en est particulièrement révélateur et a conduit Chesbrough à mettre au premier plan le
caractère innovant son modèle. Celui-ci réside dans son essence même qu’il réaffirmera en
2014. Ainsi l’Open Innovation est-elle définie comme « … inflows and outflows of knowledge
that can be purposively managed… specific mechanisms can be designed to direct the inflows
and outflows of knowledge » (Chesbrough et Bogers 2014). Plus précisément encore, les
auteurs indiquent que « what was unspecified and unmanageable before can now be specified
and managed in the open innovation model ». Trois processus désormais bien connus,
décrivent alors précisément les possibilités de mangement des DPI (Gassmann et Enkel,
2004 ; Enkel et al., 2009) : l’inside-out process (ou out-bound), l’outside-in process (ou in-
bound) et le coupled process. Ils rendent compte d’une évolution même de l’attention portée
aux logiques d’ouverture.
Les deux premiers processus ont été privilégiés dans les travaux pionniers de Chesbrough et
s’inscrivent dans une logique transactionnelle de l’Open innovation privilégiant des octrois de
droits sur les brevets (Ayerbe et Chanal, 2010 ;Van de Vrande et al., 20103). Le premier,
inside-out, met l’accent sur la capture de valeur et répond au syndrome NSH (Not Sold Here).
Il présente la manière dont la firme peut générer des profits en introduisant des idées sur le
marché, en cédant des droits de propriété et en multipliant les transferts de technologies. Il
s’agit donc de vendre sa technologie grâce à des pratiques de licensing-out et de spin-off qui
sont autant de sources de revenus. Au contraire, le second processus dit outside-in vise avant
tout la création de valeur en réponse au NIH (Not Invented Here). Il repose sur l’intégration
de technologies issues de R&D externes afin d’améliorer les développements « maison ».
Fortement associé à l’ouverture dans le cadre d’exploration de nouvelles connaissances, il
constitue le processus le plus étudié par la littérature (Mortara et Minshall, 2011). Sa forme
traditionnelle est le licensing-in via l’acquisition de droits. Cette logique purement
transactionnelle a été enrichie. Dahlander et Gann (2010) ainsi que Chesbrough et Bogers
(2014), mettent ainsi l’accent sur des formes non marchandes d’échanges et enrichissent ces
deux processus. Ainsi l’inside-out peut-il prendre deux formes : la vente (selling), forme
transactionnelle pure, ou la révélation (revealing). Celle-ci consiste à dévoiler des
connaissances sans en attendre des sources de revenus immédiates comme dans le cas
standards technologiques. De même l’outside-in repose-t-il à la fois sur l’acquisition
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
3 Les travaux de Van de Vrande et al. (2010) basés sur l’analyse de 88 articles publiés entre 2004 et 2008
montrent à ce titre que les transactions technologiques représentent le principal sujet abordé par la littérature sur
l’Open Innovation.