Le PIB par habitant est-il un bon indicateur des performances

Le PIB par habitant est-il un bon indicateur des performances économiques et sociales d’un pays ?
© Joël Hermet-2014
Introduction
 Le PIB ou Produit Intérieur Brut correspond à la somme des valeurs ajoutées nouvellement créées par les
unîtes productrices résidentes une année donne, évaluées au prix du marché. Le PIB par habitant est le PIB
divisé par le nombre d’habitant d’un pays.
 A l’heure de la mondialisation, il est utile de pouvoir disposer d’indicateurs permettant des comparaisons
entre pays. le PIB est l’un d’entre eux. Pourtant il est parfois critiqué pour être un indicateur grossier. Ainsi le
sénateur Robert Kennedy déclarait dans un discours en 1968 lors de la campagne présidentielle américaine :
« Le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ».
 Ainsi on peut se demander si les résultats économiques et sociaux d’une nation se reflètent dans le PIB par
tête. Nous verrons d’abord que le PIB est un indicateur utile pour mesurer la situation d’un pays sur le plan
économique et social, et ensuite que cet indicateur est incomplet.
I – Le PIB est indicateur utile…
1- Le niveau du PIB est un premier indicateur utile
Il permet de mesurer les richesses créées dans un pays, tant en biens qu’en services, aussi bien marchande que non
marchande (évaluation de la valeur ajoutée au coût de production pour cette dernière). Cet indicateur synthétique
permet d’établir des comparaisons internationales par des organismes tels l’OCDE, le FMI, la Banque mondiale, le
PNUD, la CNUCED. Par exemple, en 2010, le PIB par habitant était de 46 000 dollars aux Etats-Unis et 690 dollars au
Niger, ce qui montre un écart de 67 à 1. Cet écart reflète des inégalités de niveau de vie, d’alimentation, de santé,
d’espérance de vie, d’accès aux services basiques (eau potable, électricité, éducation, etc.). Le PIB sert de
référence à laquelle on compare diverses grandeurs : dette publique/PIB, épargne/PIB, X/PIB, M/PIB.
2- La variation du PIB est un deuxième indicateur utile
Elle permet de mesurer le taux de croissance de l’économie, de savoir si l’économie est en phase d’expansion, de
récession ou de dépression, d’avoir une idée précise de l’état de la conjoncture. Grace à ses composantes
(consommation, investissement, dépenses publiques, solde extérieur, variation des stocks), on peut voir les agrégats
qui tirent la croissance et ceux qui la freinent.
II - … mais incomplet
1- Sur le plan économique
Le PIB ne prend pas en compte le travail domestique, l’économie souterraine (sous-estimant le PIB des PED où
l’économie informelle est plus répandue), la dette (une croissance obtenue par un endettement élevé se paiera à
terme par une crise des difficultés de remboursement, une cure d’austérité et une baisse du PIB, comme dans le cas
grec en 2008-2014).
2- Sur le plan social
Le PIB comptabilise la destruction des forets, la production d’armes de destruction, les courses des ambulances
quand surviennent des accidents. Le PIB ne prend pas en compte les pollutions, la santé, la qualité de l’instruction, le
niveau culturel de la population, le degré d’inégalités.
Conclusion
 Le PIB mesurant avant tout une activité, c’est un indicateur qui évalue bien mieux les performances
économiques que les performances sociales, la croissance que le développement.
 Pour évaluer ces dernières et donc le bien-être, l’IDH est un indicateur plus pertinent car il tient compte, en
plus du revenu par habitant, de l’espérance de vie et de la durée de scolarisation.