Quand prendrez-vous les décisions ?
"Rapidement. Nous avons commandé un audit extérieur dont nous aurons les conclusions dans
quelques jours. Nous agirons en fonction. Nous avons voulu marquer un temps d'arrêt pour
examiner les questions de portage immobilier, qui va utiliser ces plateformes, leur équilibre financier.
Il faut aussi des partenariats quand l'argent public est rare. L'esprit de la loi Notre, c'est que région et
métropole doivent travailler ensemble. On peut dépasser, sur ces sujets, les clivages politiques. Par
ailleurs, est-il normal que la région paie cash toutes les machines et leur entretien ? Non ! On va
discuter avec Airbus et les autres. Il est normal que ce soient ceux qui utilisent les machines qui les
achètent. On n'est pas dans une économie dirigée. Mais l'impulsion, nous la donnerons. Ce temps de
réflexion n'a pas retardé les dossiers. Il se trouve que sur le Technocampus énergies des océans,
General Electric n'a plus de besoin urgent car ils ont pu renégocier un bail par ailleurs. Il n'y a pas
d'urgence ni de retard."
Comment envisagez-vous votre action en matière de capital-investissement ?
"Nous avons onze fonds dont trois en période de liquidation. Je suis en train de rencontrer un par un
les acteurs du secteur sur la place bancaire nantaise car je veux repositionner ces fonds, là où ils sont
nécessaires. Là où le secteur bancaire peut agir, la région n'a pas de légitimité à intervenir. Par
contre, nous constatons des carences en amorçage, sur des tickets de 100 à 300 k€."
Avez-vous des objectifs chiffrés ?
"Il est encore tôt pour les donner. Mais sur la transmission par exemple, où nous créons un fonds qui
sera géré par une plateforme d'initiative, on veut doubler le nombre d'entreprises transmises dans le
mandat."
Avec quels acteurs comptez-vous travailler ?
"Tout l'écosystème sera mis à contribution, entre l'IRT Jules Verne, les pôles de compétitivité,
Atlanpole, les collectivités… On souhaite, par exemple, fonctionner avec Nantes métropole sur ces
sujets-là. Seul le résultat compte. A l'international, chasser en meute, c'est important."
Quelle est votre position sur l'actionnariat de STX France ?
"Les choses étaient très fluides avec Emmanuel Macron mais lui, et ses conseillers qui connaissaient
le dossier, sont désormais partis "en marche". Je vais donc directement à la source. J'ai rencontré
plusieurs acteurs potentiels du tour de table, des investisseurs potentiels. Fincantieri n'est pas une
solution. Si jamais l'Etat s'imaginait bricoler quelque chose avec ce groupe, cela supposerait que la
région s'invite au capital. Il y aurait un certain nombre de précautions à prendre. Je pense qu'il faut
un industriel, un investisseur de long terme, qui prenne des engagements sur la pérennité du
chantier et les moyens de son développement mais aussi vis-à-vis des équipes de management qui
ont remporté toutes ces commandes. Il faut un pivot industriel avec, éventuellement dans un
premier temps, des partenaires qui s'agrègent. Mais pour les collectivités, il y a un seuil
d'intervention et un processus très contraint. Il ne faut pas laisser penser que lorsqu'il y a une
difficulté c'est la région qui peut intervenir même si ce dossier est d'une importance considérable
pour notre économie."
Source, Lettre API, 20/09/16