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en japonais (2) peuvent s’employer tous les deux avec ou sans COD, selon les choix du locuteur
dans un contexte donné.
(1) a. Il a mangé du chocolat
b. b. Il a déjà mangé.
(2) a. ᙼࡣࢳࣙࢥ࣮ࣞࢺࢆ
㣗ࡓ
.
(Il a mangé du chocolat.)
b. ᙼࡣࡶ࠺
㣗ࡓ
.
(Il a déjà mange.)
Nous considérons que le ø peut entrer dans le paradigme du COD. Seuls quelques linguistes
(Bilger, Blanche-Benveniste, Schøsler et Yaguello) ont remarqué l’importance de ce fait, que tous
les autres n’ont pas mise en avant. La raison de cette négligence viendrait d’une hésitation à
admettre que le ø, qui est une marque de l’absence, soit un élément bien présent.
Pour définir le ø, nous nous appuyons sur la notion de ‘zeroing’ de Harris. La théorie harisienne
de la grammaire transformationnelle3 vise à utiliser des opérations telles que la permutation,
l’insertion, la nominalisation, etc., afin de caractériser une ‘phrase’, c’est-à-dire, un ‘emploi d’un
prédicat’. Le zeroing est aussi une de ces opérations. Selon Harris, il est possible de réduire la forme
phonémique de mots d’une phrase, mais seulement pour les mots dont la présence est facile à
restituer à partir de leur environnement.
“The zeroing of redundant materiel […] drops words from a sentence, but only words whose
presence can be reconstructed from the environment. However we can say that the material is still
morphologically present, that only its phonemes becomes zero, and that the language therefore has
no dropping of morphemes”
Harris, Z.S. (1970 : 558)
Il vaut peut-être mieux dire qu’il n’existe pas de valeur propre à la marque ø, mais seulement
une valeur qui doit être saisie comme effet de sens calculé à partir de son environnement. Nous
considérons pourtant qu’il est légitime de traiter le ø en tant que élément linguistique tout comme
d’autres formes. Il existe certainement une raison pour laquelle on choisit le ø et non d’autres
formes lexicales ou pronominales dans un contexte donné et pour un verbe donné. Pour résoudre le
problème, il est indispensable de comparer le ø avec d’autres formes linguistiques sur l’axe
paradigmatique du COD.
Il faut étudier les conditions permettant le ø, la typologie de ø et la restitution de l’information
manquante. Afin de les dégager, nous envisageons ici une étude basée sur les exemples collectés
dans divers corpus. Voici la liste des bases de données consultées :
3 Soulignons qu’une opération transformationnelle s’applique à une phrase pour en produire une autre en résultat et que ces
deux phrases sont considérées comme une paire de phrases en relation d’équivalence, c'est-à-dire, qui gardent la même
information. Cette idée de l’équivalence fait la différence entre la théorie transformationnelle harisienne et la théorie
chomskyenne.