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Composition de l’atmosphère
L’atmosphère n’est pas figée mais dynamique et contrairement aux autres compartiments envi-
ronnementaux, celle-ci ne présente pas de « frontière » réelle dans ses basses couches ; aussi, elle ne peut
être abordée, dans une première approche, que de façon globale avant toute focalisation sur ses spécificités
régionales. L’ensemble des espèces composant l’atmosphère est en perpétuelle interaction et des substances
chimiques y sont continuellement formées ou détruites ainsi qu’échangées avec les autres compartiments
comme les océans et la biosphère (Figure 1). Ainsi, la composition atmosphérique n’est pas homogène, ni
spatialement, ni temporellement, et varie, par exemple, selon l’altitude, la latitude, l’heure de la journée ou la
saison et la spécificité ou le contexte géographique rencontré localement (ville, industrie, etc.).
L’air contient essentiellement de l’azote, de
l’oxygène, de l’eau, des gaz rares comme l’argon (Ar) et
du dioxyde de carbone (CO2)1. Viennent ensuite d’autres
constituants gazeux, présents à des teneurs beaucoup
plus faibles, comme le méthane (CH4)2, le monoxyde de
carbone (CO)3, les oxydes d’azote (NOx)4, l’ozone (O3)5,
le dioxyde de soufre (SO2)6, l’ammoniac (NH3)7. Les
durées de vie moyennes des composés atmosphériques
sont très variables et s’étendent de la seconde pour
les espèces radicalaires très instables (comme le radical
hydroxyle (OH)8), à 8 ans pour le méthane, 120 ans pour
CO2 ou plus de 50 000 ans pour une espèce aussi stable
que CF4
9. Par ailleurs, l’atmosphère est aussi constituée
d’aérosols qui sont des particules solides ou liquides
plus ou moins finement dispersées en suspension dans
l’air. Ces particules peuvent contenir des acides, des
métaux, des composés organiques, de la suie, etc. Le
temps de vie des particules dans l’atmosphère est de
quelques jours en moyenne.
Parmi les nombreux composés présents dans
l’atmosphère, certains ont un impact reconnu sur la santé humaine (comme les composés organiques volatils
(COV), le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone, etc.), alors que d’autres, tels que les gaz à effet de serre
(H2O, CO2, CH4, N2O, etc.) (qui absorbent une partie du rayonnement infrarouge émis par la Terre) ont un
impact direct sur le réchauffement climatique. Néanmoins, un composé associé aux problématiques de la
qualité de l’air, peut aussi avoir un impact sur le climat : c’est par exemple le cas de l’ozone troposphérique.
De même, les particules atmosphériques peuvent aussi avoir un impact sur la santé, notamment les plus
fines, et le climat : celles qui contiennent une fraction importante de carbone élémentaire (ou « black
carbon ») ont globalement un effet positif sur la température moyenne tandis que celles qui contiennent
une fraction importante de sulfates contribuent plutôt à un refroidissement global. Ainsi, il apparaît de plus
en plus clairement que les impacts climatique et sanitaire des polluants atmosphériques ne peuvent plus
être traités de façon dissociée.
1. Usuellement appelé gaz carbonique : d’origine naturelle ou résultant des processus de combustion.
2. Constituant principal du gaz naturel.
3. Issu principalement des processus de combustion incomplète (pauvres en oxygène).
4. Issus principalement des processus de combustion.
5. Composé issu principalement dans la basse atmosphère de processus photochimiques en lien avec l’activité humaine.
6. Libéré dans l’atmosphère terrestre par les volcans et par de nombreux procédés industriels, ainsi que par la combustion de
combustibles fossiles.
7. Issu principalement des activités agricoles.
8. Considéré comme le « nettoyeur » principal de l’atmosphère car très réactif.
9. Composé à usage industriel (électronique, réfrigération).