Climate Proofing - Ministère de l`Environnement

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L’approche du « Climate Proofing »
La méthode appliquée est dérivée de « Climate Proofing (CP)»
développé par la GIZ pour l’analyse systématique des risques
dus au changement climatique et la proposition de mesures
d’adaptation appropriées. Elle est mise en œuvre en 2011 en vue
de prendre en compte la dimension changement climatique dans
la planification des activités de la ferme (à vocation élevage ovin
et production de semences fourragères) de Saouef à Zaghouan.
Points de départ
Il s’agit d’une application de la méthode au niveau local (projet,
plan d’action). Le point d’entrée est l’actualisation du plan de
gestion de la ferme pour intégrer des mesures d’adaptation au
changement climatique, touchant principalement le système de
production agro-sylvo-pastoral. La mise en œuvre de la méthode
s’est fait suite à une demande de l’Office de l’Elevage et des
Pâturages (OEP) en octobre 2011. Le résultat serait un modèle à
vulgariser dans les régions similaires.
Inventaire des méthodes d’adaptation au changement climatique
Application de la méthode «Climate Proofing»
pour l’adaptation du système de production
Agro-Sylvo-Pastoral de la ferme de Saouef
Comment réaliser un Climate Proofing ?
La méthode a été utilisée avec les cadres de l’OEP et les
gestionnaires de la ferme dans le cadre d’un atelier de formation
- action, durant lequel la démarche et les outils ont été présentés
et appliqués concrètement à la situation de la ferme. Il s’agissait
principalement des deux premières étapes de CP (voir schéma 1),
pour lesquelles quelques simplifications ont été apportées pour
faciliter leur maîtrise par les concernés. Le processus n’a donc
été que partiellement accompli, pour un nombre limité d’unités
d’exposition.
Etape 1 : Filtrage superficiel
Le filtrage a englobé les deux sous-étapes suivantes :
1. Identification des composantes du plan et les objectifs
recherchés à travers ces composantes (dans le cas de la ferme il
s’agit de composantes de production / mise en valeur).
Intégration dans
le plan/projet
Analyse détaillée
du climat
Filtrage
Sélection des composanates du
projet associées à un fort risque
climatique
Listes de contrôle & test de
signification
Repérage des liens avec l’activité UE)
Appréciation des capacités actuelles de
gestion des risques
Identification des options d’adaptation au
changement climatique
1 2 3 4
Développement
et hiérarchisation
des options
d’adaptation
Choix de l’unité d’exposition (UE)
Analyse des tendances
climatiques, des effets
biophysiques, socioéconomiques
Analyse des risques
Identification du niveau d’intégration
de la mesure d’adaptation au
changement climatique (activités,
processus de travail, choix des zones...)
Définition des besoins en ressources
additionnels
Intégration dans le monotoring du
plan/projet
Schéma 1: Etapes de
Climate Proofing

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2. Identification des activités/unités d’expositions (UE : il s’agit
de tout ce qui peut être évalué sous un stimulus climatique:
Ex : un groupe cible, une activité productive, une entité
géographique, une ressource naturelle ou un écosystème qui
leur sont liées en essayant de vérifier pour chaque activité
le degré d’exposition (scoring de 0 à +++) en répondant aux
quatre questions suivantes :
Le plan de la ferme Saouef comporte-t-il des mesures dans
les domaines suivants : économie rurale, développement
rural, forêt, ressources naturelles, eau, prévention des
catastrophes, … ?
Le plan comporte-t-il des mesures dans un des espaces
naturels suivants : zones côtière, inondable, de montagne,
souvent touchée par les cyclones, aride, … ?
Est-ce que les résultats de développement attendus du
plan dépendent de paramètres climatiques importants :
température, précipitation, vent, extrêmes … ?
Est-il possible, dans le cadre du plan, d’améliorer la
capacité d’adaptation des groupes cibles ou éco(agro)
systèmes ?
Etape 2 : Analyse détaillée
L’analyse des effets biophysiques et socio-économiques des
tendances climatiques a été réalisée pour 3 UE, considérées
prioritaires en étape 1 dans les productions de la ferme (élevage
et production fourragère de cactus et de luzerne).
La pertinence de ces effets sur la planification a été évaluée en
prenant en compte la probabilité que ces effets se produisent et
l’importance de leurs impacts sur les objectifs de l’UE.
Etape 3 et 4: Options d’adaptation et intégration
dans le plan
Les étapes 3 (analyse des options d’adaptation) et 4 (intégration
dans le plan de gestion) ne seront effectuées que pour les effets
les plus pertinents. Un plan d’action a été élaboré dans le cadre
de l’atelier pour terminer l’application de CP, en continuant à
procéder en formation-action.
Conditions d’application
Acteurs et structures institutionnelles
La méthode a été mise en pratique dans le cadre d’un atelier
visant à la fois l’initiation des acteurs concernés à l’utilisation de
la méthode CP. L’atelier a été animé par des experts du projet
« Appui à la mise en oeuvre de la convention cadre des nations
unies sur le changement climatique » (CCC/GIZ), qui avaient déjà
expérimenté CP dans le cadre d’autres initiatives (voir sources).
L’OEP était impliqué avec des représentants du niveau central, en
plus des responsables de gestion de la ferme.
Des représentants des directions générales de la production
agricole et de l’aménagement / conservation des terres agricoles
(Ministère de l’Agriculture) ont été également pris part aux
travaux. Ceci a permis d’une part d’avoir les connaissances
technico-économiques nécessaires pour alimenter les analyses
et d’autre part de faciliter l’intégration de l’aspect changement
climatique dans la planification de gestion des fermes de l’OEP.
Stimulus
climatique Effets biophysiques Effets socioéconomiques
Analyse des risques
en rapport avec les
objectifs
Capacités actuelles
de gestion des
risques
Options (supplémentaires) d’ACC
Diminution des
précipitations
+ variabilité
combinée à une
sécheresse plus
fréquente
+2°C
Inondations
- Chute des
rendements
- Variabilité de la
production
- Apparition des
mauvaises herbes
-Dégradation de la
biomasse
- Instabilité du
revenu de la ferme
- Chute des capacités
d’investissement
- Perte d’emploi
occasionnel
- Diminution de la
prime du bilan
- Recours à
l’importation (sortie
de devises)
- Réduction des
apports en UF au
niveau national
Risque élevé par
rapport à l’atteinte
des objectifs fixés
pour l’activité de
production des
semences
- Agriculture de
conservation
- Développement
des traitements
phytosanitaires
- Fiches techniques
par espèce
(exigences)
- Possibilités d’irrigation
Améliorer le taux de matière
organique du sol
- Développer le programme de
multiplication et de collecte des
semences
- Système de suivi des productions/
rendements en relation avec les
conditions climatiques
- Programme en partenariat avec
la recherche sur la sélection des
espèces les plus adaptées au CC
(rendement, développement de
variétés à cycle court)
- Consolidation des travaux CES
Schéma 2 : Analyse préliminaire pour l’unité d’exposition : production de semences de luzerne (extraits)

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Apports
L’apport le plus essentiel à satisfaire est celui en données de
terrain actuelles, ce qui est réalisable dans le cas de ce type de
ferme étatique, où un certain nombre de données sont collectées,
et qui dispose de techniciens expérimentés.
Le besoin en expertise technique est maîtrisable avec la
participation des ressources humaines internes à l’OEP et au
Ministère de l’Agriculture.
Le temps d’application de la méthode est difficile à estimer, le
processus étant encore en cours. Environ 6 mois devraient être
nécessaires pour aboutir à une actualisation validée du plan de
gestion et un accord interne sur sa mise en œuvre.
Produits
Les produits valorisables à ce stade se résume en une analyse
préliminaire de la sensibilité au changement climatique pour 3
UE (élevage, production fourragère de cactus, luzerne) avec une
première identification d’options d’adaptation.
Le produit final sera un plan de gestion restructuré en intégrant
des mesures d’adaptation au changement climatique.
Capacités nécessaires et facilités d’utilisation
L’application de la méthode, nécessite :
La disponibilité de données de base, fiables et sur une
période suffisante. Au niveau local, cela représente souvent
un défi, surtout en ce qui concerne la continuité dans
l’enregistrement des données et leur stockage.
L’implication des acteurs concernés par l’action d’intégration
de l’adaptation au changement climatique, précédée d’une
formation initiant, et une aptitude à travailler en équipe pour
prendre en charge cette tâche.
L’existence préalable d’un système de planification
suffisamment développé pour permettre d’identifier
aisément les points d’entrée de l’adaptation au changement
climatique.
D’autre part, le système de suivi de la mise en œuvre du
plan de gestion devra être consolidé pour inclure le suivi
de l’adaptation au changement climatique, notamment la
répercussion des options d’adaptation qui seront appliquées.
Conclusions pour des applications futures
Résultats et valeur ajoutée
Le processus est encore en cours mais les premiers résultats
obtenus posent les bases de l’intégration de l’adaptation au
changement climatique dans la gestion des fermes étatiques
relevant de l’OEP.
La formation-action, certes courte, sera poursuivie sur le
reste des étapes de CP et l’OEP disposera ainsi d’un pool de
ressources aptes à mener ce diagnostic.
Des outils d’analyse ont été mis à disposition des
participants pour poursuivre l’exercice sur les autres UE.
Ratio coûts – bénéfices
L’estimation n’est pas encore possible la méthode n’ayant été
qu’en partie testée. On peut envisager un ratio positif, car la mise
en place de mesures d’adaptation au changement climatique
dans le plan de gestion pourrait garantir une productivité plus
durable des différentes spéculations, en évitant principalement la
dégradation des ressources terre et eau.

Potentiel pour une reproduction
La logique d’application de la méthode CP est relativement
simple et peut être aisément appropriée par les acteurs de
terrain. Par ailleurs, l’OEP intervient dans toutes les régions de
la Tunisie à travers une structure bien développée. Ces activités
d’encadrement des agriculteurs (via la vulgarisation mais aussi
les groupements de professionnels) et de soutien à la recherche-
développement (accueil et tutorat d’étudiants dans les disciplines
agronomiques) dans le domaine de l’élevage et des pâturages,
en font un bon moyen de démultiplication, pour une méthode
d’intégration de l’adaptation au changement climatique.
Contact
Office de l’Elevage et des
Pâturages (OEP)
[e-mail]
GIZ en Tunisie
[e-mail]
Publié par Deutsche Gesellschaft für
Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
Siège de la société : Bonn et Eschborn
Projet « Appui à la mise en œuvre
de la Convention Cadre des Nations Unies
sur le Changement Climatique en Tunisie»
B.P. 753, 1080 Tunis-Cédex, Tunisie
T +216. 70 728 622
F [phone]
www.giz.de
Responsable Anselm Duchrow
Texte Ghazi Gader
En collaboration avec Projet : Inventaire des Méthodes pour l’Adaptation au
Changement Climatique (IMACC)
Mise à jour Novembre 2013
Impression/ Conception Kréa - 1002 Tunis
Le contenu de la présente publication relève de la responsabilité de la GIZ.
En coopération avec L’Office de l’Élevage et des Pâturages (Tunisie)
Sur mandat du Ministère de la Coopération Économique
et du Développement (Allemagne)
Division Afrique du Nord, Politique de la méditerranée
Adresses des BMZ Bonn BMZ Berlin
Bureaux du BMZ Dahlmannstraße 4 Stresemannstraße 94
53113 Bonn, Deutschland 10963 Berlin, Germany
T [phone] - 0 T [phone] - 0
F [phone] - 3500 F [phone] - 2501
[e-mail]
www.bmz.de
Sources
1. Compte-rendu de l’Atelier «Climate Proofing » - Ferme
de Saouef – Zaghouan – juillet 2012 (projet CCC/GIZ,
PIK, OEP)
2. Autres expériences précédentes de test de la méthode
(PNO4, PGRN)
• Compte-rendu de l’Atelier «Climate Proofing » -
ODEPSYPANO – Béja – décembre 2010 (projet CCC/
GIZ, MEDD, MARH)
• Présentations d’exemple d’application de CP (projet
CCC/GIZ)
• Documentation de l’application d’outils de CP dans
le plan régional de Jendouba, le projet PGRNII, le
projet PNO4, pour différentes unités d’exposition,
céréaliculture en sec, forêts, élevage bovin, eaux
souterraines, agriculture en irrigué
3. Le « Climate Proofing » pour le développement
(publication GIZ) – mars 2011