Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Science et de la Technologie d’Oran «Mohamed Boudiaf» Faculté des Sciences Département de Physique Spécialité : Physique option : Physique des Matériaux &des Plasma Melle. BENCHERIF Fatima Mémoire en vue d’obtention du diplôme de Magister Thème : Spectroscopie du plasma d’ablation laser appliquée à l’analyse du laiton Soutenance prévue le juin 2011 devant le jury composé de : Qualité Nom&Prénoms Grade Etb d’origine Président M. KAMECHE Mostefa Professeur USTO- MB Rapporteur M. BABA-HAMED Tewfik M.C.A USTO- MB Examinateur M. BELASRI Ahmed Professeur USTO- MB Examinateur M. DIB Anis Samy Amine M.C.A USTO- MB Membre invité M. BELDJILALI Sid Ahmed M.A.A USTO- MB 2010/2011 Remerciements Je souhaite tout d'abord remercier chaleureusement Monsieur T. BABA HAMED, pour toute l’attention qu’il à apporter à la direction de ce travail, pour son aide, sa disponibilité et ses précieux conseils, qu’il veuille bien trouver ici le travail de mon profond respect et de ma reconnaissance. Je remercie également Mr. JOIG HERMANN directeur de recherche au laboratoire LP3 à l’université d’Aix-Marseille II, France pour son aide et pour les fichiers data des valeurs expérimentales et les documentations bibliographiques qui mon envoyé. Je tiens à remercier chaleureusement le professeur M.KAMECHE d’avoir accepter à présider le jury. Merci pour votre gentillesse et disponibilité. Je tiens aussi à remercier vivement le directeur de la post de graduation physique des plasmas et des matériaux, le professeur A.BELASRI pour avoir suivi avec beaucoup d’intérêt mon travail de thèse et pour ses précieux conseils. Ainsi d’avoir accepter à participer au jury. Mes remerciements les plus sincères vont aussi à Monsieur S. BELDJILALI maître d’assistance, Monsieur A. DIB maître de conférences, pour avoir bien voulu examiner ce travail. Dédicaces Je dédie ce travail à : Ma très chère maman pour tout leur soutien moral durant ces années d’études. Mes chers frères (Abed, Arbi, Abed Kader, Mohamed, Ali, Gholam Allah). A mes proches et mes amis TABLE DES MATIERES Introduction général……………………………………………………………………… 1 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.1. Historique………………………………………………………... 3 I.2. Définition de LIBS……………………………………………………... 4 I.3. Domaines d’applications……………………………………………............. 5 I.4.Principe de la spectroscopie de plasma induit par laser……………………… 7 I.4.1.Principe général…………………………………………………….. 7 I.4.2. Spécificités analytiques de la technique LIBS……………............. 8 I.4.3.Les différents types d’interactions laser et matière………………... 9 I.4.3.1.Interaction laser-cible et laser-plasma……………………........... 11 I.4.3.2. Interaction laser-surface………………………………………... 14 I.4.3.3. Interaction laser-plasma-matériau………………………………. 14 I.5.Rôle des paramètres optiques contrôlant l’ablation laser……………............. 14 I.5.1.Divers paramètres laser……………………………………………. 15 I.5.1.1. Longueur d’onde du faisceau incident………………….. 15 I.5.1.2. Durée de l’impulsion laser……………………………… 17 I.5.1.3.Energie de l’impulsion laser……………………………. 18 I.5.1.4. Angle d’incidence du faisceau laser……………………. 19 I.5.2. Cible……………………………………………………………… 19 I.5.2.1. Paramètres de l’échantillon………………………........... 20 I.5.2.2. Nature et pression du gaz ambiant……………………… 20 I.5.3.Collecte et analyse du signal……………………………………… 21 I.5.3.1.Dispositif de collecte…………………………………… 22 I.5.3.2.Spectromètre…………………………………………… 23 I.5.3.3. Détecteur……………………………………………… 25 I.6.diagnostic des plasmas par spectroscopie d'émission atomique…………… 26 I.6.1.Spectrométrie d’émission atomique……………………………… 26 I.6.2.Relaxation du plasma……………………………………………. 29 I.7. Caractéristiques des unités d’analyses LIBS réalisées…………………….. 31 I.7.1.Caractéristiques de bases d’une chaine de mesure par LIBS… …. 31 I.7.2. Procédé d’élaboration du plasma………………………………. 31 I.7.2.1. Lasers Nd : YAG…………………………………………... … 31 I.7.2.2. Caractéristiques des lasers Nd : YAG……………………… .. 33 Chapitre II : Modèle Physique II.1. Modèles d’équilibre………………………………………………………………… 34 II.1.1. Equilibre Thermodynamique Complet (E.T.C.)…………………………... 35 II.1.2. Equilibre thermodynamique local (E.T.L.)………………………............. 36 II.1.3. Caractéristiques de l’équilibre thermodynamique local (E.T.L)………… 36 II.2.Profil, élargissement et déplacement des rais atomiques…………………………… 39 II.2.1. Profil d’une raie………………………………………………………….. 40 II.2.2.Elargissements physiques des raies………………………………............ 41 II.2.3. Influence de l’élargissement des raies sur le transfert radiatif………….. 42 II.2.4. Types d’élargissement…………………………………………………… 42 II.2.4.1. Elargissement naturel………………………………………………….. 43 II.2.4.2. Elargissement Doppler………………………………………….. ……. 43 III.2.4.3 Elargissement de pression……………………………………………. 45 II.2.4.4. Elargissement par collisions-Effet Stark……………………………… 45 II.3.Détermination de la densité électronique de la température de plasma……… …… 47 II.3.1. Densité électronique…………………………………………………….. 48 II.3.2. Température du plasma ………………………………………………… 49 II.3.2.1. Rapport d'intensité de deux raies……………………………… 50 II.3.2.2. Méthode du graphique de Boltzmann…………………………. 51 Chapitre III : Le laiton et son spectre expérimental III.1.les caractéristique du laiton………………………………………………….......... 52 III.1.1.Définition du laiton……………………………………………………… 52 III.1.2. Domaines d'application…………………………………………………. 52 III.1.3.Propriétés physiques……………………………………………….......... 53 III.1.4.Masse volumique………………………………………………………… 54 III.1.5.Utilisation…………………………………………………………… …… 55 III.2. Spectre expérimental d’un plasma émis par ablation laser du laiton……………… 56 III.2.1. Etude expérimental……………………………………………………… 56 III.2.2.Protocole d'acquisition des spectres………………………………............ 58 III.2.2.1.Méthodes de diagnostique……………………………….. …… 58 III.2.2.2. Traitement des spectres………………………………………. 60 Détection de cuivre sur la région 510.55 ; 515.32 ; 521.82 ; 465.11 et 296.12 nm…………………………………………………………………………… 61 Détection de zinc sur la région 472.215 ; 468.780 et 481.205 nm……………… 63 Détection de plomb sur la région 368.35 ; 373.99 nm……………………….. ... 64 Détection de l’oxygène sur la région 777.194; 777.417 et 777.539 nm………… 65 Chapitre IV : Résultats et discussion IV.1.Protocole de traitement numérique des spectres…………………………………... 66 IV.1.1. Détermination de la densité électronique………………………………. 66 IV.1.2. La température de plasma…………………………………………. ….. 69 IV.1.2.1. Rapport d'intensité de deux raies…………………………… 69 IV.1.2.2. Méthode graphique de Boltzmann………………………….. 72 IV.2. Comparaison entre résultats……………………………………………………. 77 IV.2.1.Comparaison des températures et des densités électroniques pour les différents éléments du laiton………………………………………. 79 IV.2.2.Comparaison des températures et des densités électronique entre les deux méthodes utilisées……………………………………………. 80 IV.2.3.Comparaison entre nos résultats et résultat de la littérature……………. 81 Conclusion générale……………………………………………………………………. 82 Les annexes I. Spectres des références ……………………………………………………………… 83 II. Calcule des incertitudes……………………………………………………………... 86 Référence…………………………………………………………………………………... 93 Introduction générale La spectroscopie d’émission du plasma induit par laser (LIBS) est une technique d’analyse multi élémentaire, rapide, compacte et ne nécessitant qu’une préparation minime de l’échantillon. Elle peut être adaptée pour réaliser à moindre coût un système de mesure portable des matériaux. Bien qu’elle est moins sensible que les techniques classiques d’analyses chimiques, avec une limitation de détection de l’ordre d’une dizaine de ppm (1 ppm = 10−4 %), la LIBS possède néanmoins des atouts majeurs qui la positionnent en tant que méthode de pré-analyse. Elle est peut-être moins précise que ses concurrentes mais elle permet tout de même de prendre une première décision vis-à-vis d’un site donné. La technique LIBS permet des analyses à distance, en temps réel, sans préparation préalable du substrat (absence de contamination). Elle est utilisable sur tout type de milieux : liquides (eau, acier fondu, pétrole, …), solides (alliages métalliques, céramiques, sédiments marins,..) ou gaz. Elle offre la possibilité de travailler sur des lignes de production (métallurgie, polymères, médicaments, …) et d’étudier à distance des substances potentiellement dangereuses. [2] La technique LIBS est très souvent utilisée à des fins environnementales : détection de composants toxiques, pollution de surface (détection de polluants métalliques dans le sol), pollution urbaine au niveau d’émissions gazeuses en sortie de tuyères provenant, par exemple, d’incinérateurs industriels [2]. Elle peut également être mise-en œuvre pour le contrôle de la qualité de l’eau qui constitue l’un des enjeux majeurs du développement durable. De nombreuses activités humaines et industrielles sont concernées par l’élimination de molécules organiques toxiques ou la détection de polluants en milieux aqueux. Certains procédés plasmas peuvent être utilisés dans ce but. Il existe notamment de nombreuses études concernant la décontamination des eaux usées mettant en jeu des plasmas radiofréquences [1], des torches à courant continu [2] , des arcs transférés ou des décharges pulsées [1]. On trouve également un grand nombre de travaux concernant la détection de polluants en solution par impact laser à la surface de la cible liquide dont on-souhaite déterminer les constituants élémentaires. Nous avons choisi pour l’ étude un alliage métallique : le laiton, qui est largement utilisé dans l’ industrie métallurgique. L’étude du spectre émis par le panache de plasma caractérisée par la température du plasma et la densité électronique permet alors de remonter à la composition élémentaire de l’échantillon. 1 Introduction générale Le but de cette thèse est donc de faire une étude d’ un plasma créé par ablation laser du laiton à partir de données expérimentales sur la largeur à mi-hauteur des raies du Cu, du Zn et du Pb les principaux constituants du laiton. Nos résultats sont comparés aux données bibliographiques. Cette comparaison a pour but de choisir la méthode qui serait la plus appropriée pour faire les calculs de la densité électronique et de la température dans les plasmas crées par ablation laser du laiton. Dans le chapitre I, nous donnons une description générale sur la spectroscopie du plasma par ablation laser. Dans le chapitre II, nous rappelons tout d'abord les bases théoriques de la spectroscopie des plasmas. Cette description est faite à partir de modèles des différents processus d’élargissement correspondant à des états d’équilibres existant dans différents plasma. Nous détaillons les méthodes spectroscopiques de mesure de la densité électronique et de la température du plasma. Dans le chapitre III, nous avons fait une description générale sur le matériau laiton, et nous avons présenté les résultats spectroscopiques expérimentaux de l’ablation laser de l’alliage du laiton. Enfin, dans le chapitre IV, nous donnons les traitements numériques que nous avons employés pour obtenir à partir des spectres bruts expérimentaux, la densité électronique Ne et la température T du plasma. Finalement, nous comparons nos résultats avec ceux des données publiées. 2 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.1. Historique La spectroscopie sur plasma induit par laser dans sa forme la plus primitive est apparue très tôt après la mise au point du laser, au tout début des années 60 [2]. Dès les années 1962–1964, des chercheurs ont utilisé le laser comme source énergétique d’excitation des éléments d’un échantillon solide (en surface) ou gazeux. Quelques années plus tard, les sociétés Zeiss (Allemagne) et Jarrell-Ash (États-Unis) fabriquent le premier instrument à vocation analytique basé sur l’ablation laser. Il est d’ailleurs remarquable que dans cette première version d’un dispositif LIBS, le laser ne servait qu’à pulvériser l’échantillon, l’aérosol créé étant par la suite ré excité par une décharge électrique. Cependant, cette nouvelle technique ne pouvait rivaliser, en termes de précision, avec les techniques analytiques d’alors, et la LIBS est resté un champ de recherches peu exploré pendant une quinzaine d’années. Au début des années 80, avec l’apparition de lasers de plus en plus puissants et délivrant des impulsions de plus en plus courtes, et entraînée par des chercheurs du laboratoire de Los Alamos (LANL, ÉtatsUnis)[2], la LIBS a connu un regain d’intérêt en raison de la quantité d’applications potentielles qu’elle représentait. Très rapidement, la possibilité de mettre en œuvre des systèmes d’analyse portables a été étudiée dans le cadre de l’identification et de la mesure quantitative d’éléments chimiques dans divers types d’échantillons et de matrices. On peut citer le Mobile Béryllium Monitor (1988), le premier système LIBS mobile, toujours du groupe de Los Alamos, permettant de détecter le béryllium dans l’environnement. A la fin des années 90 et au début des années 2000, dans le cadre d’applications centrées sur la sécurité du territoire et sur la défense, le gouvernement américain s’est mis à financer considérablement les recherches sur la LIBS afin de développer des appareils portables permettant de reconnaître des mines, des explosifs, des bactéries... De plus en plus de systèmes commerciaux ont alors vu le jour. L’affaire de l’anthrax à l’automne 2001 a par exemple permis à l’Army Research Laboratory associé à l’entreprise Ocean Optics (États-Unis) d’apporter une solution basée sur la LIBS pour l’identification et la différenciation de matériels biologiques (spores, bactéries...). 3 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.2. Définition du LIBS La spectroscopie du plasma induite par laser (LIBS) est une méthode de spectroscopie d'émission atomique (AES) qui emploie un plasma produit par le laser sous forme de vaporisation chaude, d’atomisation, et comme source d'excitation. Puisque le plasma est constitué par le rayonnement optique focalisé, la méthode a beaucoup d'avantages par rapport aux techniques conventionnelles d'AES qui utilisent un dispositif physique supplémentaire (par exemple électrodes, enroulements) pour former la vaporisation/source d'excitation. La technique LIBS autorise des analyses à distance, en temps réel, sans préparation préalable de l’échantillon. Sous sa forme de base, une mesure de la LIBS est effectuée en formant un plasma à la surface de l'échantillon qui est ensuite collecté et sa lumière analysée spectralement. Des analyses qualitatives et quantitatives sont effectuées en déterminant la position des lignes d'émission et leurs intensités. [2] Bien que la méthode LIBS existe depuis plus de 40 ans, le seul intérêt dont elle a fait l’objet avant les années 80, se résume à la compréhension de la physique de base sur la formation du plasma. Depuis lors les possibilités analytiques sont devenues plus évidentes. Quelques instruments basés sur la méthode LIBS ont été développés mais n'ont pas trouvé une utilisation répandue. Récemment, cependant, il y a eu intérêt croissant pour cette méthode en raison du nombre d’application de plus en plus important. Cela a été dû principalement aux récents développements technologiques sur les instruments (lasers, spectrographes, détecteurs) utilisés dans la méthode LIBS. Aussi la possibilité d'effectuer des mesures dans des conditions non faisable avec des techniques analytiques conventionnelles, a permis à la LIBS de trouver de nouveaux champs d’application. Un examen de la littérature sur la LIBS montre que cette méthode à une sensibilité de détection pour beaucoup d’éléments au moins comparable sinon meilleurs que d'autres méthodes conventionnelles. 4 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.3. Domaines d’applications Cette technique a reçu une attention accrue dans la dernière décennie grâce à ses nombreux avantages ce qui a contribué au développement d’un très grand nombre d’applications : Elle permet l’analyse simultanée de plusieurs éléments et de tout type de matériaux : en effet, le plasma ayant été formé par un rayonnement optique, cette méthode peut être utilisée pour analyser des gaz, des liquides (eau, acier fondu, pétrole) et des solides, conducteurs ou non. Notons que la L.I.B.S. a trouvé un très large emploi dans l’analyse de matériaux solide (céramiques [3], identification rapide de différents polymères (PVC, LDPE, PET,…) et en particulier des métaux et alliages métalliques: ceci principalement pour la détermination rapide, quantitative ou qualitative, des éléments minoritaires ou non de la matrice. Cette analyse multi-élémentaire peut avoir pour but la création de courbes de calibrage mais aussi, par exemple, le contrôle de la pureté de gaz communément utilisés dans le monde industriel. [3] La méthode n’étant pas intrusive (un contact avec l’échantillon n’est pas nécessaire pour former le plasma), il apparaît une absence de contamination de l’échantillon (important pour l’analyse multi-élémentaire). Une préparation nulle ou minimale de ce dernier permet de travailler sur des lignes de production (métallurgie, polymères, médicaments) et la capacité d'opérer à distance autorise l’étude de substances dangereuses et, dans certains cas, dans des endroits normalement inaccessibles et/ou hostiles pour une analyse in situ. Ceci a permis un développement important des applications relatives à « l’environnement » : elles ont surtout trait à la détection de composants toxiques présent dans tout type de pollution : pollution de surface (analyse de polluants métalliques et autres à l’état de trace dans le sol, pollution urbaine et industrielle au niveau d’émissions gazeuses en sortie de tuyères provenant, par exemple, d’incinérateurs industriels de déchets solides (PVC, ordures ménagères,…) Cette méthode possède une réponse temporelle variant de la microseconde à la milliseconde (résultats obtenus en temps réel), une haute résolution spatiale et la possibilité de balayer rapidement des matériaux irréguliers tels que des roches sur un convoyeur (minerais sur lieu d’extraction). 5 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser L’utilisation de la LIBS se développe dans le domaine artistique. D’une part, elle permet l’analyse et l’identification de pigments qui peuvent ainsi donner des informations sur la stratigraphie des couches de peintures : recherche d’authenticité, de datation et ce avant restauration [3]. D’autre part, le nettoyage et la conservation d’œuvres d’art (avec la nécessité de préserver l’identité et l’intégrité structurelle) sont possibles grâce au nettoyage par laser « L.I.B.S. » qui permet un contrôle de la matière enlevée in situ et une automatisation directe de chaque étape du nettoyage, par étude spectroscopique du plasma créé [3]. Remarquons qu’il apparaît quelques travaux plus « théoriques » tel que des études sur: les propriétés du plasma créé : suivi de la vitesse de propagation [3], de la distribution spatiale de l’émission [3] mais aussi de la variation spatiotemporelle de la température, déterminée soit avec le diagramme de Boltzmann soit avec l’intensité relative des ions, et de la densité électronique obtenue par l’intermédiaire de l’élargissement Stark des raies, l’influence de divers paramètres extérieurs tel la longueur d’onde du faisceau incident, la pression et la nature du gaz environnant. Applications industrielles La LIBS est une technique qui commence à peine à sortir des laboratoires. Elle possède des atouts pour de nombreux secteurs industriels, et son développement dans l’industrie est à prévoir pour les années à venir. Sans parler d’analyse d’échantillon dans les laboratoires ou les services R&D des entreprises, cette technique peut être à l’origine d’une révolution en matière de contrôle qualité durant un processus de fabrication, notamment pour l‘industrie des matériaux. Alors qu’il faut parfois plusieurs heures, voire plusieurs jours avec une technique de spectroscopie habituelle pour analyser un échantillon représentatif de la production d’une usine, la LIBS peut faire des contrôles en temps réel : si un échantillon est défaillant, la production peut être stoppée instantanément jusqu’à la résolution du problème. De nombreuses entreprises auront intérêt à se munir d’une telle technologie avec pour objectif de détecter les défaillances le plus rapidement possible. Un autre domaine d’application est l’analyse des gaz : analyse de l’atmosphère (contrôle pollution par exemple), de la fumée des usines… Grâce à sa rapidité et sa possibilité d’analyse à distance, la LIBS est tout à fait adaptée à ce type d’application. Les systèmes LIBS sont tout optiques. Grâce à cette caractéristique, une application envisagée pour la LIBS est la spectroscopie en milieu 6 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser hostile : analyse d’échantillon radioactif par exemple. La LIBS offre également la possibilité de faire de la spectroscopie en profondeur, c'est-à-dire donner des informations sur la composition chimique élémentaire d’un matériau en fonction de sa profondeur, grâce à des tirs lasers répétés. Il faut pour cela que le matériau soit facile à ablater, comme le zinc. I.4.Principe de la spectroscopie de plasma induit par laser I.4.1.Principe général Le principe général de la méthodologie LIBS consiste à focaliser un faisceau laser succession de photons de durée, de longueur d’onde et d’énergie connues sur la cible à analyser [4]. La densité d’énergie au point focal en fonction des propriétés physiques des milieux (absorbance, préfectances, densité d’état, potentiel d’ionisation, etc.) conduit aux processus d’absorbance de l’onde électromagnétique du pulse laser avec formation d’un plasma dense ayant une composition atomique représentative de la cible étudiée (gaz, liquide, solide, aérosols, etc.).[4] Figure I.1 : Schémas de principe et effets d’interactions entre un faisceau laser pulsé et une cible (Surfaces, gaz, liquide, aérosols) [4] Au point focal, la densité des ondes électromagnétiques provoque la fragmentation de la matière, c’est-à-dire, la formation d’un système atomes-ionsélectrons. Pour un pulse laser de durée 5 nanosecondes (ou 5.10-9 s) [4], la densité d’énergie peut dépasser des valeurs de 10 MW.cm-2 et permet un échantillonnage de quelques microgrammes [4]. Le plasma généré apparaît sous forme d’un volume ellipsoïdal de quelques mm3 qui est associé à l’onde de choc causée par l’expansion 7 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser violente du plasma. Dès lors, le volume plasma représente l’échantillon à analyser à partir des espèces excitées présentes dans la phase vapeur. Lors de la relaxation du plasma, les processus d’émissions photoniques caractérisent les désexcitations radiatives. Celles-ci sont caractéristiques de transitions électroniques intrinsèques de la structure atomique de la matière excitée. L’identification à la fois qualitative et quantitative est alors possible en considérant en particulier les rapports d’intensités de raies (analyse moléculaire, rôle des hétéroatomes, etc.). L’analyse par LIBS repose sur l’échantillonnage produit dans la zone du point focal afin d’aboutir à l’analyse de gouttelettes d’aérosols de dimensions micrométriques. Figure I.2. Schéma de principe de la production du plasma LIBS I.4.2. Spécificités analytiques de la technique LIBS La densité d’énergie au point focal s’exprime dans notre cas par une forte température électronique laquelle conduit à une température des atomes et des ions comprise entre 15000 et 20000 K. Dans ces conditions, tous les atomes présents représentent les espèces moléculaires ou des structures minérales engagées dans l’ellipsoïde plasma. Leur analyse ne dépend dès lors que de l’identification des raies atomiques. Toutefois, l’avantage de la LIBS à ce niveau énergétique réside dans le fait que les espèces électrophiles difficiles à analyser par d’autres méthodes spectroscopiques (telles que les atomes de type halogène) présentent comme tous les éléments les raies caractéristiques des états excités, c’est-à-dire en accord avec les banques de données. Dès lors, la composition par l’identification des rapports de raies constituent un des atouts spécifiques de la LIBS compte tenu de sa réponse linéaire dans une large plage de concentrations. Les raies moléculaires seront généralement absentes fondamentalement, 8 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser sauf pour des espèces comme CN traditionnelles de l’interaction entre l’azote atomique du plasma et les traces de carbone de la cible. [5] Les résultats de spectroscopie de plasma induit par laser présentent souvent des limites de détections élevées comparées à celles des autres méthodes. Néanmoins, elle possède de nombreux avantages qui en font une des rares techniques d’analyse in situ, quasi non destructive et en temps réel, applicable aux analyses en milieux hostiles : Plasma généré et observé par des moyens optiques, ce qui évite toute pollution due à la présence d’électrode par exemple. Cela permet de déporter la mesure car aucun accès physique à l’échantillon n’est nécessaire : un accès optique vers l’échantillon suffit. Des mesures locales (quelques cm) et des mesures à distance (plusieurs mètres, voire dizaines et centaines de m) [5], Pas de préparation de l’échantillon Analyse rapide : le temps d’analyse sur 1 tir est inférieur à la durée de vie du plasma soit quelques 10-6s. Méthode multi phase applicable au gaz, aux liquides déposés sur une surface, aux surfaces elles-mêmes par ablation laser suivi d’une formation de plasma au sein des vapeurs extraites et aussi aux aérosols. Analyse quasi non destructive : le volume d’analyse est très petit, en milieu gazeux quelques dizaines de mm3, et sur surface le diamètre de l’impact varie de quelques dizaines à quelques centaines deμm, sur des épaisseurs de quelques μm voire inférieures selon la nature des matériaux. Obtention de hautes températures (T>10000 K) permettant l’excitation et l'ionisation d’atomes très électronégatifs tels que le fluor et le chlore. De plus, contrairement à la plupart des autres méthodes utilisant un plasma (ICP par exemple), aucun gaz plasmagène n’est nécessaire, ce qui évite de transporter le polluant, et limite les interférences spectrales aux seules raies de l'azote et de l'oxygène de l'air. [6][7][8] I.4.3. Les différents types d’interactions laser et matière L’analyse de systèmes binaires (air vecteur de matière particulaires ou surface polluée, effluents sous forme de nanoparticules d’unité industrielle, etc.) Exige d’effectuer un « échantillonnage » homogène du système binaire, c’est-à-dire de valider 9 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser l’absorbance du flux laser par la qualification et la quantification des raies spectrales émises par le mélange étudié. [1] Figure I.3: Schémas de principe des différentes interactions possibles entre un pulse laser focalisé et la phase physique d’un échantillon. [1] Les familles d’interactions laser-matière étudiées peuvent être classées de la façon suivante : Interaction entre faisceau laser et atmosphère (exemple) : air ambiant pollué par une molécule chimique sous forme vapeur dans des conditions données de température et de pression). Dans ce cas la matrice est symbolisée par un gaz ou un mélange de gaz. Le plasma est formé au sein du système avec un volume de quelques mm3, soit un volume échantillonné de 0,1 à 0,2 mm3. [1] Interaction entre faisceau laser et milieu à haute densité d’états (solide, liquide, etc.) : Le processus d’interaction laser-matière conduit à un « prélèvement » d’un volume de matière de quelquesμm3. On peut valider les dimensions du volume de matière analysée à partir de matériaux multicouches ou de photographies par des techniques d’imageries (microscopie électronique à balayage MEB, etc.). Le cas le plus complexe concerne la situation d’un milieu binaire représenté par un ensemble de particules solides ou liquides en suspension dans un fluide : (gaz ou liquide). Ce système binaire correspond à la définition des aérosols solides ou liquides. L’air ambiant est un aérosol naturel composé d’une matrice gazeuse chargé de particules solides et liquides de tailles et de natures variables. L’échantillonnage devient donc plus complexe puisqu’il s’agit de qualifier des espèces dispersées pour en connaître la composition. Pour tout type d’interaction, il est nécessaire de connaître le volume d’échantillonnage lequel seul déterminera la quantité de matière analysée. Les 10 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser mécanismes d’interaction laser-matière, ainsi que les paramètres influents, pour les gaz (purs ou chargés de particules) et pour les surfaces sont décrites (contaminées ou non). [1] Pour ce domaine d’irradiante, l’action d’un faisceau laser (pulsé, de longueur d’onde pouvant aller du proche I.R. au proche U.V. et pour des durées d’impulsions allant de 5 à 100ns) sur la surface d’un échantillon permet la formation d’un panache plasma qui grandit, se refroidit et finalement s’éteint. Les différents processus qui interviennent dans la création de ce plasma peuvent être décomposés en trois étapes successives : L’interaction entre l’impulsion laser et la cible L’interaction laser-plasma-matériau I.4.3.1.Interaction laser-cible et laser-plasma L’interaction laser-cible se limite à l’arrivée et à l’absorption d’un rayonnement laser par une couche de la surface de l’échantillon (typiquement quelques dizaines d’Angstrom pour les métaux [3]) et ce pour un régime de densité de puissance suffisant pour permettre la création d’un panache plasma. La cible est rapidement et localement chauffée jusqu’à une vaporisation qui induit la création d’ondes de choc se propageant respectivement dans le milieu environnant et dans le matériau. Des pertes partielles d’énergie peuvent avoir lieu dans le substrat, par conduction thermique, et à la surface de la cible, par réflexion d’une partie du faisceau laser. La longueur d’onde du faisceau laser incident a une influence majeure sur les phénomènes de vaporisation. La vapeur créée interagit avec le faisceau laser incident et il apparaît une excitation interne pouvant aller jusqu’à l’ionisation. En effet, les quelques électrons libres présents dans la vapeur éjectée sont rapidement chauffés par le faisceau laser (d’autant plus vite que la longueur d’onde du laser sera grande) jusqu'à ce que leur énergie soit suffisante pour provoquer une ionisation par collision, créant ainsi d’autres électrons. Ces collisions conduisent à une augmentation de la température et de la pression du gaz et lorsque la densité électronique du gaz, partiellement ionisé, est suffisamment élevée, le chauffage de cette vapeur par Bremsstrahlung inverse (B.I.) débute. Ce phénomène est le processus inverse du Rayonnement de freinage : c’est l’absorption d’un photon par un électron libre plongé dans le champ d’un atome neutre ou d’un ion, l’énergie du photon étant transférée à l’électron sous forme d’énergie cinétique. Le plasma devient alors le siège d’un ensemble de processus élémentaires 11 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser extrêmement complexes et d’autant plus couplés entre eux que la durée d’impulsion est longue et que la longueur d’onde est grande. Ce que nous allons décrire ci-dessous s’applique plutôt, par exemple, à un laser Nd : YAG (λ = 1,064μm). L’avalanche d’ionisation, provoqué par B.I., va conduire à la création d’un plasma au-dessus de la cible du fait de l’augmentation rapide du degré d’ionisation du gaz. Ce plasma peut être un absorbant au rayonnement laser et donc jouer le rôle d’une interface entre le faisceau laser et la cible et modifier le transfert d’énergie entre eux : en effet, il va peu à peu se coupler avec l’impulsion laser. Cependant, un chauffage direct plus ou moins important de la surface de la cible a toujours lieu tant que le plasma reste partiellement transparent au faisceau du laser (pour un rayonnement U.V. et une fluence d’environ 1010 W/cm2, le plasma peut être considéré comme transparent pour une durée de l’impulsion de l’ordre de 10ns). Le mécanisme de B.I. chauffe essentiellement les électrons en présence d’ions quand le taux d’ionisation est suffisant et résulte de transitions entre des états libres. [3] Ce phénomène est responsable du chauffage du plasma et augmente donc sa température ainsi que sa densité électronique. Dès sa création, le plasma interagit avec le gaz ambiant et lui transfère de l’énergie par divers processus (conduction thermique, transfert radiatif, chauffage par onde de choc). Il apparaît ainsi un plasma secondaire, résultant d’une ionisation suffisante de l’atmosphère ambiante, qui peut continuer à s’étendre par répétition des mêmes mécanismes : remarquons qu’à ce niveau, les phénomènes de diffusion entre les deux plasmas sont faibles. La densité électronique du plasma métallique décroît quand on s’éloigne de la cible et il existe une valeur critique (n C ) pour laquelle la pulsation du plasma (ω P ) est égale à celle de l’onde laser (ω). Si la densit é électronique est inférieure à cette densit é critique, le faisceau incident peut se propager jusqu’à la cible et être absorbé par cette dernière ainsi que par le plasma. Par contre, si elle est supérieure, le constant diélectrique du plasma devenant négative (voir équation I.1), le faisceau est réfléchi au niveau du front de densité critique (n = nc). Rappelons que pour un laser Nd : YAG, de longueur d’onde 1,064μm, la densité électronique critique est de l’ordre de 1027m-3 et que cette valeur est encore plus grande dans l’UV. [3] 𝜀 =1− 2 𝜔𝑃 𝜔2 12 eq I.1 Chapitre I : Où Spectroscopie du plasma par ablation laser ε. ω p et ω sont, respectivement, la constante diélectrique du plasma, la pulsation du plasma et celle de l’onde laser. 𝑛𝑒 𝑒 2 Avec 𝜔𝑝 = � Et donc 𝑛𝑐 = 𝑛𝑒 = 𝑚𝑒 𝜀0 =𝜔 𝑚𝑒 𝜀0 𝜔2 𝑒2 eq I.2 eq I .3 Où n e , ε 0 , e et m e sont, respectivement, la densité électronique, la permittivité diélectrique du vide, la charge élémentaire et la masse de l’électron. [3] Figure I.4: existence de différents domaines lors de l’interaction laser-plasma.[3] Le plasma se divise alors, spatialement, en deux régions : la couronne (zone 1), pour laquelle l’onde laser est transmise et absorbée et le cœur (zone 2) pour lequel l’onde est réfléchie, la densité électronique ayant atteinte sa valeur critique. Le transfert d’énergie entre ces deux zones se fait par conduction thermique. De même, on sépare, de manière schématique, la cible en deux domaines : 3 et 4 (voir figure I-3). La partie 4 est dite « non perturbée » et sa densité est celle du matériau la composant. La zone3, quant à elle, est appelée zone « sous le choc » : en effet, sous l’effet du rayonnement laser et de l’éjection de matière à la surface de la cible, une onde de choc se propage dans le matériau et comprime-la matière sur son passage. Sa densité 13 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser est donc supérieure à celle de la zone 4. L’interface entre ces deux parties est nommée front de choc et se déplace vers l’intérieur de la cible. Ces quatre zones, représentatives respectivement de la cible et du milieu ionisé, sont schématisées sur la figure 1.6 suivant la valeur de la densité. [3] I .4.3.2. I nter action laser -sur face Dans le cas d’une interaction photo thermique (l’autre type d’interaction est encore très mal connu), l’énergie apportée par le laser est dissipée sous forme de chaleur. La résolution de l’équation de diffusion de la chaleur peut donc permettre de déterminer la distribution de température dans le solide [Si-1] [Ni-1] [Ro-1] [Mc-1] [To-1] [Qi-1] [Ne-1]. De façon générale, le flux de chaleur dans un matériau doit être considéré comme un problème à trois dimensions. Cependant, pour des impulsions laser brèves temporellement (quelques dizaines de nanosecondes), la distance de diffusion thermique est beaucoup plus petite que la dimension de la tache focale du faisceau laser sur la cible, ce qui limite les pertes de chaleur parallèles à la surface. [3] I .4.3.3. I nter action laser -plasma-matér iau Pour des impulsions de quelques dizaines de nanosecondes et une densité d’énergie suffisante pour que l’ablation ait lieu (fluence supérieure à 105 W/cm2), le seuil de vaporisation est atteint avant la fin de l’impulsion laser et il y a donc vaporisation de la cible. Si la vapeur formée au-dessus du matériau cible est faiblement ionisée et absorbe peu l’énergie laser, son interaction se fera uniquement avec le gaz ambiant. A forte fluence, il y aura claquage et formation d’un plasma au-dessus de la cible pouvant absorber une partie ou l’intégralité du rayonnement laser. L’interaction laser-matériau devient alors une interaction laser-plasma-matériau. [3] I.5.Rôle des paramètres optiques contrôlant l’ablation laser Quand un faisceau laser est focalisé sur la surface d’un solide, un grand nombre de processus élémentaires ont lieu : chauffage de la surface, ablation, vaporisation, dissociation, changement de phases, excitation… Tous ces phénomènes très complexes sont encore mal compris car ils sont interdépendants. [3] 14 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.5.1.Divers paramètres laser Lors du régime « flux intermédiaire » (109 W/cm2) [3], les paramètres influençant l’interaction laser-matière sont principalement la longueur d’onde, la durée et l’énergie de l’impulsion laser. I.5.1.1. Longueur d’onde du faisceau incident La longueur d’onde incidente du faisceau laser joue un rôle capital au niveau de l’interaction entre le faisceau laser et la cible. Ainsi, dans le cas de lasers CO 2 et Nd : YAG (Domaine de l’infrarouge), l’interaction du rayonnement laser avec le matériau sera plutôt de type thermique (ou photo thermique) alors que pour des lasers excimères (domaine de l’ultraviolet) l’interaction sera plutôt de type non thermique : on parle alors d’interaction photochimique. Nous pouvons donc, de façon schématique, distinguer deux types d’interaction laser-matière [3]. L’interaction photochimique : l’énergie d’un photon émis par un laser de longueur d’onde λe s t E = h ν= h c /λ. L e s lo n g u e u rs d ’o n d e d e s la sèererss e x c im appartiennent au domaine de l’ultraviolet (par exemple, pour un laser ArF qui émet à 193nm, l’énergie du photon est de 6,4eV). Cette énergie des photons est suffisante pour rompre les liaisons inter atomiques (l’énergie de liaison est de quelques eV) et le matériau peut donc passer directement de la phase solide à la phase gazeuse. Cette interaction ne suit pas un schéma classique de transfert de chaleur (fusion puis évaporation) et permet une « vaporisation » non sélective de la cible. Les différentes étapes de ce processus d’interaction sont schématisées sur la figure I.5. Figure I.5: étapes de l’interaction photochimique [3]. 15 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser L’interaction photo thermique : si la longueur d’onde du laser appartient au domaine de l’infrarouge (par exemple, pour un laser CO 2 , la longueur d’onde du photon est 10,6μm ce qui conduità une énergie de 0,1eV), l’énergie du photon est faible vis -àvis de l’énergie de cohésion du matériau. Alors, l’énergie apportée au matériau peut être considérée comme une source de chaleur de surface et la cible est chauffée par conduction. Quand la densité de puissance est suffisamment élevée, l’énergie apportée au matériau aboutit à sa fusion puis à sa vaporisation : ce principe est visible sur la figure I.6. Figure I.6: schéma des processus mis en jeu lors de l’interaction photo thermique [3]. Les photons infrarouges sont plus facilement absorbés par les électrons libres que les photons UV ce qui entraîne une ionisation par avalanche B.I., pour la même fluence, plus rapide avec un laser Nd : YAG (I.R.) qu’avec un laser excimères (U.V.). En effet, le taux de chauffage par B.I. est proportionnel au carré de la longueur d’onde du faisceau incident [3]. Le plasma est donc plus absorbant [3] dans l’infrarouge que dans l’ultraviolet, domaine pour lequel le faisceau va pénétrer plus profondément le plasma (moins d’absorption). L’énergie étant déposée plus efficacement et dans un volume plus petit, le plasma I.R. est plus chaud, possède une durée de vie plus longue mais fait écran et transfère seulement une partie de l’énergie de l’impulsion laser à la cible : interaction moindre entre l’impulsion laser et cette dernière (apparition d’un « effet d’écran »). Pour les mêmes raisons, de multiples claquages sont possibles pour une longueur d’onde du laser I.R. et qui n’apparaissent pas dans le domaine U.V. 16 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser De plus, la littérature montre que de meilleures performances sont obtenues pour l’U.V. quant à l’efficacité d’ablation et à la reproductibilité du plasma qui possède alors une géométrie simple. Finalement, les effets de matrice dans l’U.V. sont très réduits par rapport à l’I.R. et ce à cause de la différence des phénomènes d’ablation apparaissant pour ces deux types de longueurs d’ondes [3]. I.5.1.2. Durée de l’impulsion laser Actuellement la durée d’impulsions des lasers est généralement de l’ordre de la dizaine de nanosecondes mais, de plus en plus, se répand l’emploi d’impulsions courtes (picosecondes) et ultra-courtes (femto secondes). Nous allons voir successivement l’influence de ces trois régimes d’impulsions sur l’ablation laser et sur le cratère formé : Pour des durées d’impulsions de quelques nanosecondes (de l’ordre de 10ns), il existe une différence importante suivant la longueur d’onde utilisée au niveau de l’ablation et donc du cratère formé : dans l’U.V., le cratère a des bords assez bien défini entouré par une surface circulaire peu affectée. En effet, le faisceau laser interagit directement avec la cible pendant la durée de l’impulsion et l’érosion de la cible par le plasma est négligeable [3]. Au contraire, pour l’infrarouge, la conduction thermique permet la création d’une large couche liquide à la surface de l’échantillon [3] qui va s’évaporer et peut même éjecter des gouttelettes. Le cratère alors formé est complètement différent de celui de l’U.V. [3]. Il a des bords irréguliers et donc pas de limite claire avec la surface l’entourant. Cette dernière présente des traces de resolidification du matériau ainsi que l’existence de « lèvres » soufflées hors du cratère avant solidification. La présence d’une large zone affectée autour du cratère prouve que le plasma I.R. a érodé l’échantillon : le faisceau laser n’interagit directement avec la cible que pendant la fraction de l’impulsion nécessaire à l’initiation du claquage et l’érosion de la cible par le plasma tient donc un rôle important. L’interaction entre le faisceau laser et le plasma chauffe ce dernier et il se dissipe relativement lentement ce qui limite le taux de répétition du laser à quelques dizaines d’Hertz. Les spectres sont caractérisés par un fond continu initial important, le spectre de raies n’apparaissant que plus tard [3]. Dans le cas d’un régime picoseconde (en général, quelques dizaines de ps), le cratère est relativement propre [3] et l’existence d’une phase liquide lors de l’interaction laser-matière peut induire l’apparition de gouttes de matériaux sur le bord du cratère. 17 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser L’intensité du spectre de raies obtenues avec ces impulsions décroît vite mais le fond continu est pratiquement absent durant l’impulsion et la post-impulsion ce qui autorise une acquisition propre et donc conduit à une analyse possible [3]. En ce qui concerne les impulsions femto secondes (le plus souvent, quelques centaines de fs), le passage de l’état solide à la phase gazeuse est direct et sans régime de diffusion thermique ce qui donne un cratère très propre et net [3] et réduit le dépôt de matière autour du cratère. Le plasma créé n’est pas chauffé par le laser et il n’y a pas d’interaction laser-plasma. Sa durée de vie est encore plus courte que pour les picosecondes mais cela est compensé par de haut taux de répétition (1000Hz) [3] qui font qu’une analyse spectroscopique est tout à fait réalisable. D’une part, plus les longueurs d’ondes sont petites, meilleure est l’efficacité d’ablation (C’est à dire le volume de matière ablatée par rapport à l’énergie de l’impulsion) et cela aussi bien pour les impulsions nanosecondes que pour les femto secondes [3]. D’autre part, L’ablation la plus efficace, en fonction de la durée de l’impulsion, est respectivement attribuée aux femto secondes (pas de pertes d’énergie ni dans le matériau ni dans le plasma [3]), aux nanosecondes puis aux picosecondes. L’ablation pour les nanosecondes est plus efficace que pour les picosecondes du fait que toutes deux correspondent à des durées d’impulsions supérieures au temps de relaxation typique et que l’efficacité augmente alors avec la durée de l’impulsion laser [3]. En effet, lors de la dynamique de l’ablation laser, le front de vaporisation se propage vers l’intérieur de la cible pendant l’impulsion et plus cette dernière est longue, plus il y a de matière ablatée. I.5.1.3.Energie de l’impulsion laser Des variations de comportement, suivant la fluence et donc suivant l’énergie déposée à la surface de la cible par le faisceau laser, existent : par exemple, pour des irradiantes comprises entre 105 et 107-108 W/cm2 [3], un plasma est créé mais n’est pas assez dense pour interagir avec le faisceau laser. Ainsi, divers comportements d’interaction laser-matière suivant « l’énergie » peuvent apparaître lors d’une focalisation variable du faisceau laser sur la cible : ceci peut être du à une variation aussi bien des facteurs géométriques de la cible (défaut de surface) que de l’environnement optique (variation de la distance de focalisation entre la lentille et la cible, usage de lentille de focalisation cylindrique ou sphérique…) [3]. 18 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser Cependant, ce genre de phénomène doit être évité et pour la LIBS, par exemple, une focalisation constante a une influence énorme sur la reproductibilité, sur les intensités spectrales et donc sur des applications telles que la détermination quantitative des composants de la matrice [3]. Il est donc nécessaire de positionner l’échantillon de manière identique pour chaque tir. I.5.1.4. Angle d’incidence du faisceau laser Nous pouvons remarquer que les atomes sont éjectés perpendiculairement à la surface de l’échantillon et cela indépendamment de l’angle d’incidence de l’impulsion laser [3]. L’intensité d’émission atomique observée est maximum pour un angle d’incidence normal puis diminue jusqu’à environ 50° et augmente à nouveau avec l’angle d’incidence [3]. I.5.2. Cible Il existe deux effets majeurs au niveau de la cible : Le premier effet est nommé « état de surface », il correspond à la rugosité de la surface de la cible et est plus ou moins important suivant les valeurs de la fluence laser. En effet, à faible irradiante laser, la topographie de la surface de la cible a une forte influence sur nombre de paramètres (seuil de création du plasma, intensité de raies, reproductibilité,…) alors qu’à plus forte fluence, elle n’en a pas [3]. Le second, quant à lui, est dit « de matrice » : il est en rapport direct avec la composition, l’homogénéité de la cible. Par exemple, lors de l’analyse quantitative d’un substrat « complexe », la composition du plasma doit être représentative de celle de l’échantillon et l’effet de matrice est minimisé s’il apparaît peu d’inhomogénéité dans la matrice : ainsi, il existe vraiment une relation linéaire entre l’intensité d’émission et la concentration correspondante d’un élément présent dans le substrat [3]. Remarquons que certains éléments peuvent affecter les propriétés d’émission des autres. Finalement, l’humidité résiduelle de la cible peut aussi avoir une certaine influence. En effet, une expérience, effectuée sur un substrat de CaCO 3 , montre que deux paramètres sont légèrement affectés : l’intensité d’émission des raies et la densité électronique diminuent avec l’augmentation du pourcentage d’eau contenue dans la cible [3]. 19 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.5.2.1. Paramètres de l’échantillon L’effet de l’humidité de l’échantillon a été étudié par plusieurs auteurs, notamment dans le cadre de l’analyse de sols par LIBS. Il apparaît que l’énergie du laser est préférentiellement consommée pour vaporiser l’eau contenue dans le matériau à raison de 3.4 eV/molécule plutôt que pour former un plasma « utile » du point de vue analytique. Ainsi Jensen et al. [3] enregistrent des spectres plus de 100 fois moins intenses si l’échantillon est humide et montrent également une diminution du ratio ions/neutres. Martin et al. [3] mesurent la concentration de certains métaux sur des membranes et évaluent à un facteur 5 le gain sur le rapport signal sur fond obtenu avec un échantillon sec par rapport à un échantillon humide. Plus quantitativement Wisbrun et al. [3] mesurent le taux d’humidité pour lequel l’intensité des raies d’émission est divisée par deux dans un échantillon de sable et dans un échantillon de sol. Ils trouvent 0.8 % dans le premier cas et 5 % dans l’autre. Pour des valeurs respectives de 5 et 25 % le signal est quasiment nul. Mosier-Boss et al. [1] proposent d’effectuer quelques tirs préliminaires sur l’échantillon afin de le sécher localement avant la mesure LIBS proprement dite. Ils observent par ailleurs qu’un taux d’humidité plus élevé entraîne un plasma plus froid et de durée de vie plus courte, et montrent que cet effet peut être compensé en optimisant le délai de la détection et/ou en augmentant la fluence. Ils obtiennent ainsi des plasmas à la même température pour un taux d’humidité de 0 à 7.5 % dans du sable. [6][20] I.5.2.2. Nature et pression du gaz ambiant Le plasma créé par ablation laser se développe dans le gaz ambiant et interagit nécessairement avec lui. Au regard de l’intensité de l’émission du plasma, cet effet de confinement est optimum à basse pression et permet d’augmenter le signal de 1 à 2 ordres de grandeurs par rapport à la pression atmosphérique [3] [1]. En-deçà de cette pression optimale, le plasma se refroidit rapidement par expansion libre dans le gaz, il n’est pas entretenu par les collisions. À l’inverse, aux pressions plus hautes l’énergie du plasma est dissipée au contact du gaz ambiant par conduction thermique et par collisions. D’autre part, les auteurs montrent qu’au delà du signal brut, le rapport signal sur fond bénéficie également d’une amélioration considérable à la pression optimale par rapport à la pression atmosphérique, il est jusqu’à 100 fois plus élevé. Enfin, la diminution de pression entraîne 20 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser l’augmentation du volume du plasma, donc la diminution de sa densité. Ceci a deux conséquences : • Réduction de l’effet Stark : cet effet, dû au champ électrique régnant dans le plasma, entraîne un élargissement spectral des raies d’émission; il est d’autant plus intense que la densité d’électrons est élevée. À basse pression, l’affaiblissement de l’effet Stark conduit à l’amélioration de la résolution spectrale par affinement des raies d’émission. • Réduction de l’auto-absorption : lorsque la densité du plasma diminue il devient de plus en plus optiquement mince, ce qui signifie qu’il réabsorbe de moins en moins les photons qu’il émet. L’intensité des raies est donc plus linéaire avec la concentration de l’espèce recherchée [2]. • L’ablation sous gaz rare comparée à l’ablation sous air [2] : Le plasma en expansion absorbe moins l’énergie du laser par Bremsstrahlung inverse. L’impulsion pénètre donc mieux jusqu’à la cible et l’ablation est plus efficace, donc le signal LIBS est plus élevé. Le Bremsstrahlung est beaucoup moins intense que dans l’air, ce qui améliore notablement le rapport signal sur fond des raies utiles. La température, en revanche, ne varie pratiquement pas. L’auto-absorption est également moins prononcée puisque le plasma est moins optiquement épais, ce qui améliore la linéarité des courbes d’étalonnage. La nature du gaz ambiant joue un rôle important vis-à-vis de la composition du plasma. Ainsi Horn et al. [8] montrent que l’ablation sous hélium produit des particules plus fines que l’ablation sous argon. Les auteurs s’appuient sur le fait que l’hélium a une conductivité thermique plus élevée que l’argon pour expliquer que le transfert de chaleur est plus efficace dans le cas de l’hélium, entraînant une condensation plus rapide de la vapeur du plasma qui ne permet pas la formation de grosses particules. Koch et al. [8] mesurent également une distribution de taille plus large sous argon que sous hélium, et montrent par ailleurs que la stœchiométrie moyenne des particules est beaucoup plus éloignée de celle du matériau massif sous argon que sous hélium. I.5.3.Collecte et analyse du signal Le plasma créé par ablation laser est un objet lumineux à trois dimensions, fortement hétérogène et dont la durée de vie est limitée dans le temps. Savoir comment 21 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser collecter le rayonnement qu’il émet n’est donc pas une question évidente. Il s’agit ensuite d’analyser cette lumière à l’aide d’un spectromètre et d’un détecteur adaptés. I.5.3.1.Dispositif de collecte Différents systèmes de collecte sont représentés sur la Fig. I.7. Le plus simple qui soit, largement employé, consiste à placer à proximité du plasma une fibre optique reliée au spectromètre Figure. I.7. (a). La quantité de lumière ainsi récupérée dépend alors de l’ouverture numérique de la fibre, de son diamètre de cœur et de sa distance au point d’impact sur l’échantillon. La fibre est généralement placée de façon à ce que l’émission soit intégrée spatialement, ce qui évite d’interpréter une fluctuation locale d’émission à l’intérieur du plasma comme une variation de la concentration de l’analyste. Une variante de cette technique consiste à imager le plasma à l’entrée de la fibre à l’aide d’un système optique de collecte de plus grande ouverture numérique, ce qui permet d’augmenter la quantité de signal. Il est également possible d’utiliser un faisceau de fibres plutôt qu’une fibre unique. Côté spectromètre, le faisceau est en général aligné verticalement et placé devant la fente d’entrée. Côté plasma, il est également possible d’aligner les fibres dans la direction de la plume afin d’obtenir une résolution spatiale par tranche [2] Fig. I.7 (b). Un autre montage répandu consiste à collecter la lumière dans la direction de la plume à ◦ l’aide d’un miroir à 45 percé en son centre pour laisser passer le laser [2] Fig. I.7 (d). Cette configuration présente l’avantage d’être robuste du point de vue mécanique et de n’être pas sensible au déplacement axial du plasma lorsque plusieurs tirs laser sont accumulés au même endroit. Elle permet d’avoir accès à une résolution radiale de l’émission. Enfin, une autre possibilité consiste à imager le plasma directement à l’entrée du spectromètre [2] Fig. I.7. (c) Dans ce cas on privilégiera un système optique à miroirs de façon à s’affranchir des aberrations chromatiques, ce qui n’est pas nécessaire avec une fibre, elle-même dispersive. Idéalement, que le dispositif de collecte soit fibré ou pas, on fera en sorte que son ouverture image égale l’ouverture d’entrée du spectromètre de façon à ne pas perdre de flux et à profiter de toute la surface du détecteur. 22 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser Figure .I.7 : Dispositifs de collecte de l’émission du plasma. (a) Fibre à proximité du plasma. (b) Faisceau de fibres avec résolution en Z du plasma. Imagerie du plasma sur la fente d’entrée du spectromètre. (d) Collecte dans la direction incidente à l’aide d’un miroir percé [2]. II.5.3.2.Spectromètre La mesure spectroscopique par LIBS, qu’il s’agisse de calculer une température, une densité d’électrons ou la concentration d’une espèce, suppose d’avoir accès à un nombre suffisant de raies d’émission et que celles-ci soient suffisamment bien définies, c’est-à-dire qu’elles interfèrent le moins possible entre elles. On cherche donc simultanément la plus large bande spectrale d’observation possible et la meilleure résolution. Trois types de spectromètres sont aujourd’hui utilisés en LIBS, ils sont représentés sur les Fig. I.7 et I.8 : Fig.1.8 : Schéma des spectromètres Paschen-Runge(a) et Czerny-Turner(b).[2] • Les spectromètres Paschen–Runge Fig. I.8. (a) contiennent un réseau standard qui diffracte la lumière incidente vers un 23 ou plusieurs détecteurs ponctuels Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser photomultiplicateurs (PM) par exemple disposés sur la circonférence d’un cercle centré sur le réseau appelé cercle de Rowland [2]. Typiquement chaque détecteur est aligné dans la direction d’une raie d’émission particulière [2]. • Les spectromètres Czerny Turner Fig. I.8. (b) sont les plus répandus. Ils sont composés d’une fente d’entrée, d’un premier miroir qui collimateur le faisceau en direction du réseau, après lequel un second miroir image la fente dans le plan de sortie. Le détecteur est un capteur CCD à une ou à deux dimensions. Une détection monocanal est également possible (configuration monochromateur) [2] mais ce type de systèmes tend à devenir obsolète. • Les spectromètres Echelle Fig. I.8 munis de détecteurs intensifiés ont commencé à être utilisés en LIBS il y a environ 10 ans [2]. Ce type de spectromètres contient un prisme dont le rôle est de séparer les ordres de diffraction du réseau dans la direction orthogonale au plan de diffraction. Le signal de sortie est donc une image à deux dimensions enregistrée par une matrice CCD à partir de laquelle un algorithme calcule le spectre. Les systèmes Echelle associent ainsi large bande passante et haute résolution. L’avantage des spectromètres Paschen–Runge [2] est avant tout la rapidité de l’acquisition du signal, puisque le PM est un détecteur monocanal. Ceci permet de travailler jusqu’à des cadences de plusieurs kHz inaccessibles à des capteurs matriciels. De plus la bande spectrale utile est de l’ordre de 10 fois plus large qu’un spectromètre Czerny Turner de même résolution. Enfin, le gain de chaque PM peut être ajusté indépendamment, ce qui permet d’optimiser la dynamique de la détection pour chaque raie. L’inconvénient principal de ce type de systèmes est la sélection nécessaire des raies d’émission. 24 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser Fig.I.9 : Principe d’une spectromètre Echelle-adapté de la réf.[2]. Dans l’encadré : Schéma de l’éclairement du capteur CCD en sortie. L’indice n correspond aux ordres de diffraction successifs du réseau[2]. Les spectromètres Czerny Turner ont pour atout majeur de faire réellement l’image de la fente d’entrée sur une matrice CCD. Ceci permet d’accéder à une information spectrale résolue dans la direction de la fente ou au contraire de sommer le signal dans cette même direction afin d’améliorer le rapport signal sur bruit. Ces spectromètres nécessitent cependant de décider d’un compromis entre la résolution et la bande spectrale, qui varient en sens opposé en fonction de la focale des miroirs et du pouvoir de résolution du réseau. Il est donc impossible d’obtenir simultanément un spectre avec une bonne résolution sur une large bande spectrale ; il faut soit effectuer plusieurs acquisitions en faisant tourner le réseau, soit mettre en série plusieurs spectromètres de haute résolution [2]. I.5.3.3. Détecteur Il est impératif de disposer d’un détecteur dont la résolution temporelle soit compatible avec les temps caractéristiques de décroissance des raies atomiques et du fond continu. Ces temps sont corrélés à la fluence du laser sur la cible ; ils s’étalent de quelques dizaines de nanosecondes à quelques dizaines de microsecondes. Avec une électronique standard, on atteint communément des temps de réponse de 0.1 à 1 μs. Si cela peut suffire dans la plupart des cas, lorsque l’on travaille à faible énergie (< 1 mJ) ou que l’on souhaite une résolution temporelle plus fine, on place un intensificateur devant le détecteur. Un intensificateur est formé d’une photocathode suivie d’une galette à micro canaux aux bornes de laquelle est appliquée une haute tension, et qui permet de multiplier les électrons arrachés à la photocathode. En sortie les électrons impactent une 25 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser couche de phosphore qui émet à son tour de la lumière, collectée ensuite par un pavé de fibres optiques qui la guident jusqu’à la matrice CCD. Comme son nom l’indique, son rôle est avant tout d’amplifier le signal lumineux en jouant sur la tension appliquée à la galette à micro canaux. Mais de surcroît l’électronique de cette dernière est conçue pour fonctionner à l’échelle de la nanoseconde, il est donc possible de commander le délai t d d’ouverture de l’intensificateur à 1 ns près pour un temps d’intégration w minimal de l’ordre de 10 ns ces valeurs dépendent du détecteur (fig. I.10). Fig. I.10 : Principe de la détection résolue en temps.t d : délai de la détection. 𝜔 : Temps d’intégration.[2] I.6.diagnostic des plasmas par spectroscopie d'émission atomique I.6.1.Relaxation du plasma : Résolution temporelle nécessaire des raies d’émission pour le régime d’induction du plasma dans nos études, la durée du pulse laser est de l'ordre de quelques nanosecondes et l’énergie d’environ 100mJ. En fin de pulse laser, il n'y a plus d'apport d'énergie : le plasma évacue l'énergie précédemment acquise sous forme de : 1. Emissions Bremsstrahlung ou rayonnement de freinage : ralentissement des électrons qui perdent de l'énergie par collisions élastiques et inélastiques avec des atomes et émettent des radiations. 2. Recombinaisons électroniques : un atome capture un électron. 26 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser 3. Désexcitations radiatives : un atome capture un électron et émet un photon d'énergie hυ. Le temps de vie caractéristique du plasma dépend de la nature transitoire des densités électroniques et peuvent être distinguées par spectroscopie d’émission résolue dans le temps : Figure I.11 : Evolution temporelle des émissions radiatives d'un plasma induit par laser. [9] Phase n°1 : une émission radiative (continuum) est due au rayonnement des électrons libres (Bremsstrahlung, rayonnement de freinage). Il masque les raies d’émissions atomiques et ioniques des éléments durant environ 2 μs et doit donc ne pas être considéré pour l’acquisition du spectre (délai de 1 à 2μs). Son profil de désexcitation est de type exponentiel fortement décroissant : la résolution temporelle par retard de l’acquisition (on parlera de délai) des raies atomiques et ioniques, dont les profils de désexcitation sont moins prononcés, est alors obligatoire dans le régime mono pulse ns pour pouvoir exacerber le signal utile (raies atomiques et ioniques) du bruit de fond spectral. Phase n°2 : entre 0,5 et 2 μs apr ès la formation du plasma, les émissions proviennent majoritairement des espèces ionisées. Phase n°3 : entre 2 et 10 μs, les radiations sont principalement dues à la désexcitation des espèces atomiques neutres. [9] Dans ces dernières phases (au bout de 1 à 2 μs et jusqu'à environ 10 μs), l'intensité du continuum a fortement diminué et laisse apparaître les raies d'émission atomiques et ioniques des éléments du plasma. Le spectre sera acquis ans cette phase. Deux paramètres temporels seront ainsi systématiquement optimisés dans le but de maximiser 27 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser le rapport « signal d’émission des raies » par rapport au bruit issu du continuum de fond spectral) : 1. Délai d’acquisition t délais : durée au bout de laquelle on débute l’enregistrement des émissions après avoir attendu la diminution d’émission du continuum, 2. Durée d’acquisition t durée : durée d’enregistrement proprement dite d’une partie de la durée de vie des émissions des raies atomiques et ioniques avant que cellesci ne s’éteignent. La figure I.11 illustre le rôle crucial de la résolution temporelle avec le décalage de l’acquisition. Pour exemple, le signal acquis entre le délai t délai n°1 et (t délai n°1 + t durée ) peut être plus important qu’un délai t délai n°2 plus élevé. Toute série d’expériences LIBS sera optimisée pour maximiser le rapport signal par rapport au bruit (RSB). Phase n°4 : au-delà de 10μs, le rayonnement provient surtout de mol écules simples générées en périphérie de l’ellipsoïde plasma (C2, CN) ou par des recombinaisons atomiques. La quatrième phase (au-delà de 10 μs) correspond aux bandesémissi d' on moléculaires caractéristiques des recombinaisons atomiques ayant lieu au cours du refroidissement du plasma. [9] 28 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.6.2.Spectrométrie d’émission atomique Intensité d’une raie d’émission atomique Fig1.12 : Spectre brut d’un plasma formé dans un mélange air/SF 6 obtenu avec le banc [9] Résolution spectrale qualitative des raies caractérisant la matière excitée par plasma La LIBS permet de détecter et doser des espèces atomiques par la résolution temporelles des raies émises par le plasma. Dans le plasma, on peut supposer une distribution des populations des niveaux excités selon la loi de Boltzmann. Lors d’une transition d’un état supérieur i vers un état inférieur j, l’intensité I ij d’une raie émise par un élément est donnée par l’équation I.3: Équation I.3 avec : 𝐼𝑖𝑗 = 1 ℎ𝑐 𝑁𝑔𝑖 𝐴𝑖𝑗 4𝜋 𝜆𝑖𝑗 𝑍(𝑇𝑒𝑥𝑐 ) exp (− h : constante de Planck T 𝐸𝑖 𝜅𝑇𝑒𝑥𝑐 exc: c : vitesse de la lumière ) eq I .3 température d’excitation N : densité d’espèce contenue dans le plasma λ ij : longueur d’onde de la transition Z(T exc ) : fonction de partition A ij : probabilité de transition pour la raie considérée E i : énergie du niveau excité à partir du quel la transition a lieu gi : poids statistique du niveau d’énergie de départ i de la raie d’émission 29 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser Les raies d’émission sont liées à des longueurs d’onde caractéristiques d’une transition électronique d’un élément. Elles sont identifiables par l’intermédiaire de bases de données internationales de spectroscopie comme celles du National Institute Of Standards ou NIST [14]. La figure I-11 identifie des raies du soufre par exemple. Des informations quantitatives peuvent être extraites via les hauteurs (ou aire) de raies. Figure I-13 : Spectrogramme obtenu avec un monochromateur doté d’un réseau 1200 traits.mm-1 et couplé à un détecteur iCCD. Région spectrale 917-927 nm d’émission LIBS d’un gaz SF6 pur détecté par un pulse laser Nd :YAG d’énergie 100 mJ et de durée 6 ns focalisé par une lentille plan-convexe de longueur focale 65 mm. Autres paramètres : accumulation de 100 tirs sur un spectre, délai et durée d’acquisition d’un tir : 1 μs et 20 μs. [9] 30 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.7. Caractéristiques des unités d’analyses LIBS réalisées II.7.1.Caractéristiques de bases d’une chaine de mesure par LIBS Le montage expérimental calibré été développé pour répondre aux fonctions de la LIBS : Figure I.13 : Schéma de principe du montage LIBS de laboratoire avec laser, réacteurs, fibre optique, spectromètre, détecteur [10] I.7.2. Procède d’élaboration du plasma I.7.2.1. Lasers Nd : YAG Deux lasers équipent le banc expérimental du laboratoire. Le laser Quantel Brilliant a été retenu pour son importante fréquence de répétition de 50 Hz, en particulier adaptée pour l’analyse en phase gazeuse avec u, rapport signal sur bruit optimisé en accumulant sur une seul spectre de 500 à 1000 tirs, tout en gardant un temps d’analyse acceptable de 10 à 20 secondes [10]. 31 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser Figure. I.13 : Le laser Quantel Brillant [10] Brillant est un laser Nd : YAG pulsé à une longueur d’onde de 1064 nm. Il comprend une baie d’alimentation et une tête laser monolithique constituée d’un barreau YAG dopé Nd3+ (6 mm de diamètre et 115 mm de long) et d’une lampe flash, dans une cavité de pompage (diffuseurs céramiques). Fig.1.14 : Tête laser Quantel Big Sky CFR 200[10] L’énergie de pulse laser est continûment réglable entre 10 et 160 m J, non pas en jouant sur la tension imposée à la lampe flash, mais en décalant dans le temps le trigger du Q-Switch interne par rapport à l’ordre de tir de la lampe flash. Nous parlerons de délai de fluorescence. Le laser possède une sortie TTL (0-5V), sur la baie d’alimentation, ajustable de -500 à +500 ns, permettant la synchronisation entre l’émission d’un pulse laser et la détection spectroscopique. 32 Chapitre I : Spectroscopie du plasma par ablation laser I.7.2.2. Caractéristiques des lasers Nd : YAG Brillant CFR200 1064nm 1064nm Dimension : L*I*H (cm) 47*8*14 32*9*8 Poids (Kg) 5 3 Dimension : L*I*H (cm) 59*29*57 37*36*19 Poids (Kg) 43 Longueur d’onde Tête laser Baie d’alimentation Energie maximale 160mJ 225mJ Fréquences de répétition Tir à tir (surface) ou de 5à 50 Tir à tir (surface) ou 1 ; 2 ; Hz (gaz ou aérosols) 5 ; 10 ou 15Hz (gaz ou aérosols) Dérive en énergie à 50 Hz ± 3% ± 4% ± 3% ± 4% Durée 6ans 8ans Diamètre en sortie de tête 5 5.27 Divergence 0 34 m rad 1.08 m rad sur 8 heures de fonctionnement Stabilité en énergie tir à tir Pulse Tableau II-1 : Principales caractéristiques des lasers Brillant (Nd : YAG à 𝜆=1064 nm). [10] 33 Chapitre II : Modèle Physique II. Modèle Physique La spectroscopie optique est l’étude du rayonnement électromagnétique émis par le plasma. Ce rayonnement, dû à des transitions entre les différents niveaux d’énergie des électrons, dépend des propriétés de l’espèce isolée (atome, ion ou molécule) mais également des propriétés du plasma au voisinage de l’espèce émettrice. En conséquence, certaines grandeurs du plasma peuvent être mesurées par spectroscopie, principalement les densités et les températures de différentes espèces. [11] On distingue généralement deux types de rayonnement. Le rayonnement continu émis par les électrons libres au cours de leur mouvement (transitions libre-libre) ou consécutif à la recombinaison électro-ion (transition libre-lié). Le rayonnement discret associé à des transitions entre les niveaux d’énergie des électrons au sein d’un atome, ion, molécule (transitions lié-lié). Dans ce cas, le rayonnement correspond à des raies spectrales étroites dont l’étude est à l’origine de la théorie quantique des atomes. C’est également l’étude de ces spectres de raies qui permet de mesurer les densités d’espèces émettrices, certaines températures (excitation, rotation, vibration) et, dans certaines conditions, la densité et la température électronique. [11] Dans ce cours, nous nous limiterons à cette partie de la spectroscopie optique car c’est la plus utilisée dans le domaine des plasmas réactifs. Lorsque la transition entre un état initial d’énergie E i et un état final d’énergie E f < E i est possible, celle-ci s’accompagne de l’émission d’une photo à la fréquence 𝜈𝑖𝑓 telle que E i - E f =h𝜈𝑖𝑓 . On dit alors que l’état initial est un état radiatif. Sa durée de vie radiative est de l’ordre de quelques nanosecondes. L’intensité d’une raie d’émission est alors donnée par : 𝐼𝑖𝑓 = ℎ𝜈𝑖𝑓 𝐴𝑖𝑓 𝑁𝑖 eq II.1 Ou N i est la densité de population du niveau initial et A if la probabilité de transition. On utilise souvent en spectroscopie la force d’oscillateur d’absorption f fi de la transition f→i qui fait intervenir les poids statistiques g i et g r des niveaux mis en jeu et la fréquence de la transition. Cette force d’oscillateur est reliée à la probabilité de transition par (en unité SI) : 𝐴𝑖𝑓 = 2 2𝜋𝑒 2 𝜈𝑖𝑓 𝑔𝑓 𝑓 𝑚𝑒 3 𝜀0 𝑔𝑖 𝑓𝑖 1 𝑔𝑓 = 6,67. 10−5 𝜆2 𝑖𝑓 34 𝑓 𝑔𝑖 𝑓𝑖 eq II.2 Chapitre II : Modèle Physique L’expression de l’intensité d’une raie s’écrit alors : 2𝜋𝑒 2 ℎ 𝑔𝑓 𝑓𝑓𝑖 𝑁𝑖 3 0 𝑚𝜆𝑖𝑓 𝑔𝑖 𝐼𝑖𝑓 = 𝜀 eq II.3 Dans le cas ou la transition n’est pas permise, l’état E i ne peut se désexciter que selon un autre schéma tel qu’une collision avec une autre espèce par exemple. L’état E i est alors qualifié de métastable et sa durée de vie peut atteindre des valeurs importantes (de quelques microsecondes à plusieurs secondes). II.1. Modèles d’équilibre Les fréquences des transitions 𝑣𝑖𝑓 étant tabulées pour tous les atomes et la plupart des molécules diatomiques, la mesure du spectre d’émission d’un plasma permet, en premier lieu, d’identifier les espèces émettrices. De plus, la mesure absolue de l’intensité d’une raie, donnée par la relation (II.1) conduit à la détermination de la densité de population du niveau supérieur de la transition. Le peuplement de cet état est fonction des processus collisionnes et radiatifs se produisant au sein du plasma, et N i est essentiellement fonction de la densité électronique et des différentes températures (électronique, excitation, rotationnelle, vibrationnelle). On peut donc espérer remonter à ces paramètres à partir de la mesure des intensités de raies. Pour cela, il est nécessaire de connaitre et de décrire les processus pouvant agir sur le niveau i, c'est-à-dire prévoir les populations des différents niveaux selon l’état d’équilibre du plasma. Cette description est faite à partir de modèles correspondant à des états d’équilibres existant dans différents plasma. On ne peut parler d’équilibre thermodynamique, au sens strict, que si toutes ces températures sont égales. Quand le rayonnement du plasma diffère de celui du corps noir, mais que les quatre dernières températures définies ci-dessus sont les mêmes, on parle d’équilibre thermique. Dans ce cas il est cohérent de parler de la température du plasma. Quand de plus cette température varie spatialement à l’intérieur du plasma, comme c’est le cas en LIBS, on parle d’équilibre thermodynamique ou thermique local (ETL) [11]. Apres avoir procédé à quelques rappels (équilibre thermodynamique complet et local), nous verrons la méthode utilisée pour la détermination des températures. II.1.1. Equilibre Thermodynamique Complet (E.T.C.) Un plasma est dit en équilibre thermodynamique complet (E.T.C.) lorsque tous les processus d’échange d’énergie se produisant dans le milieu sont contrebalancés par les processus inverses. Ils obéissent au principe de la micro-réversibilité des processus élémentaires. L’état du système est décrit de manière complète, pour les particules et le rayonnement, à partir de la 35 Chapitre II : Modèle Physique température et de la pression totale (deux paramètres macroscopiques qui caractérisent le milieu gazeux). [19] Les lois qui les régissent sont les lois de Maxwell (fonction de distribution des vitesses et des particules), de Boltzmann (population des états excités), de Saha (équilibre d’ionisation) et de Planck (rayonnement d’un corps noir). [19] II.1.2. Equilibre thermodynamique local (E.T.L.) Dans les plasmas de laboratoire, l’E.T.C. n’est jamais réalisé du fait de la dimension réduite des plasmas (présence de gradients de température et de densité). Une grande partie du rayonnement émis, à l’exception du rayonnement de résonance, s’échappe du plasma sans être réabsorbé. On introduit alors la notion d’équilibre thermodynamique local (E.T.L.). Il y a, pour ce dernier, micro-réversibilité des processus dus aux collisions : Maxwell, Boltzmann et Saha restent valables. Cependant, le rayonnement émis par le milieu n’est pas entièrement réabsorbé et il n’y a donc plus micro-réversibilité des processus radiatifs : la loi de Planck devient inapplicable. Le plasma est donc considéré comme la juxtaposition de volumes élémentaires pour lesquels l’état d’E.T.C., pour une température donnée, est acceptable pour les particules autres que les photons. [19] Nous considérons que tel est notre cas : en effet, aux instants d’observation de notre plasma, c’est-à-dire à partir de quelques centaines de nanosecondes après l’impact laser matière et donc une fois que l’émission de raies est visible, les fortes densités électroniques (comprises entre 1015 et 1018 cm-3 [15]) satisfont les divers critères d’E.T.L. tel que celui de Grime [13] ou de Mc Whirter [14] d’au moins un ou deux ordres de grandeur (Prédominance des processus collisionnels sur les processus radiatifs) et l’hypothèse de l’E.T.L. est donc valable. II.1.3. Caractéristiques de l’équilibre thermodynamique local (E.T.L) Dans une en ceinte en équilibre thermodynamique, il existe une seule température (Ti= Te = T rayonnement ), la température thermodynamique qui fixe toutes les fonctions de distribution (loi de Maxwell, Boltzmann, Saha, Planck). [15] Dans l'hypothèse de l'équilibre thermodynamique local (E.T.L) en chaque point du plasma, on peut définir macroscopiquement une température thermodynamique cette température nécessite les conditions suivantes: Les fonctions de distribution des vitesses des particules lourds et des électrons sont maxwelliennes. La distribution des populations de différents niveaux excités suit la loi de Boltzmann. Il y a équipartition de l'énergie de translation entre les électrons et les particules lourdes. 36 Chapitre II : Modèle Physique Il y a micro réversibilité du processus due aux collisions, mais la loi de Planck peut ne pas être vérifiée. Donc on remplace le système unique à la température T par un ensemble de sous-systèmes aux températures T 1 , T 2 ,… tel que le flux d'énergie entre deux sous-systèmes soit faible. [15] De façon générale, un plasma, gaz partiellement ou totalement ionisé, est caractérisé par sa densité d’électrons et sa température. Néanmoins, dans la majorité des cas, parler de la température du plasma ne fait pas grand sens. On distingue en effet [15] : • La température de couleur : c’est la température du corps noir ayant la même luminance spectrale que le plasma, conformément à la loi de Planck. [12] 𝐿0𝜆 (𝑇) = avec c= 2ℎ𝑐 2 𝜆5 −1 ℎ𝑐 �𝑒𝑥𝑝 �𝜆𝑘 𝑇� − 1� 𝑏 eq II.4 𝑐0 𝑛𝜆 Ou c 0 représente la vitesse de propagation et n λ la partie réelle de l’indice de réfraction. Pour les gaz, le rayonnement se propage dans un milieu dont l’indice de réfraction est proche de l’unité. La luminance spectrale exprimée en fréquence se met donc sous la forme suivante [12] : 𝐵𝑉0 (𝑇) = 𝐿0𝑉 (𝑇) = 2ℎ𝜈 3 𝑐02 −1 ℎ𝜈 �𝑒𝑥𝑝 �𝑘 𝑇� − 1� 𝑏 eq II.5 • La température des électrons : c’est la température qui correspond à l’énergie cinétique des électrons libres, c’est-à-dire à leur vitesse moyenne. Cette définition suppose que la distribution de vitesses des électrons soit maxwellienne. • La température du gaz : c’est l’équivalent de la température des électrons, mais pour les atomes. Elle traduit donc la vitesse moyenne des atomes, beaucoup plus lourds que les électrons. • La température d’excitation : c’est celle qui correspond à la répartition des électrons liés sur les niveaux d’énergie des atomes, conformément à la statistique de Maxwell-Boltzmann [12]. Δ𝑛 = 𝑛Δ𝜈 𝐹(𝜐) = 𝑛Δ𝜈4𝜋𝜐 2 � 𝑚 2𝜋𝑘𝑇 � 3/2 𝑒𝑥𝑝 �− n : densité des particules ; k : constante de Boltzmann; 37 𝑚𝜐2 2𝑘𝑇 � eq II.6 Chapitre II : Modèle Physique La loi de Boltzmann 𝑁𝑖 𝑁𝑗 = 𝘨𝑖 𝘨𝑗 −�𝐸𝑖 −𝐸𝑗 � exp � 𝑘𝐵 𝑇𝑒 � eqII.7 Où E i est l’énergie du niveau i, T e la température électronique et k B la constante de Boltzmann, les dégénérescences des niveaux sont notées g i et g j [11] • La température d’ionisation : c’est la température qui décrit la répartition des différents ions successifs, celle qui apparaît dans la loi de Saha. [12] 𝑁𝑖 𝑁𝑗 = 2 𝘨𝑖 𝑛𝑒 𝘨𝑗 2𝜋𝑚𝑒 𝑘𝐵 𝑇𝑒 3/2 � ℎ2 � 𝑒 − 𝐸𝑍 𝑘𝐵 𝑇𝑒 eq II.8 L’ETL revient à considérer que les processus radiatifs sont négligeables devant les processus collision dans le plasma, c’est-à-dire que l’excitation et la désexcitation des atomes sont majoritairement provoquées par les collisions électrons atomes. L’absorption d’un photon, l’émission spontanée ou la recombinaison radiative sont des phénomènes minoritaires. Si l’on se réfère aux notations des Éq. II.9 à II.10. Compte tenu du caractère transitoire du plasma, pour réaliser l’ETL il faut par ailleurs que les temps caractéristiques de ces processus soient petits devant les temps caractéristiques d’évolution de la densité et de la température électroniques. L’hypothèse ne sera donc valable que sur une tranche de temps dt pendant laquelle Ne et Te ne varient pas, ou très lentement. D’autre part, il faut que la densité d’électrons soit suffisamment élevée pour que l’on puisse considérer que les processus collision sont dominants. Griem [13] a développé le critère suivant [15] : 𝑘𝑇 𝑁𝑒 > 3.9 × 1017 𝑧 7 �𝑧 2 𝐸𝑒 (𝑐𝑚−3 ) 𝐻 eq II.9 Il faut souligner que la condition de l’ETL est assez stricte dans la mesure où elle s’applique à tous les niveaux d’énergie de toutes les espèces du plasma. Or la théorie des processus collision –radiatifs stipule que les niveaux supérieurs atteignent l’équilibre thermique avec les électrons libres plus facilement que les niveaux inférieurs. D’autre part la dépendance en z7 du critère ci-dessus montre que la condition de l’ETL est plus sévère pour les ions que pour les neutres. Fuji moto et Mc Whirter [15] ont donc établi un critère portant sur le nombre 38 Chapitre II : Modèle Physique quantique principal n minimal au-delà duquel les niveaux d’énergie satisfont à l’équilibre thermique : c’est ce que l’on appelle l’ETL partiel. Dans le cas d’un plasma qui se recombine, ce critère s’exprime par les deux relations : 𝑛 ≥ (𝑇𝑒 118 /𝑧 2 )0.43 𝑛 ≥ + (𝑁 279 𝑒 /𝑧 282 (𝑇𝑒 /𝑧 2 )0.5 7 )0.15 eq II.10 T e étant exprimée en K et Ne en cm−3. Pour Te = 10000 K et Ne = 1017 cm−3, ce critère donne n ≥ 3 pour les atomes neutres. Dans de nombreux cas, on sera donc plus vraisemblablement à l’ETL partiel plutôt qu’à l’ETL au sens strict, puisque l’on trouverait alors n ≥ 1, c’est-à-dire que tous les niveaux d’énergie seraient à l’équilibre de Boltzmann. Notons que le critère de Griem [13] et celui de Fuji moto et Mc Whirter [15] ont été développés théoriquement pour l’hydrogène ou pour les ions hydrogénoïdes, c’est-à-dire les atomes dépouillés de tous leurs électrons sauf un. Les plasmas LIBS ne sont pas assez énergétiques pour que les atomes soient significativement ionisés au-delà de deux électrons. Ces deux critères ne donnent donc qu’une indication de l’ETL partiel dans le cas général. [15] II.2. Profil, élargissement et déplacement des rais atomiques Suivant une certaine probabilité, le passage d’un électron excite d’un niveau d’énergie εi vers un niveau d’énergie ε j engendre l’émission d’un photon d’énergie hυ ij ou υ ij est la fréquence de la transition. En théorie, le profil de la raie caractéristique de la transition se traduit par un pic de Dirac en υ ij . [12] Dans un milieu gazeux les atomes ne sont jamais au repos, ils entrent en interaction avec d’autres particules d’ou il y aura l’émission (ou l’absorption) des raies ; leurs niveaux n’ont pas la même énergie que lorsqu’ils sont isoles. Dans l’absolu, les raies spectrales émises lors des transitions devraient avoir une largeur spectre infiniment fine. Cependant, différents mécanismes liés à l’environnement de l’espèce émettrice conduisent à un élargissement des raies spectres qui peut donc être une source de renseignements sur l’environnement, c'est-à-dire sur le plasma, et être utilisé comme moyen de diagnostic. [11] Si 𝜈0 est la fréquence centrale de la raie émise, la distribution en fréquence de l’émission autour de 𝜈0 est caractérisée par une fonction F (𝜈 − 𝜈0 ) normée et appelée profil de raie telle que [15]: 39 Chapitre II : Modèle Physique −∞ II.2.1. Profil d’une raie ∫+∞ F (𝜈 − 𝜈0 )𝑑𝜈 = 1 eq II.11 Pour calculer le coefficient d’émission nette d’une raie, il faut connaitre son profil qui dépend des phénomènes d’élargissement. Si on suppose que le plasma est en ETL, le profil d’une raie en émission est identique à son profil en absorption, d’après la loi de Kirchhoff. Les figures II.1 et II.2 présentent le coefficient d’absorption d’une raie en fonction de la fréquence, ainsi que les grandeurs caractéristiques d’un profil [12]. Figure II.1 : coefficient d’absorption en fonction de la longueur d’onde [12] Figure II.2 : grandeur caractéristique du profil [12] 2 δ: Largeur totale a mi-hauteur ; Δ : Déplacement du centre de la raie ; λ 0 : Longueur d’onde centrale de la raie. 40 Chapitre II : Modèle Physique I I .2.2.Elar gissements physiques des r aies Figure I I .3 : modèle atomique à 2 niveaux. L'atome absorbe tout d'abord le photon γ (transition de l'électron e de 1 vers 2), puis après un certain temps le réémet (transition de l'électron e de 2 vers 1) [ 17] . Les coefficients d'Einstein permettent de modéliser l'absorption et l'émission quantifiée d'un atome. Suivant le modèle simplifié de l'atome à deux niveaux (figure II.3), un photon absorbé par l'atome fait passer l'électron, initialement sur le niveau inférieur E1, sur le niveau supérieur E2. Cet état excité est instable, et l'atome réémet spontanément l'excès d'énergie sous forme d'un photon après un temps de l'ordre de quelques nanosecondes. Le photon émis a une longueur d'onde qui correspond à la différence d'énergie des niveaux : ℎ𝑐 𝜆12 = 𝐸2 − 𝐸1 eq II.12 Sous l’influence des perturbations créées par les électrons libres, les ions et les atomes neutres environnants la particule émettrice, le profil de la raie émise supposé symétrique est élargi et déplacé. La figure II.4 présente la différence entre les profils théorique et expérimental d’une raie en fonction de la longueur d’onde. Δ représente le déplacement de la raie et δ sa largeur totale à mi-hauteur (δ 1/2 représentera sa demi-largeur à mi-hauteur). 41 Chapitre II : Modèle Physique Figure II.4 : Déplacement et élargissement d’une raie. [17] La forme du profil a une forte influence sur le transfert radiatif de la raie. Nous présentons dans la suite de ce travail les différents processus d’élargissement, les grandeurs Δ et δ étant exprimées en mètre. Deux types d’élargissement sont pris en compte : l’effet Doppler et les élargissements de pression. Dans notre étude, nous ne tenons pas compte de l’élargissement naturel, celui-ci étant considéré comme négligeable devant les autres phénomènes d’élargissement. II.2.3. Influence de l’élargissement des raies sur le transfert radiatif Dans un plasma isotherme d’épaisseur R, le rayonnement qui s’échappe du plasma est proportionnel a expo (-K v R). La valeur de k v (le coefficient d’absorption) dépend du profil de la raie, et des phénomènes d’élargissement. En effet, lorsqu’une raie est peu élargie la valeur du coefficient d’absorption k 0 au centre de la raie (fig II.1) est importante et l’absorption de la raie l’est aussi. [12] II.2.4. Types d’élargissement Dans le cas de plasmas thermiques, les élargissements des raies sont principalement provoques par l’effet Doppler (agitation thermique) ou par les différents effets de pression (interaction des particules environnantes incluant l’effet Stark), les autres comme l’élargissement naturel étant considères comme négligeables. [16] Les principales causes d’élargissement des raies spectrales sont : - L’élargissement naturel. - L’élargissement du à l’agitation thermique des émetteurs (effet Doppler). - L’élargissement du aux collisions entre l’émetteur et les particules environnantes (l’effet de pression) 42 Chapitre II : Modèle Physique L’élargissement de Stark Sur un plan purement expérimental, il faut ajouter à ces différentes sources un élargissement du à l’appareillage qui conduit à un profil instrumental. II.2.4.1. Elargissement naturel La largeur naturelle d’une raie est due au fait que la transition se fait entre deux niveaux d’énergie de largeur finie. Si on considère toutes les transitions possibles d’un niveau radiatif m vers les niveaux d’énergie inférieure, la durée de vie radiative du niveau m est donnée par II.13: 𝜏𝑟 = ∑ 1 eq II.13 𝜂<𝑚 𝐴𝑚𝑛 Le principe d’incertitude d’Heisenberg exige alors que les niveaux m et n aient une certaine largeur en énergie donnée par : ∆𝐸𝑚 . 𝜏𝑚 = ∆𝐸𝑛 . 𝜏𝑛 = ℏ eq II.14 Ceci conduit à une incertitude sur la fréquence d’émission ∆𝜈𝑛𝑎𝑡 = 1�(2𝜋𝜏) avec 1� = 1� + 1� Et le profil de la raie s’écrit : 𝜏 𝜏𝑚 𝜏𝑁 𝐹𝑛𝑎𝑡 (𝜐 − 𝜐0 ) = 1 1� ∆𝜐 2 𝑛𝑎𝑡 𝜋(𝜐−𝜐0 )2 +(1�2∆𝜐𝑛𝑎𝑡 )2 eq II.15 Cette distribution est une fonction Lorentz dont la largeur totale à semi-hauteur égale à ∆𝜐𝑛𝑎𝑡 ne dépend que des probabilités de transition. Celles-ci étant proportionnelles a 𝜐 3 (et donc ∆𝜐𝑛𝑎𝑡 également), l’élargissement naturel est généralement néglige dans le domaine du visible et du proche UV, c'est-à-dire en spectroscopie des plasmas réactifs. II.2.4.2. Elargissement Doppler L’effet Doppler est du au mouvement technique des espèces émettrices (atomes ou ions).c’est à dire, il est du a la vitesse relative des atomes émetteurs par rapport a un observateur .Si v est la vitesse de l’espèce qui rayonne, on a : 𝑣 ∆𝑣 = 𝑣 − 𝑣0 = 𝑣0 𝑐 eq II.16 Ou c est la vitesse de la lumière. Dans un plasma, il faut tenir compte de la fonction de distribution des vitesses des particules, et l’intensité I(v) émise est proportionnelle à 43 Chapitre II : f (v) = f ( f(v)=( 𝑣−𝑣𝑂 𝑀 𝑣𝑂 2𝜋𝜅𝑇 ) Modèle Physique 𝑐).Pour une distribution maxwellienne (cas à une dimension) 3� 2 exp (− 𝑀𝑉 2 2𝜅𝑇 ) où M est la masse de l’émetteur et T sa température cinétique. L’intensité correspondant à la fréquence v à dv près est proportionnelle au nombre d’atomes ayant la vitesse v à dv près d’où: 𝑐 1� 2 𝑀 𝐹𝐷𝑜𝑝𝑝𝑙𝑒𝑟 (𝑣 − 𝑣0 ) = 𝑣 (2𝜋𝜅𝑇) 0 𝑀𝑐 2 𝑣−𝑣0 2 𝑒𝑥𝑝 �− 2𝜅𝑇 � 𝑣0 � � eq II.17 On est donc en présence d’un profil gaussien de largeur totale à mi-hauteur : Ou, exprimée en longueur d’onde ∆𝑣𝐷𝑜𝑝𝑝𝑙𝑒𝑟 = 2 𝑣0 𝑐 2𝜅𝑇𝑙𝑛(2) � eq II.18 𝑀 𝑇 ∆𝑣𝐷𝑜𝑝𝑝𝑙𝑒𝑟 = 7.17. 10−7 𝜆0 �𝑀 eq II.19 Dans cette dernière relation, T est la température exprimée en K et M la masse de l’espèce émettrice exprimée en unité de masse atomique (u m a). Si un rayonnement est émis avec une longueur d’onde λ 0, l’observateur le reçoit avec une longueur d’onde déplacée de la quantité [17] : 𝑉 ∆𝜆 = 𝜆 − 𝜆0 = ± 𝑠 𝜆0 V s étant la vitesse relative de l’atome émetteur. eq II.20 𝑐 Dans le cas d’une distribution maxwellienne de vitesse, le profil de la raie est un profil gaussien : P D (λ) = 1 𝜋1/2∆𝜆 exp �− � ∆𝜆 ∆𝜆𝐷 2 � � eq II.21 Avec 2𝑘𝑇 1/2 ∆𝜆𝐷 =𝜆0 �� 2� 𝑀𝑐 � La demi largeur a demi-hauteur Doppler λ D est donnée par : 44 eqII.22 Chapitre II : Modèle Physique δ D = Δλ D (ln2)1/2 eq II.23 T : température du plasma M : masse de l’atome émetteur. On peut donc, à partir de la mesure de l’élargissement Doppler, déterminer la température cinétique des espèces rayonnantes. Cette méthode est d’autant plus intéressante que les espèces considérées sont légères. Si le profil de la raie n’est pas gaussien, c’est-à-dire si la distribution des vitesses n’est pas maxwellienne, l’élargissement Doppler permet de remonter à la fonction de distribution des vitesses des atomes émetteurs. On peut par exemple obtenir un profil composé de la superposition de plusieurs gaussiens correspondants à différentes classes de particules d’énergie différentes. III.2.4.3 Elargissement de pression Dans les plasmas denses, les élargissements naturels et Doppler sont le plus souvent négligeables car la forme des raies est fortement influencée par les interactions des atomes ou des ions émetteurs avec les autres particules. On parle alors d'élargissement par pression. Les interactions les plus importantes sont celles des systèmes radiatifs avec les électrons et les ions du plasma : ce type d'élargissement est appelé élargissement Stark du fait des champs électriques qui interviennent. II.2.4.4. Elargissement par collisions-Effet Stark La durée de vie radiative 𝜏𝑟 d’un état excité peut être raccourcie par des collisions avec des particules neutres ou chargées. Les collisions avec des espèces neutres produisent l’élargissement par effet de pression (pressure broadening) alors que les collisions avec les particules chargées produisent l’élargissement Stark. La théorie de l’élargissement par effet de pression est une théorie complexe qui tient compte de la nature des espèces perturbatrices (fondamentales, excitées), du déplacement des raies, de l’asymétrie du profil de la raie. D’une manière générale, on peut considérer que cette collision « optique » individuelle produit un déphasage de l’onde émie. La prise en compte (statistique) de toutes les collisions individuelles conduit à la détermination du profil de la raie avec une largeur à mi-hauteur donnée par [17]: ∆𝑣𝑐𝑜𝑙 = 1.34 𝐶 3 2� 5 𝑉 �5 𝑁𝑂 45 eq II.24 Chapitre II : Modèle Physique Ou c est une constante propre à l’espèce émettrice v la vitesse d’agitation thermique des particules et N o la densité de neutres. Il y’a deux approches possibles pour décrire l’élargissement Stark. L’approximation collision ou d’impact considère que l’atome rayonne sans être perturbé la plupart du temps mais que, occasionnellement, des collisions perturbent le rayonnement émis. Le champ électrique quasi-statique produit par les ions a pour effet de décomposer les niveaux d’énergie. La raie émise est donc constituée de plusieurs composantes. Les collisions électroniques ont pour effet d’élargir chacune de ces composantes selon un profil de dispersion. Le profil obtenu par l’interaction combinée des ions et des électrons est fort complexe. L’approche quasi-statique au contraire suppose que l’atome rayonne dans un environnement statique pendant la période d’émission. Dans de cas, on considère que les ions produisent sur l’espèce rayonnante un champ électrique E avec une probabilité P(E). L’aspect probabiliste produit alors un élargissement de la raie émise dont la distribution en intensité est obtenue par le calcul de P(E). Dans tous les cas, les calculs de l’élargissement Stark sont compliqués et ils n’ont été menés en détail que pour un nombre restreint d’atomes. Pour l’hydrogène, l’élargissement Stark est linéaire c'est-à-dire qu’il est proportionnel au champ électrique produit par les particules chargées. Pour les autres atomes, il est quadratique (∆𝑣𝑆𝑡𝑎𝑟𝑘 ∝ 𝐸 2 ) mais beaucoup plus faible. L’élargissement Stark des raies émises par l’atome d’hydrogène conduit à un profil Lorentz dont la largeur à mi-hauteur est fonction de la densité électrique. Un exemple, pour la raie de la série de Balmer𝐻𝛽 , on a [17] : ∆𝜆𝑆𝑡𝑎𝑟𝑘 = 0.04( 𝑛𝑒 1020 Avec ∆𝜆𝑆𝑡𝑎𝑟𝑘 exprimé en nm et n e en m-3. ) 2� 3 eq II.25 Une des caractéristiques importante de l’élargissement Stark est qu’il ne dépend pas des conditions d’équilibres du plasma. Son utilisation pour mesurer des densités électroniques nécessite toutefois des densités importantes (n e > 1020 m-3) [17]. R D'autres interactions peuvent être parfois considérées : les interactions avec les atomes neutres de même nature que les atomes radiatifs peuvent conduire à un élargissement résonnant. Quant aux interactions avec d'autres atomes neutres, elles induisent un élargissement de type Van Der Waals. [17] 46 Chapitre II : Modèle Physique Pour des températures inférieures à 10000 K, l’élargissement Doppler est majoritaire. L’effet Stark devient ensuite dominant à haute température. L’élargissement de Van der Waals joue également un rôle non négligeable à basse température lorsque la pression au sein du plasma est élevée. Puisque aucun des mécanismes d’élargissement ne peut être négligé, les profils des raies sont des profils de Voigt qui résultent de la convolution d’un profil Lorentzien lié à l’effet Stark et à l’élargissement de Van der Waals et d’un profil Gaussien correspondant à l’effet Doppler. [17] T=104 K ∆𝜆 Stark (pm) R ∆𝜆 Doppler (pm) R T= 4. 104 K Ne=1014 cm-3 Ne=1017 cm-3 Ne=1014 cm-3 Ne=1017 cm-3 42 4800 42 5000 35 35 70 70 Tableau II.1 : demi-largeurs à mi-hauteur Stark et Doppler de la raie d'Hydrogène Hb pour des températures T et des densités électroniques Ne typiques [17]. Le tableau II.1 donne quelques valeurs typiques de demi-largeurs à mi-hauteur Doppler et Stark pour la raie d'Hydrogène Hb (486,1 nm) pour des températures et des densités électroniques typiques [17] [Wiese W.L. dans Huddlestone R.H., 1965]. On peut remarquer que l'élargissement Doppler, indépendant de la densité, devient négligeable pour des densités de l'ordre de 1017 cm-3. La largeur Stark, proportionnelle à la densité électronique à la puissance 2/3 et dépendante faiblement de la température, n'est inférieure à ∆ 𝜆 Doppler que pour les faibles densités et les hautes températures. L'élargissement naturel de l'ordre de 10-4 Å est dans tous les cas complètement négligeable. II.3.Détermination de la densité électronique de la température de plasma Pour caractériser le plasma en termes de température et de densités d’espèces, nous avons mis en œuvre différentes techniques de diagnostic par spectroscopie d’émission. [16] Les mesures d’intensité et les enregistrements des profils des rais émis par le plasma permettent de remonter aux paramètres du plasma, après vérification de la validité du modèle utilisé. L’intensité absolue donnée par la relation (II.1) conduit à la détermination de la densité de population Ni du niveau supérieur de la transition.la connaissance de Ni permet de déterminer la densité électronique à condition de connaitre les sections efficaces d’excitation par collision électronique ainsi que les autre processus de peuplement 47 Chapitre II : Modèle Physique Nous avons utilisé des raies d’un même élément ajouté aux matériaux pour mesurer les paramètres du plasma. La densité électronique est déduite de l'élargissement Stark de la raie et la température du rapport des intégrales entre deux raies et de la relation de Saha. Les incertitudes relatives pour la densité électronique, et pour la température sont mesurées. II.3.1. Densité électronique La mesure des profils de raies combinée à une théorie de l’élargissement des raies est une technique largement utilisée pour déterminer la densité électronique d’un plasma [16]. De plus, la détermination de la concentration électronique à partir de l’élargissement du profil de raie n’exige pas une connaissance de la composition du plasma et il n’est pas nécessaire de considérer le plasma en ETL. Dans un plasma, les ions et les électrons du milieu créent un micro champ électronique et sous l'effet de ce champ, les niveaux d'énergie des raies se décomposent. Cela conduit à un élargissement très important. La raie est décrite par la fonction de Lorentz, la largeur Δ λs peut être écrite sous la forme: [18] Δλ s (nm)= Δλ observe - Δλ instrument eq II.26 Dans notre cas Δ λ instrument était 0.05 nm [18] (déterminé près mesurant le FWHM (full width at half maximum) des raies émises par une norme de basse pression). L'effet Stark est très présent dans les plasmas denses. Pour la raie d'hydrogène Hβ, Griem [13] propose la relation suivante, permettant de calculer ne à partir de Δλs (élargissement Stark). [16] C varie peu avec n e et T. 3/2 𝑛𝑒 = 𝐶(𝑛𝑒 , 𝑇). ∆𝜆𝑆 eq II.27 A partir des valeurs de C(ne, T) calculées par Griem [13] et pour T(k), on à une formule simple: 𝑛𝑒 3/2 Δ𝜆𝑠 .1013 = 36.57 − 17.5 𝑙𝑛 (Δ𝜆𝑠 ) eq II.28 Ainsi si notre plasma contient de l'hydrogène, le calcul de la densité se révèle facile. Pour mesurer la densité électronique dans un plasma d'aluminium [16], donnent une formule semblable en insistant sur le fait que pour un plasma de laboratoire, crée par un laser ou la densité électronique (ne>1020cm-1) l'élargissement Stark est prépondérant devant les autre formes d'élargissement. La formule suggérée donne les résultats de 20 à 30% prés: 48 Chapitre II : Modèle Physique 𝑛 𝑛 1/4 Δ𝜆 = 2𝑤 �10𝑒16 � + 3.5𝐴 �10𝑒16 � 1 𝑛 − (1 − 1.2(𝑁𝐷 )−2 𝑤(10𝑒16 ) eq II.29 N D : nombre des particules dans la sphère de Debye, donné par: 𝑇3/2 (𝑒𝑣) N D =1.72.10-19 eq II.30 −3 𝑛1/2 𝑒 �𝑐𝑚 � Où Ne : est exprimée en cm-3 et ∆λ (t ) en Å. Les valeurs numériques des coefficients A et w pour la raie d’élément sont données par Griem [13]. La contribution du deuxième terme est très faible, et avec des conditions pour lesquelles N D tend vers 2 (densité élevée), on peut avoir une bonne approximation avec la formule simplifiée: Δ𝜆𝑆 = 2𝑤( 𝑛𝑒 1016 ) eq II.31 La relation (II.30) permet de constater que la variation de Ne en fonction de δ l dépend assez peu de la température ( 1 √𝑇 ). Par conséquent, une erreur sur la détermination du profil de T, même relativement importante (ΔT/ T ≈ X%), modifiera très peu la densité électronique obtenue [20]. Il faut également préciser que nous avons négligé l’élargissement dû à la fonction d’appareil compte tenu de sa valeur relativement faible devant l’élargissement produit par effet Stark. L’erreur relative sur Ne est donnée par l’expression suivante [20]: Δ𝑁𝑒 𝑁𝑒 = Δ(Δ𝜆) Δ𝜆 + Δ𝑤𝑒 𝑤𝑒 + Δ𝐴 Δ𝜆−2𝑤𝑒 10−16 𝑁𝑒 Δ𝜆 𝐴 + Δ𝑇 Δ𝜆−2𝑤𝑒 10 𝑇 −16 �𝑁 +1.75.10−4 𝑁 5/4 𝐴� 𝑒 𝑒 2Δ𝜆 eq II.32 Pour une densité Ne de l’ordre de 1017 cm-3 et d’après les valeurs de w e et A fournies par Griem, les termes dépendant de Ne dans le membre de droite de l’équation (II.31) sont petits devant l’unité. Cette relation peut donc être simplifiée en le majorant et on obtient [20]: 𝛥𝑁𝑒 𝑁𝑒 = II.3.2. Température du plasma 𝛥(𝛥𝜆) 𝛥𝜆 + 𝛥𝑤𝑒 𝑤𝑒 + 𝛥𝐴 𝐴 + 1 𝛥𝑇 2 𝑇 eq II.33 On suppose l'existence de l’E. T. L. dans ce cas l'intensité d'une raie est donnée par la formule:[15] 49 Chapitre II : Modèle Physique 𝐼𝑖𝑗 = ℎ𝑣𝑖𝑗 4𝜋 𝐴𝑖𝑗 𝘨𝑖 𝐵𝑛 (𝑇) 𝑛𝑖 𝑒𝑥𝑝 �− 𝐸𝑖 𝐾𝑏 𝑇𝑃𝑙𝑎𝑠𝑚𝑎 � eq II.34 g i : poids statistique, i.e. le nombre d'état simple de même énergie E i B n (T): fonction de partition de l'état d'ionisation considéré. Aij: probabilité de transition. vij: fréquence de transition du niveau i vers le niveau j. ni: densité des atomes dans l'état d'ionisation i (cm-3). En exprimant l'intensité par rapport à la population de l'état fondamentale: ni= n 0 , gi=g 0 , E 0 =0. D'après cette relation, il est possible de déduire la température d'excitation. Mais d'une part cette mesure est très délicate expérimentalement et d'autres part il faut connaître la valeur de la densité n i qui est fonction de la température. II.3.2.1. Rapport d'intensité de deux raies La température du plasma est déduite des intensités des raies spectrales obtenues par spectroscopie d’émission. Parmi les méthodes qui existent dans la littérature, nous avons choisi celle des intensités relatives. Elle met en jeu deux raies d’une même espèce, atomique ou ionique. Comme le plasma est considéré à l’équilibre thermodynamique local, le rapport des intensités des deux raies de longueur d’onde λ l et λ 2 est donné par l’expression suivante [33]: 𝐼1 𝐼2 𝜆2 𝐴1 𝘨1 = 𝜆1 𝐴2 𝘨2 𝑒𝑥𝑝 �− 𝐸1 −𝐸2 𝑘𝐵 𝑇 � eq II.35 Avec A1 et A2, les probabilités de transitions et E1 et E2 les énergies des niveaux émetteurs. On en déduit ainsi la température [16]: 𝑇= 𝐸1 −𝐸2 𝑘𝐵 1 eq II.36 𝐼 𝜆 𝐴 𝘨 𝑙𝑛� 2 2 1 1� 𝐼1 𝜆1 𝐴2 𝘨2 On met en garde contre l’utilisation de l’intensité relative des raies d'ions différents, qui est invalide à la fois par l’inhomogénéité de la composition ionique du plasma et par l'absence d'équilibre radiation-collision, due à l'expansion rapide du plasma. L’incertitude relative sur la température est donnée par la formule suivante [16]: Δ𝑇 𝑇 𝑘𝐵 𝑇 = |𝐸 1 −𝐸2 � | Δ𝐼1 𝐼1 + Δ𝐼2 𝐼2 + 50 Δ𝐴1 𝐴1 + Δ𝐴2 𝐴2 � eq II.37 Chapitre II : Modèle Physique Pour obtenir une bonne précision, il faut que |𝐸1 − 𝐸2 | soit aussi grand que possible. Il faut donc utiliser des raies dont les niveaux émetteurs sont très différents. II.3.2.2. Méthode du graphique de Boltzmann A partir de la formule donnant l'intensité de la raie (II.33), et en prenant le logarithme de l'intensité, on obtient l'expression [21]: 𝑙𝑛 � 𝐼𝑖𝑗 𝜆𝑖𝑗 𝘨𝑖 𝐴𝑖𝑗 � − 𝑙𝑛 �𝐵 𝑛𝑖 𝑛 � = −𝐾 (𝑇) 𝐸𝑖 eq II.38 𝑏 𝑇𝑝𝑙𝑎𝑠𝑚𝑎 Pour le même émetteur (type de particule), n i et B n (T) sont constantes donc : 𝑙𝑛 � 𝑛𝑖 𝐵𝑛 (𝑇) � = 𝑐(𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒) La température peut être mesurée à partir de la pente (-1/T traçant pour plusieurs raies 𝑙𝑛 � 𝐼𝜆 𝐴𝘨 eq II.39 plasma ) de la droite obtenue en � en fonction de l'énergie d'excitation de chaque raie.[21] La température calculée est une moyenne durant un court délai de la phase de relaxation du plasma. Expérimentalement les T plasma sont de l’ordre de 10000 K : la température électronique des plasmas sera estimée dans la partie expérimentale et dans le chapitre IV. La figure I-10 illustre l’ordre de grandeur des espèces excitées dans un plasma d’air. Figure II.5 : Diagramme illustrant la composition des espèces dans un plasma généré dans l’air selon la température du milieu plasma à l’équilibre thermodynamique et à la pression de 1 bar [21] 51 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental PARTIE A III.1. Les caractéristiques du laiton III.1.1.Définition de laiton Le laiton est un alliage de cuivre et de zinc, aux proportions très variables. Il contient souvent également d'autres métaux tels que le plomb, l'étain, le nickel, le chrome et le magnésium. Le nickel est utilisé dans les pièces de monnaie ou pour le plaquage du laiton, en raison de sa résistance à l'oxydation et à la corrosion. La corrosion fait apparaître à la surface du laiton une couche appelée vert-de-gris. Le laiton est connu depuis la préhistoire, avec les Grecs. [22] Famille : Alliage de métaux non ferreux. Composition : Cuivre allié avec du zinc dans des proportions allant de 5 à 45 %. Aspect : Couleur allant du rose au jaune. Propriétés : Très bonne résistance à la corrosion. Le laiton est un alliage relativement malléable qui peut être travaillé à chaud comme à froid. Sa résistance à la corrosion ainsi que sa ductilité lui donne un aspect de surface agréable. [23] Point Faible : Fragile. Oxydation : Pas ou peu d'oxydation, couche protectrice. Déclinaisons : Alliage de laiton avec du plomb pour faciliter l'usinage. Alliage de laiton et d'aluminium pour augmenter la tenue du métal lors d'un travail à chaud. III.1.2. Domaines d'application Robinetterie et tuyauterie, éléments décoratifs comme des charnières, des poignées de portes, des serrures, des tringles... [24] Mise en œuvre : Cintrage. Entretien : Facile. Se polit une à deux fois par an, pour retrouver son brillant. 52 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental Figure II.1Microstructure d'une seule phase (alpha) en alliage de laiton (88Cu-8Pb-4Zn). [24] III.1.3.Propriétés physiques Figure II.2 : Diagramme binaire cuivre-zinc. [25] Les propriétés physiques de l'alliage dépendent fortement de sa composition. Par exemple pour un laiton contenant 90 % de cuivre et 10 % de zinc, la masse volumique est de 8 800 kg·m-3, la conductivité thermique est d'environ 188 W·m-1·K-1, et la température de fusion est d'environ 900 °C. 53 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental Il existe trois catégories de laiton : Les laitons simples (binaires) : ils ne contiennent que du cuivre et du zinc. L'ajout de zinc abaisse la température du point de fusion de l'alliage ainsi que sa conductivité électrique, mais en augmente la dureté et la résistance mécanique. Les laitons au plomb (environ 60 % de cuivre, 40 % de zinc, 1 à 3 % de plomb): le plomb améliore l'usinabilité en se disséminant en fins globules qui permettent une meilleure fragmentation des copeaux. Les laitons spéciaux : ils ont pour but d'augmenter les propriétés mécaniques par l'addition d'éléments d'alliage (étain, aluminium, arsenic, magnésium, nickel, fer, silicium…) ; le nickel est utilisé en raison de sa résistance à l'oxydation et à la corrosion.[25] III.1.4.Masse volumique Voici une table de masse volumique du laiton simple en fonction de la teneur en cuivre et zinc : Les proportions sont en masse. La masse volumique du cuivre vaut 8920 kg/m3 La masse volumique du zinc vaut 7140 kg/m3 Masse volumique du laiton en kg/m3 (si on prend du laiton composé uniquement de ces deux matériaux) [25] % de cuivre % de zinc ρ Laiton 100 0 8920 95 5 8831 90 10 8742 85 15 8653 80 20 8564 70 30 8386 60 40 8208 Tableau III.1. : Masse volumique du laiton simple en fonction de la teneur en cuivre et zinc. [25] La formule classique : 𝜌 = 𝜅𝑔 �𝑚3 � 𝑥 100−𝑥 + 1000� 8920 7410 où x = le pourcentage en masse de cuivre n'est pas correcte, car l'arrangement des atomes de cuivre et de zinc change lors du mélange de ces deux métaux. 54 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental Une formule empirique donnant de bons résultats pour des proportions de cuivre allant jusqu'à 40% est : 𝜌 = 𝜅𝑔 100� � 3 � 𝑚 𝑥 1000−𝑥 +0.9. +10−7 .(100−𝑋)2 8920 III.1.5.Utilisation où x = le pourcentage en masse de cuivre. [24] 7140 Le laiton est très facile à usiner mais relativement fragile. On l'utilise depuis longtemps pour la fabrication d'instruments de précision, pièces d'horlogerie, d'éléments décoratifs pour le mobilier, d'instruments de musique, d’objectives photos de qualité, de robinetterie, de serrurerie, d'ustensiles décoratifs (dinanderie), etc. Le laiton est le plus utilisé des alliages de cuivre. C'est l'un des principaux métaux utilisés par l'industrie du décolletage (fabrication de petites pièces tournées en très grandes séries). Le laiton est également utilisé pour certaines pièces soumises à l'usure ou aux chocs (capot, semelle) des appareils photos. Le laiton est le métal utilisé en papeterie pour l'embossage des toiles en bronze qui serviront à former les filigranes dans le papier. Le laiton est aussi utilisé dans la fabrication des douilles d'obus comme le ZUBM [23] soviétique. Les laminés de laiton (plaques) sont utilisés en décoration pour la gravure et le guillochage. Les laitons servent aussi de base à la fabrication des alliages à mémoire de forme. [26] 55 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental PARTIE II III.2. Spectre expérimental d’un plasma émis par ablation laser du laiton Dans cette partie, nous avons présentés les résultats expérimentaux des spectres de l’alliage en laiton représenté par les éléments du Cu, le Zn et le Pb. III.2.1. Etude expérimental L’ablation du laiton a été produite par un laser Nd: YAG (Quantel, modèle Brio) délivrant des impulsions d'énergie de 100 mJ et pour une durée de 4 ns. Le laser a été opéré à 1064 nm dans le domaine visible. L'énergie d'impulsion laser a été atténuée à 10 mJ en tournant la polarisation du faisceau à l'aide d’une lame demi-onde et traversant un analyseur de polarisation. Le faisceau laser a été focalisé sur la surface de l'échantillon en utilisant une lentille plan-convexe de 150 mm de distance focale. Une fluence laser d'environ 50 cm J-2 a été obtenue sur la surface de l'échantillon à partir d’un faisceau gaussien de 120 µm de diamètre. L'échantillon de laiton de 3 mm d'épaisseur, de 30 x 20 mm2 a été placé dans une chambre à vide avec 10-4Pa de pression résiduelle. La chambre était remplie d'argon à 5 × 103Pa pendant les expériences. Le porte-cible à l'intérieur de la chambre était monté sur des axes de translation motorisés. L'émission du plasma a été capturée par l'imagerie du panache avec deux lentilles de 150 et 35 mm de distances focales dans la direction orthogonale à la surface de l'échantillon, et par connections à l'entrée d'une fibre optique de 600 µm de diamètre. Selon le grossissement de l'image d'environ 1:5, un volume cylindrique d'environ 3 mm de diamètre a été observé. La fibre a été couplé à l'entrée d'un spectromètre Echelle (LTB, le modèle ARYELLE Butterfly) de distance focale de 0,4 m et d’une résolution spectraleΔλ / λ = 8,9 × 103 dans le domaine d'intérêt. La détection de photons a été assurée en utilisant un dispositif à couplage de charge intensifié (ICCD) de détection matricielle (Andor, modèle ISTAR). La largeur spectrale de l'appareil a été mesurée en fonction de la longueur d'onde en utilisant une lampe à mercure de basse pression. Un calibrage de l'intensité de l'appareil spectroscopique a été réalisé dans les domaines spectraux visibles et UV en utilisant une lampe de tungstène étalonnées (Oriel, modèle 63358) et une lampe au deutérium (Heraeus, modèle DO544J), respectivement. Les mesures spectroscopiques du plasma produit par laser ont été réalisées avec une porte d'observation d’une durée de 200 ns qui a été retardé de 500 ns par rapport à l'impulsion laser. 56 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental Afin d'améliorer le rapport signal-bruit, l'acquisition de données a été réalisée en faisant la moyenne de plus de 20 événements d'ablation. Ainsi, pour enregistrer le spectre d'émission plasma correspondant à un nombre donné d'impulsions laser, 20 impulsions laser ont été appliquée successivement sur 20 sites d’irradiations différents. (L’expérience est réalisée par Mr, Jorg. Hermann et al. [27] au Laboratoire LP3. Lasers, Plasmas et Procédés Photoniques) Nous détaillons tout d’abord les spectres expérimentaux sur certaines longueurs d’onde pour des raies spécifiques. Le faisceau en sortie de laser est focalisé sur la cible (laiton). La densité de puissance étau suffisante : un plasma est créé. Le générateur de délai permet d'intégrer le signal au moment opportun. Le système est sensible dans la gamme visible (290-870 nm). Pour représenter les OI 777,417 OI 777,194 OI 777,539 ZnI 636,234 HI 656,279 PbI 368.35 ZnI 334.502 CuI 327,396 PbI405,782 FeI 427.188 CuI 465.112 ZrI468,780 ZnI 472.215 nm CuI 510.553 CuI 521.820 CuI 515.323 CuI 324,754 85000 80000 75000 70000 65000 60000 55000 50000 45000 40000 35000 30000 25000 20000 15000 10000 5000 0 ZnI 330,294 intensité (u.a) spectres suivants nous avons utilisé le logiciel Origine : 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750 800 850 longueur d'onde(nm) Figure.III.3. Spectre typique de LIBS pour la cible d'alliage d'laiton. L'énergie du laser est de 50 mJ à la longueur d'onde 1064nm et les émissions de plasma ont été accumulées avec délai de 500 ns, et une largeur de porte d’observation de 200 ns (J. Hermann et al.). [27] 57 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental III.2.2.Protocole d'acquisition des spectres Nous avons en le privilège d’accéder à une base de données en fichier texte d’un spectre typique d’une cible d’alliage en laiton en utilisant la méthode LIBS[26] .Les conditions expérimentales sont décrites dans le chapitre II partie exponentiation. A partir de la base de données en fichier texte, nous avons utilisé le logiciel origine pour obtenir le spectre représenté sur la figure III.2. III.2.2.1.Méthodes de diagnostique Dans la présente étude, seulement des lignes spectrales des atomes neutres ont été considérées. Ce choix a été fait afin de simplifier les analyses de données. En effet, le cuivre, le zinc et le plomb ont les potentiels d'ionisation semblables (voir le tableau 1) et le rayonnement des atomes neutres du Cu, de Zn et du Pb est prévu a être émis par le même volume de plasma. Contrairement, à l'espèce ionique ou le rayonnement s’effectue avec les grandes températures. Ainsi, le gradient des températures doit être pris en considération si les lignes spectrales d’émission des atomes neutres et des ions sont étudiées. Quatre raies spectrales du cuivre ont été analysées. Elles appartiennent à trois multiplets avec des énergies de niveau supérieur différentes et permettent une mesure précise de la température du plasma. Les transitions du Cu 515.32 et 521.82 nm ayant des grandes largeurs de raies permettent des mesures précises de la densité électronique. Aussi les largeurs des autres raies du cuivre et du zinc ont été mesurées séparément. La connaissance des élargissements de Stark et de Doppler tiennent compte d'une évaluation de l'épaisseur optique cette valeur a été trouvé petite pour toutes les raies choisies. Seul la transition du Pb 368,34 n’as pas donnée une mesure précise de l’élargissement de la raie. Elle était rudement estimée à environ à 10 P.P.M. [27] 58 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental Transition Au l (s-1) Eu (cm-1) Cu I 465.112 4.194×107[28] 62403 Cu I 515.323 6.0×107[28] Cu I 521.820 Gu El(cm-1) gl W(pm) D(pm) 8 40909 10 40 10 49935 4 30535 2 190 -27 7.50×107[29] 49942 6 30784 4 190 -30 Cu I 510.553 1.95×106[30] 30784 4 11203 6 10 4 Zn I 472.215 4.58×107[31] 53672 3 32501 50 - 10 - 3 Pb I 368.346 1.70×108[32] 34960 1 7819 3 Tableau III. 2 .La désintégration radiative A , l’énergie E et le poids statistique g des nivaux d’excitation ul 17 -3 supérieur (indice u) et inférieur (indice l), et l’élargissement de Stark w et le shift d pour n = 1 × 10 cm des e transitions sélectionnés. [26] En supposant un plasma uniforme dans l'équilibre thermodynamique local, la détermination de la composition élémentaire est un problème de n+1 variables, les nombres des atomique des éléments densités n et la température. Les nombres de densités de numéro atomique n sont équivalents au nombre de densité totale et les n-1fraction masse élémentaires [27]. En outre, le nombre de densité total peut être remplacé par la densité électronique qui est mesuré par l'élargissement de Stark des raies spectrales. Comme le laiton consiste essentiellement de trois éléments (Cu, Zn, Pb), les quatre variables à déterminer sont deux concentrations élémentaires, la température T et la densité électronique Ne. Du point de vue mathématique, le problème a pu être résolu au moins en analysant trois raies spectrales, chacune étant émise à partir d'un atome neutre ou d'un ion d'un élément différent. La largeur des raies spectrale d'une transition doit être mesurée pour déterminer la 4ème variable (Ne). [27] 59 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental III.2.2.2. Traitement des spectres Les signaux récupérés par l’intensificateur sont directement représentés par Origine. Un logiciel graphique qui assurera le traitement des spectres obtenus. L'amplitude du signal recueilli pour un tir étant faible, les spectres enregistrés sont moyennés sur plusieurs tirs consécutifs. Les figures montrent clairement les spectres d’émissions avec la présence de tous les éléments mentionnée ci-dessus. Ces éléments sont détectes quand le laser ND : YAG a été focalisée sur la surface du laiton. Ce spectre est particulièrement intéressant car il permet de déterminer qualitativement et quantitativement la composition élémentaire de l’échantillon laiton du plasma. Cependant, il est initialement masqué par le continuum intense du au Bremsstrahlung. L’enregistrement du spectre doit donc être décalé dans le temps par rapport à l’impact de l’impulsion sur l’échantillon (laiton) de sorte que le rapport signal sur bruit permette d’observer les raies dans de bonnes conditions. Les raies d’émission sont liées à des longueurs d’onde caractéristiques d’une transition électronique d’un élément. Elles sont identifiables par l’intermédiaire de bases de données internationales de spectroscopie comme celles du NIST [14].c’est ainsi que nous avons identifiés le cuivre, le zinc et le plomb qui forment l’alliage en laiton. Le fait de détecter des raies atomiques (I, espèces neutres excitées) et des raies ioniques (II, espèces ionisées une fois et excitées) établit que les plasmas sont des milieux hautement énergétiques. Nous avons représentés les raies d’émission pour le laiton avec une sélection de principales raies selon le tableau 1 : les figures. III. 4, 5,6 et 7 pour le cuivre, les figures III.8, 9 et 10 pour le zinc, la figure III.11, pour le plomb. Ansai un des traceurs à savoir l’oxygène a été représenté sur la figure III.12. 60 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental Détection de cuivre sur la région 510.55 ; 515.32 ; 521.82 ; 465.11 et 296.12 nm 30000 25000 Experience CuI 510.55 nm intsité(u.a) 20000 15000 10000 5000 509,0 509,5 510,0 510,5 511,0 511,5 512,0 512,5 longueuer d'onde (nm) Figure III.4 : Raie du cuivre 510.55 nm 35000 Experience 30000 CuI 521.82 nm intsité(u.a) 25000 20000 15000 10000 CuI 515.32 nm 5000 0 514 516 518 520 522 524 longueuer d'onde (nm) Figure III.5 : Raie de spectre du doublet Cuivre 515.32 ; 521.82 nm 61 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental 10000 Experience CuI 465.11 nm intsité(u.a) 8000 6000 4000 2000 464,0 464,5 465,0 465,5 466,0 longueuer d'onde (nm) Figure III.6 : Raie du cuivre 465.11 nm 4000 Experience CuI 296.12 nm 3500 intensité(u.a) 3000 2500 2000 1500 1000 500 295,0 295,5 296,0 296,5 297,0 longueur d'onde(nm) Figure III.7 : Raie du cuivre 296.12 nm Après la détection des divers éléments trouvés expérimentalement sur l’échantillon du laiton, on a obtenue les raies atomiques du cuivre. Le cuivre est l’élément le plus majoritaire dans la composition du matériau laiton (environ 80%). 62 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental Détection de zinc sur la région 472.215 ; 468.780 et 481.205 nm 30000 Experience ZnI 472.215 nm 25000 intensité(u.a) 20000 15000 10000 5000 470 471 472 473 474 475 longueur d'onde(nm) Figure III.8 : Raie du zinc 472.215 nm 30000 ZnI 468,780 Experience 25000 intensité(u.a) 20000 15000 10000 5000 467,0 467,5 468,0 468,5 469,0 longueur d'onde(nm) Figure III.10: Raie du zinc 468.780 nm 63 469,5 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental 50000 Experience ZnI 481.05 intensité(u.a) 40000 30000 20000 10000 0 479 480 481 482 483 484 longueur d'onde(nm) Figure III.9 : Raie du zinc 481.205 nm Le zinc est aussi l’élément majoritaire dans la composition du matériau laiton (environ 20%). Détection de plomb sur la région 368.35 ; 373.99 nm 3500 Experience 3000 intsité(u.a) 2500 PbI 368.35 nm 2000 1500 1000 500 0 367,5 368,0 368,5 369,0 longueuer d'onde (nm) Figure III.11 : Raie de la plombe 368.35 nm Le plomb est un composé minoritaire. 64 369,5 Chapitre III : Le Laiton et son Spectre Expérimental Détection de l’oxygène sur la région 777.194; 777.417 et 777.539 nm 45000 OI 777,417 40000 Experience OI 777,194 OI 777,539 35000 intesité(u.a) 30000 25000 20000 15000 10000 5000 776,0 776,5 777,0 777,5 778,0 778,5 779,0 longueur d'onde (nm) Figure III.12 : Les raies de l’Oxygène 777.194; 777.417 et 777.539 nm On observe les raies atomiques de l’oxygène dans la composition de l’échantillon du laiton, Cet élément constitué la molécule de l’air, donc l’air joue un rôle important à la composition du plasma. 65 Chapitre IV : Résultats et Discussion Dans ce chapitre, nous avons étudié la répartition spatiale et temporelle des deux principaux paramètres permettant de décrire les plasmas créés par le laser dans laiton, à savoir leur densité électronique Ne et leur température T. L'intérêt de nos travaux est d’étudier ces derniers paramètres à partir des spectres expérimentaux des rais du Cu, du Zn et du Pb dans les conditions de plasma dense (Ne > 1.2.1017 cm-3) et froid (T <9000 K). Pour ces conditions des traceurs (Fe et O, Zr…) ont dû être ajoutés. La mesure de la densité électronique Ne et de la température T, ont été faite indépendamment. Ces valeurs ont été comparées aux valeurs expérimentales et théoriques de la littérature. Nous avons choisis les raies du Cu, du Zn et du Pb qui sont des raies observées dans les spectres de plasma du laiton. Dans la partie A, nous donnons les traitements numériques que nous avons employés pour obtenir à partir de ces spectres bruts, i) la densité électronique Ne et ii) la température du plasma T. Finalement, dans la partie B, nous comparons nos résultats avec ceux des données publiées. PARTIE A IV.1.Protocole de traitement numérique des spectres Nous avons un ensemble de trois spectres (Cu, Zn, et Pb) à traiter numériquement pour pouvoir extraire les données physiques Δ ( λ , Ne et T) qui nous intéressent. Nous allons dans cette partie préciser les protocoles de traitement des spectres. IV.1.1. Détermination de la densité électronique L’émission de plasma n’est pas une conséquence directe de photo-ionisation mais elle est due à l’ionisation par impact électronique et ceci exige une densité électronique suffisante pour assurer un taux élevé de collision dont la limite inferieur pour l’ETL qui est donnée par [13] [19]: N e =1.6× 1012 𝑇 1/2 𝛥𝐸 3 eq IV.1 Où N e (𝑐𝑚−3) est la densité électronique, T(K) est la température du plasma et 𝛥𝐸 (ev) niveau d’énergie de transition 1 Δλ s (nm)=2w(T) [1+1.75× 10−4 𝑁𝑒4 𝐴(𝑇) 1/6 × (1 − 0.068 × 𝑁𝑒 𝑇 −1/2 )] × 10−16 𝑁𝑒 66 eq IV.2 Chapitre IV : Résultats et Discussion w est le paramètre d’impact électronique obtenue par Griem [13]. A est un paramètre d’élargissement de l’ion. Le premier terme de l’équation (IV.2) se rapporte à l’élargissement en raison de la distribution des électrons tandis que le deuxième terme est attribué à l’élargissement des ions. La contribution de l’élargissement ionique étant très petite, on peut la négliger. L’équation eq IV.3 peut être simplifiée de la manière suivante : (voire chapitre II) : ∆𝜆𝑠 𝑁𝑒 ≈ � 2𝑊 � × 1016 eq IV.3 où Δ𝜆𝑆 est la largeur de la raie à mi- hauteur et sachant que la forme de la raie observée a été corrigé en enlevant la largeur due à la manipulation expérimentale ( Δλ instrument =0.05 nm [18]). Nous avons mesuré la densité électronique à partir de la largeur Stark des raies du cuivre neutres Cu I (510.55 nm) 30000 25000 CuI 510.55 nm intsité(u.a) 20000 Onde delta=0.025 15000 10000 5000 509,0 509,5 510,0 510,5 511,0 511,5 512,0 512,5 longueuer d'onde (nm) Figure IV.1 : La raie dé 510.55 nm a une résolution suffisante une mesurer la largeur à mi-hauteur du cuivre. Le calcul de la valeur de ∆𝜆 a donné la valeur de 0.025nm. La raie du cuivre Cu I (510.55 nm) nous a permis de mesurer la densité électronique du milieu nécessaire. Donc la densité électronique est calculée a partir de l’élargissement de Stark pour la raie d’émission de cuivre et on trouve la valeur de N e =3.72×1017cm-3. 67 Chapitre IV : Résultats et Discussion Nous avons déterminé de la même manière l'incertitude relative sur le maximum de la raie Cu (510.55 nm) : 30000 ZnI 472.215 nm 25000 intensité(u.a) 20000 15000 Onde delta=0.082 10000 5000 470 471 472 473 474 475 longueur d'onde(nm) Figure IV.2 : La raie dé 472.215 nm a une résolution suffisante une mesurer la largeur à mi-hauteur du zinc. Le calcul de la valeur de ∆𝜆 a donné la valeur de 0.082 nm. Cette fois-ci la densité électronique est calculée a partir de l’élargissement de Stark pour la raie d’émission du zinc (Zn I 472.215 nm) et on trouve la valeur de N e =2.72×1017cm-3 . 68 Chapitre IV : Résultats et Discussion 3500 3000 PbI 368.35 nm intsité(u.a) 2500 Onde delta=0.068 2000 1500 1000 500 0 367,5 368,0 368,5 369,0 369,5 longueuer d'onde (nm) Figure IV.3 : La raie dé 368.35 nm a une résolution suffisante une mesurer la largeur à mi-hauteur du plomb. Le calcul de la valeur de ∆𝜆 a donné la valeur de 0.068 nm. En respectant les principaux constituants du laiton, nous avons choisi aussi la raie d’émission du Pb I (368.35 nm). En prenant l’élargissement de Stark pour la raie d’émission du plomb, on trouve que la densité électronique est N e =1.39×1017cm-3. IV.1.2. La température de plasma Pour le calcul de la température, nous avons procédé de deux manières. L’une connue sous le nom de rapport d’intensité et l’autre par le graphe de Boltzmann. IV.1.2.1. Rapport d'intensité de deux raies Pour supprimer la densité n i caractérisant l'atome et non les niveaux d'excitation choisis, il faut faire le rapport d'intensité de deux raies dans le même état d'ionisation [15]. 𝐼2 𝐼1 = 𝜆 1 𝐴 2 𝘨2 𝜆 2 𝐴 1 𝘨1 𝑒𝑥𝑝( 𝐸1 −𝐸2 𝑘𝐵 𝑇 ) eq IV.4 On met en garde contre l’utilisation de l’intensité relative des raies différents, qui est invalide à la fois par l’inhomogénéité de la composition du plasma et par l'absence d'équilibre radiatif et collision, due à l'expansion rapide du plasma [15]. 𝑇= 𝐸1 −𝐸2 𝑘𝐵 𝐼 𝑙𝑛� 2 𝐼1 69 1 𝜆2 𝐴1 𝘨1 � 𝜆1 𝐴2 𝘨2 eq IV.5 Chapitre IV : Résultats et Discussion Avec A 1 et A 2 , les probabilités de transitions et E 1 et E 2 les énergies des niveaux émetteurs. λ est la lo n gueur d'onde, T est la temp érature (en LTE toutes les températures égales, c'est-à-dire (Te≈ T plasma ≈ sont supposés être T ion ), k B est la constante de Boltzmann [15] L’incertitude relative sur la température est donnée par la formule suivante : Δ𝑇 𝑇 𝑘𝐵 𝑇 = |𝐸 1 −𝐸2 � | Δ𝐼1 𝐼1 + Δ𝐼2 𝐼2 + Δ𝐴1 𝐴1 + Δ𝐴2 𝐴2 � eq IV.6 Spectres du doublet de Cu, Zn et Pb: mesure de T et Ne Nous avons choisi d'utiliser les raies du doublet de cuivre Cu I (324.754 nm et 327.396 nm) pour étudier la mesure de la température T et la densité électronique Ne. 80000 CuI 324,754 70000 intensité(u.a) 60000 50000 Cu I 327,396 40000 30000 20000 10000 0 323 324 325 326 327 328 329 longueur d'onde (nm) Figure .IV .4. Spectre du doublet de cuivre Cu I (324.754 nm ; 327.396 nm) d'un plasma dans un échantillon du laiton. Le rapport des intégrales des raies du Cu, couplé à l'équation de Saha, nous a permis d'obtenir pour chaque spectre la température T correspondante. A partir de la figure IV.4 on trouve la température de T=1,19.104 K. Nous avons appliqué le même traitement numérique pour les spectres du zinc Zn I (481.05 nm et 472.217 nm) pour le calcul de la température. 70 Chapitre IV : Résultats et Discussion ZnI 481.05 50000 intensité(u.a) 40000 ZnI 472.215 nm 30000 20000 10000 0 470 472 474 476 478 480 482 484 longueur d'onde(nm) Figure .IV .5. Spectre du triple de zinc Zn I (472.215 nm ; 481.05 nm) d'un plasma dans un échantillon de laiton Le calcul de la température à partir des rais du zinc (fig. IV.5) nous donne 1,81.104 K. 4500 4000 PbI 373.99 3500 PbI 368.35 intensité(u.a) 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 365 370 375 longueur d'onde(nm) Figure. IV.6. Spectre du quartet de plomb Pb I (368.35 nm ; 373.99 nm) d'un plasma dans un échantillon de laiton 71 Chapitre IV : Résultats et Discussion Comme précédemment, le calcul de la température à partir des raies du plomb nous a donné la valeur de 1,28.104K. Le tableau IV.1 représente les principales caractéristiques des raies utilisées pour les différentes techniques de diagnostic, en utilisant les énergies E n (eV), dégénérescences des niveaux g k et les probabilités de transitions A k . éléments λ (nm) A k .108 (s-1) E n (ev) gk Int Cu I 324.754 1.37 3.82 4 7.488.104 Cu I 327.40 1.36 3.79 2 3.632.104 Zn I 472.215 0.4 7.8 3 2.775 Zn I 636.234 0.47 7.7 2 0.799 Pb I 373.993 0.73 6 4 0.2506 Pb I 368.346 1.5 4.3 1 3.226.103 Tableau IV.1: Données spectroscopiques des raies du cuivre, du zinc et du plomb pour la détermination de la température du plasma et la densité des échantillons du laiton. Le calcul de la densité électronique N e (𝑐𝑚−3) s’effectue à partir de la valeur de la température que nous venons de déterminer et l’équation IV.8. La valeur de 𝛥𝐸(eV) est obtenue par NIST [14]. Ne = 1.6 × 1012 𝑇 1/2 𝛥𝐸 3 éléments Cu I eq IV.7 Zn I Pb I Valeur moyenne Température T(k) 1.19.104 1.81.104 1.28.104 1.42.104 Densité Ne (cm-3) 1.48.1016 1.83.1016 1.54.1016 1.6.1016 Tableau I V.2: représente le résumé d calculés de la température et de la densité Le calcul de l’incertitude relative sur la température nous donne des valeurs d’environ de 2%. IV.1.2.2. Méthode graphique de Boltzmann C’est une méthode de diagnostic qui permet d’éliminer la densité des états. En effet, l’équation de Boltzmann peut se mettre sous la forme suivante [15] : Avec 𝐼 = 𝑔𝑖 𝐴𝐼 𝜆𝑖 𝑒𝑥𝑝 �− g i : le facteur de dégénérescence, 72 𝐸𝑖 𝑘𝑏 𝑇𝑝𝑙𝑎𝑠𝑚𝑎 � A i : la probabilité de transition, eq IV.8 Chapitre IV : Résultats et Discussion λ i : la longueur d’onde de transition, E i : l’énergie de l’état supérieur, k b : la constante de Boltzmann (kb=8,62 10-5 eV.K-1), T plasma : la température du plasma donnée à un certain délai. Le trace de la courbe 𝐼𝜆𝑖 𝐸𝑒𝑥𝑐 � = −𝑘 𝐴𝑔 ln � 𝑏 𝑇𝑒𝑥𝑐 𝑖 𝑖 = 𝑓( 𝐸𝑒𝑥𝑐 𝑘𝑏 ) Boltzmann permet d’obtenir une droite de la pente− ( 1 /T issue de l’équation de la loi de exc ) qui fournit la valeur de la température plasma pour un laps de temps donné selon l’hypothèse de : la température calculée est une moyenne durant un court délai de la phase de relaxation du plasma [21]. La température peut être mesurée à partir de la pente de la droite obtenue en traçant pour plusieurs raies 𝑙𝑛 � 𝐴𝑖 𝑔 𝑖 fonction de l'énergie d'excitation de chaque raie. Eléments λ (nm) A ki 108 𝐼𝜆𝑖 gk Int. .104 (s−1) y = ln � 𝐼𝜆𝑖 � 𝐴𝑖 𝑔𝑖 � en X=Eexc Cu I 296.12 0.04 8 0.372 0.00344 Cu I 324.754 1.39 2 7,48 -3.1150 3.8 Cu I 327.396 1.37 6 3.63 -3.1298 3.8 Cu I 406.26 0.21 6 0.234 -4.3624 6.87 Cu I 465.112 0.38 8 0.97 -4.3074 3.8 Cu I 510.553 0.02 4 2.62 0.5148 3.8 Cu I 515.323 0.6 4 0.77 -4.1001 6.2 Cu I 521.820 0.75 6 2.73 -3.4527 6.2 Cu I 578.29 0.02 2 0.502 0.015 3.79 5.58 Tableau IV.3: Données spectroscopiques des raies du cuivre utilisées pour la détermination de la température du plasma à partir de la pente de valeur -1/kb T plasma et la densité des échantillons d'alliages de laiton. 73 Chapitre IV : Résultats et Discussion Diagramme de Boltzmann ln(I/gAk) 1 0 T=1.81 eV /Ne =1.97e16 Cm-3 -1 Y=-(5.299E-001)X+(2.017E-001) -2 -3 -4 -5 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 E(eV) Figure IV.7 : Diagramme de Boltzmann déterminé par les intensités des raies du cuivre observées dans le plasma du laiton induit par laser. Elements λ (nm) A ki 108 (s−1) E (eV) gk Int. .104 Zn I 330.29 0.67 7.7 5 2.152 Zn I 334.502 0.17 7.8 7 2.925 Zn I 472.215 0.4 7.8 3 2.775 Zn I 636.234 0.47 7.7 2 0.799 Tableau IV.4: Données spectroscopiques des raies de Zinc utilisées pour la détermination de la température du plasma et la densité des échantillons d'alliages de laiton. [14][2][40] 74 Chapitre IV : Résultats et Discussion -2,0 T=0.14 eV /Ne =1.6e16 Cm-3 -2,5 Y=-(11.006)X+(-88.2707) ln(I/gAk) -3,0 -3,5 -4,0 -4,5 -5,0 3 4 5 6 7 E(eV) Figure IV.8 : Diagramme de Boltzmann déterminé par les intensités des raies du zinc observées dans le plasma du laiton induit par laser. Elements λ (nm) A ki 108 (s−1) E (eV) gk I(u.a).104 Pb I 363.957 0.34 4.4 3 0.1622 Pb I 368.346 1.5 4.3 1 0.3226 Pb I 357.273 0.99 6.1 5 0.9563 Pb I 373.993 0.73 6 4 0.2506 Pb I 405.782 0.89 4.4 3 1.2324 Tableau IV.5: Données spectroscopiques de plomb des raies du plomb utilisées pour la détermination de la température du plasma et la densité des échantillons d'alliages de laiton. [14][27][1] 75 Chapitre IV : Résultats et Discussion -3,5 T=1.10 eV /Ne =1.18e16 Cm-3 -4,0 -4,5 Y=-(1.1148)X+(2.5129E-001) ln(I/gAk) -5,0 -5,5 -6,0 -6,5 -7,0 -7,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 E(eV) Figure IV.9 : Diagramme de Boltzmann déterminé par les intensités des raies du plomb observées dans le plasma du laiton induit par laser. Sur le tableau ci-dessous, sont présentés, la température peut être mesurée à partir de la pente de la droite obtenue en traçant pour plusieurs raies Ln (I λ/ Ag) en fonction de l'énergie d'excitation de chaque raie, et la densité électronique. Les résultats calculés sont comparables. Eléments Cu I Zn I Pb I Valeur moyenne Température T(k) 2.09.104 1.6.104 2.18.104 1.95.104 Densité Ne (cm-3) 1.97.1016 1.72.1016 2.01.1016 1.9.1016 Tableau VI .6 : les valeurs calcules de densités électroniques Ne, de température T 76 Chapitre IV : Résultats et Discussion PARTIE B IV.2. Comparaison entre résultats Nous allons maintenant aborder l'étude de la hauteur des raies et mener une comparaison entre nos résultats et les valeurs obtenues dans d'autres expériences et par différentes théories. 80000 Cu 324,754 Résultat de la littérature[a] nos résultat 70000 intensité(u.a) 60000 50000 Cu 327,396 40000 30000 20000 10000 0 324 325 326 327 328 longueur d'onde(nm) Figure. IV.10. Comparaison d'un spectre de plasma de laiton (spectre inférieur) et spectre théorique de la littérature (spectre supérieur). [ 35] 77 Chapitre IV : Résultats et Discussion 70000 Cu I 481.05 60000 Résultat de la littérature [38] Nos résultats Cu I 472.215 50000 Cu I 521.82 Intensité (u.a) 40000 30000 Cu I 465.11 20000 10000 Cu I 515.32 Cu I 510.554 Cu I 468.78 Cu I 453.97 Cu I 458.58 Cu I 450.94 460 480 500 520 Longueur d’onde (nm) Figure .IV .11. Comparaison d'un spectre de plasma du laiton (spectre inférieur) et spectre théorique de la littérature (spectre supérieur). [ 33] Nous avons effectués une comparaison avec des références différentes et dans des domaines de longueur d’onde assez large. Les figures II.10 et III.11 montrent clairement la concordance entre le spectre du laiton que nous avons utilisé et les résultats de la littérature. 78 Chapitre IV : Résultats et Discussion IV.2.1.Comparaison des températures et des densités électroniques pour différents éléments Nous allons maintenant comparer les valeurs calculées de la température et la densité électronique avec les données de la bibliographie. Comparaison de la densité électronique calculent a partir de l’élargissement de Stark Cu I Zn I Pb I Valeur moyenne Densité Ne (cm-3) 3.72.1017 2.91.1017 1.39.1017 2.67×1017 Tableau I V.7 : les valeurs calcules de densités électroniques Ne. L'erreur introduite par la correction du profil se calcule en considérant la relation entre les incertitudes sur la largeur à mi-hauteur d'une raie de Lorentz et sur son intensité maximale. On obtient ainsi [19] : ∆𝑤 𝑤 = ∆𝐼𝑀𝑎𝑥 𝑅𝑎𝑖𝑒 𝐼𝑀𝑎𝑥 𝑅𝑎𝑖𝑒 �1 + 𝜏 2 𝑅𝑎𝑖𝑒 + 2 𝑒 𝜏𝑅𝑎𝑖𝑒 −1 � eq IV.9 L'épaisseur optique centrale τ de Cu est déterminée à partir des intensités maximales du doublet de cuivr e neutre. 𝐼 𝜏𝑅𝑎𝑖𝑒 = −2𝑙𝑛 � 𝑀𝑎𝑥 𝑟𝑎𝑖𝑒 − 1� eq IV.10 𝐼𝑀𝑎𝑥 𝑟𝑎𝑖𝑒 Avec I Max : maximum d'intensité de la raie I Max : maximum d'intensité de la raie L’erreur relative sur Ne est donnée par l’expression suivante [19]: Δ𝑁𝑒 𝑁𝑒 = Δ(Δ𝜆) Δ𝜆 + Δ𝑤𝑒 𝑤𝑒 + Δ𝐴 Δ𝜆−2𝑤𝑒 10−16 𝑁𝑒 Δ𝜆 𝐴 + Δ𝑇 Δ𝜆−2𝑤𝑒 10 𝑇 Vu le manque de donnée, une estimation de en considération l’erreur de valeur. Δ𝑤𝑒 𝑤𝑒 Δ𝑁𝑒 𝑁𝑒 −16 �𝑁 +1.75.10−4 𝑁 5/4 𝐴� 𝑒 𝑒 2Δ𝜆 eq IV.11 s’avère très difficile à évaluer. En prenant = 3% [19] l’incertitude relative est au moins supérieure à cette 79 Chapitre IV : Résultats et Discussion Nous avons estimé l’erreur sur la densité électronique en prenant la valeur moyenne pour les trois raies considérés 2.67×1017 ± 1.16 cm-3 Comparaison des températures et de la densité électronique calculée à partir de rapport d’intensité de deux raies Le tableau représente les valeurs calculées à partir de la méthode de rapport d’intensité de deux raies. éléments Cu I Zn I Pb I Valeur moyenne Température T(k) 1.19.104 1.81.104 1.28.104 1.42.104 Densité Ne (cm-3) 1.48.1016 1.83.1016 1.54.1016 1.6.1016 Tableau I V.8 : les valeurs calcules de densités électroniques Ne, de température T Comparaison des températures et de la densité électronique calculée à partir de la méthode de Diagramme de Boltzmann éléments Cu I Zn I Pb I Valeur moyenne Température T(k) 2.09.104 1.6.104 2.18.104 1.95.104 Densité Ne (cm-3) 1.97.1016 1.72.1016 2.01.1016 1.9.1016 Tableau I V.9: les valeurs calcules de densités électroniques Ne, de température T IV.2.2.Comparaison des températures et des densités électronique calculées pour les deux méthodes Ne (cm-3) T (K) Cu I Zn I Pb I Valeur Cu I Zn I Pb I Valeur moyenne moyenne méthode de Rapport d'intensité de deux raies méthode de Diagramme de Boltzmann 1.19.104 1.81.104 1.28.104 1.42.104 1.48.1016 1.83.1016 1.54.1016 1.6.1016 2.09.104 1.6.104 2.18.104 1.95.104 1.97.1016 1.72.1016 2.01.1016 1.9.1016 Tableau I V.10 : les valeurs calcules de densités électroniques Ne, de température T 80 Chapitre IV : Résultats et Discussion IV.2.3.Comparaison entre nos résultats et résultat de la littérature Dans le tableau ci-dessous sont données les températures et des densités du Cu, du Zn et du Pb calculées pour laiton. De plus, malgré la rareté de telles données dans la littérature, nous comparons nos résultats avec des valeurs théorique de la littérature pour la température et la densité électronique Ne. Nos résultats Résultat de la littérature Résultat de la littérature 1ere méthode 1.42.104 1.4.104 [37] 0.50.104 [38] 2eme méthode 1.95.104 1.1.104 [34] 1.0.104 [39] Ne cu (cm- 1ere méthode 1.6.1016 5.76.1016 [37] 1.31.1016 [38] 3 2eme méthode 1.9.1016 9.0.1016 [34] 8.0.1016 [39] T cu (K) ) Tableau I V.10 : les valeurs calcules de densités électroniques Ne, de température T Les valeurs que nous considérons comme résultats de la littérature (exactes) sont celles des références [34] [37] [38] [39]. Si nous prenons en considération uniquement la comparaison avec les résultats de la littérature, la première méthode semble la plus appropriée dans le cas du plasma émis par ablation laser du laiton. Une tentative de calcul d’incertitude par la méthode du rapport d’intensité nous donne des petites valeurs que nous estimons sous évaluées vu le manque de données. De cette manière, nous estimons l’erreur dans les meilleurs des cas comme suit : La température : (1.42 -1.40)104/1.4.104< 2%. La densité électronique : (1.6-1.31)1016/1.31.1016< 3%. 81 Conclusion générale Ce travail est consacré à l’étude d’un procédé de détection du matériau laiton au moyen d’un dispositif basé sur la spectroscopie d’émission de plasma d’ablation laser (LIBS). A partir de données expérimentales, nous avons reconstitués le spectre d’émission du laiton et identifiés les raies qui constituent la composition chimique définie par les multiéléments Cu, Zn, Pb…. Ces raies ont été identifiées à partir de la base de donnée du NIST entre autres. Aussi ce spectre a été comparé avec d’autres spectres expérimentaux et il donne une allure similaire confortant notre identification des raies. L’étude du spectre du rayonnement émis par le plasma par ablation laser du laiton s’est effectuée à travers le calcul de la densité électronique Ne et la température du plasma T. A plus long terme, ces données pourront être utilisées pour déterminer les propriétés du plasma et la concentration des éléments du laiton. La densité électronique a été déduite à partir des raies d’émission du Cu, du Zn et du Pb. La température du plasma a été calculée par l’utilisation de deux méthodes : le rapport d’intensité de deux raies et la méthode de Boltzmann. Les résultats de l’expérience du LIBS ont montrés sa capacité d’analyser qualitativement et quantitativement le laiton. A partir des méthodes que nous avons mentionnées plus haut, nous avons pu calculer indépendamment la densité électronique Ne et la température du plasma T. Ces valeurs (Ne, T) ont été comparées avec des valeurs théoriques de la littérature. Cette comparaison nous a permis de choisir la méthode la plus appropriée pour le calcul du couple de valeur (Ne, T) dans les conditions d’un plasma crée par ablation laser du laiton. A priori, la méthode du rapport d’intensité de deux raies, semble donner de meilleurs résultats, mais, vu le manque de données bibliographiques, une investigation plus rigoureuse est de mise. 82 Les Annexes I. Spectres des références Figure 3. Spectres LIBS de (a) de cuivre, (b) de zinc et de cuivre des échantillons (c).[36] 83 Les Annexes Figure. 4. Comparaison des spectres LIBS à partir d'un échantillon de laiton. [33] Figure. 5. Les six régions spectrales utilisées pour l'analyse partielle des moindres carrés.[38] 84 Les Annexes Figure. 4. Comparaison des spectres LIBS à partir d'un échantillon de laiton.[36] 85 Les Annexes II. Calcule des incertitudes L’incertitude relative sur la température calculée par la méthode graphique de Boltzmann II.1. Programmations Pour le cuivre SVP DONNEZ LES DIMENTIONS REELLES DU SYSTEM 1 SVP DONNEZ LE DEGRE DU POLYNOME D'APPROXIMATION 2 SVP DONNEZ LE NOMBRE DES COUPLES (X1I,Y1I) 9 -----------------ooOoo---- APPROXIMATION DU PLYNOME PARLA METHODE DES MOINDRES CARRES ----ooOoo---------------1- Lecture manuelle des couples X1i, Y1i 2- Lecture de Fichier des couples X1i, Y1i Tapper votre Choix SVP : 1 choix1 = 1 SVP SAISIR LES COUPLES (X 1Y 1) 2Y 2) 3Y 3) 4Y 4) 5Y 5) 5.58 0.0344 SVP SAISIR LES COUPLES (X 3.82 -3.1150 SVP SAISIR LES COUPLES (X 3.79 -3.1298 SVP SAISIR LES COUPLES (X 3.82 -4.3627 SVP SAISIR LES COUPLES (X 86 Les Annexes 7.74 -4.3074 SVP SAISIR LES COUPLES (X 6Y 6) 7Y 7) 8Y 8) 9Y 9) 3.82 0.5148 SVP SAISIR LES COUPLES (X 6.2 -4.1001 SVP SAISIR LES COUPLES (X 6.2 -3.4527 SVP SAISIR LES COUPLES (X 3.79 0.015 SI= 0.000000000000000E+000 S= 5.580000000000000 S= 9.400000000000000 S= 13.190000000000000 S= 17.010000000000000 S= 24.750000000000000 S= 28.570000000000000 S= 34.770000000000000 S= 40.970000000000010 S= 44.760000000000010 SI= 0.000000000000000E+000 S= 31.136400000000000 S= 45.728800000000000 S= 60.092900000000000 S= 74.685300000000000 S= 134.592900000000000 S= 149.185300000000000 S= 187.625300000000000 S= 226.065300000000000 S= 240.429400000000000 87 Les Annexes 1.000000000000000 -2.433722222222222 ----ooOoo-- LES SOLUTIONS SONT --ooOoo---- X[ 1] = La pente a = -2.433722222222222 -5.299134721011602E-001 La constante b= 2.017141123608814E-001 L'incertitude sur a = 5.125610908866416E-001 L'incertitude sur b = 2.649220865029747 Donc en trouve l’incertitude sur la température : ∆𝑇 = 0.96% 𝑇 ∆𝑇 ∆𝑎 = 𝑇 𝑎 Pour le zinc SVP DONNEZ LES DIMENTIONS REELLES DU SYSTEM 1 SVP DONNEZ LE DEGRE DU POLYNOME D'APPROXIMATION 2 SVP DONNEZ LE NOMBRE DES COUPLES (X1I,Y1I) 4 88 Les Annexes -----------------ooOoo---- APPROXIMATION DU PLYNOME PARLA METHODE DES MOINDRES CARRES ----ooOoo---------------1- Lecture manuelle des couples X1i, Y1i 2- Lecture de Fichier des couples X1i, Y1i Tapper votre Choix SVP : 1 choix1 = 1 SVP SAISIR LES COUPLES (X 1Y 1) 2Y 2) 3Y 3) 4Y 4) 7.7 -3.8525 SVP SAISIR LES COUPLES (X 7.8 -2.4980 SVP SAISIR LES COUPLES (X 7.8 -2.3498 SVP SAISIR LES COUPLES (X 7.7 -3.1965 SI= 0.000000000000000E+000 S= 7.700000000000000 S= 15.500000000000000 S= 23.300000000000000 S= 31.000000000000000 SI= 0.000000000000000E+000 S= 59.290000000000010 S= 120.130000000000000 S= 180.970000000000000 S= 240.260000000000000 1.000000000000000 -2.974200000000000 89 Les Annexes ----ooOoo-- LES SOLUTIONS SONT --ooOoo---- X[ 1] = La pente a = La constante b= -2.974200000000000 11.006000138953330 -88.270701076888320 L'incertitude sur a = 8.477823987878585 L'incertitude sur b = 65.704503282765730 Donc en trouve l’incertitude sur la température : ∆𝑇 = 0.77% 𝑇 ∆𝑇 ∆𝑎 = 𝑇 𝑎 Pour le plomb SVP DONNEZ LES DIMENTIONS REELLES DU SYSTEM 1 SVP DONNEZ LE DEGRE DU POLYNOME D'APPROXIMATION 2 SVP DONNEZ LE NOMBRE DES COUPLES (X1I,Y1I) 5 -----------------ooOoo---- APPROXIMATION DU PLYNOME PARLA METHODE DES MOINDRES CARRES ----ooOoo---------------1- Lecture manuelle des couples X1i, Y1i 90 Les Annexes 2- Lecture de Fichier des couples X1i, Y1i Tapper votre Choix SVP : 1 choix1 = 1 SVP SAISIR LES COUPLES (X 1Y 1) 2Y 2) 3Y 3) 4Y 4) 5Y 5) 4.4 -5.1518 SVP SAISIR LES COUPLES (X 4.3 -4.8378 SVP SAISIR LES COUPLES (X 6.1 -7.2784 SVP SAISIR LES COUPLES (X 6 -5.7412 SVP SAISIR LES COUPLES (X 4.4 -3.9775 SI= 0.000000000000000E+000 S= 4.400000000000000 S= 8.699999999999999 S= 14.800000000000000 S= 20.800000000000000 S= 25.200000000000000 SI= 0.000000000000000E+000 S= 19.360000000000000 S= 37.850000000000000 S= 75.060000000000000 S= 111.060000000000000 S= 130.420000000000000 1.000000000000000 91 Les Annexes -5.397340000000000 ----ooOoo-- LES SOLUTIONS SONT --ooOoo---- X[ 1] = La pente a = -5.397340000000000 -1.114868625919452 La constante b= 2.215978746340381E-001 L'incertitude sur a = 7.685409332724388E-001 L'incertitude sur b = 3.925130491350643 Donc en trouve l’incertitude sur la température : ∆𝑇 = 0.0068% 𝑇 ∆𝑇 ∆𝑎 = 𝑇 𝑎 92 REFERENCES [1] Nicolas Leone ; développement d’une technique d’analyse hautement sensible et Polyvalente par spectroscopie de plasma induit par laser : applications aux aérosols et aux Matériaux biologiques ; Paris (2007). 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