Colloque International francophone: Complexité 2010
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manière tous les objets. » (Bachelard, 1971, p.121). Pour lui, les progrès de la pensée
scientifique contemporaine ont transformé les principes mêmes de la connaissance.
Connaître, selon le principe ontologique, c’est rechercher une façon de penser et non
plus vouloir décrire la vérité.
L’épistémologie complexe s’intègre dans cette démarche cognitive tout en
n’excluant pas les cadres de l’épistémologie classique, mais ce qui la distingue, c’est
que tout en maintenant la problématique de la vérité, elle envisage aussi une
connaissance qui se croit vraie, qui peut alors être aussi une illusion ou une erreur.
(Morin 1986, p.24).
Non seulement l’épistémologie, mais aussi le statut même des sciences de
gestion suscite de nombreux débats. Selon certains auteurs, elles n’emprunteraient
qu’aux autres sciences ou même ne seraient qu’un art pratique. Le travail des
chercheurs ne se réduirait qu’à l’observation méthodique de l’action des gestionnaires.
D’autres - comme ceux de la nouvelle sociologie des entreprises - soulignent que les
théoréticiens ne saisissent pas assez l’entreprise comme un espace multi-formes, qu’ils
ne se penchent que sur un objet spécifique de l’entreprise, tels que par exemple, la
question du pouvoir ou de la culture (Amblard & al., 1996, p.192).
Ces multiples modèles de lecture fragmentent l’objet d’étude au point de ne plus
rendre compte de sa cohérence globale. C’est pourquoi la recherche en entreprise doit
être abordée comme tout système complexe dans lequel l’interaction entre la totalité du
système et de ses éléments en particulier est essentiel. C’est-à-dire que l’entreprise
(l’organisation) et le personnel (les individus), doivent être appréhendés comme « deux
processus inséparables et interdépendants » (Morin, 2005, p.116).
Cette approche forme le cadre épistémologique des démarches de recherche qui
privilégient l’interaction sujet-objet dans la construction de la connaissance. Une
connaissance dont il faut être conscient de ce qui la mutile. Comme le principe
d’explication simple des phénomènes complexes de la science classique qui ne prend
pas en compte « l’aléa, notamment pour comprendre tout ce qui est évolutif » et « un
univers où se combinent hasard et nécessité. » (Morin, 1994, p, 318).
Cette réflexion touche à la notion de transdisplinarité qui est sous-jacente dans la
pensée complexe puisqu’elle utilise des procédures intellectuelles qui privilégient une
pensée plurielle. (Wunenburger, 1990)