d'une soupape et d'une poire provenant d'un tensiomètre médicale. Droite : montage avec les deux
bouteilles de soda reliées entre elles par deux bouchons collés entre eux et percés.
Pour voir le nuage, la bouteille doit être traversé par un faisceau de lumière. Il peut consister en un
diapo-projecteur, un vidéo-projecteur ou une lampe torche à LED assez puissante. Il faudra être dans
un lieu sans lumière directe du soleil, et si possible pas trop éclairé. Le nuage se verra le mieux en
s'écartent légèrement de l'axe du faisceau, de fasse ou de dos, et il ne faut pas hésiter à essayer
plusieurs angles de vue (figure 1).
Pour créer le nuage :
- Mettre un fond d'eau à température ambiante dans la bouteille à nuage, suffisamment en avance pour
l'ensemble soit à température uniforme.
- Augmenter la pression dans la bouteille, en appuyant sur la bouteille du haut pour le montage
artisanal, ou en pompant avec la poire pour le montage avec le tensiomètre médicale.
- Agiter un peu pour mettre les températures à l'équilibre et pour supprimer la buée éventuellement
présente sur les bords de la bouteille.
- Diminuer la pression (en relâchant la bouteille ou en dévissant la visse de la soupape, selon le
montage) : le nuage se forme alors. On voit les gouttelettes en suspension qui tourbillonnent, puis
sédimentent lentement sous forme d'une bruine.
- Renouveler autant de fois que désiré.
Pour rendre le nuage formé plus visible, on pourra ajouter un peu de fumée (cf. ci-dessous)
Exploitation pédagogique
L'exploitation de cette expérience dépend du niveau du public. Avant tout, il convient de rappeler
qu'un nuage est formé de gouttelettes d'eau ou de cristaux de glace en suspension. La vapeur d'eau,
quant à elle, est invisible.
Pourquoi un nuage se forme-t-il lorsque la pression dans la bouteille diminue ? L'explication contient
deux étapes : premièrement, lorsque la pression diminue, la température diminue. Deuxièmement,
lorsque la température diminue, la vapeur d'eau se condense sous forme de gouttelettes. Ceci forme le
nuage.
Première étape : La température d'un gaz peut diminuer lorsqu'on lui prend de l'énergie, et une façon
de le faire est de baisser sa pression (on lui prend de l'énergie mécanique). C'est ce qui se passe dans
le cas de notre bouteille. La même chose se passe avec l'air de la bombe à chantilly qui devient froide
lorsque l'on s'en sert même si la bombe ne sort pas du réfrigérateur ! Ou, inversement, avec l'air de la
pompe à vélo qui est chaud car il est comprimé. Pour les petits, on peut expliquer avec les mains le
lien entre pression et température. Pour les grands, cela s'appelle une détente adiabatique.
Deuxième étape : à température et pression ambiante, l'eau peut-être sous forme liquide (gouttelettes
nuageuses) ou sous forme gazeuse (vapeur d'eau invisible). La quantité maximale d'eau qui peut être
sous forme gazeuse dépend de la température et cette relation, dite de Clausius-Clapeyron, sera
détaillée dans un prochain article. Lorsque cette valeur maximale est atteinte on dit que l'on est à la
saturation. Ainsi, lorsque l'on part d'une situation proche de la saturation, une baisse de la température
entrainera la condensation d'une partie de la vapeur sous forme de gouttelettes d'eau, comme dans les
nuages. C'est ce qui se passe lorsque l'on baisse la pression, et donc la température, dans la bouteille.
Analogie avec les nuages dans la nature
Et dans la nature, comment se forment les nuages ?
On peut prendre l'exemple des nuages de beau temps, dit cumulus (figure 2a). Lorsqu'il fait beau en
été, le sol chauffe et atteint sa température maximale dans l'après-midi. Les parcelles d'air réchauffé
par la surface sont moins denses que l'air environnent et s'élèvent. En montant, la pression diminue
car la pression à une altitude donnée est associée au poids de la colonne d'air au dessus de cette