croire.Vous voyez, la guerre ici en Angola, c’est comme un boulot... Le
. Chevron Texaco et TotalFinaElf sont en tête des contributions
cachées : ces deux sociétés sont connues pour leur refus de prendre
part aux discussions sur la transparence. Il est inquiétant de constater
que comme le montrent les chiffres, entre le Ministère du Pétrole et le
Ministère des Finances, près de millions de dollars américains ont
disparu sans justification, indiquant que les détournements des fonds
à partir de font partie d’une série prolongée d’abus
économiques.
intitulée «Le financement » examine
comment le secteur bancaire international a géré des paradis
offshores pour ces avoirs et obtenu des commissions lucratives pour
avoir facilité l’accord de prêts garantis sur le pétrole avec un
minimum de contrôle. Les prêts financés par le pétrole représentent
une énorme source supplémentaire de revenus non justifiés pour
l’État. Les enquêtes menées par Global Witness suggèrent que, entre
septembre et octobre seulement, l’État ait emprunté plus
de , milliards de dollars américains en hypothéquant la production
future de pétrole à un taux d’intérêt élevé. Ces prêts ont été accordés
par plusieurs banques presque sans aucune procédure pour vérifier
que l’argent était effectivement utilisé pour ce pour quoi il avait été
emprunté.S’ils sont corrects ces chiffres indiquent que l’estimation
informelle de ,milliard de dollars américains de revenus et prêts
détournés pourrait être une sous-estimation considérable. Les
banques internationales ont certainement payé peu d’attention au fait
qu’elles ont dépassé considérablement la limite convenue entre le
gouvernement et le FMI restreignant les nouveaux emprunts à
millions de dollars américains au cours de l’année . Les agences
de crédits à l’exportation dans les pays du Nord sont coupables de
négligences similaires et l’argent des contribuables dans les pays du
Nord est utilisé pour prendre en charge des accords de financement
d’exportation injustifiés, dans des pays très corrompus sans aucune
disposition de transparence y afférent.
Malgré le besoin pressant du secteur des ressources naturelles
d’être ouvert et transparent sur les paiements à des régimes non
transparents, l’absence saisissante de pression exercée dans ce sens
par la communauté internationale est saisissante. L’Angola, par
exemple, a vu le recul complet de toute politique étrangère envers le
pays : reconnaissant l’importance de la production pétrolière future,
les initiatives diplomatiques se sont au mieux abstenues d’entraver les
activités de leurs groupes industriels et au pire ont été activement de
connivence pour les développer. Les engagements politiques avec le
gouvernement de l’Angola se sont résolument concentrés sur les
sanctions contre l’UNITA avec pour objectif de ramener le groupe
dans le rang de ses obligations dans le cadre du Protocole de Lusaka
de . Bien qu’il s’agisse là d’un effort louable – et en fait Global
Witness a contribué de façon importante à cet effort en mettant à
jour le financement de l’UNITA par le commerce des diamants et
continue de négocier et de promouvoir le processus de Kimberley
pour régler le problème du commerce des diamants – la
communauté internationale n’a pas examiné les fautes du côté du
gouvernement, y compris son échec manifeste à subvenir de façon
satisfaisante aux besoins de la population en raison de la fuite énorme
de capitaux due à la corruption.
Sans le soutien d’une coalition internationale élargie pour le
changement, les sociétés pétrolières opérant dans le pays sont dans
une position difficile. Même si elles veulent bien faire et publier ce
qu’elles paient au gouvernement angolais, elles sont confrontées aux
représailles immédiates de ceux qui ont un intérêt personnel à
maintenir le statu quo. Ainsi, l’annonce d’une politique de
transparence par BP a provoqué une réponse malveillante de la part
de Sonangol dans une lettre confidentielle dont une copie est
présentée dans ce rapport et qui démontre clairement le mépris
apparent du gouvernement sur cette question. Il est clair qu’une seule
société ne peut pas s’engager seule dans cette voie et une logique
pressante d’action groupée coordonnée des principales sociétés
pétrolières se fait sentir. D’autant plus que, d’après leur déclaration
d’intention bien formulée, ces sociétés sont toutes des partenaires
engagés en faveur du développement équitable et de la justice sociale.
La communauté internationale doit aussi agir de façon concluante
pour faire respecter les règles de la concurrence pour les intervenants
du secteur et introduire l’obligation de publier les montants versés
aux gouvernements par les sociétés internationales dans tous les pays
où elles opèrent. Cela pourrait se faire immédiatement en exigeant le
publication de ces montants dans les rapports annuels aux principales
autorités internationales de contrôle.
La communauté internationale devrait également identifier et
geler, en attendant de rapatrier, tous les avoirs qui ont été volés à
l’Etat angolais et qui se trouvent à l’étranger. Ce rapport révèle
comment le dispositif de pillage des avoirs de l’Etat et de blanchiment
de l’argent mis en place par l’Angolagate ne s’arrête pas en France
mais couvre divers pays y compris l’Europe, la Russie, l’Ukraine, la
République tchèque et les Etats-Unis ainsi que des lavomatic extra-
territoriaux tels que les Iles Vierges britanniques. Les évènements qui
ont conduit à la destruction du World Trade Centre, le septembre
ont provoqué un nouveau sentiment d’urgence dans la lutte
contre le blanchiment de l’argent, le trafic d’armes et les crimes
internationaux. La même résolution de suivre la trace et de saisir les
avoirs des groupes terroristes devrait aussi être dirigée contre ces
mécanismes lorsqu’ils sont utilisés pour piller l’État dans les régimes
corrompus et néo-autoritaires.
Comme le Président de la Banque Mondiale James Wolfensohn a
écrit après l’attaque du WTC, «pour prévenir les conflits et
construire la paix, il est essentiel de développer des stratégies
encourageant la cohésion et l’inclusion sociale, en s’assurant que
chacun a la possibilité d’avoir un emploi rémunéré, que les sociétés
évitent les grandes inégalités de revenus qui peuvent menacer la
stabilité sociale et que les pauvres aient accès à l’éducation, aux soins
de santé et aux services de base tels que l’eau potable, les installations
sanitaires et le pouvoir ».
La publication du montant des royalties et autres paiements versés
par les sociétés exploitant les ressources naturelles à tous les
gouvernements nationaux est une condition nécessaire à un
développement juste et équitable. Cela est essentiel pour éviter
l’exploitation éhontée du désordre politique à des fins
d’enrichissement personnel. Ce rapport est un défi à tous ceux qui se
sont engagés à aller de l’avant de façon créative pour s’attaquer aux
forces réelles qui sont à la base de la guerre civile en Angola et
parvenir à la transparence fiscale sur les richesses pétrolières
angolaises pour que ces dernières profitent enfin pour une fois à leurs
véritables propriétaires.
Tous les hommes des Présidents
Indicateurs sociaux pour l’Angola
Population 12,4 millions
Durée de vie 48,9 ans
Budget national US$ 5,1 milliards
PNB par habitant (base 1995 US$) US$ 233
Enfants
Population âgée de moins de 15 ans 48%
Taux de mortalité des enfants de moins d’1 an 12,4%
Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans garçons 20,9%
filles 19,2%
Taux de scolarisation, primaire 37,5%
Enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition 35%
Enfants sous-alimentés 42%
(14% sévèrement)
Statistiques sur la pauvreté
Population vivant dans la pauvreté absolue et relative 82,5%
Mortalité maternelle en 1996 1,9%
Population privée d’accès à l’eau potable 62%
Population privée d’accès à des installations sanitaires 56%
Population privée d’accès aux soins de santé76%
Personnes dépendantes de l’aide alimentaire 3,2 millions
Taux estimatif de malnutrition sévère 13%
Réfugiés (estimation) 3,5 millions
Taux de chômage 80%
Taux d’alphabétisation chez les adultes 42%
Mines terrestres
Nombre d’handicapés à cause des mines terrestres 86 000