SNP – Voies de la sensibilité et de la douleur
21/10/2015
RUGGIERO Simon D1
CR : NIARE Sanaba
SNP
Dr. GAVARET
10 pages
Voies de la sensibilité et de la douleur
Le sujet de ce cours fait l'objet d'une question aux ECN (sans vouloir nous mettre la pression).
A. La somesthésie
I. Définitions
La somesthésie englobe à la fois les sensations corporelles, et la conscience du corps qui en découle.
Il s'agit de percevoir l'environnement ainsi que d'avoir un représentation de notre corps.
Percevoir l'environnement : sensibilité généralisées sous le terme de « tactile »
Sensibilité tactile épicritique : c'est une sensibilité fine, de précision, rattachée aux variations
mécaniques de l'environnement (pression, écrasement, pique), aux variations de température, et à la
douleur.
Pour l'examen clinique de cette sensibilité, on peut réaliser, dans le dos d'un patient aux yeux fermés, un
pique-touche (on touche le patient avec le doigt, ou on le pique avec une aiguille). Quand cette
sensibilité est atteinte, le patient ne peut plus faire la distinction entre ces deux sensations.
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Plan :
A. La somesthésie
I. Définitions
II. Différents récepteurs impliqués
B. Le cheminement des informations sensibles
I. Les différents types de fibre nerveuses
II. Organisation segmentaire de la moelle
III. La voie lemniscale
IV. La voie spino-thalamique
V. Cortex somato-sensoriel et homonculus
C. Potentiels évoqués somesthésiques
D. Douleur
I. Définition
II. Le cheminement de l'information douloureuse
III. Notion de douleurs projetées
IV. Rétrocontrôle de la douleur
SNP – Voies de la sensibilité et de la douleur
CR : on peut tester cette sensibilité en dessinant de la même manière que précédemment des croix et des cercles
et en demandant au patient de déterminer les formes dessinées.
Sensibilité tactile protopathique : c'est une sensibilité beaucoup plus grossière.
Avoir une représentation de son corps :
Proprioception : c'est la sensibilité qui permet la connaissance des parties de son corps, de leur position
et de leur mouvement dans l'espace.
Pour l'examen clinique de cette sensibilité, on peut évaluer le sens qu'a le patient de la position de ses
doigts ou orteils, en les maintenant écartés les uns des autres par leurs bords latéraux.
Comment le corps humain capte-t-il ces informations ?
II. Différents récepteurs impliqués
a. Récepteurs de la sensibilité tactile épicritique
On dispose de mécano-récepteurs (sensibles au toucher, à la pression, à la vibration...), de thermo-récepteurs
(sensibles au chaud et au froid) et de noci-récepteurs (sensibles à la douleur).
Il sont situés au niveau de la peau, essentiellement dans le derme, quelques uns dans l'épiderme, et rarement
dans l'hypoderme.
Les principaux récepteurs sont :
Corpuscule de Meissner
Situés dans le derme, au niveau des involutions du derme sous la membrane basale. Ce sont de vrais
récepteurs élaborés, il ont une adaptation rapide, ce sont les mécanorécepteurs les plus communs de la
peau glabre, en particulier au niveau des doigts.
Corpuscule de Pacini
C'est une structure de tissu conjonctif en bulbe d'oignon, la terminaison nerveuse se trouve au centre.
Lorsque la peau est compressée, cette structure se tasse, ce qui va stimuler la terminaison nerveuse. Ils
sont localisés dans le derme . Ils ont une adaptation rapide qui détecte les changements de pression
exercés sur la peau.
Les disques de Merkel
Ils se trouvent dans l'épiderme. Ce sont des disques très représentés au niveau des régions ayant une
sensibilité très fine : doigts, lèvres, organes génitaux externes. Ils ont une adaptation lente, ils détectent
les pressions soutenues, constantes.
Les corpuscules de Ruffini
Ils sont organisés en bouquet. Il y a du tissu conjonctif autour, la fibre sensitive est au centre. Ils sont
dans le derme. Ils ont une adaptation lente et vont répondre à une pression soutenue.
Les follicules pileux
Il y a une terminaison nerveuse libre autour du follicule pileux qui reçoit un potentiel de récepteur au
mouvement du poil.
Les thermorécepteurs
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SNP – Voies de la sensibilité et de la douleur
Ce sont des terminaisons libres, proches des vaisseaux sanguins, sensibles au froid et au chaud. Cette
sensibilité est relative. La température va toujours de pair avec la sensibilité à la douleur. Ces
informations sont véhiculées par des fibres de petite taille peu ou pas myélinisées, donc avec une
conduction lente (voir partie B.I.)
La prof a pas mal insisté sur le type d'adaptation des récepteurs (lent ou pas) et sur leur localisation. Il me
semble que le terme d'adaptation est relié aux phénomènes de transduction et de conduction du signal.
b. Récepteurs de la proprioception
Les fuseaux neuromusculaires
Organisés en bouquet dans le muscle même, les fibres musculaires sont entourées de fibres nerveuses,
dans une capsule. Ces capteurs donnent une information sur la longueur du muscle.
Organe tendineux de Golgi
Présents dans les tendons, ils apportent une information sur la tension des tendons.
Comment, à partir de cette récolte d'information au niveau des terminaisons nerveuses et des récepteurs, va
cheminer l'information jusqu'aux centres nerveux ?
B. Le cheminement des informations sensibles
I. Les différents types de fibres nerveuses
On trouve 4 types de fibres différents : les fibres A-α, les fibres A-β, les fibres A-δ et les fibres C.
Les fibres A-α et les fibres A-β sont toutes les deux de gros diamètre et très myélinisées, et elles assurent donc
toutes les deux une conduction rapide (120 m/s). Ainsi, elles sont souvent comparées voire même regroupées un
en seul groupe de fibre. C'est pour ça que certains diront : on trouve 3 groupes de fibres différents.
Enfin, on a remarqué que :
les fibres A-α et A-β véhiculent les informations proprioceptives et tactiles (en dehors de la température,
de la douleur, et de la sensibilité tactile protopathique)
les fibres A-δ et C véhiculent les informations thermiques et nociceptives
On a donc tendance à distinguer 2 catégories de fibres différentes, en fonction de l'information sensible
véhiculée.
Attention : il n'en demeure pas moins des différences entre les fibres A-δ (peu myélinisées, à vitesse de
conduction moyenne) et C (pas myélinisées du tout, à vitesse de conduction lente).
Pour résumer :
Informations tactiles épicritiques et proprioceptives
Fibres A-α et A-β (gros diamètre, très myélinisées, conduction rapide)
Informations thermiques, nociceptives et tactiles protopathiques
Fibres A-δ et C
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II. Organisation segmentaire de la moelle
Entre chaque vertèbre convergent des nerfs sensitifs et émergent des nerfs moteurs. C'est le cas des nerfs
spinaux qui naissent d'une racine dorsale et ventrale pour aller innerver des zones données du corps. Et
justement, au niveau d'une vertèbre particulière se trouvent des nerfs particuliers, qui innervent des zones
particulières du corps. On dispose de 30 nerfs spinaux (8 cervicaux, 12 thoraciques, 5 lombaires et 5 sacrés). La
moelle épinière est donc, dans toute sa longueur, segmentée par ces paires de nerfs spinaux. À noter que le
dernier nerf spinal, sacré, se situe en regard de la vertèbre L2. L'enchaînement des nerfs spinaux est plus court
que celui des vertèbres. Des vertèbres L2 à S2, on ne trouve plus de nerfs spinaux, seulement la queue de
cheval (ça fait 3 ans qu'on nous le dit, je crois que ça commence à s'imprimer là...).
CR : Les niveaux spinaux correspondent aux vertèbres et les niveaux médullaires correspondent aux
dermatomes (région de la peau innervée sur le plan sensitif par un nerf spinal).
Quelques repères des dermatomes:
T1 commence sous la clavicule
T4 commence au niveau du mamelon
T10 est au niveau de l'ombilic
L5 correspond à la face antérieure de la jambe et à l'innervation des releveurs du pied
S1 correspond à la face postérieure de la jambe et à l'innervation des fléchisseurs du pied
S2 à S5 forment les racines sacrées du périnée (allez pour toi Simon : « le périnée c'est sacré »)
Les informations sensibles partent des récepteurs, à travers différents types de fibres, pour arriver au niveau de
la moelle, à des localisations différentes en fonction de l'origine de l'information. La suite du cheminement ? Il
existe deux grandes voies :
pour les informations proprioceptives et tactiles épicritiques : la voie lemniscale
pour les informations thermiques, nociceptives et tactile protopathique : la voie spino-thalamique
III. La voie lemniscale
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SNP – Voies de la sensibilité et de la douleur
L'information de la voie lemniscale est captée par des proprio-récepteurs et des mécano-récepteurs
(voir partie A.II.) c'est-à-dire par les terminaisons nerveuses d'un neurone de premier ordre.
Elle chemine à travers des fibres nerveuses A-α et A-β de gros diamètre, myélinisées et à conduction
rapide (voir partie B.I) jusqu'à la moelle.
L'information rentre dans la moelle par la corne dorsale, en passant par le ganglion spinal où se trouve
le corps cellulaire du neurone de premier ordre.
Le neurone de premier ordre donne deux axones :
- Le premier rejoint la matière grise centrale pour faire synapse avec un motoneurone qui aura une
action motrice réflexe en réponse à l'information sensible reçue.
Exemple : l'information sensible est une tension du tendon patellaire du genou (coup de marteau du
praticien), elle va arriver jusqu'au moto-neurone qui en réponse va contracter le quadriceps, c'est le
réflexe rotulien, (CR : qui n'implique qu'une synapse et deux neurones, c'est le réflexe ostéo-tendineux)
- Le deuxième axone va remonter la moelle épinière jusqu'au bulbe rachidien, en restant du même côté
que celui d'où est arrivé l'information. La remontée se fait dans la moelle dorsale homolatérale au nerf
spinal véhiculant l'information.
Au niveau du bulbe du tronc cérébral, il y a décussation (croisement) au niveau des noyaux gracilis et
cunéatus. C'est à ce niveau que le deuxième axone du neurone de premier ordre va passer le relais et
faire synapse avec le neurone de deuxième ordre.
Après le relais et la décussation, le neurone de deuxième ordre se prolonge du côté controlatéral
jusqu'au thalamus (plus précisément le noyau ventro-postéro-latéral du thalamus). C'est là qu'il fait
relais avec le neurone de troisième ordre.
Le neurone de troisième ordre n'a plus qu'à apporter l'information au niveau du cortex cérébral, plus
précisement du cortex somato-sensoriel primaire (cf. partie B.V)
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