radioactives, certaines réactions chimiques ou pro-
cessus physiques de changement de phase. De ce fait,
elle porte en elle l’enregistrement détaillé de l’histoire
de la matière au cours de l’évolution du système solaire,
de ses premières phases jusqu’à aujourd’hui.
Collecte de vent solaire
Or, les objets que nous pouvons physiquement étu-
dier la Terre et son atmosphère, les météorites pri-
mitives et celles provenant dautres corps planétaires
tels que Mars – ont subi des transformations. Ils ne
donnent acs qu’à des compositions isotopiques
modifiées. Les planètes externes telles que Jupiter
sition est vraisemblablement proche de celle de la
nébuleuse protosolaire, et plusieurs missions spatia-
les ont permis de faire des avancées importantes sur
la composition isotopique de certains gaz. Ces don-
nées ne sont cependant pas suffisantes.
Le meilleur « échantillon » de la nébuleuse initiale
est à lévidence le Soleil lui-même, car il comprend
plus de 99 % de la masse totale du système solaire. La
composition originelle de la nébuleuse a au moins
été préservée dans la partie externe du Soleil, région
isolée du cœur se produisent les réactions nucléai-
res. La composition chimique de latmosphère du
Soleil est relativement bien connue grâce à lanalyse
L
e 9 septembre 2004, la mission spatiale
américaine Genesis revenait sur Terre.
Pendant plus de deux ans, elle avait col-
lecté dans l’espace les ions du vent solaire
qui s’étaient incrustés dans ses cibles en or
et en diamant en vue dune analyse précise en labora-
toire. La mission a malheureusement connu un inci-
dent majeur dans sa phase de descente : ses parachutes
ne se sont pas ouverts, la capsule porte-échantillons
s’est écrasée dans le désert de l’Utah. Bien quabîmés
pendant ce crash, les échantillons sont encore assez
préservés pour permettre à la mission de remplir bien-
t son objectif prioritaire : déterminer très précisé-
ment la composition des couches externes du Soleil.
Le but est de comprendre non seulement à partir de
quel matériau le système solaire a émergé, mais aussi
quel enchaînement de processus a conduit dun
mélange de gaz et de poussières à un Soleil entou
de planètes et de petits corps de nature et de com-
position ts variables.
Pour résoudre ce qui reste encore une énigme, il ne
suffit pas de connaître la composition chimique ini-
tiale. Il faut aussi étudier la composition isotopique
*
de certains éléments clés tels que loxygène, l’azote et
les gaz rares. Elle est en effet le reflet des différents
processus, comme les interactions entre la matière et
le rayonnement solaire ou cosmique, les décroissances
58
|
LA RECHERCHE | AVRIL 2006 | Nº 396
ASTRONOMIE
EN DEUX MOTS
Pour comprendre les pro-
cessus qui ont donné naissance au système solaire
actuel, il faut connaître les compositions chimi-
ques et isotopiques de la nébuleuse primitive à
partir de laquelle il s’est formé. Les ions, issus des
couches externes du Soleil et envoyés sous forme
de vent dans tout le système solaire, en sont de
bons représentants. Lanalyse de ceux qui se sont
incrustés dans les grains lunaires, rapportés il y a
trente ans par les missions Apollo, montre que des
processus d’irradiation ont transformé la matre
au cours de l’évolution du système solaire.
Le Soleil
à fleur de
Lune
Marc Chaussidon
est directeur
de recherches CNRS
au Centre de recherches
pétrographiques
et géochimiques (CRPG)
de Vandœuvre-lès-Nancy.
Bernard Marty
est professeur à lÉcole
nationale supérieure
de géologie de Nancy
et directeur du CRPG.
Les grains lunaires rapportés par les missions Apollo continuent à livrer leurs secrets.
Ils ont ébombardés par de la matière solaire dont la composition est proche de
celle de la nébuleuse qui a donnaissance au système solaire.
*
Les isotopes
d’un
élément chimique se
différencient par des
nombres différents
de neutrons dans
leur noyau atomique.
rites ou de comètes, et de lamorphisation
*
des miné-
raux qui les constituent sous leffet du bombardement
par les ions du vent solaire et du rayonnement cos-
mique galactique. D’une épaisseur moyenne de
10 mètres, le sol lunaire est constitde fragments
de tailles variables allant de quelques nanomètres à
plusieurs centimètres. Sur des durées de plusieurs
centaines de millions dannées, ces fragments ont é
excavés, puis enfouis à nouveau sous l’impact des
bombardements successifs de météorites, un proces-
sus connu sous le nom de « jardinage ».
Dosage des gaz rares
Les durées dexposition des grains du sol à la surface de
la Lune peuvent être estimées par le dosage de certains
isotopes des gaz rares produits par des réactions nucai-
res lors des interactions avec le rayonnement cosmique
galactique de haute énergie. Ces dosages montrent que
chaque grain a une histoire spécifique dexposition qui
le rend unique. Certains, en particulier, ont été exposés
à la surface de la Lune pendant des durées de lordre du
milliard dannées, ce qui en fait des collecteurs naturels
bien plus riches en vent solaire que n’importe quelle
expérience ne pourrait en produire.
Les gaz solaires implantés dans les grains rapportés par
les missions Apollo ont été extraits par chauffage sous
vide. Cette technique a un inconnient : elle occasionne
un mélange des atomes, ce qui empêche de remonter à
leur distribution spatiale dans le grain. Cette distribu-
tion spatiale est pourtant fondamentale pour différen-
cier une contamination de surface et un ion solaire
implan à des profondeurs caractéristiques allant de
50 à 1 000 nanomètres. Ces dernières années, au
de la lumière qu’il émet. Sa composition isotopique,
en revanche, reste largement inconnue.
Il faut donc cupérer des morceaux de Soleil. Il n’est
évidemment pas question de s’approcher de lastre
du jour. Heureusement, lui vient à nous. En effet, le
gaz constituant latmosphère externe du Soleil, ionisé
du fait de sa température très élevée, est dispersé dans
lespace sous forme dun rayonnement de particules,
le vent solaire. Ce flux de particules d’énergie varia-
ble est constitué d’ions dont les abondances relatives
sont proches de celles mesurées dans le Soleil. Genesis
a éconçue pour capturer directement ces ions solai-
res, mais ceux-ci s’accumulent aussi à la surface des
corps planétaires dépourvus de champ magnétique
et datmosphère.
C’est le cas de la Lune. La collecte de vent solaire fut
d’ailleurs l’objet de la première expérience alisée par
les astronautes dApollo 11 en 1969. Ils déployèrent une
feuille daluminium afin de le collecter et de le rappor-
ter sur Terre pour analyser les concentrations et
compositions isotopiques des gaz rares.
« Jardinage » lunaire
De plus, la Lune ne possédant pas de tectonique des
plaques, contrairement à la Terre, sa surface actuelle
est ts ancienne. Elle a accumu le vent solaire
implansur plusieurs milliards d’années comme lont
montré les analyses de lhélium et du néon extraits des
grains rapportés par les missions Apollo
[1]
. Ces grains,
étudiés depuis trente ans en laboratoire, continuent
encore aujourd’hui à livrer leurs secrets.
Le sol lunaire, appelé régolite, est le résultat de la
fragmentation des roches lors d’impacts de météo-
Nº 396
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AVRIL 2006
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LA RECHERCHE
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59
[1] J. Geiss et al.,
J. Geophys. Res., 75,
5972, 1970.
LA LUNE ne possédant
pas d’atmospre ni
de champ magnéti-
que, les ions solaires
s’incrustent dans son
sol, sans être altérés.
© NASA/SPL/COSMOS
*
L’amorphisation
est le passage,
au niveau
microscopique,
d’une structure
cristalline à un état
désorganisé.
LANALYSE
d’un grain rappor
par les missions Apollo montre
qu’il ne contient que très peu
dazote-15 (courbe rouge) à
environ 50 nanomètres de pro-
fondeur. Comme la courbe
bleue montre que le grain ne
contient pas de deutérium
(c’est même la concentration
de deutérium la plus faible
jamais mesue), cest donc
qu’il n’a pas été contaminé par
des matériaux météoritiques.
Sa teneur en azote reflète celle
du vent solaire et de la nébu-
leuse primitive.
©
INFOGRAPHIE : BRUNO BOURGEOIS
Un grain lunaire non contaminé
Fig.1
[2] M. Chaussidon
et F. Robert, Nature,
402, 270, 1999.
[3] K. Hashizume et al.,
Science, 290, 1142, 2000.
[4] J. F. Kerridge, Rev.
Geophys., 31, 423, 1993.
[5] C. Engrand et
M. Maurette, Meteorit.
Planet Sci., 33, 565, 2002.
[6] R.N. Clayton et al.,
Science, 182, 485, 1973.
[7] C. Allègre et al.,
Geochim. Cosmochim.
Acta, 59, 1445, 1995 ;
Y. Amelin et al., Science,
297, 1678, 2002.
CRPG de Nancy, le veloppement de techniques
de chauffage laser de grains, coup à de la spectromé-
trie de masse, et lutilisation d’une sonde ionique ont
vaincu ces dernières difficultés
[2, 3]
.
Variabilité de lazote
Nos efforts ont tout dabord por sur l’étude de lazote,
élément pour lequel une controverse scientifique exis-
tait depuis une trentaine d’années : pourquoi le rapport
de concentration entre lazote-15 et lazote-14 varie-t-
il denviron 30 % dans les grains lunaires, alors que sur
Terre il ne varie au maximum que de 2 % ? Certains
considéraient que ces variations isotopiques reflétaient
une évolution de la composition isotopique de lazote
solaire au cours du temps
[4]
. Comme il nexiste, en
physique solaire, aucun processus connu capable den-
gendrer une telle variation isotopique, il nous a paru
plus raisonnable de chercher si cette variation pouvait
refléter un mélange, variable dans le temps, de deux
types dazote de composition isotopique, et donc dori-
gine très différentes. La Lune reçoit en effet, en plus
du vent solaire, des matériaux météoritiques et comé-
taires qui peuvent être riches en azote.
C’est à travers le deutérium, lisotope lourd de lhydro-
gène, que nous avons récemment différencié ces deux
types de sources. En effet, si cet hydrogène lourd
était présent dans la nébuleuse protosolaire, il n’y
en a pas sur la Lune, probablement à cause des pro-
cessus de volatilisation qui se sont produits lors de
sa formation. Le Soleil n’en contient pas non plus,
car le deutérium a été brûlé durant les premiers sta-
des de formation de notre étoile. Tout grain lunaire
contenant du deutérium a donc été enrichi par une
autre source que le vent solaire.
Lanalyse des grains lunaires
[3]
a é conduite en
1999 avec la sonde ionique du CRPG par Ko
Hashizume de luniversité d’Osaka lors de son jour
à Nancy. Les résultats obtenus sur plusieurs grains
de sols différents sont probants : dans ceux pour-
vus de deutérium, lazote est appauvri de 24 % en
azote-15 par rapport à lazote-14 à la profondeur
denviron 50 nanomètres, celle la majorité des
ions solaires sont implantés
[fig. 1]
. Par contre, les
grains riches en deutérium présentent une compo-
sition isotopique en azote équivalente à celle des
orites, en accord avec une origine le aux
apports météoritiques ou cométaires sur la Lune.
Lanalyse isotopique de lazote et des gaz rares sur des
grains individuels, effectuée par spectrométrie de
masse sous chauffage laser, confirme ce mélange. Elle
nous a entre autres permis de montrer que le flux
météoritique ou cométaire nécessaire pour expliquer
les variations isotopiques observées dans les sols lunai-
res est tout à fait comparable à celui qui a été quantif
sur la Terre à partir des micrométéorites récoltées dans
les glaces antarctiques
[5]
.
Inclusions réfractaires
Mais lazote nétait pas le seul élément à problème :
loxygène présentait aussi une variabilité étonnante.
Il y a plus de trente ans
[6]
, on a en effet décelé, dans
les inclusions réfractaires que contiennent des météo-
rites primitives, un excès de lordre de 5 % de la concen-
tration d’oxygène-16 par rapport aux
compositions terrestres et météoriti-
ques moyennes. Ces inclusions réfrac-
taires sont, pour linstant, les plus
vieux solides que lon ait pu dater dans
le système solaire avec un âge de
4,567 milliards danes
[7]
. Aucun
processus bien établi ne peut expliquer
cette différence de composition isoto-
pique pour cet élément majeur du sys-
tème solaire. Ni la condensation ni
l’évaporation, la cristallisation ou les
échanges avec un fluide ne résolvent
la question, car ces processus produi-
sent des variations corrélées des
concentrations des trois isotopes de
loxygène (oxygène-16, oxygène-17 et
oxygène-18), et non des variations de
60
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LA RECHERCHE | AVRIL 2006 | Nº 396
ASTRONOMIE
Azote
- 14/
Azote
- 15
Deutérium/Hydrogène
0
-100
-200
800
400
-800
-400
0
0 50 100 150 200
Profondeur (en nanomètres)
CE R TAINS CO LLEC-
TEURS OU FRAGMENTS
DE COLLECTEURS de la
capsule Genesis ont
écupés et sont
en cours d’analyse.
Malgré le crash final
dans le dése rt de
l’Utah, la mission est
un sucs. © NASA/JSC
OBSERVÉS AU MICROSCOPE ÉLECTRONIQUE À BALAYAGE,
les grains de métal des sols lunaires sont couverts de
cratères d’impact. Ils ressemblent, toutes proportions
gardées, à la surface de la Lune. © CPRG
la concentration de lun des trois. Jusquà présent, ces
inclusions réfractaires étaient plus ou moins considé-
rées comme des « anomalies ».
Comme pour lazote, lanalyse de la composition iso-
topique de loxygène du vent solaire n’est pas évidente
dans les roches lunaires. Notre satellite en contient
de grandes quantités incluses dans les silicates de son
manteau et de sa croûte, et bien sûr aussi dans les
minéraux du régolite. Cet oxygène lunaire masque
a priori
complètement loxygène solaire implanté.
a priori complètement loxygène solaire implanté.a priori
Excès doxygène-16
Cependant, il se trouve que le sol lunaire contient aussi
des particules de métal de quelques microtres. La
moitié dentre elles est d’origine lunaire, le reste étant
des fragments de métal provenant des téorites qui
bombardent la Lune. Ces grains detal contiennent
très peu doxygène intrinsèque. Ils sont donc des cibles
de choix pour tecter et mesurer
l’oxygène du vent solaire qui s’y
est implanté. Les analyses de la
surface de ces grains, que nous
avons effectuées à la sonde ioni-
que, ont montré cemment la
présence d’une composante doxygène enrichi en oxy-
gène-16 de 2 % par rapport aux deux autres isotopes 17
et 18
[8]
. Cela implique que la composition isotopique
du Soleil et du gaz originel de la buleuse est enrichie
en oxyne-16 d’environ 5 %, car nous navons sans doute
pas extrait un composant solaire absolument pur.
Ce résultat est spectaculairement proche de la com-
position des inclusions réfractaires, qui témoignent
ainsi de la composition initiale du système solaire.
Ces inclusions réfractaires ne sont donc pas des « ano-
malies ». Il faut sans doute retourner largument à la
Terre, à Mars et aux astéroïdes.
Ces déterminations des compositions isotopiques de
lazote et de loxygène du Soleil esquissent une image
du système solaire très différente de ce qui était pré-
cédemment imaginé. Lessentiel des échantillons
solides du système solaire (provenant de la Terre, de
Mars ou des astéroïdes) que nous avons dans les tiroirs
des laboratoires naurait pas du tout la composition
isotopique de la nébuleuse à partir de laquelle il s’est
formé. Cela est aussi vrai pour le carbone qui est enri-
chi en carbone-12 denviron 12 % dans le vent solaire
par rapport à la Terre et aux météorites
[9]
.
Ces éléments sont très importants pour comprendre
les processus qui ont engendré cette diversité. Il se
peut, par exemple, que certaines réactions fondamen-
tales soient capables de modifier les compositions
isotopiques d’une manière jusquà présent inconnue.
De tels effets ont déjà été découverts en ce qui concerne
lozone
[10]
de la haute atmosphère terrestre. Plusieurs
scénarios sont à létude pour essayer de produire de
tels effets isotopiques lors de la condensation des soli-
des dans le gaz de la nébuleuse primitive. Lun dentre
eux, proposé initialement par Mark Thiemens, de
luniversité de Californie
à San Diego, puis récem-
ment par Robert Clayton
de linstitut Enrico Fermi
d e l u n i v e r s i t é d e
Chicago
[11]
, est lirradia-
tion du monoxyde de carbone et du diazote du disque
daccrétion par un flux intense de lumière UV en pro-
venance du Soleil en formation. Par un effet dauto-
écrantage de la lumière UV, une dissociation préfé-
rentielle des isotopomères
*
peu abondants du
monoxyde dazote (
12
C
17
O,
12
C
18
O,
13
C
16
O) ou du
diazote (
15
N
14
N) peut se produire à une certaine dis-
tance du Soleil. Ce serait la source dun enrichisse-
ment en oxygène-17, oxygène-18, carbone-13 et azote-
15 des solides formés à cet endroit.
Si tel est le cas, toute la matière constituant les planètes
telluriques a été affectée par ces processus. Cela ouvre
de nouvelles perspectives sur limportance des proces-
sus d’irradiation dans la formation des premiers soli-
des dans le système solaire, ainsi que sur la dynamique
des grains dans le disque d’accrétion.
 
M. C., B. M.
ÉCHANTILLONS
Lune, Genesis, Stardust
LES PREMIERS ÉCHAN-
TILLONS de matière extra-
terrestre coltés in situ
furent les roches lunaires
rappores par les missions
aricaines Apollo et sovié-
tiques Luna. Avec les retours
des missions Genesis en sep-
tembre 2004 et Stardust,
fin 2005, nous possédons
aujourd’hui deux autres
sources d’échantillons dont
les origines sont certaines.
Ces trois sortes de maté-
riaux de nature différente
donneront des indications
sur la composition initiale
du système solaire. Aussi
bien les grains du régolite
lunaire que les ions du vent
solaire ou que les grains
cométaires. Chacun témoi-
gne des processus à lœuvre
dans le système solaire, à
des distances différentes, en
des temps différents. Une
bonne manière de lire l’his-
toire du système solaire,
grâce aux outils disponibles
dans les laboratoires.
[8] K. Hashizume
et M. Chaussidon,
Nature, 434, 619, 2005.
[9] K. Hashizume et al.,
ApJ., 600, 480, 2004.
[10] M. H. Thiemens
et J. E. Heidenreich,
Science, 219, 1073, 1983.
[11] R. N. Clayton,
Nature, 415, 860, 2002.
Le site du centre
de recherches
pétrographiques
et géochimiques
de Vandœuvre-lès-
Nancy, en Meurthe-
et-Moselle.
www.crpg.cnrs
-nancy.fr/
Nº396
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AVRIL 2006
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LA RECHERCHE
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61
POUR EN SAVOIR PLUS
Des processus encore inconnus
ont modifié la composition
isotopique du système solaire
*
Un isotopomère
est une molécule qui
contient un isotope
spécifique d’un
de ses atomes.
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