Dépistage du cancer colorectal (Dr Wiesel)

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Dépistage du cancer colorectal
Paul Wiesel
gastroentérologue FMH
Lausanne
www.drpaulwiesel.ch
Des rectorragies hémorroïdaires ?
… découverte de 5 minuscules polypes à 32 ans …
… 16 ans plus tard …
… quelques polypes et un cancer simultanément!!!
cancer
… 10 ans plus tard à 60 ans,
après chirurgies et chimiothérapies …
Les enjeux du dépistage du cancer colorectal:
En Suisse, environ 5 personnes sur 100 seront atteintes de
cancer du colon avant l’âge de 80 ans, la grande majorité de
ces cancers survenant après 50 ans.
En Suisse le cancer colorectal est en 3ème position des
cancers chez l’homme (après la prostate et le poumon) et en
2ème position chez la femme (après le sein).
Chaque année en Suisse environ 2’000 personnes meurent
d'un cancer colorectal, 2ème cause de mortalité par cancer.
Seulement un tiers des cancers colorectaux
sont diagnostiqués à un stade précoce,
permettant d’espérer une haute probabilité
de guérison.
Fréquence du cancer colorectal en fonction de l’âge
(d’après A Burchert, et al. Schweiz Med Wschr 1998)
Risque relatif (RR) de développer
un cancer colorectal au cours de la vie:
Antécédent personnel:
 Risque moyen au cours de la vie
 Cancer sein, ovaire, endomètre
 Cancer colorectal
 MICI (Crohn, RCUH)
Antécédent familial:
 1 parent* avec polype adénomateux
 1 parent* avec cancer colorectal
 1 parent* atteint CCR avant 45 ans
 2 parents* atteints CCR
 Polypose familiale
 Syndrome HNPCC (Lynch)
** 1er degré = père, mère, frères, sœurs, et enfants
5%
1.3-2 x RR
2 x RR
15 x RR
2
2-3
3-6
3-6
30
30
x
x
x
x
x
x
RR
RR
RR
RR
RR
RR
Mortalité par cancer colorectal en Suisse
Le risque de développer un cancer colorectal devient
appréciable à partir de 45 ans et double à chaque décennie.
L’âge moyen du diagnostic se situe vers 70 ans.
Schéma des changements morphologiques
de la séquence polype  cancer colorectal
Accumulation d’anomalies génétiques
Période optimale du dépistage
Les polypes sont des formations muqueuses bénignes qui se forment dans le colon.
70% des polypes peuvent se transformer en cancer du colon en 10 à 15 ans.
Le risque de transformation en cancer varie en fonction des antécédent familiaux, du
nombre de polypes, de leurs tailles et de leurs structures microscopiques.
Quels sont les arguments
pour dépister un cancer colorectal ?
1. Un cancer colorectal survient en général à partir d’un polype
adénomateux.
2. Un adénome a une croissance lente (environ 10 ans).
3. Débuter dépistage à 50 ans car l’incidence du CCR augmente entre
40 et 50 ans.
4. La résection endoscopique des adénomes permet de diminuer la
fréquence du cancer colorectal (90%).
5. Si on détecte un cancer colorectal précoce la survie est meilleure.
6. Le coût d’un programme de dépistage du cancer colorectal n’est pas
plus élevé que celui des programmes de dépistage existants (sein).
Tests de dépistage du cancer colorectal
Test fécal
(sang occulte, immunologique)
Test sanguin
(analyse d’expression génique)
Test radiologique
(coloscopie virtuelle par scanner)
Test endoscopique
(rectosigmoïdoscopie, coloscopie)
Test de dépistage du cancer colorectal par
recherche de sang occulte dans les selles
Méthode de dépistage qui
diminue le risque de décès
par cancer colorectal si
effectué annuellement (3040%).
Inconvénients: sensibilité
faible pour détection du
cancer colorectal (50%),
médiocre pour polype,
nombreux faux positif.
Recommandation: dépistage
de population, une fois par
année et impérativement suivi
d’une endoscopie si positif.
Etudes du dépistage du cancer colorectal par
recherche de sang occulte dans les selles
(par rapport à contrôle)
Test de dépistage du cancer colorectal par
dosage de marqueurs tumoraux
Le dosage du CEA (antigène carcinoembryonnaire)
n’a pas sa place dans le dépistage et le diagnostic
précoce d’un polype ou d’un cancer colique.
D’autres marqueurs évalués (CA 19-9, CA 50, CA 242,
CA 72-4, acide sialique, prolactin, cytokératines) n’ont
pas supplanté le CEA ne sont pas recommandés.
Les marqueurs tumoraux sont utilisés dans le bilan
d’extension initial, après chirurgie et pour le suivi
d’une chimiothérapie ainsi que la surveillance après
traitement.
Test de dépistage du cancer colorectal
par analyse sanguine d’expression génique …
Des chercheurs de l'Université de Fribourg ont développé un
test sanguin de détection précoce du cancer colorectal par
une analyse moléculaire d’expression génique à partir de 29
bio-marqueurs (ARN) identifiés en utilisant un rationnel de
« réponse de l’hôte » et de 2 marqueurs tumoraux sériques.
Test de dépistage du cancer colorectal par
colographie virtuelle par scanner
Inconvénients: préparation
colique, insufflation douloureuse,
irradiation, pas d’ablation de
polype, sensibilité pour dépistage
des polypes de petite taille encore
incertaine, rapport coût-efficacité
inférieur à coloscopie.
•
•
a permis de détecter 20 sur 22 polypes de >1cm
& 3 sur 3 cancers et (NEJM 1999;341:1496)
a permis de détecter 74 sur 82 polypes >1 cm
(Radiology 2001;219:685)
Pas recommandée pour le
dépistage du cancer colorectal.
Utile pour compléter une
coloscopie incomplète.
Test de dépistage du cancer colorectal
par sigmoïdoscopie
4 études ont démontrés une
diminution de la mortalité liée au
cancer colorectal (50-70%)
Inconvénients : préparation par
lavement insuffisante empêche
détection des polypes, manque 40%
des lésions qu’une coloscopie aurait
montrés.
•
Manque 20-30% de lésions proximales
avancées en l’absence de lésions dans
le colon distal (NEJM 2000;343:162)
Recommandation: tous les 5 ans
associé à la recherche annuelle de
sang dans les selles.
Fréquence de cancers colorectaux chez patients
sans facteurs de risque, avec une sigmoïdoscopie
de dépistage en l’espace de 10 ans, par rapport à
un groupe contrôle sans dépistage
Test de dépistage du cancer colorectal
par colonoscopie
Examen de référence pour
mettre en évidence des polypes
ou de petites tumeurs du côlon
et les enlever. La polypectomie
par coloscopie chez patients à
risque d'adénomes a diminuer
l'incidence du cancer colorectal
de 70-90%.
Inconvénients : accès, spécialiste
formé aux techniques modernes,
préparation (régime 3 jours,
purge), inconfort, risque, coût.
Recommandation: tous les 10
ans dès 50 ans en l’absence de
facteurs de risque personnel ou
familial.
Test de dépistage du cancer colorectal
par colonoscopie
Acte médical réalisé par un gastro-entérologue  préparation du
côlon (régime & purge)  év. sédation (Propofol)  ambulatoire
diagnostique  visualiser la totalité de la muqueuse colorectale
 détecter lésions  permettre biopsies pour examen histologique
thérapeutique  permettre ablation des lésions
1/100, perforation 1/1’000)
•
POLYPECTOMIE 
Depuis le 1er juillet 2013 la
coloscopie de dépistage est
prise en charge par
l’assurance de base pour
les personnes de 50-69 ans
(risques: hémorragie
« Take home messages »




Dépistage du cancer colorectal : OUI
Dépistage dès 50 ans : OUI
Dépistage de masse par test immunologique: OUI
Dépistage individualisé par coloscopie : OUI
Recommandations pour la surveillance après polypectomie
Conditions requises:



coloscopie complète et ablation complète des polypes,
récupération des polypes réséqués et analyse histologique
après résection par fragments ou doute sur la résection
totale de polypes il est recommandé d’effectuer un contrôle
après 3 à 6 mois
espérance de vie estimée >10 ans
Caractéristiques des polypes
Adénome tubulaire: 1 ou 2, moins de 1 cm, au maximum de
bas grade, sans histoire familiale
Intervalle pour la coloscopie
à 5 ans puis tous les 10 ans
Adénome tubulaire: plus de 2 ou plus de 1 cm ou dysplasie de
haut grade ou histoire familiale
à 3 ans puis tous les 5 ans
Adénome tubulo-villeux: tout nombre ou toute taille ou tout
type de dysplasie
à 3 ans puis tous les 5 ans
Polype cancéreux: polypectomie complète, limite de résection
microscopique de 3mm, sans invasion des vaisseaux
Polype cancéreux: polypectomie incomplète ou mauvaise limite
de résection microscopique ou invasion des vaisseaux
à 3 mois, puis 3 ans puis
tous les 5 ans
chirurgie
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