Belgique - België PP-PB blueprint B 018 ) Trimestriel | n° 96 | septembre 2010 Som m ai r e Vie des cliniques Cliniques Saint-Joseph 16e journée médicale .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Clinique de l’Espérance La rééducation pédiatrique s’agrandit . . . . . . . . . . . . . . . 2 Clinique Saint-Joseph Nouveau bloc d’angiographie-radiologie interventionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Le point sur Mesure de la dose de rayonnement délivrée au patient en radiologie Principes et dispositions réglementaires . . . . . . . . 4-5 Agenda 13e journée de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Clinique et thérapeutique L’éducation thérapeutique du patient : nouvelle pratique de santé ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6-7 L’avis du généraliste De quelques éponymes médicaux remarquables .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 éditorial C'est aussi la rentrée pour votre Blueprint ) Marianne Lebrun | service communication A l’instar des enfants qui revêtent leurs habits neufs pour le grand jour, votre Blueprint de la rentrée a changé d’habillage. Après environ 6 ans, un petit relooking s’imposait. Les couleurs ont été conservées, de même que les rubriques. La ligne générale a été « rafraîchie ». Cette nouvelle mise en page a également permis de dégager de l’espace pour davantage de texte, sans diminuer la lisibilité. Nous vous laissons découvrir ce « premier » numéro et, comme nous le soulignons régulièrement, nous sommes à votre écoute pour toutes vos remarques constructives. Au nom du comité du Blueprint, je vous souhaite une bonne rentrée et je vous laisse à la lecture de votre « nouveau » Blueprint. nouvelle tête Neurochirurgie Dr Frédéric Collignon Ed. resp. : Association des médecins exerçant aux Cliniques Saint-Joseph Le Dr Frédéric Collignon est diplômé de la Faculté de médecine de l’ULg en 1994. Il se spécialise en neurochirurgie au CHU de Liège, formation qu'il termine en 2000. Comité de rédaction Dr Boris Bastens, Dr Christian Focan, Dr Jean-Pierre Lambert, Marianne Lebrun, Dr Christian Mossay, Dr Didier Noirot, Dr Philippe Olivier, Dr Martine Smeekens Contact rédaction Marianne Lebrun rue de Hesbaye 75, 4000 Liège tél. 04.224.85.62 | fax 04.224.80.93 [email protected] Secrétariat Anne-Marie Mandic | 04.224.80.98 Blueprint est le périodique de l'association des médecins exerçant aux Cliniques Saint-Joseph, membres du Centre Hospitalier Chrétien (CHC) ) Clinique Saint-Joseph rue de Hesbaye 75, 4000 Liège tél. 04.224.81.11 | fax 04.224.87.70 ) Clinique de l'Espérance rue Saint-Nicolas 447-449, 4420 Montegnée tél. 04.224.91.11 | fax 04.224.90.02 ) Clinique Notre-Dame rue Sélys-Longchamps 47, 4300 Waremme tél. 019.33.94.11 | fax 019.33.96.55 ) Clinique Notre-Dame rue Basse Hermalle 4, 4681 Hermalle /s Argenteau tél. 04.374.70.00 | fax 04.374.70.02 Il séjourne ensuite trois ans aux Etats-Unis dont deux à la Mayo Clinic où il apprend entre autres la chirurgie de l’épilepsie, des anévrysmes intracrâniens et de la base du crâne. Il part ensuite un an à New-York, au Memorial Sloan Kettering Cancer Center, où il se spécialise dans la chirurgie neuro-oncologique cérébrale et rachidienne et où il acquiert une expertise dans la chirurgie crânienne éveillée, au cours de laquelle le patient reste conscient et coopératif ce qui permet de minimiser le risque de lésion cérébrale irréversible pendant l'exérèse de sa tumeur cérébrale. Au cours de ces trois années, le Dr F. Collignon publie une quinzaine de papiers scientifiques dans les plus grandes revues internationales et intègre le laboratoire d’anatomie pathologie et d’immunologie expérimentale de la Mayo Clinic, ce qui lui permet de générer une base de données qui sera à l’origine de sa thèse de doctorat. Il bénéficie également de l’infrastructure du laboratoire d’anatomie, lui permettant de développer ses compétences dans la chirurgie de la base du crâne. Dès son retour en Belgique, il travaille à la clinique du Parc Léopold (Bruxelles) où il contribue au développement, au sein du service, des techniques minimalement invasives dans la chirurgie du rachis dégénératif et traumatique comme la kyphoplasie et les ostéosynthèses par voie percutanée. Le Dr Frédéric Collignon vient aujourd’hui compléter l’activité du service de neurochirurgie du CHC dans le domaine de la chirurgie du rachis et la chirurgie des tumeurs cérébrales. Contact Clinique Saint-Joseph Service de neurochirurgie 04.224.89.10 Lundi et vendredi vie des cliniques Organisation pratique et renseignements Cliniques Saint-Joseph 16e journée médicale Service communication du CHC 04.224.85.62 [email protected] ) Marianne Lebrun | service communication Ce samedi 9 octobre, les médecins des Cliniques Saint-Joseph vous attendent au Château du Val Saint Lambert (Seraing) pour leur 16e journée médicale. PROGRAMM E Au programme de l’après-midi, 3 ateliers qui seront répétés 3 fois. Si ce n’est déjà fait, inscrivez-vous vite (jusqu’au 1er octobre) ! Journée Médicale sion de contact Organis ée par la Commis oseph des Clinique s Saint-J Samedi 9 octobre 2010 13h00 Adresse du jour Saint Lamber t Château du Val à 4100 Seraing Esplana de du Val Atelier 1 Laboratoire de biologie clinique ● Sérologie : cas pratiques (mononucléose, CMV, hépatite B, …) ) Françoise Perwez, pharmacien-biologiste ● Bilan de coagulation ) Dr Laure Gilis, responsable de l’unité de thrombohémostase clinique ● Implications financières ) Françoise Perwez, pharmacien-biologiste Atelier 2 Les pathologies de la colonne ● Examen clinique chez l’enfant et l’adolescent : diagnostic des troubles statiques ) Dr Pascale Stainier, médecin de l’appareil locomoteur ● Conseils d’hygiène de vie de la colonne (port de la mallette, du sac à dos, choix de la literie, des activités physiques, …) ) Dr Geoffrey Brands, médecin de l’appareil locomoteur ● Répercussions statiques de la dégénérescence vertébrale ) Dr Albert Debrun, médecin de l’appareil locomoteur, chef de département Atelier 3 Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICIs) ● Mise au point et suivi des MICIs ) Dr Fernand Fontaine, gastroentérologue ● Particularités pédiatriques de la prise en charge des MICIs ) Dr Isabelle Paquot, pédiatre ● L’arsenal thérapeutique des MICIs ) Dr Arnaud Colard, gastroentérologue En pratique 13h00 13h30-14h30 14h45-15h45 15h45-16h30 16h30-17h30 17h30 18h Accueil & inscriptions Ateliers Ateliers Pause-café Ateliers Fin des ateliers Apéritif et souper au Val Saint Lambert, offerts par la Commission de contact Clinique de l’Espérance La rééducation pédiatrique s’agrandit ) Pierre Demoitié | service communication Après plus d’un an de travaux, une partie des locaux du -1 de la clinique de l’Espérance accueille depuis peu le service de rééducation pédiatrique, annexe de l’unité de médecine de l’appareil locomoteur. Couleurs chatoyantes pour le module de psychomotricité, au sein d’un vaste espace 2 | blueprint 96 | septembre 2010 Les travaux ont permis de décloisonner les lieux. En effet, l’équipe s’était étoffée, diversifiée et spécialisée. Tout était prêt pour favoriser les interactions entre soignants : kinésithérapeutes, logopèdes, ergothérapeute, psychomotricienne, mais aussi assistante sociale et psychologue. Pour accueillir les enfants engagés dans des soins de longue durée, plusieurs mois à plusieurs années parfois, il était essentiel pour l’ensemble de l’équipe d’offrir un lieu de vie chaleureux, en regard de la rigueur thérapeutique. Le service, actuellement essentiellement dirigé vers l’ambulatoire, souhaite s’ouvrir vers les autres partenaires de la clinique, dont les services d’hospitalisation pédiatrique. vie des cliniques Clinique Saint-Joseph Nouveau bloc d’angiographie-radiologie interventionnelle ) Catherine Marissiaux | service communication A la clinique Saint-Joseph, un nouveau bloc de radiologie interventionnelle multimodalité sera opérationnel dès la fin de ce mois de septembre. Il prendra le relais de la salle anciennement située au sein du service d’imagerie médicale. Seule la clinique Saint-Joseph dispose d’un outil aussi performant et aussi pointu en Province de Liège. Ce nouveau bloc représente un investissement de 1,5M°, dont deux tiers pour l’équipement. Situé au 5e étage de la clinique, il compte deux salles. Contact Clinique Saint-Joseph Service d’imagerie médicale 04.224.88.00 Le futur des disciplines chirurgicales est de développer les activités à la fois vers des traitements agressifs et vers des traitements de moins en moins invasifs. L’orientation de la radiologie interventionnelle est d'être de plus en plus précise sur le plan balistique et de plus en plus agressive. Il y avait dès lors un point de rencontre multidisciplinaire indispensable à développer qui est le bloc de radiologie interventionnelle, afin de proposer à nos patients l'ensemble de la palette des traitements les plus modernes. De plus en plus, la radiologie interventionnelle apparaît comme un moyen de traitement qui vient s’ajouter à la palette classique des prises en charge médicale et chirurgicale et s’inscrit dans un esprit de complémentarité et de multidisciplinarité pour la prise en charge de différentes pathologies. La démarche du radiologue interventionnel s’inscrit soit dans les actes qui nécessitent un ciblage précis (ex : les infiltrations rachidiennes), soit dans les actes réalisés en urgence (ex : boucher une artère qui saigne) ou encore dans une optique de traitement. Ces interventions peuvent être tantôt très pointues (ex : embolisation d’anévrysme cérébral en neurologie, chimio-embolisation en oncologie), tantôt s’adresser à des maladies plus bénignes comme le traitement des fibromes utérins (technique moins connue, mais très efficace comme alternative à l’hystérectomie). Le bloc devrait accueillir autant les cas lourds que les cas ambulatoires actuellement réalisés dans le service. Le bloc interventionnel de Saint-Joseph constitue un concept novateur en ce qu’il allie les avantages de différentes techniques d’imagerie (échographie, scanner, angiographie) et un environnement stérile du même type qu’un bloc opératoire. Outre de meilleures conditions d’hygiène et une sécurité accrue pour le patient, ce bloc va permettre une organisation des soins et une ergonomie L’équipe médicale de radiologie interventionnelle • Dr Jean-François Biquet supérieures pour les médecins interventionnels. Son autre atout, c’est sa proximité géographique du bloc opératoire (notamment pour les anesthésistes) et des soins intensifs (pour le suivi du patient). Enfin, il permettra de libérer les salles d’examen du service, désormais consacrées aux actes diagnostiques. Il sera un point de rencontre avec les collègues cardiologues et chirurgiens vasculaires. Toute l’imagerie de ce bloc est digitale, d’où une parfaite qualité d’image. L’usage de l’imagerie 3D offre une définition et un guidage renforcés de l’acte médical, notamment pour les embolisations en neurologie et d’autres applications chez les patients d’oncologie. On le voit, le travail multidisciplinaire est de mise, et devrait intensifier les collaborations avec la neurochirurgie ou l’oncologie déjà citées, la chirurgie digestive, la gastroentérologie, la gynécologie, l’urologie, à l’image de ce qui est développé intensément depuis plusieurs années avec la cardiologie et surtout la chirurgie vasculaire. Notons encore que ce nouveau développement de la radiologie interventionnelle en neurologie s’inscrit dans un partenariat du CHC avec l’hôpital Erasme et le CHR de la Citadelle. In fine, ce bloc interventionnel peut se résumer en trois points : précision, sécurité, carrefour multidisciplinaire. Sainte-Elisabeth RMN bientôt opérationnelle Juste à côté du futur hôpital de jour, dans le prolongement du service d’imagerie médicale, les travaux vont bon train pour installer la RMN. Le bâtiment est quasi finalisé. La cage de Faraday a été montée début septembre et l’aimant doit être livré fin septembre. Les premiers essais sont prévus début octobre. Le service devrait ensuite pouvoir accueillir les patients pour les RMN dans la foulée. • Dr Denis Brisbois (neuro) • Dr Olivier Cornet • Dr Bénédicte Daenen (infiltrations, patients externes) • Dr Jean-François Goyers (oncologie, infiltrations, patients externes) • Dr Georges Houben (infiltrations, patients externes) septembre 2010 | blueprint 96 | 3 le point le point sur… Mesure de la dose de rayonnement délivrée au patient en radiologie Principes et dispositions réglementaires ) Dr Julien Djekic | imagerie médicale Introduction Contact Clinique Saint-Joseph Service d’imagerie médicale 04.224.88.00 La mesure de la quantité de rayonnement délivrée au patient lors des explorations radiologiques va devenir une obligation légale. Les objectifs sont de maîtriser et optimiser l’usage des rayonnements ionisants et, ainsi, de protéger les personnes contre leurs dangers. Les grandeurs utilisées en radioprotection sont : la dose absorbée, la dose dans l’air, la dose d’entrée, la dose en profondeur, la dose à l’organe et la dose efficace. Certaines grandeurs sont spécifiques du radiodiagnostic : le produit dose x surface, la dose glandulaire moyenne (mammographie), l’index de dose scanographique et le produit dose x longueur (voir figure ci-contre). En tomodensitométrie, les indicateurs de dose sont obligatoirement affichés à la console du scanner pour chaque examen. Les obligations réglementaires à venir entraîneront la mention, sur le compte-rendu radiologique, des informations concernant la dose délivrée au patient, pour les pratiques les plus courantes ou exposant aux doses les plus importantes. Ces obligations devraient avoir pour effet une optimisation progressive de l’ensemble de la pratique radiologique. La directive EURATOM 97/43, relative à la protection sanitaire des personnes contre les dangers des rayonnements ionisants lors d’expositions à des fins médicales, a mis en place les fondements des nouvelles conditions d’usage des rayonnements ionisants dans le domaine médical. Cette directive a été publiée en 1997. Grandeurs et unités La dose absorbée dont l’unité est le Gray (Gy), qui équivaut à un Joule (J)/kg. La dose dans l’air permet de caractériser une installation radiologique. Elle est mesurable à l’aide d’une chambre d’ionisation. La dose d’entrée est mesurée grâce à un dosimètre placé sur la peau. Elle intègre le rayonnement diffusé, qui représente 20 à 40% de la dose dans l’air. La dose en profondeur est calculée à partir de la dose d’entrée, en tenant compte de l’atténuation. 4 | blueprint 96 | septembre 2010 La dose à l’organe est la dose moyenne absorbée rapportée à l’ensemble du volume de l’organe considéré. Elle permet le calcul de la dose efficace. Ce calcul impose de tenir compte de la nature du rayonnement et du tissu considéré. Les tissus du corps humain sont d’autant plus sensibles qu’ils sont moins différenciés et que leur activité mitotique est plus grande. La dose efficace est un indicateur du risque de détriment que fait courir l’exposition aux rayonnements ionisants. Cette grandeur résulte d’un calcul et non d’une mesure physique objective. Elle reflète l’effet sur l’organisme entier et est la seule qui permet une estimation cohérente de la dose totale reçue par un patient en radiologie. Grandeurs dosimétriques spécifiques du radiodiagnostic Le produit dose x surface d’exposition (PDS) s’exprime en Gy/cm2. On peut, par l’utilisation d’un cœfficient de conversion, Epds, dépendant de la zone explorée et de la tension, estimer la dose efficace à partir du PDS. Dose efficace = PDS x Epds. La dose glandulaire moyenne (mammographie) Les mammographies numériques calculent et affichent cette information, ainsi que la dose d’entrée, sur chaque image. L’index de dose scanographique (IDS) ou computed tomographic dose index (CTDI) Les normes européennes et internationales définies par la commission électrotechnique internationale (CEI) imposent aux constructeurs de faire apparaître cet index sur la console opérateur pour toute série programmée. Il faut bien comprendre que le CTDI est un index d’exposition quantifiant la dose délivrée en fonction des paramètres de la coupe, mais il ne reflète pas la dose totale reçue par le patient. Pour tenir compte de ce point fondamental, on a défini par analogie avec le produit dose x surface, le produit dose x longueur (PDL) qui est un meilleur indicateur de l’exposition du patient. Le produit dose x longueur PDL = CTDI x L. Le produit dose x longueur est égal au CTDI volume multiplié par la longueur explorée. L’intérêt principal de cette grandeur est qu’elle représente sur… agenda 13e journée de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale Grandeurs et unités Grandeurs pouvant être mesurées ou calculées PDS Dose dans l'air Dose d'entrée Grandeurs ne pouvant être que calculées Dose à l'organe (et dose efficace) Dose en profondeur Conclusion exactement l’exposition en affectant la dose au volume exploré. Elle permet donc, en prenant en compte les organes figurant dans ce volume, de calculer ou d’estimer la dose efficace. Ce calcul se fait en utilisant des cœfficients dépendant de la région explorée. Ces facteurs de conversion permettent d’estimer simplement et rapidement l’ordre de grandeur de dose efficace pour chaque examen, en multipliant le PDL par un cœfficient Epdl de la zone explorée. On peut ainsi très facilement estimer l’ordre de grandeur de la dose reçue par le patient. L’usage de la dose efficace permettra d’harmoniser l’expression finale de la dose en radioprotection. On pourra ainsi intégrer des doses partielles résultant d’expositions hétérogènes dans le temps et dans l’espace (par exemple, une radiographie de bassin, puis un scanner thoracique et un panoramique dentaire). Par ailleurs, la conversion en dose efficace montrera bien quels sont les examens sur lesquels doit porter en priorité l’effort de réduction de dose, notamment en scanner. De nouvelles dispositions législatives réglementaires vont instituer une dosimétrie systématique des expositions médicales. Ces dispositions constitueront un ensemble cohérent qui permettra l’application des principes d’optimisation et d’ajustement des expositions médicales au plus bas, tenant compte de l’obligation de résultat. Bibliographie ● Y.-S. Cordoliani, Mesure de la dose délivrée au patient en radiologie. Principes et dispositions réglementaires. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Radiodiagnostic - Principes et techniques d’imagerie, 35-092-A-10, 2007. ● Y.-S. Cordoliani, H. Foehrenbach, Radioprotection en milieu médical, Principes et mise en pratique, Elsevier Masson SAS, 2ème édition, 2008. La 13e rencontre de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale se déroulera le samedi 4 décembre à l’hôtel Ramada Plaza (quai SaintLéonard à Liège). La journée abordera les thèmes suivants : ● le noma, gangrène foudroyante qui se développe dans la bouche et ronge les tissus de la face ● la chirurgie piezographique (chirurgie orthognathique, reconstructrice, oncologique) ● l’orthodontie ● la responsabilité sans faute et l’explosion des sinistres en orthodontie Les médecins à l’initiative de cette journée sont les Drs S. Dammous, P. Fryns, R. Gilles et P. Ponchaut. Information et inscriptions PAF 140 clôture le 15 novembre 04.224.98.66 ou [email protected] Le programme est disponible sur le site www.maxillo-liege.be Les niveaux de référence diagnostique La référence de valeur d’exposition, PDS ou PDL, permettra de situer la pratique radiologique par rapport à la pratique médiane nationale grâce à la confrontation avec les niveaux de référence diagnostique. En radiologie conventionnelle, on utilise la dose à la surface d’entrée du patient et le produit dose x surface. En scanner, les indicateurs dosimétriques sont l’indice de dose de scanographie et le produit dose x longueur. Ces niveaux de référence diagnostique constituent une base de départ pour que chaque radiologue puisse commencer à situer sa pratique. septembre 2010 | blueprint 96 | 5 clinique clinique et thérapeutique L’éducation thérapeutique du patient : nouvelle pratique de santé ? ) Marie-Rose Porcu | infirmière en éducation du patient diabétique En 2020, les maladies chroniques seront la première cause de mortalité et d’incapacité dans le monde. Aujourd’hui, les maladies chroniques sont la principale cause de mortalité et de morbidité en Europe et concourent à 86% du total des décès prématurés. Le coût du diabète dans le domaine des soins de santé est de 98 billions de dollars par an aux Etats-Unis, 29 billions d’euros en Europe et 1,1 billion d’euros en Belgique. Contact Clinique de l’Espérance 04.224.90.95 65% de ce coût sont liés aux hospitalisations rendues nécessaires par l’apparition de complications. Alors que le traitement du diabète n’est pas cher, les médicaments représentant seulement 7% de ce coût. Les diabétiques de type 2 représentent à eux seuls 7% du budget de soins de santé et coûtent deux fois plus cher que la population générale. Les analyses épidémiologiques, économiques, sociologiques, médicales, … laissent entendre qu’il est essentiel et urgent d’accorder des priorités face à toutes les maladies chroniques et de se concentrer sur les stratégies et les interventions à utiliser : prévention et dépistage précoce ; nouvelles qualifications et nouveaux cadres de soins des prestataires ; programmes de prise en charge des maladies et modèles de soins intégrés. Infirmière en éducation du patient diabétique à la clinique de l’Espérance et travaillant en équipe pluridisciplinaire depuis plus de 15 ans, j’ai repris il y a 3 ans, à l’Université de Louvain, un master en Santé publique avec en option l’éducation à la santé et l’éducation du patient. Pour pouvoir adopter une posture éducative tout en travaillant selon des modèles et concepts scientifiques dans le seul but d’accompagner le patient et sa famille dans cette nouvelle vie qu’impose la maladie chronique. Le 3 juin dernier, j’ai dû relever un beau défi : sensibiliser à l’éducation thérapeutique un groupe de médecins généralistes. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est une approche qui place le patient au centre de toute dynamique de soins. En 1998, l’OMS a retenu la définition suivante de l’ETP : processus continu par étapes, dont le seul but est d’aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle est complémentaire et indissociable des traitements et des soins, du soulagement des symptômes, de la prévention des complications. Selon Deccache et Meremans, l’ETP est un processus continu, par étapes, intégré dans la démarche de soins, comprenant un ensemble d’activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage et de support psychosocial concernant la maladie, son traitement, les 6 | blueprint 96 | septembre 2010 soins, l’organisation et les procédures de soins, les comportements de santé et ceux liés à la maladie et leurs facteurs d’influence. Les actions d’éducation mises en place sont adaptées au patient, à son contexte global et aux objectifs du traitement. Ce processus s’effectue entre acteurs (institution, soignants, patients et famille). Il vise des objectifs de santé définis à partir d’aspirations, de besoins objectifs et subjectifs, il se réalise dans un contexte institutionnel indiquant des ressources et des contraintes, il utilise des méthodes et moyens éducatifs et nécessite des compétences et des structures de coordination. L’éducation thérapeutique du patient tout comme l’éducation pour la santé vont dans la même direction : améliorer et maintenir la santé des personnes et des populations. Elles se basent sur des fondements communs en s’inspirant de diverses disciplines telles que la santé publique, les sciences sanitaires, sociales, les sciences de l’éducation, biocliniques, la psychologie, l’anthropologie, … Dis-moi et j’oublie ; enseigne-moi et je me souviens ; fais-moi participer et j’apprends… Benjamin Franklin et thérapeutique Quatre facteurs sont à l’origine du développement de l’éducation thérapeutique : 1) médical Les patients souffrant de maladies chroniques ne « guériront » pas, mais il faudra les gérer en leur demandant une participation active. Toute une série de traitements complexes prescrits pour un long terme vont leur être proposés. L’insulinothérapie dans le cas du diabète en est un bon exemple. Son maniement demande à la personne qui en souffre de mobiliser des connaissances, des savoirs pratiques et requiert une grande adaptation. Bibliographie ● Lutte contre les maladies chroniques en Europe, Reinhard Busse et al., Séries d’études de l’Observatoire, n°20, 2010, OMS. ● 2) philosophique ● Dès la fin des années 50, la philosophie existentialiste et ses revendications de droit à l’égalité et à l’autodétermination se développent. Dans le domaine de la santé, les malades demandent à participer aux décisions en matière de traitement. Tout individu est capable d’être autonome et a des droits en tant que malade. De l’observance, on passe à l’adhésion thérapeutique, où le patient est acteur à part entière. ● Pr Alain Deccache, Conférence du Ciesp, 11-11-2007, Centrer l’éducation du patient sur son projet de vie, incidence sur la pratique d’une équipe de soins. Pr R. Gagnayre, Apprendre à éduquer le patient, Paris, Ed. Maloine, 2008. A. Lacroix, Dr J.-P. Assal, Vivre avec une maladie chronique, la problématique de l’acceptation de la maladie. Dans l’éducation thérapeutique des patients, Maloine 2005. 3) économique L’augmentation de la prévalence des maladies chroniques et l’évolution technologique de la médecine génèrent des coûts de santé plus importants. Selon diverses études, l’éducation thérapeutique du patient diminue l’hospitalisation. 4) épistémologique Les théories développées dans les domaines comme la psychologie, la psychologie sociale, la santé publique ou les sciences de l’éducation vont permettre d’identifier les déterminants et les indicateurs en lien direct avec le développement de comportements protecteurs de la santé. La démarche en ETP peut se résumer en quatre étapes : ● élaborer un diagnostic éducatif ● planifier et mettre en œuvre un programme individuel ou collectif ● définir un programme personnalisé d’ETP ● réaliser une évaluation individuelle Une multitude d’expériences vécues quotidiennement auprès des patients et de leurs familles, les cours à l’Université, le travail en équipe, les séminaires et congrès ainsi que la revue de la littérature scientifique me renforcent dans l’idée que l’ETP est une pratique de santé nouvelle qui place le patient au centre du processus. En associant les domaines biocliniques, psychosociaux et pédagogiques, elle accompagne le patient dans son parcours de vie et rend compte des changements. Il s’agit d’une réelle approche humaniste reposant sur la qualité de la relation entre le soigné et le soignant. Divers outils étudiés dans de nombreux laboratoires de recherche universitaires et explorés aux cours de master me permettent d’avoir une approche différente, validée, scientifique du patient face à sa maladie. Mieux identifier les besoins des patients, les miens, ceux du médecin, de la diététicienne, comprendre leurs croyances, … et décider ensemble des compétences à maintenir, à acquérir pour une bonne qualité de vie ( S.E.I.Q O.L., carte conceptuelle,…), tel est l’objectif prioritaire. Pour aller du patient objet des soins au patient acteur de sa santé (I. Aujoulat). septembre 2010 | blueprint 96 | 7 l'avis du généraliste De quelques éponymes médicaux remarquables ) Dr André Nossent | médecin généraliste | directeur-président de la HEL L’éponymomanie ou manie de désigner une structure, une maladie ou une méthode thérapeutique par le nom de celui qui en est supposé le découvreur est, en terminologie médicale, un démon de premier ordre. Bien malin celui qui pourra dire de quoi on parle lorsqu’on évoque la maladie de von Reklingkhausen puisque ce dernier a décrit au moins une demi-douzaine d’affections. Nous voudrions consacrer cet article à différentes appellations éponymiques assez cocasses. On sait qu’un aphrodisiaque est une substance propre à stimuler l’appétit sexuel : on se souvient moins que le mot renvoie à Aphrodite et aux Aphrodisies, fêtes laissant librement cours dans la Grèce antique à toutes sortes de désirs sexuels. Le priapisme, érection douloureuse et prolongée, provient du dieu grec du même nom. Assez curieusement, un bruit skodique ne désigne pas le bruit qui indiquerait le dysfonctionnement du moteur d’une Skoda, mais bien le bruit léger de tambour que l’on entend à la percussion du sommet du poumon sain, dans le cours de la pleurésie. Ce bruit fut découvert par le Dr Skoda, médecin autrichien du même nom que les voitures connues(1). On sait que le bacille de Koch est celui de la tuberculose. On sait moins que le bacille de Nocard est celui de la psittacose(2), portant le nom d’Edmond Nocard, vétérinaire de Provins. Dans le domaine de la thérapeutique, citons la poudre d’Algaroth, célèbre médecin italien du XVIème siècle qui donna son nom à la préparation émétique et purgative constituée par le mélange de chlorure antimoine avec de l’eau distillée donnant de l’oxychlorure d’antimoine(6). De même, la liqueur de Fowler n’est plus guère utilisée comme antidépresseur, mais comme médicament vétérinaire. Pensons aussi aux divers béniqués, sondes métalliques mises au point par le médecin du même nom pour traiter les sténoses urétrales(7). N’oublions pas le mesmérisme, fort passé de mode, qui fait allusion aux ondes magnétiques (soi-disant) mises en évidence par Mesmer. Comme d’ordinaire, ces appellations éponymiques ne sont pas, à quelques exceptions près, identiques dans tous les pays. Les futurs traducteurs médicaux formés en codiplômation par la HEL et l’ULg auront de quoi se torturer les méninges. Si la mithridatisation, accoutumance de l’organisme aux poisons qui date de I907, est bien connue des toxicologues et si chacun sait qu’elle doit son nom à Mithridate, roi du pont, roi des poisons qui avait habitué son organisme à assimiler les poisons les plus violents(3), l’aqua toffana, poison fort connu des Borgias, est maintenant largement oublié. La maladie de Landry désigne une paralysie ascendante aiguë de pronostic souvent fatal venant parfois compliquer certaines maladies infectieuses. Elle fut décrite par Jean-Baptiste de Thésillat de Landry(4) (1826-1865). De nombreux complexes ne sont connus que du médecin spécialisé : ainsi en est-il du complexe de Daphné qui est un complexe de pénétration chez la jeune fille ; des complexes de Lilith, d’Agar–Sarah, de Diane, d’Oreste, du Roi Marc ou de Sigmund (pour la signification de ces complexes, nous renvoyons à notre article paru dans le CILF, Terminologie spéciale de la sexologie(5)). 8 | blueprint 96 | septembre 2010 Bibliographie (1) HENRY Gilles, Dictionnaire insolite : des noms propres si communs, ed. Charles CORLET, 1997, p.152 (2) IDEM, p.48 (3) IBIDEM, p.146 (4) CFR SUPRA (1), p. I44 (5) NOSSENT A., STERNOTTE I., ROUYR J.-C., Terminologie spéciale de la sexologie, in Les cahiers du CIFL, n° 56 (6) HENRY op cit in (139) (7) IDEM p.139 l'avis du généraliste