Les entreprises s’engagent pour l’économie circulaire
Valoriser la chaleur perdue au cours de l’incinération
des déchets industriels pour alimenter en énergie une
usine voisine, recycler des bouteilles d’eau minérale
en plastique pour fabriquer des cafetières tout en res-
pectant les normes d’hygiène et de santé les plus
strictes, récupérer les pièces de véhicules, d’avions ou
de navires en fin de vie pour en produire de nouvelles,
facturer un produit à l’usage qui en est fait par son
consommateur, afin d’en allonger au maximum la
durée de vie… ce ne sont que quelques exemples de
solutions d’économie circulaire déjà mises en œuvre
par des entreprises françaises.
Un groupe de travail dédié à l’économie circulaire a été
créé en octobre 2014 au sein de l’Association française
des entreprises privées (Afep), afin d’en analyser les
conditions de réussite et les freins à son développement.
Il a été présidé par Suez. Plus de 75 représentants
d’entreprises françaises se sont mobilisés, ainsi que
de nombreux acteurs impliqués au sein des ministères
concernés et des associations spécialisées. Le présent
rapport a pour objectif de :
•Faciliter la lisibilité par les pouvoirs publics et les
acteurs intéressés de l’ensemble des démarches
d’entreprises déjà mises en œuvre en matière d’éco-
nomie circulaire ;
•De présenter les conclusions des membres du groupe
de travail à travers des suggestions de politiques
publiques qui pourraient accélérer leur déploiement.
L’économie circulaire est déjà en marche, enfin une
bonne nouvelle pour l’avenir industriel de notre pays !
Cette publication recueille plus de 30 témoignages
d’entreprises, et identifie des modèles économiques
viables favorisant l’optimisation de l’utilisation des
ressources et la stimulation de l’innovation associée à
l’économie circulaire.
Le constat est clair : ce concept couvre des champs
très différents, de l’éco-conception à l’écologie indus-
trielle, en passant par le recyclage et la réutilisation
des matériaux. Certes, l’économie circulaire n’est pas
une idée entièrement neuve. En France par exemple, la
filière industrielle de la production d’acier a encouragé
depuis de nombreuses années le recyclage des ferrailles
dans ses installations, qui est aujourd’hui à l’origine de
la moitié de l’acier produit dans le pays. Au recyclage
sont venues s’ajouter plusieurs notions nouvelles au
cours de ces dernières années : l’eco-conception, la
réutilisation des ressources commedes produits et des
matériaux en fin de vie, et la vente à l’usage plutôt qu’à
la quantité avec l’apparition du concept d’économie de
la fonctionnalité.
L’économie circulaire repose sur de nouvelles coopéra-
tions entre acteurs territoriaux et l’ensemble des acteurs
de la chaîne de valeur d’un produit ou service. Grâce à
la sécurisation de l’accès aux matières premières et à
la prolongation de leur utilisation, elle contribue à
l’émergence de nouveaux modèles économiques pré-
sentant des avantages compétitifs. Elle est également
une source d’innovation puisqu’elle permet d’améliorer
la conception des produits, d’y associer des services,
de réduire les intrants (matière, énergie, eau …) et les
impacts des produits et de faire évoluer les relations
clients/fournisseurs. Elle permet une diminution de la
quantité de matières nouvelles en circulation.
Cette approche économique constitue de surcroît une
réponse adaptée aux défis environnementaux auxquels
L’ éditorialde PIERRE PRINGUET & JEAN-LOUIS CHAUSSADE
Pierre Pringuet* Jean-Louis Chaussade**