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Chapitre 1 Monnaie et Taux de change
La monnaie est un bien économique d'importance majeure par ses trois fonctions :
La fonction d'intermédiaire dans les échanges,
La fonction d'expression des valeurs et d'unité pour le calcul économique et la
comptabilité,
La fonction de réserve de valeur.
Certains auteurs voient les fonctions de moyen de paiement ou de capital comme des
fonctions distinctes.
En raison de son importance, les États ont très tôt cherché à s'assurer le maximum de
pouvoir monétaire, si possible même à s'assurer un monopole, faisant de la monnaie un
de leurs symboles et une marque de leur puissance.
La monnaie particulière d'un pays est appelée devise.
Taux de Change
Le taux de change d'une devise (une monnaie) est le cours (autrement dit le prix) de
cette devise par rapport à une autre. On parle aussi de la « parité d'une monnaie ».
Les taux de change, côtés sur les marchés des changes, varient en permanence ; ils varient
également en fonction de la place de cotation.
Ce taux de change d'une monnaie est :
soit fixe, autrement dit constant par rapport à une monnaie de référence (en
général le dollar US ou l’euro), par décision de l'Etat qui émet cette monnaie. Le
taux ne peut alors être modifié que par une décision de dévaluation (ou de
réévaluation) de cet Etat. Un État ne peut cependant pas décider d'adopter
n'importe quel taux de change de sa monnaie. S'il fixe ce taux de change à un
niveau trop haut ou trop faible, le taux de change pourra être « attaqué » sur le
marché des changes. Si les autorités monétaires n'arrivent pas à faire face (grâce à
leur réserve de change), elles devront modifier leur parité.
soit flottant et déterminé à chaque transaction par l’équilibre entre offre et
demande sur les marché des changes. Il s'agit d'un marché mondial interbancaire
des monnaie, de moins en moins centralisé sur des lieux spécifiques de cotation et
d'échanges, car reposant sur des liaisons informatique entre banques.
Le taux de change est :
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soit un cours « spot », c'est-à-dire « au comptant », pour les achats et ventes
immédiats de devises,
soit un cours « forward », c'est-à-dire « à terme », pour les opérations de change à
échéance future.
Rôle économique des taux de change
Les taux de change (et les taux d’intérêt, qui leur sont étroitement liés) agissent bien
entendu sur les prix à l'importation et à l'exportation. Ils ont une influence sur le sens des
flux de capîtaux entre zones économiques.
De ce fait, les pays et zones économiques peuvent être tentés d'agir sur les taux de
change, sous prétexte souvent d'éviter la spéculation (en fait ces manipulations ont plutôt
tendance à l'encourager), et dans le but d'améliorer (baisse du taux de change) :
la compétitivité - prix de leurs biens et services ;
leur attractivité en matière de flux d'IDE.
Cette baisse du taux de change aura également des effets négatifs (renchérissement des
importations, etc.), elle n'est pas forcément souhaitable.
Parité de pouvoir d'achat
La parité de pouvoir d'achat (PPA) (on parle de valeurs mesurées en parité de pouvoir
d'achat) est une méthode utilisée en économie pour établir une comparaison entre pays du
pouvoir d’achat des devises nationales, ce qu’une simple utilisation des taux de change ne
permet pas de faire.
Le pouvoir d’achat d’une quantité donnée d’argent dépend en effet du coût de la vie,
c’est-à-dire du niveau général des prix. La PPA permet de mesurer combien une devise
permet d’acheter de biens et services dans chacune des zones que l’on compare.
Les biens et services utilisés dans la comparaison forment un « panier » normalisé, dont
le contenu peut être sujet à caution..
Dans un marché global et unifié, sans coût de transport, les produits identiques ont tous le
même prix au même instant et à tous les endroits de ce marché.
En pratique, le monde est loin d'être un marché unique. Les coûts de transport ne sont pas
nuls, les règlementations diffèrent en fonction des pays, les droits de douane appliqués
aux importations augmentent leurs prix de vente.
Par ailleurs, les coûts de fabrication varient fortement en fonction des pays : certaines
ressources naturelles sont plus ou moins abondantes, le climat varie, le coût de la main-
d’oeuvre varie fortement.
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Les prix sont donc fortement différents d'un endroit à l'autre.
Les taux de change PPA sont utilisés avant tout dans les comparaisons internationales de
niveau de vie. La comparaison internationale des PIB conduit à ne pas prendre en compte
les différences de prix existant entre les pays. Les écarts entre les taux de change réels et
les taux de change PPA peuvent être significatifs. Ainsi, lorsque le yen, la monnaie
japonaise, est surévalué, comme en 1999, le PIB par habitant parait beaucoup plus élevé
que son équivalent américain, alors que mesuré en PPA, il est en réalité beaucoup plus
bas.
Cette méthode permet de s'affranchir de trois problèmes :
Les taux de change des devises peuvent connaître des variations subites et
brutales sans qu'il y ait modification des conditions économiques. Une
comparaison internationale des évolutions à court terme serait faussée par une
utilisation des taux de change du marché ;
Les devises des pays pauvres sont systématiquement sous-évaluées sur le marché
des changes du fait de leur moindre productivité.
Certains pays fixent administrativement le taux de change de leur devise. Cela a
pour effet de fausser les statistiques et les comparaisons internationales. C'était en
particulier le cas des pays d’Europe de l’Est avant 1989.
L'utilisation des PPA permet de s'affranchir de ces trois effets.
La PPA est parfois utilisée comme un indicateur de la sous-évaluation ou surévaluation
d'une devise par rapport à une autre sur le marché des changes. L'exercice est hasardeux,
compte tenu des incertitudes inhérentes à cet instrument de mesure.
Dévaluation, dépréciation, réévaluation et appréciation
Une monnaie se dévalue, ou subit une dévaluation, lorsque son taux de change se
déprécie par rapport à une monnaie de référence, ou un panier de monnaie. Une
dévaluation peut se produire sans intervention des autorités monétaires (évolution
« naturelle » des parités, on parle alors souvent de dépréciation), ou bien être une décision
de politique monétaire décidée par le gouvernement, dans le cadre d'un régime de change
fixe.
A contrario, une augmentation du cours de la monnaie nationale s'appelle une
réévaluation (décision du gouvernement) ou une appréciation (évolution naturelle).
Les effets de la dévaluation
Avec cette mesure, les gouvernements espèrent augmenter la compétitivité économique.
Les effets prévisibles sont de deux natures:
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dans un premier temps, la baisse de la valeur de la monnaie nationale provoque
une hausse du prix des importations et une baisse du prix des exportations. Les
volumes échangés ne s'adaptant, au mieux, qu'à moyen terme, cela se traduit par
une dégradation de la balance commerciale. C'est l'effet prix.
à moyen terme, la baisse des prix à l'exportation doit permettre un accroissement
du volume des ventes, tandis que la hausse du prix des importations doit les
décourager. Ces changements doivent permettre une amélioration de la balance
commerciale. C'est l'effet quantité. L'effet quantité joue plus ou moins selon que
la consommation des biens échangés est ou non sensible aux prix de vente (la
baisse des prix n'affecte pas toujours les quantités vendues).
Ces effets contradictoires sont mis en lumière par le principe de la courbe en J : la
dévaluation provoque une courte dégradation du solde de la balance commerciale (effet
prix), avant de permettre une amélioration d'une plus grande ampleur (effet quantité).
Il existe un risque qu'un pays sombre dans un cercle vicieux de la dévaluation. En effet,
un pays dévaluant sa monnaie afin d'améliorer son solde commercial le voit à court terme
se détériorer, impatient, il peut alors être tenté de dévaluer de nouveau, et ainsi
d'enchaîner les dégradations (partie descendante de la lettre J).
Chapitre 2 Marché des Changes
Issu de la contraction des termes anglais Foreign Exchange, Forex est le surnom
universellement donné au marché des changes, sur lequel les devises sont échangées
l’une contre l’autre, à des taux de change qui varient sans cesse.
Importance économique
Ce marché mondial, qui est essentiellement interbancaire, est le deuxième marc
financier de la planète en terme de volume global, derrière celui des taux d’intérêt. C'est
néanmoins le plus concentré et le premier pour la liquidité des produits les plus traités,
comme la parité euro/dollar.
Pour donner une idée de la liquidité en circulation, le volume quotidien des échanges était
en 2004, de 1 900 milliards de dollar US, soit :
600 milliards en transactions au comptant et
1 300 milliards en à terme.
quasi-uniquement en transactions de gré à gré, selon l'étude triennale de la Banque des
règlement internationaux (BRI).
Les transactions, en volume, étaient :
pour 53 % entre banques ;
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pour 33 % entre une banque et un gestionnaire de fonds ou une institution
financière non bancaire ;
et enfin pour 14 % entre une banque et une entreprise non-financière.
Dans chaque banque importante, les opérateurs (dit cambiste) font les 3x8, bien que
généralement à des emplacements différents. A une équipe située en Asie ou en Australie
succède une autre située en Europe puis enfin une troisième située en Amérique du Nord,
et ainsi de suite.
Néanmoins, malgré ce caractère mondial et cette dissémination horaire entre les
continents, une part importante (31 % du volume total, selon la BRI) de l'activité du
marché reste localisée physiquement à Londres.
Dans sa dernière étude triennale, la BRI (Bank of International Settlements) a montré
qu'un nombre croissant de particuliers choisissent d'investir sur le Forex. Bien qu'ils
représentent encore une très faible minorité des transactions et des volumes, un marché
dédié aux investisseurs privés s'est développé en parallèle. Il suffit de constater le nombre
de plate-formes de trading mises à leur disposition sur internet ainsi que les outils
d'information en temps réel jadis réservés aux traders professionnels dans les salles de
marché. Désormais, le trader actif du marché des changes peut investir des sommes
minimales et -grâce à l'existence de l'effet de levier- trader dans des conditions presque(!)
similaires à celles du trader professionnel. Des outils d'information en temps réel
diffusent les news forex et l'information fondamentale (indicateurs économiques) et
offrent ainsi aux particuliers la possibilité de trader dans les conditions du temps réel.
Produits traités
1-Spot
Au comptant (on dit spot), les principales parités traitées étaient en 2004, selon la BRI :
l'euro/dollar - 28 %
le dollar/yen - 17 %
le sterling/dollar (dit cable en anglais) - 14 %
Malgré le fort développement de l'euro, le dollar reste le pivot dominant, présent dans
89 % des transactions (contre 37% pour l'euro, 20% pour le yen et 17% pour la livre
sterling, le tout sur un total de 200% puisque chaque transaction implique deux devises).
Pour une devise non-européenne XXX, une transaction entre l'euro et cette devise se
décomposera généralement en une transaction EUR/USD et une transaction USD/XXX.
2-Change à terme
Le change à terme se décompose en deux produits, tous deux interbancaires, le terme sec
(on dit outright en anglais), plutôt peu traité, et les swaps de change. Contrairement aux
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