION
DE RICHESSES ?
Un apport important et original de la Méditerranée
La région est localisée au cœur du seul point chaud de biodiversité d’Europe continentale, parmi les 34 zones reconnues mondialement (cf. la carte ci-après).
Figure 2 : Carte européenne des régions biogéographiques.
Figure 1 : Les points chauds mondiaux de biodiversité.
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Une géologie variée support de la diversité paysagère
et écologique
Une majorité des couches et des épisodes géologiques constitutifs de la France sont
représentés dans la région : dépôts sédimentaires du primaire (ruffe du Salagou), plissements des calcaires secondaires et tertiaires (garrigues), orogenèse de massifs cristallins (Cévennes, Montagne noire), volcanisme (Aubrac, Agde) (cf. la carte des unités géologiques du Languedoc-Roussillon).
Elles organisent le paysage en différents gradins de la mer à la montagne (cf. schéma
section I.2.1) : littoral (lido et lagunes), plaines (cultures), piémonts (garrigues ou matorral), montagnes et causses, qui sont présentés plus en détail dans le chapitre suivant.
A retenir
La position géographique du Languedoc Roussillon lui confère :
• un patrimoine naturel exceptionnel ;
• une variété considérable d’écosystèmes et donc de services écologiques ;
• un patrimoine paysager, culturel et écologique important lié aux siècles d’activité agri cole traditionnelle.
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Figure 3 : Carte des unités géologiques du Languedoc-Roussillon
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Une nature fortement marquée par l’Homme
Comme dans les autres régions de France, les paysages du Languedoc-Roussillon ont
été façonnés par l’action agricole durant des siècles. Les milieux forestiers ont été défrichés à différentes époques, pour atteindre un paroxysme au 19ème siècle. L’utilisation
du bois, la mise en pâture des coteaux, des causses et des alpages, la culture viticole et
céréalière des plaines ont fait quasiment disparaître la couverture forestière. L’érosion
des sols et l’aridité, exacerbées par le climat méditerranéen, ont sélectionné les espèces
les plus adaptées, autrement dit les plus méditerranéennes. Ainsi, les pelouses à brachypode ou les garrigues et leurs espèces caractéristiques ont pu s’exprimer et constituent notre patrimoine d’aujourd’hui, lequel est tout autant naturel que culturel. C’est
celui-là même qui est menacé actuellement par les changements profonds de l’agriculture conduisant à une fermeture de ces milieux ouverts. L’histoire caussenarde est également semblable.
Ainsi, les enjeux de préservation d’aujourd’hui reposent en grande partie sur la compréhension des processus d’évolution dynamique des milieux et de leurs interactions avec
les activités humaines changeantes.
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I.2. LES PARTICULARITÉS LOCALES DE
LA BIODIVERSITÉ
I.2.1. LES ENTITÉS ÉCO-PAYSAGÈRES DU LANGUEDOCROUSSILLON
LA MONTAGNE ET LES CAUSSES
Le sud du massif Central
Les causses : milieux ouverts fortement influencés par l’Homme. Couvrent 1,9 % du territoire.
L’Aubrac et la Margeride : paysage de prairies grasses richement fleuries marqué par l’élevage extensif de bovins.
La Montagne Noire et le Caroux : massif dont les pentes Sud reçoivent les apports méditerranéens, et la zone Nord, plus plate, est exposée aux influences humides atlantiques.
Les Cévennes : « château d’eau de la France » avec 3 lignes de partage des eaux. Point de
départ de grandes et riches rivières.
La montagne pyrénéenne
Les Pyrénées sont prises ici au sens large en incluant avec : les hauts reliefs et leur partie
descendante jusqu’aux hautes Corbières.
Figure 4 : Les entités éco-paysagère du Languedoc-Roussillon.
LA MER ET LE LITTORAL
(LIDO ET LAGUNES)
Le littoral offre une prédominance de côtes sableuses, un important plateau
continental (14000 km2), et
des promontoires rocheux
isolés qui ont permis la formation du lido et donc des
lagunes.
Le point de vue des partenaires
LES PLAINES AGRICOLES
LES GARRIGUES ET PIÉMONTS
Plaines situées entre le littoral et les premiers reliefs
calcaires. Le vignoble (= 17%
superficie régionale) et les
autres cultures (10 à 15%)
marquent fortement le paysage et constituent une activité majeure.
Zone des plissements et des buttes calcaires
= transition vers les reliefs montagneux :
Basses Corbières, Minervois, bassin de
Lodève, garrigues montpelliéraines et nîmoises du plateau de Lussan, et promontoires
littoraux. Elles représentent environ 1/4 du
territoire.
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« L’analyse des paysages permet l’étude de la biodiversité à une échelle fonctionnelle
plus intéressante. »
« Le paysage est une entrée qui peut être utilisée pour sensibiliser le public à la préservation des milieux naturels. Il est facile d’y rattacher les notions de patrimoine et
d’éléments identitaires pour les habitants et usagers d’un territoire ».
« Une belle photo d’un paysage peut faire prendre conscience de l’importance de
conserver un espace naturel ».
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Le milieu marin
Le milieu marin est composé de deux types de fond :
• Fonds meubles : vases, sables fins, sables grossiers, cailloutis et galets issus de
l’érosion et du transport sédimentaire depuis le continent via les cours d’eau. Ils
occupent plus de 90% des milieux dans la bande des 3 milles ;
• Fonds rocheux : ce milieu est plus rare dans la région. Il ne se retrouve que ponctuellement le long du littoral (Bancs de roches de Palavas, plateau des Aresquiers,
corniche de Sète, zone rocheuse du Cap d’Agde, plateau rocheux de Vendres, Cap
Leucate, roches du large des Pyrénées-Orientales, fonds rocheux des Albères…).
Contrairement à une idée reçue, les deux types de fonds peuvent être très riches et
accueillent de très nombreuses biocénoses.
Coralligène - Biotope (B. Adam)
Il convient de souligner la très grande richesse de la méditerranée dans son ensemble :
• 8 500 espèces connues, soit 6% des espèces marines décrites, sur 1 % de la surface marine mondiale ! Cette valeur peut être toutefois relativisée car la
Méditerranée est la mer la mieux connue du monde ;
• le taux d’endémisme y est très important, puisque supérieur à 25% ! De façon
générale l’endémisme est moins présent en milieu marin qu’en milieu terrestre du
fait de la continuité des milieux et de l’absence de « barrières » écologiques.
Au niveau français, à titre de comparaison, la bande côtière de la région LanguedocRoussillon est reconnue comme étant plus riche en espèces que celle de la région
Provence-Alpes-Côte d’Azur, essentiellement en raison de la présence d’une plus grande
diversité de milieux.
Herbiers de Posidonie et de zostères, coralligène, grottes marines ou fonds à amphioxus
sont des éléments rares et saillants de cette richesse biologique.
Posidonie - Biotope (T. Menut)
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Fond rocheux de Sète - Biotope (B. Adam)
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Le littoral
La côte du Languedoc-Roussillon est majoritairement sableuse. A l’arrière des grandes
plages de sable se développent des systèmes dunaires assez diversifiés dont les plus
originaux sont certainement les dunes de Petite Camargue à Pin pignon et Genévrier de
Phénicie.
Les dunes, qui forment ce qui est communément appelé le lido, sont loin d’être des
milieux uniformes ; elles abritent une faune et une flore très variées rivalisant d’ingéniosité pour s’adapter à ce milieu difficile. Du rivage vers l’intérieur, on observe une succession de milieux secs et humides, salés ou doux : laisses de mer, dune blanche, pelouses dunaires, dépressions humides d’arrière dune et dune boisée ou arbustive. Certaines
espèces végétales participent à la fixation du sable.
Dunes - Biotope (J.-Y. Kernel)
Bien que plus rares, les côtes rocheuses sont remarquables d’un point de vue paysager
et écologique. Les substrats varient depuis les roches métamorphiques des Albères,
jusqu’au promontoire volcanique du Cap d’Agde en passant par les blanches falaises
sédimentaires du Cap Leucate ou par les pentes calcaires du mont Saint-Clair descendant vers la corniche de Sète. Les conditions qui y règnent sont très particulières et plutôt extrêmes du fait des vents, des embruns, de l’humidité et de l’instabilité des roches.
Une flore spécifique y pousse, comme par exemple l’Armérie du Roussillon, typique des
falaises maritimes des Pyrénées-Orientales.
Laisses de mer - Biotope (M. Briola)
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Armérie du Roussillon - Photoflora.free.fr
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Les ensembles lagunaires
Derrière le cordon dunaire, les complexes lagunaires font l’originalité du paysage littoral
du Languedoc-Roussillon. Les paysages de sansouïres et de steppes à saladelles caractérisent le littoral.
Vingt-deux lagunes (ou étangs) et leurs zones humides associées forment un chapelet
qui s’étend de la Camargue aux Albères, couvrant environ 2% du territoire régional. On
distingue de grandes entités comme la Petite Camargue, l’Etang de l’Or (ou de Mauguio),
l’étang de Thau, les étangs des Basses Plaines de l’Aude et les étangs de Salses-Leucate,
accompagnées d’ensembles plus petits tels que l’étang de Canet, l’étang du Bagnas et
la Grande Maïre.
Système lagunaire des Aresquiers - Biotope
Les lagunes sont en étroite relation avec la mer grâce aux graus (brèches dans le cordon
dunaire) et sont alimentées en eau douce par les cours d’eau, la pluie et les résurgences. Leurs eaux saumâtres sont le lieu d’une production organique 100 fois plus importante qu’en mer. Ce sont de véritables nurseries pour les poissons marins migrateurs,
comme les populaires anguilles, dorades et loups, et les coquillages qui sont le fruit
d’une activité économique importante et traditionnelle.
De plus, les eaux riches des lagunes et leurs formations végétales périphériques (sansouïres, steppes à saladelles, roselières, prés salés) sont propices à l’alimentation, la
reproduction et l’hivernage de nombreux oiseaux (exemple : Flamant rose, canards et
parfois des espèces rares comme la Sterne hansel, le Goéland railleur et la Mouette
mélanocéphale). La concentration d’oiseaux rend ces lieux attractifs pour l’écotourisme
et la chasse de loisir.
Roselière de l’étang de Scamandre et Héron cendré - Biotope (M. Briola)
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Les plaines agricoles
Vignes de la plaine de Ginestas - Biotope (M. Prat)
PLAINES
AGRICOLES
Les plaines agricoles du Languedoc-Roussillon sont caractérisées par un
parcellaire en mosaïque constitué de parcelles cultivées, de friches, de
murets, de haies et de fossés. Cette juxtaposition de milieux ouverts et
semi-ouverts, façonnés par l’Homme, est le support de la « nature ordinaire » et abrite des espèces patrimoniales comme l’Outarde canepetière,
la Pie-grièche à poitrine rose, et le Lézard ocellé.
Les parcelles cultivées sont surtout occupées par la vigne (11% du territoire
régional en 2005). Toutefois, de petites parcelles de cultures annuelles
diversifiées, des prairies et des cultures permanentes complexes sont dispersées sur quelques secteurs de la région (en Lozère, dans le Bassin
d’Alès, dans les Costières de Nîmes, le Montpelliérain, le Littoral de
l’Hérault et de l’Aude, la plaine du Roussillon).
Peu présentes, les grandes cultures de céréales, de colza et de tournesol
sont localisées dans le Lauraguais et le Razès. Elles peuvent accueillir des
espèces des champs (Alouettes, Busards, micromammifères et mustélidés,
flore adventice et messicole…) et participer au maintien de la biodiversité, si
elles sont exploitées de
façon extensive et si les corridors pour la circulation de
la faune sont préservés.
Lézard ocellé - Biotope (M. Briola)
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Les garrigues et piémonts
Ciste cotonneux - Biotope (M. Briola)
PIÉMONTS,
ZONE DES
GARRIGUES
Paysages identitaires des régions méditerranéennes, caractérisées par
une végétation basse et clairsemée et un climat aride, les garrigues et
les piémonts sont en mutation. Les garrigues ouvertes et les pelouses,
issues de siècles de pastoralisme et dont l’entretien dépend essentiellement de cette activité, sont de plus en plus envahies par une végétation arbustive (les matorrals) suite à l’abandon des parcours pastoraux. Néanmoins, les garrigues ouvertes sont encore représentées
dans l’Uzégeois, les Costières, le sud des Cévennes, les Garrigues du
Montpellierais, les piémonts (Escandorgue, Lodévois) et les Corbières
orientales. Elles accueillent des éléments remarquables comme le
Scorpion languedocien ; des oiseaux tels que le Traquet oreillard, le
Cochevis de Thékla, l’Aigle de Bonelli et le Faucon crécerelette ; les
psammodromes (lézards) et le Ciste ladanifer (arbuste).
Soumis aussi aux changements des pratiques agricoles, les matorrals
évoluent eux aussi. Progressivement
envahis par des espèces arborescentes, ils deviennent des forêts. Ce processus naturel de fermeture des
milieux est accéléré par les plantations
sylvicoles réalisées sur les garrigues et
les piémonts. La disparition des garrigues ouvertes entraîne une érosion de
la biodiversité régionale et la perte
d’un élément identitaire fort pour la
région du Languedoc-Roussillon.
Garrigue à thym - Biotope (J.-Y. Kernel)
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Le sud du Massif central
Cette entité éco-paysagère se découpe en quatre sous-entités : les causses, l’Aubrac et la Margeride, la Montagne Noire et le Caroux, les
Cévennes.
Causse Méjean - Biotope (M. Prat)
LES
CAUSSES
Les causses forment un paysage de steppes à fort caractère identitaire. Ces
vastes plateaux steppiques abritent des plantes parfois rares venues d’Asie
occidentale (au tertiaire) comme l’Adonis du printemps et le Cheveu
d’Ange ; et des plantes endémiques tel que l’Ophrys de l’Aveyron, l’Armérie
de Girard, la Fétuque de Christian-Bernard. Outre les steppes, les dolines
cultivées sont également typiques des causses. Une flore messicole en
déclin y est associée (Bleuet, Nielle des blés…). Comme dans le cas des
garrigues, le paysage des causses évolue. La mutation des pratiques agricoles locales qui se traduit par un abandon du pastoralisme entraîne la progression du couvert arbustif et arborescent et la fermeture du paysage.
Les causses abritent aussi une faune remarquable. Elle est présente dans
les lavognes (amphibiens et crustacés), dans le système karstique (chiroptères et mollusques) et sur
les parois rocheuses des
grandes gorges qui séparent
les causses (Aigle royal,
Faucon pèlerin, vautours…).
Nielle des blés - Biotope (H. Lagrange)
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Le sud du Massif central
Mouflon - Biotope (N. Ughetto)
CÉVENNES,
AUBRAC,
MONTAGNE NOIRE...
L’Aubrac et la Margeride sont des secteurs fortement marqués par
l’élevage bovin. Le paysage y est constitué de plateaux, de prairies
humides et de tourbières. Ces secteurs abritent des tourbières résiduelles d’altitude à Laîche des bourbiers (plante rare), éléments patrimoniaux de climat continental froid inhabituels dans notre région.
Ce paysage se transformera en fonction de l’évolution des pratiques
agricoles (notamment l’accroissement des drainages).
La Montagne Noire et le Caroux offrent des ambiances différentes avec
une dominance de grandes forêts et de landes d’influence atlantique.
De par sa nature géologique et son climat montagnard, le Caroux a
pour particularité d’être propice à la formation de tourbières. L’Armérie
de Malinvaud est une plante endémique de ces massifs. Une population introduite de Mouflon prospère sur le Caroux.
Caroux - Biotope (J.-Y. Kernel)
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Les Cévennes sont constituées de séries de vallées structurées à partir des massifs de
l’Aigoual et du Mont Lozère. Les Cévennes offrent de belles étendues forestières peu
peuplées où sont présents des mammifères remarquables (Lynx, Loup, Chat forestier…)
et une faune rare de vieilles forêts (Chouette de Tengmalm, Barbastelle, Rosalie des
Alpes…). Des plantes endémiques sont notamment présentes sur les parois et les crêtes
cévenoles, comme la Saxifrage et l’Arabette des Cévennes. On peut aussi y observer des
espèces végétales remarquables peu communes, tel que le Ciste de Pouzolz et le Pin de
Salzmann.
Les rivières peu perturbées par les aménagements permettent à la Loutre et au Castor
de se réimplanter. Certaines sont encore peuplées d’Ecrevisses à pattes blanches.
Les pelouses et landes des sommets sont des milieux ouverts qui accueillent une avifaune remarquable et sont particulièrement propices à l’alimentation des grands rapaces. Des chauves-souris rares trouvent refuge dans les grottes et les interstices du système karstique en particulier dans les Cévennes gangeoises. La préservation des pelouses et des landes dépend du maintien des activités pastorales.
Vallée cévenole - Biotope (M. Prat)
Loutre d’Europe - Biotope (M. Briola)
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Les Pyrénées
Canigou - Biotope (M. Prat)
LES PYRÉNÉES
Elles sont les seules montagnes de la région représentant le domaine
biogéographique alpin. Leurs paysages sont, entre autres, constitués
de pelouses, de parois et de lacs d’altitude remarquables. Plus particulièrement, les versants méditerranéens schisteux (Albères, Aspres)
offrent les seuls beaux exemples de maquis, de forêts de Chêne liège,
de forêt mature à Hêtre et chênes de la région. Les versants méditerranéens calcaires du Conflent abritent les plus grands réseaux karstiques de la région (Réseau Lachambre classé Patrimoine Mondial de
l’Humanité) et une multitude de cavités riches en chauves-souris. Le
massif du Carlit est aussi particulier de par ses parois rocheuses à
Androsaces, ses landes à Rhododendrons, ses lacs d’altitude et ses
tourbières à flore rare (Isoëte lacustre, Subulaire aquatique).
Les Pyrénées accueillent une faune d’altitude assez complète avec le
Gypaète barbu, le Lagopède, le Grand Tétras, le Loup, l’Ours, le Lynx et
l’Isard. Elles abritent aussi des espèces animales et végétales endémiques (l’Euprocte, le
Desman, des papillons et d’autres
insectes, le Persil
d’Isard, l’Astragale de
Catalogne…).
Grand tétras - Biotope (F. Larrey)
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I.2.2. LES ENTITÉS TRANSVERSALES ET LES ÉLÉMENTS
PARTICULIERS
Les cours d’eau
Le Languedoc-Roussillon est la seule région française qui possède 3 grands bassins fluviaux (Garonne, Loire et Rhône) et 15 fleuves côtiers (Aude, Orb, Hérault…) aux bassins
entièrement inclus dans le territoire régional. Des espèces animales rares et typiques du
climat méditerranéen fréquentent les milieux naturels qui bordent les cours d’eau, tel
que le Barbeau méridional (poisson), le Murin de Capaccini (chiroptère) et la Cordulie
splendide (libellule). D’autres espèces patrimoniales y sont présentes comme le Blageon
(poisson) et l’Ecrevisse à pattes blanches.
L’Orb - Biotope (J.-Y. Kernel)
Les cours d’eau dotés d’une végétation de berge de qualité (grandes ripisylves étagées)
ont un rôle écologique important. Ils servent de corridors biologiques et de zone tampon d’épuration des eaux de ruissellement. Ils permettent aussi la régulation des crues
et participent ainsi à réduire l’importance des inondations.
Cordulie splendide - Biotope
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Les mares
Disséminées et occupant de toutes petites surfaces,
les mares sont très diversifiées en fonction de leur
situation géographique et de la nature du substrat :
mares littorales à Crypsis, mares de substrat calcaire,
et surtout les mares temporaires sur sol acide. Ces
Mare de Roque-Haute - Biotope (T. Disca)
dernières sont l’un des milieux les plus intéressants
du monde méditerranéen. Elles abritent des crustacés primitifs comme le Triops, des fougères et des plantes rarissimes comme la Pilulaire délicate ou la Marsilée pubescente.
Prairies humides de Portiragnes - Biotope (J.-Y. Kernel)
Ce sont des zones d’expansion et de rétention des eaux qui servent à la régulation
hydrique .
Les éléments géologiques
Marsilée pubescente - Photoflora.free.fr
particuliers
Les autres zones humides
Le Karst
Le système karstique est un important réservoir d’eau douce. Il est donc le lieu d’enjeux
liés à la ressource en eau potable et à l’alimentation des cours d’eau méditerranéens.
La région comporte un certain nombre de zones humides d’intérêt : bas-fonds, cuvettes, dépressions éoliennes, tourbières et grand complexe de Petite Camargue, roselières
(ex : complexe de la Petite Camargue), prairies humides, qui abritent des habitats naturels et des espèces à enjeux.
Grotte abritant le Rhinolophe euryale - Biotope (H. Discat)
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Bythinelle de Navacelles, mollusques des
milieux karstiques - Biotope (T. Disca)
Vaste, occupant une superficie bien plus importante que les
secteurs cristallins, le système karstique comprend un
immense réseau de cavités (environ 12000 comprenant des
grottes, avens ou gouffres…) qui abrite une faune remarquable (chiroptères méridionaux, nombreux mollusques et crustacés endémiques).
Ruffe du bassin de Lodève, Lac du Salagou - Biotope (M. Prat)
Les dolomies ruiniformes
Les paysages façonnés par la dolomie sont exceptionnels de beauté et abritent un patrimoine naturaliste de premier plan (Armérie de Girard, Thym des dolomies, Saponaire à
belles feuilles, Psammodrome algire, Scorpion languedocien, Merle de Roche…).
La Ruffe
La nature de la roche sédimentaire du permien (rouge et imperméable) dans le bassin de Lodève imprime au paysage une
identité colorée et une esthétique à forte
valeur touristique et naturaliste, renforcée
par la présence du Lac du Salagou.
Les promontoires volcaniques
La région possède quelques traces de volcanisme récent dont les roches basiques
(basalte, rhyolite) ont permis à une flore particulière, donc rare, de s’exprimer (fougères
Cheilanthes, Notholaena…)
Les autres éléments
De nombreux sites de nature particulière (type de description d’une couche géologique,
sites minéralogiques, sites d’extraction de roche, sites paléontologiques…) présentent un
intérêt patrimonial nécessitant des mesures de conservation. Un inventaire du patrimoine géologique est actuellement en cours de réalisation et devrait mettre en évidence
ces éléments particuliers.
Le point de vue des partenaires
« La géologie est une composante importante à prendre en compte pour l’étude de la
biodiversité ; la géodiversité est un concept nouveau qui émerge progressivement et
qui demanderait autant d’effort de reconnaissance que celui de biodiversité »
« Le patrimoine géologique subit de nombreuses pressions (pillage, dégradation) et
nécessite de fortes mesures de conservation. »
Dolomites ruiniformes de Saint-Guilhem le Désert - Biotope (M. Prat)
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