THEME 3 : CORPS HUMAIN ET SANTE
THEME 3A : LE MAINTIEN DE L’INTEGRITE DE L’ORGANISME : QUELQUES ASPECTS DE LA REACTION IMMUNITAIRE
ESSENTIEL 11
- L’immunité adaptative, prolongement de l’immunité innée -
Connaissances
L'immunité adaptative passe par une reconnaissance spécifique d'un ou plusieurs antigènes par des acteurs cellulaires particuliers
: les lymphocytes. Cette réponse spécifique, épaulé par la réponse immunitaire innée non spécifique assure l'élimination d'un
pathogène présent dans l'organisme.
Quelles sont les modalités d'action de la réponse immunitaire adaptative ?
I. Les acteurs cellulaires moléculaires
Une infection virale se traduit par l'entrée d'un virus dans une cellule cible suivi de sa multiplication active et de l'envahissement du
tissu infecté. Comme tout signal de danger, cette affection provoque une réponse rapide immunitaire innée à l'origine de la
phagocytose des cellules infectées. Cette réponse précoce, précède une seconde réponse plus tardive qui se traduit par la
multiplication d'une autre population des leucocytes, les lymphocytes et qui s'accompagne d'une forte augmentation de la
concentration sanguine en anticorps, protéines de la famille des globulines.
Les anticorps : acteurs moléculaires
Un anticorps est une protéine en forme de Y constituée de l'association de quatre chaînes d'acides aminés identiques 2 à 2 : 2
chaînes légères et 2 chaînes lourdes. La structure moléculaire d'un anticorps ménage 2 sites identiques de fixation d'un antigène
(aux extrémités des branches Y) ainsi qu'un site pouvant être reconnu par une cellule phagocytaire (base de la branche principale
Y).
La caractéristique principale d'un anticorps est sa spécificité vis-à-vis d'un seul antigène. Cette spécificité s'exprime par
l'intermédiaire de quelques acides aminés des chaînes lourdes et légères formant la poche du site de fixation de l'antigène. Ces
acides aminés, très variable d'un anticorps à un autre, permet à l'organisme de reconnaitre de très nombreux antigènes différents.
Le reste de la séquence d'un anticorps est relativement conservé d'un anticorps à un autre, et forme ainsi sa partie constante.
Les lymphocytes B et plasmocytes : acteurs de la voie humorale
Les lymphocytes B possèdent à leur surface des anticorps d'une seule spécificité. Dans l'organisme les quelques lymphocytes B
portant à leur membrane le même anticorps sont qualifiés de clones de lymphocytes B. Il existe dans l'organisme un nombre
considérable de clones différents.
Lors de l'entrée d'un pathogène dans l'organisme, certaines de ces protéines seront des antigènes reconnus spécifiquement par
quelques clones de lymphocytes B. Seuls ses clones sont sélectionnés et participent à la réponse immunitaire : c'est la sélection
clonale.
La reconnaissance d'un antigène par un anticorps à la surface d’un lymphocyte B se traduit par une intense amplification clonale
suivie d'une différenciation en une cellule spécialisée dans la production d'anticorps solubles : le plasmocyte. Cette action
spécifique contre un seul antigène est à la base de la réponse immunitaire adaptative. Les plasmocytes ainsi formés sécrètent de
grandes quantités d'anticorps à la fois dans le sérum mais aussi sur le lieu de l'infection. L'individu est alors considéré comme
séropositif pour cet antigène.
La rencontre entre un anticorps et son antigène provoque la formation d'un complexe immun aux multiples conséquences :
- les particules virales ainsi recouvertes d'anticorps sont neutralisées et désormais incapables de se fixer et donc d'infecter de
nouvelles cellules ;
- le complexe immun est reconnu et fixé par des récepteurs membranaires spécialités des phagocytes de l'immunité innée. La
phagocytose de ce complexe entraîne la dégradation de l'antigène.
Ce mécanisme met ainsi en évidence la coopération existante entre l'immunité innée et l'immunité adaptative dans l'élimination
d'un pathogène.
Les lymphocytes T CD8 et les lymphocytes cytotoxiques : acteurs de la voie cellulaire
Suite à une infection virale, les cellules de la réponse immunitaire innée ont phagocyté des débris de cellules mortes. Ces
phagocytes présentent alors à leur surface membranaire des antigènes dérivés de protéines virales, et se comportent comme des
cellules présentatrices de l'antigène.
Ces antigènes présentés peuvent être reconnus par des clones de lymphocytes T CD8 grâce à des récepteurs des appelés TCR.
Dans l'organisme, il existe de nombreux clones différents de lymphocytes T CD8. La reconnaissance d'un antigène par l'un de ces
clones se traduit par un phénomène de sélection, amplification et différenciation clonale. Les lymphocytes T CD8 sélectionnés
se différencient alors en lymphocytes cytotoxiques.
Les lymphocytes cytotoxiques circulent dans l'organisme jusqu'à reconnaître l'antigène, auxquels ils sont spécifiques, à la surface
d'une cellule infectée. Cette reconnaissance entraîne de nombreux processus moléculaires conduisant à la destruction de la cellule
infectée ainsi que des particules virales qu'elle contient.
II. Une réponse sous contrôle
Les lymphocytes T CD4, pivots de la réponse immunitaire adaptative
Tout comme les lymphocytes B et les lymphocytes T CD8, il existe une multitude de clones différents de lymphocytes T CD4
portant un TCR de spécificité unique vis-à-vis d'un antigène. La reconnaissance de cet antigène à la surface d'une cellule
présentatrice de l'antigène provoque le même schéma d'activation : sélection, amplification et différenciation clonale en
lymphocytes auxiliaires.
Ces lymphocytes auxiliaires obtenus sécrètent une molécule clé dans la réponse immunitaire : l'interleukine 2. Cette molécule est
un facteur de croissance indispensable à l'amplification clonale des lymphocytes B et les lymphocytes T CD8. Les lymphocytes T